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ÆÆI – Définition et évolution 11- Définition Questions aux étudiants Patrimoine : définition du petit Larousse : "latin : patrimonium : de pater, père : bien qui vient du père et de la mère. Par extension : bien commun d'une collectivité, d'un groupe humain, considéré comme un héritage transmis par les ancêtres. on peut la définir par son contenu : on fait l'inventaire des biens patrimoniaux, des éléments qui entrent dans ce que l'on estime devoir être transmis ( induit un sélection, une classification) . Rapporté au patrimoine rural on peut ainsi classer : les éléments bâtis : formant ce que l'on nomme l'architecture rurale elle même constitué de monuments historiques (châteaux, édifices religieux) et du petit patrimoine rural (maisons, fontaine, lavoir, four banal…) le patrimoine culturel, constitué des techniques, outils, savoirs-faire mais aussi des éléments non lié à l'acte de production telle que les patois ou langues locales, les fêtes, les légendes, les croyances; les produits de terroir entré dans le patrimoine avec l'ère de la grandes distribution et le développement des attentes urbaines à l'égard de la campagnes, comme lieu d'authenticité et de naturalité le paysage dernier né du patrimoine, où articule la recherche de conservation environnementaliste et le processus de publicisation de la campagne. 1Avec cette première définition descriptive du patrimoine rural : par ses éléments, on voit qu'on ne peut la ...

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I  Définition et évolution  11- Définition  ÆQuestions aux étudiants  Patrimoine : définition du petit Larousse : "latin : patrimonium : de pater, père : bien qui vient du père et de la mère. Par extension : bien commun d'une collectivité, d'un groupe humain, considéré comme un héritage transmis par les ancêtres.  Æ on peut la définir par son contenu : on fait l'inventaire des biens patrimoniaux, des éléments qui entrent dans ce que l'on estime devoir être transmis ( induit un sélection, une classification) . Rapporté au patrimoine rural on peut ainsi classer :  les éléments bâtis: formant ce que l'on nomme l'architecture rurale elle même constitué de monuments historiques (châteaux, édifices religieux) et du petit patrimoine rural (maisons, fontaine, lavoir, four banal) le patrimoine culturel, constitué des techniques, outils, savoirs-faire mais aussi des éléments non lié à l'acte de production telle que les patois ou langues locales, les fêtes, les légendes, les croyances; les produits de terroir dans le patrimoine avec l'ère de la grandes entré distribution et le développement des attentes urbaines à l'égard de la campagnes, comme lieu d'authenticité et de naturalité le paysage dernier né du patrimoine,où articule la recherche de conservation environnementaliste et le processus de publicisation de la campagne.  
 
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Avec cette première définition descriptive du patrimoine rural : par ses éléments, on voit qu'on ne peut la dissocier d'une définition rendant compte davantage du processus de patrimonialisation progressif de tout un ensemble d'éléments. C'est ce processus de patrimonialisation qui intéresse particulièrement les ethnologues et sociologues en lien avec l'évolution des campagnes, de leurs usages et de leurs acteurs   - ce processus de patrimonialisation :est-ce un passage de ces éléments : de la culture (mémoire vivante ) vers l'histoire (folklore, muséification) ou une reconstruction, une réinterprétation d'élément du passé pour le présent et l'avenir dans un ensemble constitué et cohérent que l'on nomme culture (patrimoine : levier de développement local) ?  Avant de répondre à cette question, ou d'en aborder plus précisément les tenants et aboutissants, il faut revenir à l'évolution de la notion de patrimoine .  12- Evolution et élargissement de la notion de patrimoine  Evolution au cour de laquelle - élargissement de la notion de patrimoine, - intégration des éléments ruraux à ceux du patrimoine national.  a) Au premier temps du patrimoine : les grandes uvres et monuments historiques :  
 
