Organisation sémantique et linguistique dans le rappel libre  bilingue - article ; n°1 ; vol.73, pg 115-134
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Description

L'année psychologique - Année 1973 - Volume 73 - Numéro 1 - Pages 115-134
Summary
The experiment was carried oui with students of English at jour different grade levels. It consisted in comparing the score and the semantic-category and language clustering obtained from the free-recall—both immediate and deferred—, of word lists, comprised of 24 English or French words only or a mixture of both.
With the exception of the first-grade beginners, the free recall of words was found to be more extensive with unilingual than bilingual lists; the same held true with respect to their clustering ; the latter, being carried oui primarily through semantic categories increased quantitatively with grade levels, becoming gradually independent of the two languages involved.
Such clustering process can be accounted for by the constitution of semantic structures, some of which are particular to one language and others being common to both. It is assumed here thai common bilingual structures are weaker than those pertaining to a particular language, thus producing scantier groups and consequently a smaller amount of recall with respect to bilingual lists.
Résumé
On compare, à quatre niveaux aavancement de l'apprentissage d'une langue étrangère (anglais) : 1) les scores de rappel libre, immédiat et différé, de listes en français, en anglais et bilingues et 2) le groupement par catégories sémantiques et par langues.
Sauf chez les débutants, le rappel est plus important pour les listes unilingues que pour les listes bilingues. Il en est de même du groupement, qui, réalisé essentiellement par catégories sémantiques, s'accroît d'un niveau à l'autre, en devenant progressivement indépendant des langues. Le groupement est expliqué par la constitution de structures sémantiques particulières à chaque langue et d'autres communes aux deux langues. On pense que les structures sémantiques bilingues sont plus faibles que celles particulières à chaque langue. Elles déterminent des groupements moins importants et, par voie de conséquence, un rappel moindre des listes bilingues.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Ghampagnol
Organisation sémantique et linguistique dans le rappel libre
bilingue
In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°1. pp. 115-134.
Abstract
Summary
The experiment was carried oui with students of English at jour different grade levels. It consisted in comparing the score and the
semantic-category and language clustering obtained from the free-recall—both immediate and deferred—, of word lists,
comprised of 24 English or French words only or a mixture of both.
With the exception of the first-grade beginners, the free recall of words was found to be more extensive with unilingual than
bilingual lists; the same held true with respect to their clustering ; the latter, being carried oui primarily through semantic
categories increased quantitatively with grade levels, becoming gradually independent of the two languages involved.
Such clustering process can be accounted for by the constitution of semantic structures, some of which are particular to one
language and others being common to both. It is assumed here thai common bilingual structures are weaker than those
pertaining to a particular language, thus producing scantier groups and consequently a smaller amount of recall with respect to
bilingual lists.
Résumé
On compare, à quatre niveaux a"avancement de l'apprentissage d'une langue étrangère (anglais) : 1) les scores de rappel libre,
immédiat et différé, de listes en français, en anglais et bilingues et 2) le groupement par catégories sémantiques et par langues.
Sauf chez les débutants, le rappel est plus important pour les listes unilingues que pour les listes bilingues. Il en est de même du
groupement, qui, réalisé essentiellement par catégories sémantiques, s'accroît d'un niveau à l'autre, en devenant
progressivement indépendant des langues. Le groupement est expliqué par la constitution de structures sémantiques
particulières à chaque langue et d'autres communes aux deux langues. On pense que les structures sémantiques bilingues sont
plus faibles que celles particulières à chaque langue. Elles déterminent des groupements moins importants et, par voie de
conséquence, un rappel moindre des listes bilingues.
Citer ce document / Cite this document :
Ghampagnol R. Organisation sémantique et linguistique dans le rappel libre bilingue. In: L'année psychologique. 1973 vol. 73,
n°1. pp. 115-134.
doi : 10.3406/psy.1973.27979
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1973_num_73_1_27979Laboratoire de Psychologie de l'Université de Poitiers
Equipe associée au C.N.R.S.
ORGANISATION SÉMANTIQUE ET LINGUISTIQUE
DANS LE RAPPEL LIBRE BILINGUE
par Raymond Champagnol
SUMMARY
The experiment was carried out with students of English at jour diffe
rent grade levels. It consisted in comparing the score and the semantic-
category and language clustering obtained from the free-recall — both immed
iate and deferred — , of word lists, comprised of 24 English or French words
only or a mixture of both.
With the exception of the first-grade beginners, the free recall of words
was found to be more extensive with unilingual than bilingual lists; the
same held true with respect to their clustering ; the latter, being carried
out primarily through semantic categories increased quantitatively with
grade levels, becoming gradually independent of the two languages involved.
