Récents travaux sur le transfert - article ; n°2 ; vol.55, pg 361-379
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Description

L'année psychologique - Année 1955 - Volume 55 - Numéro 2 - Pages 361-379
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Geneviève Oléron
Récents travaux sur le transfert
In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°2. pp. 361-379.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève. Récents travaux sur le transfert. In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°2. pp. 361-379.
doi : 10.3406/psy.1955.8799
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1955_num_55_2_8799REVUES CRITIQUES
RÉCENTS TRAVAUX SUR LE TRANSFERT
par Geneviève Oléron
Les travaux entrepris pendant ces dernières années sur le transfert
dans l'apprentissage manifestent une approche tantôt analytique,
tantôt encore assez globale et empirique. La difficulté où l'on se trouve
d'analyser certaines activités complexes en est la cause. Nous étudierons
le transfert dans l'apprentissage verbal et dans l'apprentissage moteur
chez l'homme.
Rappelons brièvement les définitions des principaux concepts rela
tifs au transfert. Nous le ferons d'une manière toute opérationnelle.
Le transfert est un processus tel que lorsqu'un apprentissage A pré
cède un apprentissage B, ce dernier se trouve modifié par rapport à ce
qu'il aurait été s'il avait eu lieu isolément. Autrement dit, si l'on compare
les résultats, obtenus par un groupe expérimental E, lors de l'exécution
de la tâche B qui a lieu après celle d'une tâche A, à ceux d'un groupe G
qui n'a appris que la tâche B, on peut constater que : 1° ou bien les
résultats du groupe E sont supérieurs à ceux du groupe C, il y a
un transfert positif ; 2° ou bien les résultats du E sont
inférieurs à ceux du groupe C, il y a un transfert négatif ; 3° ou bien il
n'y a aucune différence entre les résultats des deux groupes, il y a un
transfert nul. Dans chacun de ces cas, ce sont les effets du transfert qui
sont positifs, négatifs ou nuls et non le transfert lui-même qui est seul
ement un certain processus de l'organisation de l'activité.
Le transfert revient en effet à utiliser, totalement ou partiellement,
l'ensemble des éléments constituant une « habitude » pour l'exécution
d'une tâche B postérieure à A. Or celle-ci est le plus souvent le résultat
de l'intégration de différents mécanismes dont les niveaux de différen
ciation sont variés, moteurs, sensoriels (visuels, auditifs), mnémoniques,
intellectuels, etc. Cette conduite intégrée par rapport à une tâche peut
ainsi se transmettre dans l'exécution d'une autre. Trop souvent l'ex
amen de ces travaux fait apparaître l'insuffisance d'une étude appro
fondie des mécanismes impliqués dans l'exécution des différentes
épreuves. Les auteurs ne regardent que l'extérieur du problème.
11 est important de remarquer également que certains effets de
a. psYcnor.. 55 24 362 REVUES CRITIQUES
transfert peuvent apparaître dans un domaine et pas dans un autre.
L'établissement des lois générales valables pour tous les domaines de
l'activité humaine exigeront encore de multiples recherches.
De plus intervient une assez grande difficulté dans la mesure même
des effets de transfert. Chaque activité a ses modalités de quantification.
Il n'y a pas, semble-t-il, d$ mesure de quantité de transfert valable
quelles que soient les tâches considérées. On peut simplement constater
qu'il y a une amélioration de l'efficience. A propos de tâches bien déter
minées, certains auteurs ont établi des procédés de calcul, pour mesurer
ces effets positifs, négatifs ou nuls du transfert. Telle est la tentative de
Gagné, Forster et Crowley (12) dans l'apprentissage verbal.
En général la mesure des effets de transfert est obtenue par la compar
aison entre des réussites et des erreurs du groupe expérimental et du
groupe contrôle au cours de l'apprentissage de la seconde tâche. Cepen
dant les résultats relatifs aux réussites, et ceux relatifs aux erreurs
n'impliquent pas les mêmes processus. L'augmentation des réussites ne
va pas toujours de pair avec une diminution des erreurs. Dans la plu
part des cas, on parle de « facilitation » quand il y a augmentation des
réussites d'où effet positif du transfert. Il y a « inhibition » par contre si
leur nombre diminue et également si le nombre des erreurs augmente.
