Notes sur les Balé du sud-ouest de l Éthiopie - article ; n°1 ; vol.16, pg 107-124
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Notes sur les Balé du sud-ouest de l'Éthiopie - article ; n°1 ; vol.16, pg 107-124

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Description

Annales d'Ethiopie - Année 2000 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 107-124
Résumé : Dispersés dans la vallée de la Kaari, au sud de l'Akobo, dans l'une des régions les plus isolées de toute l'Ethiopie, les Balé-Zilmamu forment, avec les «Kachepo» du Soudan, une ethnie encore peu étudiée. Tirant l'essentiel de leurs ressources de l'agriculture, les Balé, dont le territoire est peu à peu rogné au nord par l'expansion des Anywak et au sud par les incursions des Tirma, constituent l'exemple d'un groupe humain dont la culture a subi l'influence des peuples voisins. Par leur langue et leur économie, ils sont en effet proches des Mûrie agriculteurs du Plateau de Borna, au Soudan, et des Ngalam de la vallée de l'Erbu. Leurs coutumes (dont le port de gigantesques labrets et la pratique des combats rituels au bâton) les rapprochent en revanche des tribus dites «Surma», avec lesquelles ils entretiennent pourtant des relations souvent tendues.
Summary: Scattered along the Kaari Valley, south of the Akobo River, in one of Ethiopia's most remote and isolated regions, the Balé-Zilmanu comprise, along with the Kachepo of Sudan, a still rarely studied ethnological group. Essentially farmers, the Bale, whose territory is being progressively reduced in the North by the expansion of the Anuak and in the South by incursions from the Tirma, offer an example of an ethnic group deeply influenced by the cultural patterns of neighbouring tribes. Through both their language and agriculture-based economy, they are close to the agricultural Murle of the Boma Plateau in Sudan and the Ngalam of the Erbu River. On the other hand, their customary practices including the wearing of lip-plugs by the women and the practice by men of fighting with staffs, suggest close links with the Surma tribes. However, their relations with these groups are often strained.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christian Bader
Notes sur les Balé du sud-ouest de l'Éthiopie
In: Annales d'Ethiopie. Volume 16, année 2000. pp. 107-124.
Résumé : Dispersés dans la vallée de la Kaari, au sud de l'Akobo, dans l'une des régions les plus isolées de toute l'Ethiopie, les
Balé-Zilmamu forment, avec les «Kachepo» du Soudan, une ethnie encore peu étudiée. Tirant l'essentiel de leurs ressources de
l'agriculture, les Balé, dont le territoire est peu à peu rogné au nord par l'expansion des Anywak et au sud par les incursions des
Tirma, constituent l'exemple d'un groupe humain dont la culture a subi l'influence des peuples voisins. Par leur langue et leur
économie, ils sont en effet proches des Mûrie agriculteurs du Plateau de Borna, au Soudan, et des Ngalam de la vallée de l'Erbu.
Leurs coutumes (dont le port de gigantesques labrets et la pratique des combats rituels au bâton) les rapprochent en revanche
des tribus dites «Surma», avec lesquelles ils entretiennent pourtant des relations souvent tendues.
Abstract
Summary: Scattered along the Kaari Valley, south of the Akobo River, in one of Ethiopia's most remote and isolated regions, the
Balé-Zilmanu comprise, along with the "Kachepo" of Sudan, a still rarely studied ethnological group. Essentially farmers, the Bale,
whose territory is being progressively reduced in the North by the expansion of the Anuak and in the South by incursions from the
Tirma, offer an example of an ethnic group deeply influenced by the cultural patterns of neighbouring tribes. Through both their
language and agriculture-based economy, they are close to the agricultural Murle of the Boma Plateau in Sudan and the Ngalam
of the Erbu River. On the other hand, their customary practices including the wearing of lip-plugs by the women and the practice
by men of fighting with staffs, suggest close links with the "Surma" tribes. However, their relations with these groups are often
strained.
Citer ce document / Cite this document :
Bader Christian. Notes sur les Balé du sud-ouest de l'Éthiopie. In: Annales d'Ethiopie. Volume 16, année 2000. pp. 107-124.
doi : 10.3406/ethio.2000.966
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ethio_0066-2127_2000_num_16_1_966107
Annales d'Ethiopie, 2000, vol. XVI: 107-124.
Notes sur les Balé du sud-ouest de l'Ethiopie
Christian Bader
Résumé : Dispersés dans la vallée de la Kaari, au sud de l'Akobo, dans l'une des
régions les plus isolées de toute l'Ethiopie, les Balé-Zilmamu forment, avec les
«Kachepo» du Soudan, une ethnie encore peu étudiée. Tirant l'essentiel de leurs res
sources de l'agriculture, les Balé, dont le territoire est peu à peu rogné au nord par
l'expansion des Anywak et au sud par les incursions des Tirma, constituent l'exemple
d'un groupe humain dont la culture a subi l'influence des peuples voisins. Par leur
langue et leur économie, ils sont en effet proches des Mûrie agriculteurs du Plateau de
Borna, au Soudan, et des Ngalam de la vallée de l'Erbu. Leurs coutumes (dont le port
de gigantesques labrets et la pratique des combats rituels au bâton) les rapprochent en
revanche des tribus dites «Surma», avec lesquelles ils entretiennent pourtant des rela
tions souvent tendues.
Mots-clefs : Balé, Surma, ethnies, Ethiopie.
Summary: Scattered along the Kaari Valley, south of the Akobo River, in one of
Ethiopia's most remote and isolated regions, the Balé-Zilmanu comprise, along with
the "Kachepo" of Sudan, a still rarely studied ethnological group. Essentially farmers,
the Bale, whose territory is being progressively reduced in the North by the expansion
of the Anuak and in the South by incursions from the Tirma, offer an example of an
ethnic group deeply influenced by the cultural patterns of neighbouring tribes.
Through both their language and agriculture-based economy, they are close to the agri
cultural Murle of the Boma Plateau in Sudan and the Ngalam of the Erbu River. On
the other hand, their customary practices including the wearing of lip-plugs by the
"Surma" women and tribes. the However, practice by their men relations of fighting with with these staffs, groups suggest are often close strained. links with the
Keywords: Bale, Surma, ethnic groups, Ethiopia.
La population éthiopienne compte, on le sait, un peu moins d'une centaine d'eth
nies, dont certaines ont mobilisé depuis longtemps l'attention des chercheurs, mais
dont beaucoup, n'ayant pas encore eu l'heur d'attirer leur intérêt, n'ont été étudiées à
ce jour que de manière superficielle et incomplète. Les Balé, plus connus sous le
nom de Zilmamu, doivent à leur situation géographique et à leur dispersion, dans
une région frontalière du lointain sud-ouest éthiopien particulièrement isolée et tota
lement dépourvue de voies de communication, d'être restés à l'écart des expéditions
qui, avant 1910, ont conduit dans ces confins des missions d'exploration et de 108
démarcation. Depuis lors, les contacts avec les Balé ont été peu fréquents et, si l'on
en juge aux commentaires elliptiques que leur ont consacré quelques rares scienti
fiques et voyageurs européens, relativement peu approfondis. Les notes qui suivent,
et qui sont le fruit de trois brefs séjours en territoire balé (en mars 1989, en mars
1998 et en novembre 1998) n'ont guère la prétention de faire progresser de manière
significative la connaissance de cette petite ethnie; du moins tentent-t-elles d'ouvrir
quelques pistes sur un domaine encore largement inexploré, qu'il appartiendra aux
ethnologues et aux linguistes de défricher.
Éthnonymie balé
Les Balé sont l'une de ces ethnies peu connues sur le nom desquelles pèsent de
tenaces confusions, entretenues par les comptes rendus parfois hâtifs de certains
voyageurs et le passage, sur leurs territoires, d'une ou plusieurs frontières nationales.
En Ethiopie, les populations que la littérature désigne communément sous le terme de
Zilmamu (le nom est celui d'un ancien poste de police situé au sud de la rivière Kaari,
lui-même issu, semble-t-il, du nom d'un chef coutumier) se donnent à elles-mêmes le
nom de Balé. Les groupes surma, qu'il s'agisse des Tirma, des Chai ou des Mursi, les
appellent Balésa. Les Anywak de la région de Gambela donnent aux Balé -comme
d'ailleurs aux Surma- le nom générique de Dhwok. Les Majangir, qui sont établis au
nord de l'Akobo, désignent leurs voisins du sud par le terme de Mashir; le nom de
"Mashi" s'applique, dans leur langue, à toute la région située au sud du fleuve.
Les rares ouvrages consacrés aux ethnies des confins éthio-soudanais mention
nent parfois, à l'est du Plateau de Borna et au nord des "Zilmamu", la tribu des
"Suri", que les Jiye appellent Kachepo, Kachipo ou Kichepo et à laquelle les
Anywak donnent également le nom de Dhwok. La comparaison des langues parlées
par les Balé, d'une part, et par les Kachepo, d'autre part, ne laisse pas de doute sur
l'appartenance des deux groupes à la même ethnie. En effet, ils parlent la même
langue et, quels que soient les noms qu'ils se donnent ou qu'on leur donne de part et
d'autre de la frontière éthio-soudanaise, partagent des traits culturels à première vue
identiques. Lyth faisait d'ailleurs des "Baale" l'un des six clans exogamiques des
"Suri", et estimait avec raison que Zilmamu n'était autre que le nom d'une région
habitée par les "Suri"1.
Le terme "Suri" continue il est vrai de poser problème, dans la mesure où il est
appliqué par les Mûrie aux Kachepo et par les Balé (ainsi que par l'administration
éthiopienne et des linguistes comme M. Lionel Bender) aux Surma qui, eux-mêmes,
se disent plus volontiers Tirma ou Chai (au sg. Chachi) que Suri. Peut-être l'ethno-
nyme "Suri" désignait-il originellement, dans la langue des Mûrie, tous les groupes
dont les femmes portent de grands labrets dans la lèvre inférieure; ceci expliquerait
qu'il soit donné par les Mûrie aux Kachepo-Balé, qui parlent une langue du groupe
mûrie mais dont les femmes portent également des labrets, ainsi que par les Balé aux
Surma, qu'ils n'ont fait qu'imiter en commençant eux aussi à porter des labrets.
1 R. E. Lyth, The Suri Tribe, in : Sudan Notes & Records, XXVIII (Khartoum, 1947), p. 108-110. 109
Implantation territoriale et relations de voisinage
Les statistiques démographiques de la Région des Nations, Nationalités et Peuples
du Sud

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