POURQUOI ET COMMENT AIDER LES PETITES
7 pages
Français

POURQUOI ET COMMENT AIDER LES PETITES

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
7 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

POURQUOI ET COMMENT AIDER LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES ? LE RÔLE DES INSTITUTIONS FINANCIERES DEDIES A LEUR DEVELOPPEMENT Intervention d’Alain RENCK Directeur Régional de la Banque du Développement des PME (BDPME) LJUBLJANA le 27 Juin 2002 Parmi les acteurs économiques, les petites et moyennes entreprises jouent un rôle déterminant. Leur impact sur le dynamisme du tissu économique et social est croissant et ce sont elles qui, de plus en plus, sont à la source d’emplois nouveaux. Cette vitalité est souvent freinée, en raison des risques financiers spécifiques auxquels elles sont souvent confrontées. Parce que l’on ne peut demander au seul secteur bancaire privé de prendre en charge la totalité de ce risque, il est nécessaire de se doter d’institutions spécialisées, destinées à accompagner leur développement, en partenariat avec les banques. Avec la Banque du Développement des PME, la France s’est dotée d’un outil spécifiquement dédié à cette mission. L’avenir d’institutions spécialisées de cette nature est prometteur, pourvu qu’elles répondent à des besoins clairement ciblés. I - POURQUOI ACCOMPAGNER LES PME ? A – Le rôle majeur des PME dans l’économie Quelques chiffres sur les PME françaises : Les petites et moyennes entreprises de moins de 500 salariés représentent 99,9 % de l’ensemble des entreprises françaises (soit environ 2,3 millions d’entreprises), celles employant moins de 10 salariés ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

POURQUOI ET COMMENT AIDER LES PETITES
ET MOYENNES ENTREPRISES ?
LE RÔLE DES INSTITUTIONS FINANCIERES
DEDIES A LEUR DEVELOPPEMENT
Intervention d’Alain RENCK
Directeur Régional de la Banque du Développement des PME (BDPME)
LJUBLJANA le 27 Juin 2002
Parmi les acteurs économiques, les petites et moyennes entreprises jouent un rôle déterminant. Leur
impact sur le dynamisme du tissu économique et social est croissant et ce sont elles qui, de plus en
plus, sont à la source d’emplois nouveaux.
Cette vitalité est souvent freinée, en raison des risques financiers spécifiques auxquels elles sont
souvent confrontées.
Parce que l’on ne peut demander au seul secteur bancaire privé de prendre en charge la totalité de
ce risque, il est nécessaire de se doter d’institutions spécialisées, destinées à accompagner leur
développement, en partenariat avec les banques.
Avec la Banque du Développement des PME, la France s’est dotée d’un outil spécifiquement dédié
à cette mission. L’avenir d’institutions spécialisées de cette nature est prometteur, pourvu
qu’elles
répondent à des besoins clairement ciblés
.
I - POURQUOI ACCOMPAGNER LES PME ?
A – Le rôle majeur des PME dans l’économie
Quelques chiffres sur les PME françaises
:
Les petites et moyennes entreprises de moins de 500 salariés représentent 99,9 % de l’ensemble des
entreprises françaises (soit environ 2,3 millions d’entreprises), celles employant moins de 10
salariés (environ 2,1 millions) constituant à elles seules 93 % du total.
Cette importance est confirmée par leur poids dans l’économie : les PME portent principalement la
dynamique du tissu économique, de l’emploi et de l’investissement.
Les entreprises de moins de 500 salariés emploient actuellement plus de 60 % des effectifs du
secteur productif. Elles assurent à elles seules un peu plus de la moitié de la production totale
française et réalisent environ 45 % des investissements Du secteur productif. Pour donner un ordre
de grandeur et fixer les idées, l’ensemble des investissements des PME s’est élevé à quelque 400
milliards de francs en 1998.
Chaque année, en France, se créent à peu près 170 000 entreprises, qui sont à la source de près de
500 000 emplois.
Dans le même temps, une partie non négligeable du tissu économique change de mains chaque
année. On estime à environ 5 000 le nombre de PME cédées de plus de 9 salariés, qui mettent en
jeu directement quelques 200 000 emplois.
Enfin, les PME sont créatrices d’emplois. Il faut savoir, par exemple, qu’entre 1986 et 1995, les
effectifs ont crû d’environ 1 million dans les entreprises de moins de 500 salariés, et cette tendance
se poursuit.