Cependant cette augmentation des erreurs peut être due également à un
processus d'interférence entre les deux tâches. C'est pourquoi, parmi les
erreurs, on distingue tout particulièrement, dans l'exécution de la
tâche B, celles qui sont des réponses apprises dans la première tâche A. On
les dénomme « intrusions ». Elles sont intéressantes, car elles mettent
en évidence le conflit des deux systèmes de réponses.
On propose, d'ailleurs, plus une description qu'une véritable expli
cation quand on parle de facilitation, d'inhibition ou d'interférence
pour interpréter les effets de transfert.
Il est nécessaire de faire une dernière remarque. Le processus de
transfert est étudié non seulement lors du premier essai de l'apprentis
sage de la seconde tâche B, mais également tout au long de celui-ci ;
parfois même, on considère l'apprentissage dans son ensemble : nombre
d'essais nécessaires pour atteindre un certain critère de maîtrise. Il est
en effet important de remarquer que les processus de facilitation,
d'inhibition ne sont pas statiques mais dynamiques, que certaines
conditions rendent leurs effets maxima ou minima et qu'ils évoluent au
cours de l'apprentissage.
L'apprentissage de la tâche B peut être suivi d*un rappel ou
d'un réapprentissage de celle-ci. Or l'effet de transfert persiste encore
à ce moment et on parle d'effets « proactifs ». Ceux-ci sont le résultat de
l'influence de l'apprentissage d'une tâche A sur le réapprentissage de
la tâche B. Il s'agit alors de processus de facilitation, dMnhibition, d'in
terférence proaetives. Certains auteurs comme Mac Fann et Dom Lewis
ne réservent pas l'utilisation du terme proactif au cas de rappel ou de
réappren tissage de la deuxième tâche et l'applique à la situation de OLÉRON. RÉCENTS TRAVAUX SUR LE TRANSFERT 363 G.
transfert simple. Ceci parait pleinement justifié, car l'influence de
l'apprentissage A s'exerce sans aucune discontinuité au cours de l'appren
tissage et du réapprentissage de la tâche B. Cet effet proactif de A est le
résultat du dynamisme des traces laissées par l'apprentissage A, même si
elles sont modifiées au cours de l'expérience B.
Ce bref aperçu éliminera, peut-être, certaines ambiguïtés dans l'util
isation des termes et des concepts. Cependant, quand il s'agit de classer
les travaux, on rencontre quelques difficultés à cause de leur aspect à la
fois théorique et analytique ou pragmatique et global. Nous envisagerons
successivement certains déterminants du transfert : 1° la similitude des
tâches successives ; 2° leur complexité ; 3° le niveau d'acquisition de
la première tâche ; 4° la compréhension d'une tâche ; 5° quelques
aspects théoriques.
I. — Transfert et similitude entre les taches
La similitude des tâches est l'un des déterminants du transfert dont
l'approche a été depuis fort longtemps la plus analysée expérimental
ement. Ce concept est fort général. Son étude en a souligné la très grande
complexité. Dans un sens large, il implique seulement que la seconde
tâche B possède un élément commun avec la tâche A. Nous allons essayer
de dégager comment peut s'établir cette ressemblance tant dans des
tâches simples que dans des tâches complexes, verbales aussi bien que
motrices ou de discrimination perceptivo-motriee.
a) La similitude en tant que persistance
d'un des éléments de la première tâche dans la seconde
Pour rendre l'analyse très simple, on convient de présenter une tâche
comme étant l'association de réponses différenciées à des stimuli qui le
sont également, de telle sorte qu'une seule réponse corresponde à un
seul stimulus. Soit S le stimulus et R la réponse. La tâche sera
d'apprendre la liaison S -> R.
Dans ce cas Poffender 1915 et W

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