Such clustering process can be accounted for by the constitution of
semantic structures, some of which are particular to one language and
others being common to both. It is assumed here that common bilingual
structures are weaker than those pertaining to a particular language, thus
producing scantier groups and consequently a smaller amount of recall
with respect to bilingual lists.
L'organisation en situation de rappel libre de listes bilingues
a été étudiée par plusieurs auteurs, notamment Lambert,
Ignatow et Krauthamer (1968), Nott et Lambert (1968), Dar-
lymple-Alford et Aamiry (1969).
Ces auteurs se proposent trois buts principaux :
1. Etudier l'indépendance et l'interdépendance des deux
systèmes linguistiques des sujets bilingues, important thème
de recherches depuis l'ouvrage de Weinreich (1953) et les modèles
théoriques de Ervin et Osgood (1954) ;
2. Mettre en compétition deux possibilités d'organisation 116 MÉMOIRES ORIGINAUX
offertes dans les listes présentées à ces sujets : groupements
par catégories sémantiques, groupements par langues ;
3. Essayer de tester la validité des deux principales expli
cations avancées pour rendre compte du groupement (clustering)
dans le rappel libre.
L'une de ces explications, proposée par Bousfîeld (1953)
et par Tulving (1966), postule que le groupement dépend de
l'activation de concepts surordonnés ou d'unités mémorielles
supérieures représentatives des catégories sémantiques contenues
dans la liste. L'autre explication, développée par Jenkins et
Russell (1952), et que Cofer (1965, 1966) considère comme prin
cipale, est que le groupement repose sur les liaisons associatives
préétablies entre les mots. Toutes autres choses égales, ces
liaisons sont considérées plus fortes lorsque les mots appartien
nent à une même catégorie sémantique. En ce qui concerne les
langues, les expériences d'association bilingue : Kolers (1963),
Macnamara (1967), Lambert et Rawlings (1969), Taylor (1971)
tendent à montrer que les associations sont plus fortes dans la
même langue que d'une langue à l'autre chez les sujets bilingues.
Dans les trois expériences sur le rappel libre bilingue que
nous avons citées, les variables dépendantes sont essentiell
ement des scores de rappel et des indices de groupement. Ce
qui apparaît au niveau du rappel peut être illustré par l'expé
rience de Nott et Lambert, ce qui intéresse le groupement et
ses interprétations peut l'être par les deux autres.
Nott et Lambert construisent des listes unilingues ou mixtes,
avec ou sans catégories sémantiques. Les 10 mots composant
chacune des quatre catégories sémantiques sont soit groupés
en blocs, soit mélangés au hasard. De plus, chaque catégorie
est, ou non, désignée par un terme générique avant la projection,
un par un, de 40 mots de la liste pour l'unique essai d'apprentis
sage. Dans tous les cas, les listes avec catégories sémantiques
sont mieux rappelées que celles ne présentant pas cette possi
bilité de groupement. Le fait d'indiquer préalablement la
catégorie n'améliore pas le rappel ; la présentation bloquée des
mots de chaque catégorie l'améliore nettement. Dans le cas des
listes avec catégories, les listes unilingues sont mieux rappelées
que les listes mixtes ; dans le cas des listes unilingues, celles dans
la langue dominante sont mieux rappelées que celles dans l'autre
langue. Le point le plus important, la faiblesse relative du rappel
des listes mixtes avec catégories (par rapport aux listes unilingues R. CHAMPAGNOL 117
avec catégories), est expliqué par le double décodage que les
sujets auraient à faire : décoder la catégorie sémantique, décoder
la langue d'apparition du mot.
Lambert, Ignatow et Krauthamer travaillent avec des
bilingues anglais-français et anglais-russes possédant bien l'une
et l'autre langue. Les auteurs utilisent plusieurs sortes de listes
de 40 mots chacune, unilingues et mixtes, dans chacun des cas
suivants :
— sans catégories sémantiques (ou plutôt autant de catégories
que de mots) ;
— avec quatre catégories sémantiques (10 mots par catégorie) deux conditions : concordante (tous les mots de la
catégorie dans la même langue), discordante (1/2 des mots
de chaque catégorie dans chaque langue).
Chaque sujet étudie toutes les listes, un essai par liste.
Pour les listes avec catégories, on considère le groupement par
catégories et par langues en comptant le nombre de répétitions
(nombre de mots successifs d'une catégorie ou d'une langue
moins 1) et en rapportant leur somme au nombre total de réponses
du sujet à l'essai considéré. Les deux types de groupement sont
plus importants dans la condition concordante que dans la
condition discordante. Pour cette dernière, le groupement
par catégories sémantiques est égal ou supérieur au
par langues, mais toujours inférieur à celui des listes unilingues.
Selon les auteurs, les associations entre mots sont insuffisantes
pour expliquer le groupement ; il repose aussi sur l'activation
de structures surordonnées communes aux deux

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