Dernier élément important, trois PME sur quatre sont implantées dans des communes de moins de
100.000 habitants, de sorte que les petites et moyennes entreprises sont un outil décisif de la
politique d’aménagement du territoire ; c’est dire que les collectivités locales sont particulièrement
attentives au développement de ce tissu.
Devant de tels enjeux, il est impératif d’accompagner au mieux les chefs d’entreprise dans leurs
projets de développement.
Accompagner, pourquoi ? parce que, malheureusement, le développement d’une PME ne va pas
sans risques, quelle que soit la phrase de son développement, de sa création à sa transmission.
B – Les données du risque PME
1 – Données statistiques
a
– Il suffit, pour prendre la mesure de ce risque, de citer quelques chiffres : s’il se crée depuis 10
ans chaque année, plus de 170 000 entreprises en France, il en disparaît près d’une sur deux au bout
de 5 ans.
b
– La situation est également difficile pour les transmissions ou les reprises d’entreprise, même si
leur taux de survie ressort systématiquement supérieur à celui des créations d’entreprise ex nihilo.
Il n’en reste pas moins très faible : 58 % à cinq ans.
c
– D’autres statistiques montreraient aussi le que le taux de défaillance est également très élevé
dans les phases d’innovation, de lancement à l’exportation et, plus généralement, lorsque la petite
ou moyenne entreprise est dans une période de développement rapide.
2 – L’évolution des banques face à ces risques spécifiques :
a
– Evolution des réglementations et des comportements :
-
Les banques s’orientent de plus en plus vers des ROE à 15-20 %. Compte tenu des risques plus
importants qu’elles génèrent, les PME, et à fortiori, les TPE (très petites entreprises), ne
peuvent représenter un marché systématiquement attrayant.
-
Les systèmes de type RAROC (analyse du risque) obligent à affecter un minimum de fonds
propres sur certains risques.
Dès lors, soit le système bancaire n’accepte pas de financer le marché PME-TPE, qui lui coûte
trop cher en fonds propres, et qui est donc peu rentable pour lui, soit il accepte de financer ce
marché, mais alors sa rémunération ne pourra être de l’ordre de 15-20 %.
b
– La réforme du ratio Cooke initiée par le Comité de Bâle ne fera qu’accentuer cette tendance.
L’introduction de notations rigoureuses ne peut pas être favorable aux petites et moyennes
entreprises.
Ces nouvelles contraintes ne favorisent pas une politique active de financement en direction des
PME. Certes, lorsque la conjoncture est favorable, le marché PME est porteur, mais un
retournement est toujours possible.
c
– D’une manière générale, il sera toujours plus aisé pour le système bancaire de financer les
besoins court terme des PME que de s’engager sur le moyen et le long terme, en raison de la nature
du risque. Comment, dès lors, financer ce risque de manière pérenne ?
II – LA REPONSE DE LA BANQUE DU DEVELOPPEMENT DES PME
A –
Notre mission
repose sur une idée simple, le partage du risque. Les pouvoirs publics se sont
dotés d’un instrument spécifique qui remplit une mission d’intérêt général au service du
développement des PME. A travers ses dotations budgétaires, l’Etat accepte ainsi, à travers les
interventions de la BDPME, d’assumer un risque statistiquement élevé.
La BDPME intervient systématiquement en partenariat avec le système bancaire, soit en partageant
le financement mis en place, soit en garantissant partiellement le remboursement de ce financement
soit encore en consolidant la structure de bilan de la PME. Elle permet également aux PME
d’accéder plus facilement aux marchés publics. La BDPME est un « établissement de place »,
c’est-à-dire un établissement qui est au service de l’ensemble de la place bancaire.
Par le biais de fonds de garantie publics dont elle a la gestion, notre banque prend à sa charge une
part du risque financier avec le chef d’entreprise et avec ses banquiers. Le risque se trouve ainsi
partiellement mutualisé, mais pas totalement, de sorte que le chef d’entreprise et son banquier
restent mobilisés et responsabilisés, tout en étant plus sereins dans leurs projets de développement.
B – Quels sont les intérêts spécifiques de ce mode opératoire ?
Grâce à ses interventions, la BDPME apporte une contribution décisive au déclenchement des
initiatives en raison de
l’effet de levier considérable
que permet la technique du fonds de garantie
sur le financement bancaire des PME.
