Premières recherches sur l induction rythmique des réactions psychogalvaniques et l estimation de la durée - article ; n°2 ; vol.52, pg 363-381
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Premières recherches sur l'induction rythmique des réactions psychogalvaniques et l'estimation de la durée - article ; n°2 ; vol.52, pg 363-381

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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 2 - Pages 363-381
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P Fraisse
Madeleine Jampolsky
II. Premières recherches sur l'induction rythmique des réactions
psychogalvaniques et l'estimation de la durée
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 363-381.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P, Jampolsky Madeleine. II. Premières recherches sur l'induction rythmique des réactions psychogalvaniques et
l'estimation de la durée. In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 363-381.
doi : 10.3406/psy.1952.8641
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_2_8641II
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée de la Sorbonne
(École des Hautes Études).
PREMIÈRES RECHERCHES SUR L'INDUCTION
RYTHMIQUE DES RÉACTIONS PSYCHOGALVANIQUES
ET L'ESTIMATION DE LA DURÉE
par Paul Fraisse et Madeleine Jampolsky
I. — Position du problème.
Toute une série de faits nous permettent, aujourd'hui, d'affi
rmer que les organismes sous l'influence régulière de certaines
actions du milieu sont susceptibles d'activités périodiques qui
peuvent se prolonger même si du milieu cesse.
Le fait le mieux connu et le plus général est celui du rythme
nycthéméral. Il est évidemment induit par la succession régul
ière des jours et des nuits, mais ce qui nous intéresse c'est que
ce rythme ne cesse pas immédiatement, même si on supprime
artificiellement cette cause périodique. Tout se passe comme si la
succession des stimulations engendrait une périodicité induite
qui pourrait ramener un retour des réactions même si les stimu
lations cessent (Piéron, 8).
Ce phénomène a un caractère tout à fait général. On a pu
dresser des abeilles (13) et des fourmis (5) à venir chercher à des
heures régulières une nourriture. Les Actinies qui se ferment
quand elles ont émergé à marée basse et qui s'ouvrent à marée
haute présentent encore pendant quelque temps ce rythme
quand elles sont placées dans un habitat uniforme (3).
Popov (10) a étudié expérimentalement ces processus induits
sur le pigeon en le nourrissant à intervalle régulier, cette régular
ité pouvant être assez complexe (pauses alternatives de 30 et de
90 sec. entre de courts repas de 15 sec). Si on enregistre l'activité MÉMOIRES ORIGINAUX 364
du pigeon on voit qu'elle réapparaît selon un schéma régulier
en fonction des repas et ce schéma se retrouve pendant un cer
tain temps si on cesse de nourrir le pigeon. Le fait est apparu
assez général à Popov pour lui permettre de parler d'une apti
tude particulière du système nerveux qu'il a nommée « la cyclo-
chronie » et qu'il définit ainsi : « l'aptitude à reproduire les
excitations précédentes dans l'ordre temporel même si ces exci
tations ont été provoquées auparavant par les stimulations
correspondantes ». Il interprète ces réactions comme un condi
tionnement à la structure temporelle des excitations. Récem
ment Popov (11) a mis en évidence la prolongation, après la
cessation des stimulations, de cycles réguliers de l'activité élec
trique du cortex induite par des illuminations rythmiques de
l'œil du lapin (1 à 2 par sec).
Chez l'homme nous manquons d'observations précises en ce
domaine. Certes de nombreux faits nous permettent de penser
qu'il se produit aussi chez lui des conditionnements aux struc
tures temporelles de notre activité. Retour des sensations des
besoins élémentaires (faim, sommeil) qui ne semblent pas s'expli
quer seulement par le retour des besoins organiques eux-mêmes,
ni surtout par la connaissance de l'heure. Il est bien connu
que certaines personnes ont de la peine à s'endormir quand
l'heure de leur sommeil est passée et W. James (6, p. 623) rap
portait déjà le cas de cette oligophrène qui réclamait tous les
jours son repas exactement à la même heure. Plus physiologi-
quement Piéron (7) a montré que la température du corps humain
suivait une variation cyclique au cours d'une journée, variation
liée au rythme de l'activité diurne et du repos nocturne. Si l'ind
ividu change ce rythme (travail de nuit), ce n'est qu'au bout de
30 à 40 jours que la variation cyclique de la température s'y
adapte. Subjectivement nous savons d'ailleurs que les varia
tions des emplois du temps entraînent au début une fatigue due
sans doute au conflit entre les rythmes physiologiques induits
par l'activité antérieure et l'ordre même des nouvelles activités.
