Politiques (criminelles) en matière de drogues: évolutions et tendances en Belgique - article ; n°2 ; vol.23, pg 205-220
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Description

Déviance et société - Année 1999 - Volume 23 - Numéro 2 - Pages 205-220
Since the beginning of the 1990s, drug policy in Belgium has been ineluctibly been tied to prevention and criminal policy. The article describes the main strategies behind the new laws promoted by the Minister of the Interior and the Minister of Justice, instruments for which the impact on users is explicity set out or implicity clear. It is possible to see the symptoms and the effects of the opening up of the psychiatric-medical-social policies whose organisation and deontology had been developed since the beginning of the 1970s. The recategorisation of such policies as security or criminal matters is also dealt with, particularly with regard to its implementation and how it was regarded locally.
Seit Anfang der 90er Jahre ist die Dropenpolitik in Belgien untrennbar mit Sicherheits- und Kriminalpolitik verbunden. Der Artikel beschreibt die Kraftlinien neuer Instrumente, die vom Innen- bzw. Justizministerium entwickelt wurden und dessen Wirkungen auf Dro- genkonsumenten explizit formuliert und implizit sichergestellt werden. Man erkennt hierin die Symptôme und Effekte einer Auflosung psychomedizinisch-sozialer Praktiken, dessen Besonderheiten und professionellen Konzeptionen seit Anfang der siebziger Jahre organi- siert sind. Daneben wird auch die Reorganisation der Politik unter dem Dach von Sicherheit und Strafe unter bestimmten Aspekten ihrer Entstehung und lokalen Umsetzung behandelt.
Het Belgisch drugbeleid is sinds begin jaren '90 onlosmakelijk verbonden aan het vei- ligheids- en strafrechtelijk beleid. Dit artikel beschrijft de krachtlijnen van de nieuwe instrumenten die werden ontwikkeld door het Ministerie van Binnenlandse Zaken en het Ministerie van Justitie. Instrumenten waarin de impact op druggebruikers expliciet werd geprogrammeerd of impliciet verzekerd. We worden op de hoogte gebracht van de symp- tomen en de effecten van doorstroming van psycho-medico-sociale praktijken waarvan de specificiteit en de déontologie werden ontwikkeld begin jaren '70. Het opnieuw samen- stellen van het beleid onder een veiligheids- en strafrechtelijke noemer is eveneens aan de orde, en dit aan de hand van de lokale inwerkingstelling en perceptie ervan.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dan Kaminski
Philippe Mary
Politiques (criminelles) en matière de drogues: évolutions et
tendances en Belgique
In: Déviance et société. 1999 - Vol. 23 - N°2. pp. 205-220.
Citer ce document / Cite this document :
Kaminski Dan, Mary Philippe. Politiques (criminelles) en matière de drogues: évolutions et tendances en Belgique. In: Déviance
et société. 1999 - Vol. 23 - N°2. pp. 205-220.
doi : 10.3406/ds.1999.1692
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1999_num_23_2_1692Abstract
Since the beginning of the 1990s, drug policy in Belgium has been ineluctibly been tied to prevention
and criminal policy. The article describes the main strategies behind the new laws promoted by the
Minister of the Interior and the Minister of Justice, instruments for which the impact on users is explicity
set out or implicity clear. It is possible to see the symptoms and the effects of the opening up of the
psychiatric-medical-social policies whose organisation and deontology had been developed since the
beginning of the 1970s. The recategorisation of such policies as security or criminal matters is also dealt
with, particularly with regard to its implementation and how it was regarded locally.
Zusammenfassung
Seit Anfang der 90er Jahre ist die Dropenpolitik in Belgien untrennbar mit Sicherheits- und
Kriminalpolitik verbunden. Der Artikel beschreibt die Kraftlinien neuer Instrumente, die vom Innen- bzw.
Justizministerium entwickelt wurden und dessen Wirkungen auf Dro- genkonsumenten explizit formuliert
und implizit sichergestellt werden. Man erkennt hierin die Symptôme und Effekte einer Auflosung
psychomedizinisch-sozialer Praktiken, dessen Besonderheiten und professionellen Konzeptionen seit
Anfang der siebziger Jahre organi- siert sind. Daneben wird auch die Reorganisation der Politik unter
dem Dach von Sicherheit und Strafe unter bestimmten Aspekten ihrer Entstehung und lokalen
Umsetzung behandelt.
Het Belgisch drugbeleid is sinds begin jaren '90 onlosmakelijk verbonden aan het vei- ligheids- en
strafrechtelijk beleid. Dit artikel beschrijft de krachtlijnen van de nieuwe instrumenten die werden
ontwikkeld door het Ministerie van Binnenlandse Zaken en het Ministerie van Justitie. Instrumenten
waarin de impact op druggebruikers expliciet werd geprogrammeerd of impliciet verzekerd. We worden
op de hoogte gebracht van de symp- tomen en de effecten van doorstroming van psycho-medico-
sociale praktijken waarvan de specificiteit en de déontologie werden ontwikkeld begin jaren '70. Het
opnieuw samen- stellen van het beleid onder een veiligheids- en strafrechtelijke noemer is eveneens
aan de orde, en dit aan de hand van de lokale inwerkingstelling en perceptie ervan.Déviance et Société, 1999, Vol. 23, No 2, pp. 205-220
POLITIQUES (CRIMINELLES) EN MATIÈRE DE DROGUES:
ÉVOLUTIONS ET TENDANCES EN BELGIQUE1
D. KAMINSKI*, Ph. MARY**
La politique des drogues est, en Belgique, depuis le début des années 1990, indéfecti-
blement liée à la politique de sécurité et à la politique pénale. L'article décrit les lignes de
force des nouveaux instruments promus respectivement par le ministère de l'Intérieur et le
ministère de la Justice, dont l'impact sur les usagers de drogues est explicit
ement programmé ou implicitement assuré. On y lira les symptômes et les effets du déclo
isonnement des pratiques psycho-médico-sociales dont la spécificité et la déontologie
étaient organisées depuis le début des années 1970. La recomposition des politiques sous
un chapeau sécuritaire et pénal est également traitée, sous certains aspects au regard de
sa mise en œuvre et de sa réception locale.