C – Quels sont les intérêts des différentes parties prenantes ?
L’intervention de la BDPME permet aux petites et moyennes entreprises d’accéder à des
financements dont elles n’auraient pas bénéficié spontanément compte tenu du coût du risque et du
coût unitaire du traitement des dossiers.
En outre, en déchargeant les banques d’une partie de leurs risques, la BDPME :
-
les incite à s’engager sans pour autant les déresponsabiliser,
-
leur apporte une expertise appréciée dans l’approche du risque d’entreprise, dans les domaines
particuliers de la création, du développement et de la transmission des PME,
-
allège le poids de leurs engagements sur une entreprise et leur permet ainsi de dégager une
capacité d’accompagnement supplémentaire de leur client,
-
leur permet de nouer avec des entreprises naissantes des contacts utiles lorsque ces entreprises
se seront développées (fidélisation).
D – L’activité 2001 en bref
En 2001, pour sa cinquième année d’activité, la BDPME a mis en place près de 1,2 milliards
d’Euros de cofinancements et donné sa garantie à hauteur de plus de 3 milliards 800 millions
d’Euros de financements bancaires ou de prises de participation en fonds propres.
Ce sont quelque 48 000 entreprises petites ou moyennes que la BDPME aura accompagnées. C’est
une présence significative dans l’univers des PME-PMI, qui correspond à près de 25 % du montant
des financements à moyen et long terme accordés par les banques et les sociétés financières
puisque le montant total annuel des investissements des PME est évalué à près de 61 milliards
d’Euros, dont la moitié environ est autofinancée.
Au total, les interventions de la BDPME auront contribué, en 2001, à la création ou au maintien de
plusieurs dizaines de milliers d’emplois.
III – QUEL AVENIR POUR UN ETABLISSEMENT SPECIALISE DANS LE
FINANCEMENT DES PME ?
A – Contribuer au déclenchement des initiatives
Lorsqu’elle est instrument des pouvoirs publics, présents à son capital, une banque spécialisée ne
doit intervenir seule.
Elle accompagne
par des techniques et des produits le système bancaire,
uniquement lorsque c’est nécessaire
. En d’autres termes, elle ne se substitue pas au marché, elle
accompagne l’initiative privée, elle donne l’impulsion lorsque le marché est imparfait.
A un moment donné, notre intervention a un effet de catalyse. Nous déclenchons des processus de
financement qui ne seraient pas spontanément intervenus. Classiquement, en matière de
financement, les imperfections du marché les plus souvent mises en avant concernent ce qu’il est
convenu d’appeler l’asymétrie d’information. Dans ce cas, c’est l’existence d’un décalage entre les
niveaux d’information respectifs de l’emprunteur et du prêteur qui peut conduire ce dernier à
refuser au premier l’accès au crédit.
Cette situation est, par exemple, celle des très petites entreprises, des entreprises en création ou,
plus généralement, des entreprises appartenant à des secteurs où le taux de défaillance est très
élevé.
B – Dans ces conditions, comment se dessine l’avenir d’un établissement dédié ?
Vraisemblablement,
1 – vers toujours davantage de proximité
-
sur le terrain avec les réseaux bancaires locaux – Nécessité d’un ancrage fort
-
avec les réseaux et les relais d’accompagnement – Rôle d’animation des plates-formes
d’initiative locale – Rôle d’agence et de conseil ?
-
avec les collectivités locales, en particulier les Régions, à travers des techniques spécifiques
comme les fonds de garantie régionaux.
2 –
vers des mécanismes privilégiant la garantie
, qui offre des solutions innovantes à la
problématique du financement des PME, en termes de partage de risque. Aller de plus en plus vers
une logique
d’appréciation statistique
du risque.
3 – Vers un recentrage autour des finalités les plus risquées
-
Créations
-
Transmissions
-
un accompagnement davantage orienté en direction
des TPE
-
une bancarisation des entreprises naissantes.
4 – Enfin, vers un renforcement des liens avec les institutions européennes. Les établissements
spécialisés ont vocation à être les relais naturels des interventions d’organismes européens comme
la BEI ou le FEI. Ce mouvement est déjà, d’ailleurs, bien enclenché. Il ne peut que se poursuivre
dans de bonnes conditions, en raison, notamment, du principe de subsidiarité.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents