Malgré lénergie, une inflation modérée en 2005
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Avec 1,5 % de hausse entre décembre 2004 et 2005, l’évolution de l’indice des prix à la consommation passe, pour la première fois depuis 2001, sous la barre symbolique des 2 %. La hausse est ainsi l’une des plus faibles depuis 35 ans. Elle confirme la tendance des années les plus récentes : l’augmentation était de 2,1 % en 2004 et de 2,2 % en 2003. Pourtant en 2005 la forte poussée des prix de l’énergie s’est poursuivie, en particulier pour les produits pétroliers. En deux ans, les combustibles liquides ont renchéri de 59 % et les carburants de 24,9 %. Toutefois ce choc pétrolier ne se diffuse pas dans l’économie française comme en témoigne l’absence de tensions majeures sur les prix par ailleurs. L’inflation sous-jacente, qui reflète les évolutions profondes des coûts de production et la confrontation de l’offre et de la demande, se réduit régulièrement depuis 2002 pour atteindre seulement 1 % en 2005 après 1,3 % en 2004 et 1,6 % en 2003. Les services restent la composante principale de l’inflation, mais fait nouveau, la progression des prix est moins rapide en 2005 pour plusieurs d’entre eux (réparation de véhicules personnels, services domestiques). Inflation : 1,5 % en 2005 Énergie : un véritable choc en deux ans Mais une inflation contenue D’autres matières premières importées augmentent aussi Services : la hausse ralentit légèrement Les autres secteurs dont l’alimentation contribuent peu à l’inflation Produits manufacturés : la concurrence globale facteur de baisse Encadré L’inflation en Europe en 2005