Mots-clés: Drogues - Politique criminelle - Sécurité - Belgique
II sera beaucoup question ici de sécurité et de politique de sécurité. Il faut d'entrée de
jeu indiquer que, si politique de sécurité et politique des drogues ne se superposent pas tota
lement, les transformations récentes de la des relèvent presque entièr
ement du développement ou des effets de la politique de sécurité. Ce préalable est utile à la
compréhension de ce qui va suivre, comme il permet de comprendre les sélections opérées
dans le propos. Par ailleurs, pour la clarté de celui-ci, nous distinguerons, après un premier
chapitre consacré aux transformations concomitantes de la politique sociale et de l'Etat
belge (I. Des politiques sociales aux politiques sécuritaires), les initiatives prises, dans le
courant des années 1990 (II. De nouveaux instruments politiques), par le ministère de l'In
térieur et par le ministère de la Justice.
I. Des politiques sociales aux politiques sécuritaires
Dès le milieu des années soixante, les intervenants en toxicomanie sont apparus au cœur
du secteur privé associatif, à partir de la reconnaissance d'une spécificité de la problémat
ique de l'abus des stupéfiants. L'esprit des premières communautés thérapeutiques et des
intervenants en toxicomanie, essentiellement préoccupés par l'abus d'héroïne, était teinté
Département de criminologie et de droit pénal, Université catholique de Louvain.
Ecole des sciences criminologiques, Université Libre de Bruxelles.
Ce texte est issu d'une contribution de Dan Kaminski au séminaire COST tenu à Paris et organisé par le GDR
«Psychotropes, politique et société» (CNRS-Paris) les 28 et 29 novembre 1996. Ses développements s'ins
crivent par ailleurs dans le cadre d'une recherche interuniversitaire, coordonnée par Luc Van Campenhoudt,
sur «L'impact en milieu urbain des nouvelles politiques socio-pénales de lutte contre le sentiment d'insécur
ité», programme belge de recherches socio-économiques prospectives, Services du Premier Ministre, pr
ogramme SSTC 1996-2000. 206 Déviance et Société
du souci de protéger et de soigner le consommateur de drogues en lui offrant un asile et en
visant l'abstinence. Le développement ultérieur de la clinique a été plutôt dans le sens de la
mise en question de la spécificité de l'usage ou de l'abus des stupéfiants et de l'illusion de
maîtrise psychiatrique du «problème». Que ce soit dans le paradigme de la systémique ou
dans celui de la psychanalyse, les questions cliniques soulevées ont progressivement
construit la toxicomanie comme un symptôme, et non comme une entité clinique (psychia
trique ou sociale) spécifique. Malgré le maintien de certaines perspectives communautaires
et charismatiques, les tentations de la maîtrise thérapeutique ont été progressivement disci
plinées à travers la progression d'une éthique de l'accompagnement privilégiant la
demande de l'usager de drogue et laissant l'abstinence à sa place de demande sociale.
Sur un autre plan, si on lit l'augmentation de l'usage de (certaines) drogues notamment
comme symptôme des fractures qui commencent à ce moment à lézarder l'Etat social, le
développement du secteur associatif est un autre indicateur des lacunes de politiques sociales
étatiques peu adaptées à certaines situations de marginalisation, a fortiori lorsque, comme
c'est le cas de l'usage de drogues, celles-ci sont criminalisées et donc, censées être prises en
charge par le pénal. Ce développement n'en sera pas moins conforté par le processus de fédé
ralisation de la Belgique entamé à partir des années septante2 et au terme duquel, en matières
de drogues, l'Etat fédéral est resté compétent via le ministère des affaires sociales qui gère le
budget de la sécurité sociale (les subsides et les remboursements des soins de santé aux tox
icomanes), le ministère de la Justice et celui de l'Intérieur (pour les aspects policiers de la lutte
contre la toxicomanie), tandis que les Communautés et Régions devinrent compétentes en
matière de prévention (notamment par le subventionnement public d'un vaste secteur asso
ciatif de l'aide sociale). Comme dans d'autres domaines, tels l'aide à la jeunesse ou l'aide
sociale aux détenus, la fédéralisation fut ainsi une occasion non seulement de préserver un
certain nombre de politiques sociales que l'Etat central semblait de moins en moins à même
d'assurer, mais aussi de leur permettre d'acquérir une plus grande indépendance à l'égard
d'impératifs traditionnels de l' Etat-nation et, en particulier, du maintien de l'ordre. La défini
tion constitutionnelle des compétences communautaires, centrées sur l'aide aux personnes,
les inscrit d'emblée dans un

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