Le problème posé par ces faits dépasse, en réalité, le cadre de
la persistance d'activités périodiques induites. Cette persistance
implique l'existence de ce que l'on pourrait appeler métaphori
quement des horloges physiologiques. Certaines conduites temp
orelles impliquent d'ailleurs l'existence d'estimations de durée,
(en dehors même de toute répétition) basée sur les indications
d'ordre physiologique : estimation des durées en l'absence de
repères objectifs dans la veille, le sommeil, l'hypnose. FRAISSE ET M. JAMPOLSKY. 1,'lNDUCTION RYTHMIQUE 365 P.
Notre but a été de reprendre l'étude de l'ensemble de ces
problèmes chez l'homme. Le problème est compliqué par le
fait que le conditionnement aux structures temporelles est tou
jours lié au fait que nous pouvons devenir conscients des struc
tures temporelles des excitations et aussi devenir conscients de
nos réactions à ces excitations. Cette complication permet
aussi cependant d'étudier le rapport entre les processus propre
ment physiologiques et les évaluations volontaires des durées.
Nous avons pensé utiliser le réflexe psychogalvanique que
nous appellerons avec Ruckmick (12) la réaction électro-der-
male (R. E. D.) (« electrical dermal response ») qui a l'avantage
d'être une réaction inconsciente tandis que toutes les réactions
motrices peuvent être appréhendées par le sujet.
Cette première recherche a eu simplement pour but de voir
s'il était possible d'induire une périodicité des réponses électro-
dermales par une série de stimulations périodiques et de compar
er, si nous pouvions la mettre en évidence, cette périodicité
à celle de réactions volontaires.
Notre étude comportera donc deux parties :
1° Mise en évidence d'une périodicité induite des R. E. D.
2° Comparaison de la induite des R. E. D. à l'e
stimation volontaire de cette même périodicité.
II. — Technique de l'expérience.
Le principe de l'expérience est le suivant :
Toutes les 8 sec. 1 le sujet reçoit un léger choc électrique qui pro
voque une R. E. D. de type réflexe. Quand la série des chocs cessera,
continuera-t-on à observer à un intervalle régulier, voisin de 8 sec.
des R. E. D.?
L'appareil employé dans cette expérience est celui qui est décrit
dans ce même volume par V. Bloch(l). Le sujet est assis dans un fau
teuil dans une pièce isolée. Les deux électrodes destinées à recueillir
les R. E. D. sont placées sur la paume de la main gauche, l'électrode
destinée à donner les chocs électriques sur le poignet droit.
Les chocs sont produits par la décharge d'un condensateur et leur
intensité est réglable par un potentiomètre. La périodicité des chocs
est réalisée par un balai qui frotte un cylindre métallique (entraîné
par un moteur synchrone) revêtu d'un papier isolant percé de fenêtres
qui permettent de réaliser un contact toutes les 8 sec. Pour chaque
1. La durée de 8 sec. a été choisie compte tenu de l'inertie des R. E. D.
et sans cependant utiliser une durée trop longue. 366 MÉMOIRES ORIGINAUX
sujet on détermine dans une expérience préliminaire le niveau
d'intensité des chocs et on choisit une intensité qui, sans produire un
choc douloureux, provoque de nettes R. E. D. Il a parfois été néces
saire d'augmenter légèrement cette intensité au cours de l'expérience
car il se produit une légère adaptation qui entraîne une diminution
de l'amplitude des R. E. D.
Les chocs et les R. E. D. sont enregistrés photographiquement
d'une manière continue.
Pour la premiè

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