Problèmes de contact entre structures agraires en Anjou du N.-E. - article ; n°1 ; vol.51, pg 473-490
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Description

Norois - Année 1966 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 473-490
From the agrarian view-point, two opposing landscapes can be observed in Northern France, the first being characterized by a hedged enclosure surrounding square and irregular fields, the second by the bareness of the cultivated countryside where the cadastral strips, thin and elongated, are hardly distinguishable in the uniformity of the crops. The eastern limit of the first corresponds quite well with that of the western region.
Enclosures overflow the geological limits of the Armorican shelf quite considerably if one limits oneself to the Loir valley. But along the right bank of the Loire as in the Vallée, they soon give place to a system which while not exactly the same as that of the east of the Paris Basin (because the variety of crops is very marked), does possess the two essential characteristics : the extreme degree of division in the survey (laniérage ribbons) and the absence or scarcity or hedges. It is already an openfield.
Du point de vue agraire la France du Nord voit s'opposer deux types de paysages très différents, caractérisés dans l'un par la clôture buissonnante cernant des champs trapus et irréguliers, et dans l'autre par la nudité du paysage cultivé où les parcelles cadastrales, d'ailleurs étroites et allongées, ne se distinguent guère dans l'uniformité des récoltes. La limite orientale du premier correspond assez bien à celle de la région de l'Ouest. On y observe toutefois un dégradé qui en Anjou fournit la matière de cet article.
Le bocage déborde largement les limites géologiques du socle armoricain si on se maintient dans le bassin du Loir. Mais le long de la rive droite de la Loire, comme aussi bien en Vallée, il fait place rapidement à un système qui, s'il n'est pas exactement encore celui que l'on trouve dans l'est du Bassin de Paris (car le bariolage des récoltes est très poussé), n'en présente pas moins deux traits essentiels : l'extrême division du parcellaire (laniérage) et l'absence ou la rareté des haies. C'est déjà un « openfield ».
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Gras
Problèmes de contact entre structures agraires en Anjou du N.-
E.
In: Norois. N°51, 1966. pp. 473-490.
Citer ce document / Cite this document :
Gras Jacques. Problèmes de contact entre structures agraires en Anjou du N.-E. In: Norois. N°51, 1966. pp. 473-490.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1966_num_51_1_1804Abstract
From the agrarian view-point, two opposing landscapes can be observed in Northern France, the first
being characterized by a hedged enclosure surrounding square and irregular fields, the second by the
bareness of the cultivated countryside where the cadastral strips, thin and elongated, are hardly
distinguishable in the uniformity of the crops. The eastern limit of the first corresponds quite well with
that of the western region.
Enclosures overflow the geological limits of the Armorican shelf quite considerably if one limits oneself
to the Loir valley. But along the right bank of the Loire as in the Vallée, they soon give place to a system
which while not exactly the same as that of the east of the Paris Basin (because the variety of crops is
very marked), does possess the two essential characteristics : the extreme degree of division in the
survey (laniérage ribbons) and the absence or scarcity or hedges. It is already an openfield.
Résumé
Du point de vue agraire la France du Nord voit s'opposer deux types de paysages très différents,
caractérisés dans l'un par la clôture buissonnante cernant des champs trapus et irréguliers, et dans
l'autre par la nudité du paysage cultivé où les parcelles cadastrales, d'ailleurs étroites et allongées, ne
se distinguent guère dans l'uniformité des récoltes. La limite orientale du premier correspond assez bien
à celle de la région de l'Ouest. On y observe toutefois un dégradé qui en Anjou fournit la matière de cet
article.
Le bocage déborde largement les limites géologiques du socle armoricain si on se maintient dans le
bassin du Loir. Mais le long de la rive droite de la Loire, comme aussi bien en Vallée, il fait place
rapidement à un système qui, s'il n'est pas exactement encore celui que l'on trouve dans l'est du Bassin
de Paris (car le bariolage des récoltes est très poussé), n'en présente pas moins deux traits essentiels :
l'extrême division du parcellaire (laniérage) et l'absence ou la rareté des haies. C'est déjà un « openfield
».de contact entre structures Problèmes
agraires en Anjou du N.-E.
par J. GRAS
Directeur de l'Institut de Géographie de Nantes.
Les paysages agraires, caractéristiques de l'est armoricain, se
dégradent en Anjou quand on gagne le N.-E. de la province. Le
bocage classique, encore net aux portes d'Angers, laisse place rap
idement à des espaces découverts, aux champs non clos, qui sont
loin de présenter tous les caractères du véritable openfield, mais
qui n'en annoncent pas moins un profond changement de structure.
Une frontière agraire, à vrai dire très nuancée, passe par là.
