Méthodologie. Théories et études générales. (Pawlow; Dugas; Sante de Sanctis; Ed. Claparède; Godfrey H. Thomson; W. Wirth; Charles S. Myers; A. Kronfeld; Walther Schmied-Kowarzik ; H. Rutgers Marshall ; F. Paulhan ; P. Sollier) - compte-rendu ; n°1 ; vol.19, pg 281-293
14 pages
Français

Méthodologie. Théories et études générales. (Pawlow; Dugas; Sante de Sanctis; Ed. Claparède; Godfrey H. Thomson; W. Wirth; Charles S. Myers; A. Kronfeld; Walther Schmied-Kowarzik ; H. Rutgers Marshall ; F. Paulhan ; P. Sollier) - compte-rendu ; n°1 ; vol.19, pg 281-293

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
14 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1912 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 281-293
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

I. Méthodologie. Théories et études générales. (Pawlow; Dugas;
Sante de Sanctis; Ed. Claparède; Godfrey H. Thomson; W.
Wirth; Charles S. Myers; A. Kronfeld; Walther Schmied-Kowarzik
; H. Rutgers Marshall ; F. Paulhan ; P. Sollier)
In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 281-293.
Citer ce document / Cite this document :
I. Méthodologie. Théories et études générales. (Pawlow; Dugas; Sante de Sanctis; Ed. Claparède; Godfrey H. Thomson; W.
Wirth; Charles S. Myers; A. Kronfeld; Walther Schmied-Kowarzik ; H. Rutgers Marshall ; F. Paulhan ; P. Sollier). In: L'année
psychologique. 1912 vol. 19. pp. 281-293.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1912_num_19_1_3924ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
I. — Méthodogie. — Théories et études générales.
J. P. PAWLOW. — Les sciences naturelles et le cerveau. — J. de
Ps., IX, l, 1912, p. 1-13.
L. DUGAS. — L'Introspection. — R. Ph., LXXII, 1911, p. 606-626.
En arrivant à l'étude du cerveau, nous dit Pawlow, le physiolog
iste a brusquement abandonné le terrain « naturalo-scientifîque »
pour faire des conjectures sur les états internes des animaux, se les
représenter à l'aide de ses propres états subjectifs, passant du
domaine de l'étendu à celui de l'inétendu. « II a emprunté un con
cept à une discipline qui, malgré sa très grande ancienneté, de
l'aveu même de ceux qui ont travaillé à la développer, n'a pas
obtenu jusqu'à présent le droit de s'appeler une science. La psy
chologie, comme science du monde intérieur de l'homme, cherche
encore jusqu'à présent sa véritable méthode. » La psychologie n'a
guère rendu de services à la physiologie, et l'a même acculée dans
une impasse.
De cette impasse Pawlow prétend avoir fait sortir la physiologie
cérébrale en la dirigeant dans la voie de l'étude des réflexes condi
tionnels, trop connue pour qu'il soit besoin de parler en détail de la
méthode du physiologiste russe, utilisant la sécrétion salivaire
comme manifestation objective révélant les effets et les interréac
tions d'excitations bien définies.
A côté du réflexe, réaction simple et constante, le réflexe condi
tionnel se présente comme une relation temporaire entre les phé
nomènes extérieurs et les réactions de l'organisme. Cette réaction
momentanée permet à l'animal de s'adapter à des conditions exté
rieures multiples, par un procédé semblable à celui qu'on utilise
pour les communications passagères des abonnés à un réseau tél
éphonique, qui ne pourrait comporter des communications constantes
qu'au prix de difficultés énormes et de complications coûteuses.
Seulement ce caractère temporaire implique une lutte incessante
entre les réflexes conditionnels, et des mécanismes d'arrêt et de
désenrayement.
A l'origine de ces réflexes les mécanismes analysateurs que sont
les appareils sensoriels décomposent les excitations extérieures et 282 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
aiguillent déjà ces excitations dans des directions définies. Et
tandis que, jusqu'ici, l'étude des phénomènes sensoriels s'est peu
développée, la méthode du réflexe conditionnel lui fera faire d'i
mmenses progrès.
On a ainsi obtenu un terrain solide pour la recherche qui porte
sur les équilibres complexes que sont les organismes, et « un temps
viendra — peu importe qu'il soit éloigné — où l'analyse mathémat
ique, s'appuyant sur l'analyse « naturalo-scientiflque » embrassera
en de magnifiques formules et posera en équations, tous ces équi