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Avant la révolution française, cette notion désignait des biens privés et transmissibles, ceux de léglise et de la cour. On y trouve principalement, des uvres darts, des édifices religieux, des propriétés foncières et monuments.  La révolution française, en confisquant ces biens, fait entrer ces derniers dans lasphère publique. Au lieu de détruire les traces dun passé rimant avec malheurs et servitudes, nombreux sont ceux qui nont cessé de prôner leur conservationCette lutte était motivée par une instrumentalisation dordre. identitaire, idéologique et politique : faire du patrimoine linstrument dune nouvelle identité : une identité nationale. En effet le patrimoine (monumental et muséographique) constituant désormais la propriété collective des citoyens, devient le ciment symbolique de lidentité nationale.  Jusquau 19°sièclece sont des critères esthétiques, artistiques et historiques qui définissent objets et monuments en tant que patrimoine national.  C'est tout d'abord la réaction romantique (1830) qui porte la prise de conscience d'un patrimoine à la fois précieux et fragilisé par le mouvement générald'urbanisation et d'industrialisationque connaît alors la société.  C'est à cette époque quedans la Revue de Paris en 1829Victor Hugo écrit un article intitulé "guerre aux démolisseurs":véritable manifeste contre le vandalisme que représente à ces yeux l'urbanisation sans frein d'alors et plaidoyer en faveur du patrimoine. Il faut selon lui :"arrêter le marteau qui mutile la face du pays". Il en appelle également à la création d'une"loi pour le passé",le passé étant à ses yeux  je cite  "ce qu'une nation a de plus sacré après l'avenir".  
 
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Il contribue également àl'idée d'une propriété non pas individuelle, mais collective de tout bien patrimonial : "il y a deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté est à tout le monde; c'est donc dépasser son droit que de le détruire".  Ce mouvement littéraire et artistique n'est pas isolé dans le reste du pays. Pour la première fois en France, on assiste à la mise en placed'une politique patrimoniale de l'Etat. Celleci est alors exclusivement tournée vers les monuments historiques, mais ce qui change c'est qu'il s'agit non plus seulement de connaître mais aussi de protéger et de restaurer les monuments historiques: - Guizot,ministre de l'intérieur et par ailleurs auteur des Essais sur l'histoire de France, crée en 1830la charge d'inspecteur des Monuments historiques, qui sera occupée en 1834 parProsper Mérimée. - Ce dernier va livrer bataille, pendant 20 ans, contre la démolition et la dégradation des monuments. Il va parcourir la France, recensée les monuments et contribuer à leurs conservation. - En 1837 Commission des Monuments Historiques se met en place et en la 1887c'est la loi sur les Monuments Historiques. (création de l'inventaire des monuments historiques)   Ainsi, cet investissement de lEtat marque une préoccupation majeure, celle de conserver les édifices symbolisant une histoire commune. Cest au travers du postulat delintérêt nationallEtat légitime cette prise en charge, et il en vaque de même pour les musées et puis pour lenseignement artistique publique sous la Troisième République.  Mais, le patrimoine est au départ avant tout celui desgrands monuments, celui de lagrande histoire: c'est le "patrimoine majeur" opposé à tout le reste du bâti
 
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mineur, que l'on se souci peu alors de préserver des assaut de la "modernisation" et de l'urbanisation alors dominante.  Avec le temps la notion de patrimoine va s'étendre à d'autres domaines(le patrimoine non bâti, culturel, et savoir-faire) et à d'autres lieux que ceux de la Haute culture ( le petit patrimoine rural, le patrimoine naturel)  b) Extension du patrimoine et intégration de la ruralité  Architecture rurale : une intégration difficile au patrimoine monumental   Entré officiellement dans le domaine du patrimoine lors de la création de l'inventaire des MH, mais les critères utilisés alors sont très mal adapté pour ce type de patrimoine : archi évolutive, série et variantes ( et non unicité) Pourtant connaissances accumulées : Historiens, géographes (Vidal de la Blache, 1908 : travaux sur habitats rural, paysages, économie agraires)  Mais il faut attendre l'après guerre, pour qu'une véritable politiques soit mise en uvre à l'égard de ce patrimoine : Issu du chantier (enquêtes ethno) conduit par Georges Henri Rivière, au musée des Arts et tradition populaires, et qui va déboucher sur les "Journées de l'habitat rural" en juin 44 sous le patronage, au départ d'une association pétainiste : Corporation nationale paysanne. Ce chantierfait apparaître pour la première fois unevolonté de protection et de conservation, avec une interrogation forte : comment protéger le patrimoine architecturale rurale tout en organisant sa reconstruction et sa modernisation ?  
 
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GH Rivière propose 2 formes de protection applicables à l'archi rurale : - protection restreinte et radicale : type muséographique - protection diffuse et étendue : éducation des acteurs ruraux au patrimoine  Ces recherches et effort de sensibilisation aboutissent à: 1981 : la création d'une ligne budgétaire supplémentaire ( dans le cadre de l'inventaire général du patrimoine) , PNRP: pat rural non protégé : petit patrimoine rural : fontaine, four, puit, moulin, lavoir, chapelle, croix   Des sites exceptionnels au paysage : Même type d'évolution, un peu décalée dans le temps, en ce qui concerne le paysage : Au départ :une loi sur les sites datant de 1930 que les paysages : exceptionnels et surtout naturels (pointe du raz, Mont St Michel).  A partir des années 60: préoccupation lié à la modernisation des campagnes et à leur développement économiques. Dans ce cadre : le patrimoine paysager à été pris en charge par le ministère de l'Equipement et du logement, par la Datar : dans une visée de développement, d'aménagement du territoire, rééquilibrage vile - campagne Ex : Réglementation sur les zones sensibles 1960 l'aménagement de la pour région Languedoc Roussillon (Datar 1960) étendue à toute les zones littorales, maritimes ou lacustre : objectif : tourisme  Ex : Création des parcs naturels régionaux : (Datar 1963) : Objectif 1er : défense du patrimoine naturel dans zone habitée mais fragiles (désertification ou urbanisation) / puis valorisation du patrimoine dans son ensemble (naturel et culturels) pour développement local  
 
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L'entrée du patrimoine ethnologique au Ministère de la Culture = patrimoine symbolique : savoir-faires, techniques, traditions Pendant longtemps en France tout particulièrement, ce patrimoine a été laissé aux amateurs, "les folkloristes" ( érudits locaux) avec une orientation conservatrice, et dévalorisés par les universitaires et les politiques.  Il faut attendre 1936 pour que soit créer son institution fondatrice dont j'ai parlé tout à l'heure : musée et laboratoire de recherche : leMusée des Arts et Traditions populaires Multiplication de grandes enquêtes monographiques et pluridisciplinaires (etno, histo, géo, ) : Plovézet ( Bretagne) ; Aubrac, Baronnies (Pyrénées). Enquêtes faisant apparaître toutes les dimension des particularisme locaux : mode de construction, de culture agraire, structure familiales, modes de vie, de pensée On s'aperçoit alors que ces particularismes, loin d'être fondus dans l'uniformité urbaine, se reproduisent: c'est ce qui intéresse les chercheurs : façon dont le patrimoine est transmis, sélectionné, recomposé.  Le patrimoine ethnologique est consacré avec lannée du Patrimoine en 1980.  La notion patrimoine sétend alors à ce qui constitue le fondement et la de manifestation des identités collectives : "ethnologique dun pays comprend les modes spécifiquesLe patrimoine dexistence matérielle et dorganisation sociale des groupes qui le composent, avec leurs savoirs, leur représentation du monde, et, de façon générale, tous les éléments qui fondent lidentité de chaque groupe social et le différencient des autres. "   
 
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Des labels aux produits de terroir Domaine déjà ancien mais qui n'a cessé de prendre de l'importance/. Dès l'entre deux guerre un texte législatif définit les Labels AOC : sur la base d'"usages locaux, loyaux et constants". Mais à côté de ces produits bien protégé , d'autres subissent la concurrence du marché et les politiques agricoles productivistes.  D'où une réaction d'un mouvement associatif : associant défense du patrimoine régionale (terroirs) et de la diversité biologique Ex : Croqueurs de pommes : premiers vergers-conservatoires  Crises agricoles : vaches folles, ect. Méfiance grandissantes des consommateurs et succès des AOIC qui se sont multiplié (à l'Enesad, des chercheurs et des étudioants ont mené plusieurs études dans le cadre de l'étude produit, sur la mise en place de labels : morbier, cidre d'othte) Actuellement : 420 AOC vin, 210 AOC fromage  L'intérêt d'une telle politique, surtout dans les région rurale en difficulté a d'ailleurs été souligné par un règlement européen en 1992 : "La promotion des produits présentant certaines caractéristiques peut devenir un atout important pour le monde rural, notamment dans les zones défavorisées ou éloignées, en assurant, d'une part, l'amélioration du revenu des agriculteurs, et, d'autre part, la fixation de la population rurale de ces zones."   + utilité : réservoirs génétiques.      
 
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13  Le patrimoine aujourd'hui : entre éthique et conservatisme  Deux interprétations de cette extension de la notion de patrimoine :  Le patrimoine nouvelle éthique d'un lien entre générations : Notamment à travers l'intégration de la nature dans le patrimoine commun Yvon Lamy montre la relation entre environnement et patrimoine de la façon suivante : «L'environnement (qui n'est pas un objet de transmission au sens propre) fait figure de patrimoine, comme objet de responsabilité collective à légard de l'avenir. Ici c'est la responsabilité qui crée un nouveau concept de transmission en l'appuyant sur la conscience d'une solidarité à l'égard des générations futures auxquelles nous devons rendre un environnement dont nous sommes dépositaires»1   On en vient d'ailleurs à parler d'une éthique du patrimoine : "Contrairement à la mémoire, associée à l'idée de possession, et qui témoigne d'un rapport non problématisé au passé, le patrimoine est associé à l'idée que nous ne sommes pas propriétaires mais dépositaires du passé.  le patrimoine : symptôme d'une crise de la Modernité Pour, Alain Bourdin2, l'idéologie du patrimoine, qui s'est développée, revêt trois dimensions : - une peur de loubli du passé ; - la volonté d'y puiser des modèles pour demain - une certaine philosophie humaniste qui nous inscrit comme "maillon dune chaîne qui nous dépasse" (p. 39). (le patrimoine qui relie le fil des génération : ce que l'on emprunte à ses enfants)
                                                          1 Lamy Yvon,Introduction in L'alchimie du patrimoine: Discours et politique, op cité p16. 2BOURDIN A., 1984 - Le patrimoine réinventé. PUF, coll. Espace et liberté, 239 p.
 
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Le patrimoine, dans l'extension actuelle qui le caractérise, révèle une inversion de sens, c'est-à-dire le reflet dune perte de sécurité, dune relativisation de toute valeur, rendant plus difficile la gestion de notre héritage.  PourA. Bourdin (1984, p. 23), l'engouement pour le patrimoine découle d'unecrise de la Modernité:"Les idéologies du progrès nous ont menés, elles vacillent. Le monde se désenchante, se sécularise [], aucune valeur ne s impose comme assurément supérieure aux autres, la rationalité domine".  Laccélération de lhistoire, pour reprendre P. Nora (1997, tome 1, p. 25), rend le passé obsolète avant davoir pu le déchiffrer. Il fait alors le diagnostic dune substitution de la mémoire par lHistoire: "La mémoire est la vie, toujours portée par des groupes vivants et à ce titre elle est en évolution permanente, ouverte à la dialectique du souvenir et de lamnésie []. Lhistoire est la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui nest plus".   Cette manière de vivre le passé à distance engendre trois mouvements.  Le passé n'est plus vécu (ou reconstruit comme guide d'action au présent) mais évalué. Le présent est lui-même mis en archive pour en garder lexacte trace, avant qu'il ne devienne déjà du passé. La mise en patrimoine doit, quant à elle, prémunir contre les incertitudes de l'avenir.  La mémoire devient refuge, et les lieux de mémoire, des bastions à défendre, pour les groupes qui se sentent menacés par cette accélération de l'histoire.
 
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"Cest pourquoila défense par les minorités mémoire réfugiée sur des dune foyers privilégiés et jalousement gardés ne fait que porter à lincandescence la vérité de tous les lieux de mémoire. Sans vigilance commémorative, lhistoire les balaierait vite"(Nora, 1997, p. 29). Exemple d'un résident secondaire originaire d'un petit village de la Drôme  "La maison familiale ? Ah c'est un bien sacré. C'est la mémoire de la famille qui est ici. Moi je sais dans quel lit sont morts et nés mes ancêtres. Cette maison, elle date de plus de 300 ans , cest la partie la plus ancienne du village, elle a toujours appartenu à la famille. Je sais quen 1834, une chambre a été faite après le reste : depuis on lappelle la chambre neuve. On est attaché au passé ici »
Relance : et lavenir, vous nen parlez pas ?... « lavenir il est là (en montrant son petit-fils) alors justement ici il faut que ce soit bien pour quil aime y venir, pour quil ait une maison de vacance. Ici cest le pays de la liberté pour les enfants.. Relance: Et à Avignon, vous êtes chez vous aussi ? «Non, chez moi, c'est ici. Et puis la ville Je naime ni les magasins, ni les cinémas, je naime rien, jaime la montagne point final . On na été bcp arrêté par les enfants, et quand on rentre du travail on est crevé, petit à petit on a renoncé aux choses. Au Prés : jpense que cest ma tanière : le refuge . cest à dire que lon a limpression quici rien ne peut nous arriver. » même si je sait que cest pas vrai, car ici les roc sont tellement friables quils peuvent nous tomber sur la tête : eh ben ça fait rien, ça peut être entièrement faux, ça na pas dimportance »
 
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