Organisation paradigmatique et organisation syntagmatique du discours : une approche comparative - article ; n°1 ; vol.66, pg 91-110
21 pages
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Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 91-110
Summary
An experimental support to linguist R. Jakobson's hypothesis on speech bipolarity has been tried out, in two experiments on children and grown-up subjects, with a closed choice association technique.
To be presented to the subjects was a list of inducing words, each time followed by a couple of paradigmatic response-words (code-linking) and a couple of syntagmatic response-words (message-linking). In main experiment both associative orientations were analysed between 4 sub-classes, and the whole of word-responses built up in a balanced plan.
A clear paradigmatic preference among children and syntagmatic among adults showed up in results. This preference holds on when analysed according to age differenciation. Statistical check shows that difference between children and grown-up choices depends neither on inducing words, nor on sub-classes, nor on word-frequency. Reporled result and problems arising from it are considered from linguistics and psychological standpoint.
Résumé
Un essai de confirmation expérimentale de l'hypothèse du linguiste R. Jakobson sur la bipolarité du discours, a été tenté au cours de deux expériences menées sur des enfants et sur des adultes, par une technique d'associations en choix fermé. Fut présentée aux sujets une série de mots inducteurs suivis chaque fois d'un éventail de deux mots réponses paradigmatiques (liaison code) et de deux mots réponses syntagmatiques (liaison message). Pour l'expérience principale, les deux orientations associatives furent analysées en quatre subcatégories et l'ensemble des mots réponses construit de manière à réaliser un plan équilibré.
Les résultats font apparaître une nette préférence paradigmatique chez les enfants et syntagmatique chez les adultes. Cette préférence est confirmée par une analyse génétique. Le contrôle statistique montre que la différence entre les choix des enfants et ceux des adultes ne dépend ni des mots inducteurs, ni des subcatégories, ni de la fréquence d'usage. Le résultat obtenu et les questions qu'il soulève sont situés dans leur problématique linguistique et psychologique.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 123
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Noizet
C. Pichevin
Organisation paradigmatique et organisation syntagmatique du
discours : une approche comparative
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 91-110.
Abstract
Summary
An experimental support to linguist R. Jakobson's hypothesis on speech bipolarity has been tried out, in two experiments on
children and grown-up subjects, with a closed choice association technique.
To be presented to the subjects was a list of inducing words, each time followed by a couple of paradigmatic response-words
(code-linking) and a couple of syntagmatic response-words (message-linking). In main experiment both associative orientations
were analysed between 4 sub-classes, and the whole of word-responses built up in a balanced plan.
A clear paradigmatic preference among children and syntagmatic among adults showed up in results. This preference holds on
when analysed according to age differenciation. Statistical check shows that difference between children and grown-up choices
depends neither on inducing words, nor on sub-classes, nor on word-frequency. Reporled result and problems arising from it are
considered from linguistics and psychological standpoint.
Résumé
Un essai de confirmation expérimentale de l'hypothèse du linguiste R. Jakobson sur la bipolarité du discours, a été tenté au
cours de deux expériences menées sur des enfants et sur des adultes, par une technique d'associations en choix fermé. Fut
présentée aux sujets une série de mots inducteurs suivis chaque fois d'un éventail de deux mots réponses paradigmatiques
(liaison code) et de deux mots réponses syntagmatiques (liaison message). Pour l'expérience principale, les deux orientations
associatives furent analysées en quatre subcatégories et l'ensemble des mots réponses construit de manière à réaliser un plan
équilibré.
Les résultats font apparaître une nette préférence paradigmatique chez les enfants et syntagmatique chez les adultes. Cette
préférence est confirmée par une analyse génétique. Le contrôle statistique montre que la différence entre les choix des enfants
et ceux des adultes ne dépend ni des mots inducteurs, ni des subcatégories, ni de la fréquence d'usage. Le résultat obtenu et les
questions qu'il soulève sont situés dans leur problématique linguistique et psychologique.
Citer ce document / Cite this document :
Noizet G., Pichevin C. Organisation paradigmatique et organisation syntagmatique du discours : une approche comparative. In:
L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 91-110.
doi : 10.3406/psy.1966.27879
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_1_27879Laboratoire de Psychologie Expérimentale
Faculté des Lettres et Sciences Humaines d' Aix-en-Provence
ORGANISATION PARADIGMATIQUE
ET SYNTAGMATIQUE DU DISCOURS
UNE APPROCHE COMPARATIVE
par Georges Noizet et Claude Pichevin
« La communication entre les hommes repose sur la combi
naison d'éléments ordonnés » (Lévi-Strauss, 1956, p. 527). C'est
en effet une notion devenue classique que le langage n'apparaît
qu'avec la possibilité de combiner, sous forme d'énoncés, des
unités significatives elles-mêmes sélectionnées à l'intérieur d'un
répertoire commun aux interlocuteurs. La communication ver
bale résulterait de l'interaction, consciente ou non, de ces deux
processus, puisqu'on peut dire aussi bien que le répertoire impose
certaines contraintes à la combinaison et que l'énoncé contextuel
détermine de proche en proche la sélection des unités.