libres, arrivant enfin aussi à s'y comprendre elle-même. »
Vis-à-vis de cette attitude, généralisée dans une conception moins
étroite par Bechterew qui a défendu et développé la notion de psy
chologie objective à vingt reprises dans des périodiques des pays les
plus divers, les psychologues traditionnalistes continuent à défendre
la valeur de l'introspection, et M. Dugas consacre une étude à
l'apologie de la méthode subjective.
Tout d'abord, il n'admet pas qu'on considère comme vérifîables
les faits physiques et non les faits psychologiques, car le fait psy
chologique est constamment vérifié : « Nous sommes tous psycho
logues ou du moins, juges de la vérité psychologique, s'il suffit,
pour l'être, d'être hommes » Et la vérification introspective, loin
d'être inférieure, est supérieure à toute autre qu'elle conditionne.
« Quand vous connaîtrez les conditions physiques d'une émotion, de
la peur par exemple, quand vous aurez compté les pulsations et les
battements de cœur qu'elle cause ou qui la causent, ou quand vous
aurez dit dans quelles conditions sociales elle se produit, se pro
page et s'aggrave, aurez-vous expliqué pour cela la peur elle-même,
l'aurez-vous révélée à qui ne la connaîtrait pas directement déjà,
c'est-à-dire à qui n'en aurait pas une expérience introspective? »
Se demandant quelle est la nature de l'introspection, M. Dugas
veut défendre celle-ci même contre ses partisans qu'il juge trop
pusillanismes, comme Egger, qui, pour échapper à la contradiction
d'une dualité, soutient qu'il faut faire appel à une introspection de
mémoire. La réflexion peut dénaturer aussi bien le passé que le
présent, et l'éloignement diminue la netteté.
Il n'y a pas d'ailleurs contradiction à s'observer soi-même puis
qu'on peut marcher, saluer, lire à la fois; on peut bien en même
temps qu'on fait tout cela, savoir qu'on le fait : « La conscience
s'ajoute au fait psychologique sans le fausser ni le détruire; elle
en est au contraire l'accompagnement normal, le complément
nécessaire. » Et si on dit qu'il est contradictoire qu'on puisse en
même temps chercher à s'observer, la preuve qu'il n'en est rien
c'est que l'introspection existe et réussit, du moins chez certains
esprits qui ont le « don» de l'observation de soi et de la généralité,
car « retrouve, sous le flot changeant des phéno- ÉTUDES GÉNÉRALES 283
mènes, un fond qui demeure », atteignant le moi profond et perman
ent, et donnant ainsi à ses résultats une valeur scientifique uni
verselle.
L'introspection « n'est pas seulement la source première de l'i
nformation psychologique, elle en est aussi la plus pure et la plus
complète : la plus pure parce qu'elle est la plus directe, la moins
chargée d'interprétations et de commentaires; la plus complète
parce qu'elle est la perception du fait psychologique dans toute sa
complexité, dans toute la richesse de son détail vivant. Elle est
aussi et par là même le type normal, le critère de la vérité psycho
logique ». Elle est donc « la méthode fondamentale, originale et
propre de la psychologie ».
Laissons M. Dugas continuer son hymne enthousiaste en faveur
de la méthode éternelle, laissons-lui sa foi dans la fécondité ininte
rrompue de l'interrogation de soi-même, cette foi que n'ébranle pas
la médiocrité, pour ne pas dire la nullité des résultats apportés
aujourd'hui par la mise en œuvre de la pure introspection.
Laissons-le croire qu'en s'interrogeant il connaîtra intimement le
fond de la nature humaine, et s'abandonner à la douce illusion de
penser qu'éprouvant une terreur panique il « expliquera » la nature
de la peur.
Mais je crois que, si l'on veut faire avancer la connaissance utile
des phénomènes mentaux, on fera bien de le laisser s'enfoncer seul
dans la contemplation de soi-même, si M. Dugas renonce bien à
l'emploi des méthodes objectives, ce dont on peut douter. Non que
l'introspection d'ailleurs soit impossible, car les recherches object
ives semblent bien montrer que l'attention, rapidement oscillante,
peut passer assez vite d'un objet à l'autre pour que le sujet ait l'i
llusion de la simultanéité, et croire ainsi qu'il s'observe dans son
attention à un objet, alors qu'il fait se succéder une attention
dirigée vers les processus internes à une a

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents