Perceptions de la violence et sentiment d insécurité - article ; n°4 ; vol.8, pg 321-344
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Perceptions de la violence et sentiment d'insécurité - article ; n°4 ; vol.8, pg 321-344

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Déviance et société - Année 1984 - Volume 8 - Numéro 4 - Pages 321-344
Dit artikel stelt een onderzoek voor naar het verband tussen het gevoel van onveiligheid en de ervaring van geweld. Dit opinie-onderzoek werd verricht te Grenoble. Daaruit blijkt dat de samenhang tussen het beleefde en de onveiligheid eerst en vooral een projectieve samenhang is. Het groot onveiligheidsgevoel, vooral waarneembaar bij de oudere lagen van de bevolking, zou minder het gevolg zijn van de eenzamheid en van de fysische kwetsbaarheid dan van het verzwakken van de sociale bindingen dat dikwijls samengaat met het vorderen in jaren.
Cet article propose une étude des liens entre le sentiment d'insécurité et l'expérience de la violence, à travers l'exploitation d'une enquête d'opinion réalisée à Grenoble. Il apparaît que la cohérence entre vécu et insécurité est d'abord une cohérence projective. La force du sentiment d'insécurité, perceptible dans les couches âgées de la population, serait moins une conséquence de la solitude et de la vulnérabilité physique que l'affaiblissement du lien social qui accompagne fréquemment l'avancée en âge.
This papers proposes an analysis of the links between the feeling of insecurity and personal confrontation to violence from a survey data on Grenoble. It shows that the correlation between exposition to violence and insecurity is primarily projective. The strengh of the feeling of insecurity, visible in the oldest segments of the population, is not a consequence of vulnerability but results of the weakness of social links among old people.
In diesem Artikel wird das Verhältnis zwischen dem Gefühl der Unsicherheit und der persönlichen Erfahrung im Bereiche der Gewalt anhand einer in Grenoble durchgeftihrten Meinungsumfrage untersucht. Dabei stellt es sich heraus, dass die Verknüpfung von Erlebtem und Unsicherheit vorerst projektiver Art ist. Die Stärke der Unsicherheit ist offensichtlich insbesonders in den älteren Bevölkerungsschichten weniger von der Einsamkeit und der physischen Verletzlichkeit abhängig, als von der Lockerung der sozialen Bande, die oft mit dem Alter einhergeht.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Hugues Lagrange
Perceptions de la violence et sentiment d'insécurité
In: Déviance et société. 1984 - Vol. 8 - N°4. pp. 321-344.
Citer ce document / Cite this document :
Lagrange Hugues. Perceptions de la violence et sentiment d'insécurité. In: Déviance et société. 1984 - Vol. 8 - N°4. pp. 321-
344.
doi : 10.3406/ds.1984.1421
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1984_num_8_4_1421Dit artikel stelt een onderzoek voor naar het verband tussen het gevoel van onveiligheid en de ervaring
van geweld. Dit opinie-onderzoek werd verricht te Grenoble. Daaruit blijkt dat de samenhang tussen het
beleefde en de onveiligheid eerst en vooral een projectieve is. Het groot
onveiligheidsgevoel, vooral waarneembaar bij de oudere lagen van de bevolking, zou minder het gevolg
zijn van de eenzamheid en van de fysische kwetsbaarheid dan van het verzwakken van de sociale
bindingen dat dikwijls samengaat met het vorderen in jaren.
Résumé
Cet article propose une étude des liens entre le sentiment d'insécurité et l'expérience de la violence, à
travers l'exploitation d'une enquête d'opinion réalisée à Grenoble. Il apparaît que la cohérence entre
vécu et insécurité est d'abord une cohérence projective. La force du sentiment d'insécurité, perceptible
dans les couches âgées de la population, serait moins une conséquence de la solitude et de la
vulnérabilité physique que l'affaiblissement du lien social qui accompagne fréquemment l'avancée en
âge.
Abstract
This papers proposes an analysis of the links between the feeling of insecurity and personal
confrontation to violence from a survey data on Grenoble. It shows that the correlation between
exposition to violence and insecurity is primarily projective. The strengh of the feeling of insecurity,
visible in the oldest segments of the population, is not a consequence of vulnerability but results of the
weakness of social links among old people.
Zusammenfassung
In diesem Artikel wird das Verhältnis zwischen dem Gefühl der Unsicherheit und der persönlichen
Erfahrung im Bereiche der Gewalt anhand einer in Grenoble durchgeftihrten Meinungsumfrage
untersucht. Dabei stellt es sich heraus, dass die Verknüpfung von Erlebtem und Unsicherheit vorerst
projektiver Art ist. Die Stärke der Unsicherheit ist offensichtlich insbesonders in den älteren
Bevölkerungsschichten weniger von der Einsamkeit und der physischen Verletzlichkeit abhängig, als
von der Lockerung der sozialen Bande, die oft mit dem Alter einhergeht.Déviance et Société, 1984, Vol. 8, No 4, pp. 321-344
PERCEPTIONS DE LA VIOLE
ET SENTIMENT D'INSÉC
H. LAGRANGE*
Une partie de la presse et nombre
peur et le sentiment d'insécurité à la montée de laNçjleâ^gce. Comme s? ce
sentiment d'insécurité était lié de manière évidente à 1
lence, ou plus exactement comme si le fait que l'on se
tion vécue comme une expérience violente avait une incidence décelable sur
la perception que l'on a du quartier que l'on habite ou sur l'insécurité que
l'on ressent. L'idée que l'expérience de la violence est génératrice d'un sent
iment d'insécurité a rarement été explicitement récusée alors même qu'elle
n'a été confirmée par aucune recherche récente. Ainsi dans le rapport
publié en 1977 par le Comité d'étude sur la violence présidé par le Garde
des Sceaux de l'époque A. Peyrefitte, on peut lire que «les réactions de
l'opinion publique à la violence sont moins fonction d'une situation object
ive que de la perception d'une réalité fragmentée» et à quelques lignes
d'intervalle que «l'impression que chacun éprouve de la violence résulte
notamment de son expérience personnelle, de la connaissance qu'il peut en
avoir par son entourage et des informations diffusées par les moyens dé
communication » 1.
Cette oscillation entre la dénégation et la validation du rôle de l'expé
rience directe ou indirecte est la conséquence d'une interprétation extrême
ment fruste des réponses aux enquêtes menées alors. Le rapport indique,
par exemple, que si «41% des Français déclarent avoir été victimes pendant
les trois dernières années d'un ou plusieurs délits (...) 5% seulement men
tionnant une atteinte à leur intégrité physique » 2 ; pour illustrer l'idée que la
part de l'expérience dans la constitution du sentiment d'insécurité est faible.
5% seulement : c'est-à-dire deux millions et demi de nos concitoyens. Si un
tel chiffre devait être considéré comme révélateur de l'expérience, il fau
drait penser que nous vivons effectivement une situation d'insécurité totale.
Cela signifierait que chacun d'entre nous a été ou sera blessé physiquement
par un agresseur, au moins une fois dans sa vie. L'interprétation proposée
apparaît donc pour le discutable, elle est en outre contradictoire avec
l'affirmation du rapport selon laquelle l'impression de violence résulte
notamment de l'expérience personnelle de l'enquêté.
A lire le rapport on a d'ailleurs le sentiment qu'une association entre
insécurité et expérience de la violence est perceptible à travers l'enquête
réalisée par l'IFOP à la demande du Comité d'étude. Or il est impossible
♦ Université des Sciences sociales de Grenoble
321 d'affirmer une telle liaison en s'appuyant sur les résultats d'enquête publiés.
L'exploitation s'est en effet apparemment limitée à une tabulation des
réponses par catégories de commune sans chercher à croiser différentes
questions. L'analyse proposée dans le rapport ignore donc l'importance de
ce que nous appelons les cohérences projectives des enquêtes, marquées par
leurs valeurs et leurs attentes. Elle pêche par nominalisme, par un excès de
confiance en des pourcentages absolus dont on sait pourtant le caractère
contingent 3.
L'analyse de l'enquête réalisée à Grenoble sur le thème même de celle
qui a été commandée à l'IFOP en 1976, suggère une interprétation diffé
rente du sentiment d'insécurité, de ses rapports avec la vulnérabilité, la sol
itude et le degré d'intégration sociale.
On ne peut se dispenser d'une sociologie des représentations du
public, précisément parce que les enquêtes ne nous apprennent rien sur
l'expérience proprement dite. L'exposition à la violence est définie par les
situations et les actes dont les enquêtes ont été témoins ou victimes et qu'ils
qualifient de violents. Autrement dit, nous ne pouvons qu'associer les per
ceptions de la violence aux représentations des expériences que nous livrent
les enquêtes et non à ces expériences elles-mêmes. Ce faisant, il y a deux
écueils à éviter : le premier consiste à prendre les réponses, y compris les
réponses aux questions de fait pour des énoncés qui ne seraient colorés ni
par la mémoire, ni par la sensibilité, le second est de faire de ces réponses de
pures projections ou des constructions complètement imaginaires. La multi
plication des indicateurs sur le même thème, impliquant des degrés de
liberté variables dans les réponses, n'a pas seulement pour but de nous
garantir contre l'arbitraire, elle se justifie aussi par l'idée que les phéno
mènes de surimpression sociologique, idéologique ou psychologique, les
sélections de la mémoire sont observables.
Les mots «vécu» ou «expérience», quand ils apparaissent dans ce
texte, ne renvoient pas à la réalité mais à des modalités de la perception de
cette réalité. Ces mots, comme le sentiment d'insécurité, désignent tous des
états psychiques, plus ou moins directement associés à des pratiques, à des
idées ou à la nature des liens entre l'enquêté et la société ; cela ne signifie
pas cependant que toutes les perceptions et représentations de l'expérience
sont au même niveau de subjectivité. Ainsi, à propos des rapports entre
l'expérience de la violence et le sentiment d'insécurité, nous distinguons une
logique projective d'une logique d'exp

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