Décrire ainsi la double condition de tout langage revient à
dire que, pour l'émetteur comme pour le récepteur, chaque unité
de message est référée à deux ordres de relations sémantiques :
F. de Saussure appelait syntagmatiques les liaisons entre les
unités successives figurant dans un message effectif (in prae-
sentia), et paradigmatiques les liaisons unissant « des termes
in absentia dans une série mnémonique virtuelle » (1915, p. 171).
Pour R. Jakobson (1963, p. 43-67), les premières mettent en
jeu des structures de contiguïté, tandis que les secondes définissent
des de similarité. On lit d'ailleurs, chez cet auteur,
différentes formulations et des illustrations variées de cette
opposition qu'il juge essentielle. C'est ainsi que la distinction
entre sélection et combinaison est projetée, selon la perspective
de la rhétorique classique, dans les deux figures de la métaphore
et de la métonymie, suivant que l'affectation d'un signifiant à 92 MÉMOIRES ORIGINAUX
un signifié secondaire s'opère par ressemblance ou par contiguïté
au primaire (Jakobson, 1965, p. 34). Pour nous en tenir
à une terminologie simplifiée, nous parlerons aussi de relations
de code et de relations de message.
Il n'est pas dans notre propos d'analyser les multiples appli
cations de ce modèle descriptif (psychopathologie, stylistique,
esthétique, traduction automatique, analyse documentaire, etc.)
et les questions qu'elles soulèvent. Notons simplement que la
difficulté majeure est d'avérer, au plan du lexique, l'existence
de « structures », analogues à celles de la phonologie, mais que
des travaux récents en attestent la possibilité (Mounin, 1965 a
et b). La présente recherche ne vise qu'à contrôler ces concepts
sous forme de variables indépendantes en vue d'une analyse
des conditions psycholinguistiques de la communication.
Pour la psychologie de la communication, en effet, l'intérêt
de cette distinction n'est pas douteux. Si le comportement d'un
sujet parlant est celui d'un organisme alternativement émetteur
et récepteur de messages articulés, on peut, hypothétiquement,
décrire l'émission et la réception comme une suite de décisions
successives (Bresson, 1962), prises implicitement par le sujet à
propos de chaque segment (phonème, monème ou syntagme)
et cela en fonction d'une organisation de code et d'une organi
sation de message. L'identification du segment exige que le
contexte oriente le sujet vers une classe de discriminanda plutôt
que vers une autre. C'est le cas notamment dans toutes les situa
tions de « bruit » quand le segment en question est manquant,
masqué, inconnu ou fortement polysémique.
Mais, pour le psychologue, le premier problème est moins de se
convaincre de l'interaction de ces deux organisations que d'établir
l'autonomie relative de chacune d'entre elles. R. Jakobson justifie
cet objectif quand il affirme qu'une telle dichotomie « s'avère
d'une signification et d'une portée primordiales pour comprendre
le comportement verbal et le comportement humain en général »
(Jakobson, 1963, p. 64). Sans doute y a-t-il lieu d'admettre
d'un côté avec certains aphasiologues — tels de Ajuriaguerra
et Hecaen qui, dans leur synthèse consacrée au cortex céré
bral (1960), font une place spéciale aux « classifications des
désordres aphasiques basées sur des critères linguistiques » —
qu'une nouvelle typologie des troubles aphasiques est suscept
ible d'apporter une confirmation clinique à la conception d'une
bipolarité du langage naturel. Mais il est permis aussi d'accepter
la suggestion de Jakobson que « la fixation à l'un de ces pôles NOIZET KT C. PICHEVIN. O RG AN IS ATION DU DISCOURS 93 G.
à l'exclusion de l'autre, demande une étude comparative syst
ématique » (Jakobson, 1963, p. 63) et d'envisager un contrôle
par les méthodes de la psychologie expérimentale.
* * *
Woodrow et Lowell (1916) ont tenté, à l'aide de la technique
d'association libre, de comparer les réponses d'enfants de langue
anglaise à celles obtenues par Kent et Rosanoff (1910) sur une
population d'adultes de la même aire linguistique. Après avoir
souligné la difficulté d'une classification des liens associatifs, les
auteurs ont néanmoins recensé 21 catégories, distinguées empi
riquement selon des critères à la fois logiques, sémantiques ou
morpho-syntaxiques, dont voici quelques exemples :
Surordination Table-Furniture, Doctor- M an ;
Coordination Table-Chair, Sweet-Good ;
Similitude Short-Little, Wish-Desire ;
Cause-Effet Bath-Cleanliness, Whisky-Drunk ;
Contiguïté Sleep-Bed, B read- Butter ;
Adjectif-Nom Green-Grass, Sour-Pickles.
Woodrow et Lowell dégagent, entre les répo

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