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Langue Français

Extrait

N° 1075 - MAI 2006
PRIX : 2,30€
Malgré l’énergie, une inflation
modérée en 2005
Jean-Michel Arnoux et André Viguier, division Prix à la consommation, Insee
vec 1,5 % de hausse entre dé- entre décembre 2003 et décembre 2005. Les
prix des combustibles liquides (fiouls domesti-cembre 2004 et 2005, l’évolution
ques) augmentent de 22,4 % (59,0 % en deuxAde l’indice des prix à la consom-
ans) et ceux des carburants de 9,4 % (24,9 %
mation passe, pour la première fois
en deux ans). À cela s’ajoute le renchérisse-
depuis 2001, sous la barre symbolique ment de 11,2 % du gaz de ville (15,3 % en deux
des 2 %. La hausse est ainsi l’une des plus ans), les tarifs ayant été relevés en juillet, sep-
faiblesdepuis35ans. Elle confirme la ten- tembre et novembre.
L’or noir est à l’origine de ce nouveau chocdance des années les plus récentes :
pétrolier. Le baril de brut, qui valait 29,8 dollarsl’augmentation était de 2,1 % en 2004 et de
(cours moyen mensuel de Brent) en décembre
2,2 % en 2003. Pourtant en 2005 la forte
2003, atteint 64,1 dollars, son maximum de
poussée des prix de l’énergie s’est 2005, en août après le passage du cyclone
poursuivie, en particulier pour les pro- Katrina, puis termine l’année à 56,9 dollars.
duits pétroliers. En deux ans, les combus- L’évolution du taux de change euro-dollar, prin-
cipalement sur le second semestre 2005, netibles liquides ont renchéri de 59 % et les
permet pas, contrairement à 2004, de réduirecarburants de 24,9 %. Toutefois ce choc
la facture énergétique. En effet, l’euro a fluctué
pétroliernesediffusepasdansl’éco-
entre 1,18 dollar et 1,22 dollar (cours en
nomie française comme en témoigne l’ab- moyenne mensuelle) sur cette période pour
sence de tensions majeures sur les prix finir à 1,19 dollar en décembre.
par ailleurs. L’inflation sous-jacente, qui
reflète les évolutions profondes des Mais une inflation contenue
coûts de production et la confrontation
Même si ses conséquences sur l’inflation sont
del’offreetdelademande,seréduitrégu-
parfois amorties, ce choc pétrolier est bien
lièrement depuis 2002 pour atteindre seu- visible à la pompe. Les effets sont bien moin-
lement 1 % en 2005 après 1,3 % en 2004 et dres que lors des chocs pétroliers des années
1,6 % en 2003. Les services restent la soixante-dix et du début des
quatre-vingt. Les taux annuels d’inflationcomposante principale de l’inflation,
étaient alors de 15,2 % en 1974, de 13,6 % enmais fait nouveau, la progression des prix
1980 et de 14,0 % en 1981. En 2005, l’inflation
est moins rapide en 2005 pour plusieurs
n’est que de 1,5 % après 2,1 % en 2004, 2,2 %
d’entre eux (réparation de véhicules per-
sonnels, services domestiques). Les contributions à l'augmentation des
prix en 2004 et en 2005
1,5
Ensemble 2,1À l’image de 2004, la hausse des prix de l’é-
nergie est le fait majeur de l’évolution des prix à 0Produits frais 0
la consommation en 2005. Elle contribue pour 0,1Alimentation hors produits frais
0 2005
00,6 point au 1,5 % d’inflation (tableau 1 et Tabac 0,2
0graphique 1). 2004Habillement et chaussures 0
– 0,1Produits de santé 0
– 0,1Autres produits manufacturés
0
0,6Énergie : un véritable choc en deux ans Énergie
0,7
Loyers, eau et enlèvement 0,2
des ordures ménagères 0,3
0,1Services de santéLes prix à la consommation de l’énergie pro- 0
0Transports et communications
0gressent de 8,2 %, prolongeant l’augmentation 0,7
Autres services 0,9de 2004 (graphique 2) pour atteindre 19,2 % en
deux ans. Les prix des produits pétroliers sont – 0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Source : indice des prix à la consommation, Inseeen hausse de 11,1 % sur l’année et de 29,4 %
INSEE
PREMIERE Taux de variation et contributions des grands secteurs d'analyse La décélération régulière de l’inflation
sous-jacente est un élément supplémen-Taux de variation en % Contributions *Poids dans
taire qui montre qu’aujourd’hui les pres-l'indice de déc. 2003 de déc. 2004 de déc. 2003 de déc. 2004
sions inflationnistes sont contenues enen 2005 à déc. 2004 à déc. 2005 à déc. 2004 à déc. 2005
France. Cet indice, qui reflète mieux lesEnsemble 10 000 2,1 1,5
tendances inflationnistes de fond de
Alimentation 1 723 0,1 0,7 0,0 0,1
l’économie (sources), s’accroît de moinsProduits frais 216 -0,5 1,9 0,0 0,0
en moins rapidement depuis cinq ans. IlAlimentation hors produits frais 1 507 0,2 0,4 0,0 0,1
Tabac 194 9,5 0,7 0,2 0,0 était en hausse de 2,0 % en 2001 puis de
Produits manufacturés 3 159 -0,1 -0,6 0,0 -0,2 1,8 % en 2002, de 1,6 % en 2003 et
Habillement et chaussures 519 0,5 0,0 0,0 0,0
1,3 % en 2004. Cette année, la progres-
Produits de santé 492 -0,8 -1,2 0,0 -0,1
sion n’est que de 1,0 %.Autres produits manufacturés 2 148 0,0 -0,6 0,0 -0,1
Énergie dont : 780 10,2 8,2 0,7 0,6
Produits pétroliers 482 16,4 11,1 0,7 0,5
Services 4 144 2,6 2,5 1,2 1,0 D’autres matières premières
Loyers, eau, enlèvement des
importées augmentent aussi
ordures ménagères 723 3,6 3,4 0,3 0,2
Services de santé 516 0,7 1,2 0,0 0,1
À l’envolée des cours du pétrole brut s’a-Transports et communications 478 0,0 0,8 0,0 0,0
Autres services 2 427 3,3 2,8 0,9 0,7 joutent, comme en 2004, les augmenta-
tions des prix de nombreuses matières* La contribution d’un secteur permet d’évaluer sa part dans l’évolution d’ensemble, en tenant compte de son évolution propre et
de sa pondération dans l’indice. La somme des contributions des secteurs est égale à l’évolution générale de l’indice d’en- premières importées. C’est notamment
semble (+2,1 % en 2004 ; +1,5 % en 2005). Ainsi, sur les 1,5 % de hausse de prix en 2005, l’énergie a pesé à la hausse pour 0,6
le cas du minerai de fer dont le prix, en
point. Les produits frais dont les prix ont augmenté de 1,9 % en 2005 ont pesé positivement de 0,04 (arrondi à 0).
euros, augmente de 94 % en 2005, etSource : indice des prix à la consommation, Insee
des métaux non ferreux (+ 46 %). En dol-
lars, le cuivre renchérit de 45 % (109 %
en 2003 et 2,3 % en 2002. C’est le taux l’arrivée de nouveaux acteurs parmi les sur deux ans) et le zinc de 57 %. Par ail-
annuel le plus bas, de décembre à grandes économies, tels l’Inde ou la Chine leurs le prix du sucre augmente de 59 %,
décembre, depuis 2001 où l’évolution a accru la concurrence au niveau mondial. celui du café de 53 % pour le robusta, et
était de 1,4 % et l’un des plus faibles Par ailleurs, la crédibilité anti-inflationniste celui de l’or de 15 %. Sur les prix à la
depuis 35 ans (graphique 3) : seules des politiques monétaires s’est nettement consommation, il en résulte par exemple
quatre variations, en 2001 et de 1997 à renforcée. une augmentation de 6,5 % pour le café,
1999, ont été inférieures. Hors énergie, l’évolution des prix est de de 2,2 % pour l’horlogerie, bijouterie,
Les mutations profondes du contexte 1,1 %. Il faut remonter en 2000 pour joaillerie ou de 2,3 % pour les pièces
socio-économique des 30 dernières retrouver un taux aussi faible. Cette détachées et accessoires pour véhicu-
années expliquent que les fortes haus- année-là, le tabac avait cependant aug- les. Ces derniers comprennent des gam-
ses du cours du brut ont eu des consé- menté de 4,5 %, contre 0,7 % en 2005. mes de produits en acier, aluminium,
quences limitées. L’indexation des Ainsi, la stabilité du prix du tabac con- cuivres, plastiques. Ces hausses, cir-
salaires sur la hausse des prix a été large- tribue aussi à expliquer l’écart d’inflation conscrites et limitées dans leur ampleur,
ment assouplie, la part de la consomma- avec les années précédentes. Les aug- ne se diffusent pas à l’ensemble de
tion de pétrole dans les consommations mentations du prix du tabac avaient l’économie. Le prix des produits est d’au-
intermédiaires et la consommation des varié entre 4,5 % en 2000 et 30,2 % en tant moins corrélé au coût des matières
dialisation a fortement progressé et 2003. premières qui les composent, qu’il s’agit
Évolutions contrastées entre énergie et produits manu- 35 ans d'indice des prix à la consommation
facturés
Indice base 100 en 1998 Indice d'e

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