La présence ou l'absence de clôture plantée n'en constitue
d'ailleurs pas le critère le plus significatif, comme B. Borner (1958)
l'a déjà montré. Ce sont les modifications du parcellaire qui four
nissent le test le plus sûr et la photographie aérienne, à défaut de
l'examen de toutes les planches cadastrales, reste l'outil le plus
commode pour l'investigation (1). Le présent article n'a d'autre but
que de fournir quelques pièces au dossier de l'affrontement des
systèmes agraires dans l'ouest du Bassin de Paris, problème trop
complexe pour qu'un simple article puisse faire autre chose que
l'effleurer. On n'oubliera pas toutefois que lorsqu'il est question de
définir les limites de l'Ouest, région française, ce facteur doit être
examiné au premier chef, quoique avec circonspection (2).
Parcellaires d'exploitation en Anjou du N.-E.
Avant d'aborder l'examen des quelques exemples annoncés,
examinons le cadre général dans lequel ils seront prélevés.
La figure 1 a été dressée à l'aide des photographies aériennes
éclairées ici et là par l'étude d'une dizaine de cadastres communaux.
Le principal handicap résulte du fait que nous sommes ici en pays
de traditions polycoles ; le laniérage d'exploitation renchérit tou- •
474 J. GRAS
jours sur le découpage des parcelles cadastrales. Tel champ un peu
vaste ou telle lanière allongée risquent d'être subdivisés par le
même exploitant en bandes de coloris différents qui simulent, sur la
photographie, une parcellisation plus poussée que la réalité. On
sait au contraire que dans la plaine de France par exemple (cf. P.
Brunet), l'image est toujours plus simple que le dessin cadastral,
Fig.1
A n g e r s
Echelle
Km
Erratum : Lire 5 km par division de l'échelle, et non 1.
Lire Noyant, au lieu de Moyant et La Men au lieu de Le Mon.
d'où l'obligation de ne pas confondre parcellaire d'exploitation et
structure foncière ; d'où la nécessité surtout des coups de sonde
dans les archives des communes les plus caractéristiques. Avec
l'expérience on arrive ainsi à départager assez correctement les
signes 1 et 3 du croquis.
Il apparaît en effet que deux paysages agraires, assez fondamen
talement différents, s'affrontent en Anjou du N.-E. D'une part le
puzzle irrégulier généralement souligné de clôtures végétales, com
posé d'un assemblage de polygones trapus, associé à un habitat tel
que les 2/3 au moins de la population vivent dans des écarts et
dans quelques hameaux de 5 à 10 maisons. C'est le type est-armo- PAYSAGES AGRAIRES ANGEVINS 475
ricain, qui déborde largement vers l'est les limites géologiques
(axe Sarthe-Maine), et dont la haie disparaît dans cette direction
bien avant les structures qu'il décèle (signe I). D'autre part un dis
positif en quartiers lanières, assez typique des openfields classiques,
encore que non lié à des pratiques communautaires, et généralement
marqué par un habitat plus serré mais d'un aspect toujours assez
nébuleux pour que ce critère ne permette pas à lui seul de déceler
la différence (signe 5).
L'opposition est pourtant essentielle. Dans la structure armor
icaine (fermage, grande ou moyenne propriété, céréales et vaches
laitières), la pulvérisation du dessin cadastral introduit une note de
démocratie rurale, libres petits exploitants propriétaires, riches de
3 à 10 ha en 30 ou 80 parcelles non jointives, adonnés à des pro
ductions assez raffinées, légumes, porte-graines, porte-greffes,
fleurs. Les mentalités ne sont pas les mêmes, le sens commercial
beaucoup plus aiguisé ici que là ; le niveau de vie diffère, comme
aussi souvent les opinions politiques voire religieuses.
Mais que de nuances d'un type à l'autre, que la figure 1 ne fait
que schématiser. Le signe 3 par exemple désigne un aspect qui,
à première vue, devrait être classé parmi les « openfields » : par
cellaire trapu mais menu, sans clôtures apparentes, ou longues la
nières même, de couleurs variées, serrées côte à côte. Mais les struc
tures foncières et économiques sont encore largement « de l'ouest ».
Ce sont les pratiques polycoles, aux mains de très petites gens aux
techniques archaïques, qui introduisent ainsi des sources de confu
sion. Le fait mérite tout de même d'être noté, comme on le verra.
En Vallée, les signes ne peuvent être les mêmes qu'en Baugeois.
On y trouve de grandes prairies, tantôt océan d'herbes sans bor
nage, tantôt bocage géométrique. Et, cernant les prés ou les péné
trant en « îles », s'avance depuis la levée du fleuve, un vaste domaine
de cultures non closes, dont le laniérage n'affecte plus l'aspect « en
lames de parquet » mais celui (du moins en vallée angevine mais
non saumuroise) de longs « rayages » parallèles selon l'expression
locale. On voit ainsi des lanières cadastrales qui peuvent avoir jus
qu'à 800 m de long et pas toujours beaucoup plus de 5 m de large
(surtout il y a un siècle). Fréquemment elles portent en bout une
maison élémentaire, l'ensemble constituant une « rue ». Socialement
ce type 6 se rapproche beaucoup du type 5, mais son histoire e

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