Remarques sur la fonction idéologique du pénitencier dans la reproduction de l inégalité sociale - article ; n°2 ; vol.5, pg 113-131
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Remarques sur la fonction idéologique du pénitencier dans la reproduction de l'inégalité sociale - article ; n°2 ; vol.5, pg 113-131

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Déviance et société - Année 1981 - Volume 5 - Numéro 2 - Pages 113-131
L'auteur considère le problème de savoir dans quelle mesure les récentes timides réfomes du droit pénal en République Fédérale d'Allemagne et en Italie, mettant l'accent sur le traitement des détenus en vue de leur réhabilitation dans la société, ont un caractère purement idéologique, ou s'il est néanmoins possible de leur accorder un minimum de crédibilité.
En effet, ces réformes s'accordent mal avec le fait que jusqu'ici la prison fut l'une des institutions les plus importantes destinée à la reproduction et au contrôle de groupes sociaux marginalisées. La prison n'est certes pas l'unique institution à avoir cette fonction : ceci ressort de manière particulièrement évidente lors de l'analyse des processus de marginalisation durant les années de scolarité, époque où les sujets concernés en font généralement l'expérience pour la première fois. Les sujets éprouvent souvent le passage des institutions scolaires à la prison comme un passage doué d'une continuité. L'auteur montre comment l'ensemble du système de distribution de sanctions négatives a pour effet la marginalisation : elle croît à chaque passage d'une institution à une autre; la tendance à la marginalisation est déjà un caractère intrinsèque des valeurs défendues par le droit pénal, elle est renforcée par les procédés juridiques et la criminalisation secondaire, telle que la pratiquent la police et l'administration de la justice jusqu'à être confirmée dans les prisons, où a lieu la dépersonalisation la plus extrême.
Vues sous cet angle, les réformes postulant la réinsertion du détenu dans la société se révèlent comme de pures idéologies que contredit journellement la véritable fonction de la peine privative de liberté. En conséquence il faut considérer comme illusoires et idéologiques toutes les réformes qui ne visent point à abattre la barrière existant entre la prison et la société.
The author considers the problem of whether the timid apertures which can be found in recent reforms in Germany and in Italy, regarding treatment and resocialisation of prisoners, are purely ideological or have a minimum of credibility.
These reforms clash with the fact that up to now the prison has been one of the main social institutions delegated to controlling social emargination. Of course it is not the only one : this is particularly evident if we look at the process of emargination in schools, where it usually originates. There is also often a continuity between scholastic institutes and prisons, where the process of emargination is reinforced even more. The author shows how the entire system of sanctions is constructed on emargination : emargination grows with each logical passage from one level to another, from values protected by penal law, to juridical techniques, to secondary criminalization practiced by the police and judges, up to prisons, where the most extreme depersonalization occurs.
From this point to view, the goal of any type of rehabilitation or reintroduction into society reveals itself as a process to be totally ideological and denied by the very structure of punishment-by- detention. Consequently, any reforms are purely illusory and ideological if they are not aimed at breaking down the barrier between prisons and society.
Der Autor befasst sic h mit dem Problem, inwiefern die vorsichtigen Reformen des Strafrollzugsgesetzes in West-Deutschland und Italien mit ihrer Betonung der Behandlung und Resozialisierung des Gefangenen rein ideologisch zu sehen sind oder ein Minimum an Glaubwurdigkeit besitzen.
Die deklarierten Reformen widersprechen namlich der Tatsache, da das Gefangnts bis heute eine der wichtigsten Institutionen geblieben ist, die dazu bestimmt sind, soziale Randgruppen zu reproduzieren und zu kontrollieren.
Dies wird besonders bei der Analyse der Marginalisierungsprozesse in Schulen deutlich, wo sie fur gewöhnlich von den Betroffenen erstmals erlebt werden. Die Betroffenen erfahren häufig den Obergang von Bildungseinrichtungen zum Gefangnis, wo der Marginalisierungs- prozess endgültig bestätigt wird, als einen kontinuierlichen Instanzenweg. Der Autor zeigt, wie das gesamte Verteilungssystem von negativen Sanktionen Marginalisierung zur Folge hat : Sie wächst mit jedem Obergang von einer Institution zu einer anderen, die Marginalisierungs-tendenz ist bereits den durch das Strafrecht geschutzten Werten inherent, sie wird u'ber juristische Techniken und über die sekundare Kriminalisierung, wie sie durch Polizei und Justiz praktiziert wird, verstärkt, bis sie in den Gefàngnissen, wo die extremste Entpersonalisierung entsteht, besiegelt wird. Unter diesem Aspekt erweisen sich die Reformvorgaben, die eine Resozialisierung oder Rückfuhrung der Täter in die Gesellschaft postulieren als pure Ideologien, die tdglich von der wirklichen Funktion der freiheitsentziehenden Strafe widerlegt werden. Konsequenterweise sind alle diejenigen Reformen als illusorisch und ideologisch zu bezeichnen, die nicht darauf zielen, die Schrankenz wise hen Gefangnis und Gesellschaft zu zerbrechen.
De auteur onderzoekt het probleem in welke mate de récente schroomvallige hervormingen van het strafrecht in de Duitse Bondesrepubliek en in Italie, die de nadruk leggen op de behandeling*' van gevangenen met het oog op hun rehabilitate in de samenleving, slechts een zuiver ideologische karakter vertonen ofwel toch een minimum van geloofwaardigheid verdienen. Inderdaad, deze hervormingen komen moor in zeer geringe mate over een met het feit dat tot op heden de gevangenis een der belangrijkste inste Hinge n was, bestemd voor de reproductie van en de contrôle op sociaal-marginale groepen. De gevangenis is echter niet de enige instelling die deze funktie vervult. Dit wordt zeer duidelijk en vanzelfsprekend wanneer men kijkt naar de marginaliseringsprocessen die zich voordoen gedurende de schooljaren, wanneer de betrokkenen voor het eerst die ervaring opdoen. Zij ervaren dikwijls de overgang van de school naar de gevangenis als een doorlopend gebeuren. De auteur toont aan hoe het ganse systeem van verdeling van negatieve sancties de marginalisering als gevolg heeft. Deze neemt toe bij iedere overgang van één instelling naar een andere. De tendens tot marginalisering is reeds een inherent kenmerk van de waarden die door het strafrecht worden verdedigd. Zij wordt verstevigd door juridische procedures en door de secundaire criminalisering, zoals die door politie en strafrechtsbedeling worden toebedeeld. Zij wordt nogmaals bevestigd in de gevangenissen, waar de meeste extreme ontpersoonlijking plaats vindt. Vandaaruit bekeken blijken de hervormingen die de weder- opneming van de gedetineerde in de samenleving vooropstellen, de uiting te zijn van zuivere ideologieën en die komen in tegenspraak met de dagdagelijkse waarachtige functie van de vrijheidsberoving. Derhalve moeten allé hervormingen die er niet op gericht zijn de bestaande scheidingsmuren tussen de gevangenis en de samenleving te slopen als bedrieglijk en ideologisch worden beschouwd.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alessandro Baratta
Remarques sur la fonction idéologique du pénitencier dans la
reproduction de l'inégalité sociale
In: Déviance et société. 1981 - Vol. 5 - N°2. pp. 113-131.
Citer ce document / Cite this document :
Baratta Alessandro. Remarques sur la fonction idéologique du pénitencier dans la reproduction de l'inégalité sociale. In:
Déviance et société. 1981 - Vol. 5 - N°2. pp. 113-131.
doi : 10.3406/ds.1981.1076
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1981_num_5_2_1076Résumé
L'auteur considère le problème de savoir dans quelle mesure les récentes "timides réfomes" du droit
pénal en République Fédérale d'Allemagne et en Italie, mettant l'accent sur le "traitement" des détenus
en vue de leur "réhabilitation " dans la société, ont un caractère purement idéologique, ou s'il est
néanmoins possible de leur accorder un minimum de crédibilité.
En effet, ces réformes s'accordent mal avec le fait que jusqu'ici la prison fut l'une des institutions les
plus importantes destinée à la reproduction et au contrôle de groupes sociaux marginalisées. La prison
n'est certes pas l'unique institution à avoir cette fonction : ceci ressort de manière particulièrement
évidente lors de l'analyse des processus de marginalisation durant les années de scolarité, époque où
les sujets concernés en font généralement l'expérience pour la première fois. Les sujets éprouvent
souvent le passage des institutions scolaires à la prison comme un passage doué d'une continuité.
L'auteur montre comment l'ensemble du système de distribution de sanctions négatives a pour effet la
marginalisation : elle croît à chaque passage d'une institution à une autre; la tendance à la est déjà un caractère intrinsèque des valeurs défendues par le droit pénal, elle est
renforcée par les procédés juridiques et la criminalisation secondaire, telle que la pratiquent la police et
l'administration de la justice jusqu'à être confirmée dans les prisons, où a lieu la dépersonalisation la
plus extrême.
Vues sous cet angle, les réformes postulant la réinsertion du détenu dans la société se révèlent comme
de pures idéologies que contredit journellement la véritable fonction de la "peine privative de liberté". En
conséquence il faut considérer comme illusoires et idéologiques toutes les réformes qui ne visent point
à abattre la barrière existant entre la prison et la société.
Abstract
The author considers the problem of whether the "timid apertures" which can be found in recent reforms
in Germany and in Italy, regarding "treatment" and resocialisation of prisoners, are purely ideological or
have a minimum of credibility.
These reforms clash with the fact that up to now the prison has been one of the main social institutions
delegated to controlling social emargination. Of course it is not the only one : this is particularly evident if
we look at the process of emargination in schools, where it usually originates. There is also often a
continuity between scholastic institutes and prisons, the process of emargination is reinforced
even more. The author shows how the entire system of sanctions is constructed on emargination :
emargination grows with each logical passage from one level to another, from values protected by penal
law, to juridical techniques, to secondary criminalization practiced by the police and judges, up to
prisons, where the most extreme depersonalization occurs.
From this point to view, the goal of any type of rehabilitation or reintroduction into society reveals itself
as a process to be totally ideological and denied by the very structure of punishment-by- detention.
Consequently, any reforms are purely illusory and ideological if they are not aimed at breaking down the
barrier between prisons and society.
Zusammenfassung
Der Autor befasst sic h mit dem Problem, inwiefern die "vorsichtigen Reformen" des
Strafrollzugsgesetzes in West-Deutschland und Italien mit ihrer Betonung der "Behandlung" und
Resozialisierung des Gefangenen rein ideologisch zu sehen sind oder ein Minimum an Glaubwurdigkeit
besitzen.
Die deklarierten Reformen widersprechen namlich der Tatsache, da das Gefangnts bis heute eine der
wichtigsten Institutionen geblieben ist, die dazu bestimmt sind, soziale Randgruppen zu reproduzieren
und zu kontrollieren.
Dies wird besonders bei der Analyse der Marginalisierungsprozesse in Schulen deutlich, wo sie fur
gewöhnlich von den Betroffenen erstmals erlebt werden. Die Betroffenen erfahren häufig den Obergang
von Bildungseinrichtungen zum Gefangnis, wo der Marginalisierungs- prozess endgültig bestätigt wird,
als einen kontinuierlichen Instanzenweg. Der Autor zeigt, wie das gesamte Verteilungssystem von
negativen Sanktionen Marginalisierung zur Folge hat : Sie wächst mit jedem Obergang von einer
Institution zu einer anderen, die Marginalisierungs-tendenz ist bereits den durch das Strafrecht
geschutzten Werten inherent, sie wird u'ber juristische Techniken und über die sekundareKriminalisierung, wie sie durch Polizei und Justiz praktiziert wird, verstärkt, bis sie in den Gefàngnissen,
wo die extremste Entpersonalisierung entsteht, besiegelt wird. Unter diesem Aspekt erweisen sich die
Reformvorgaben, die eine Resozialisierung oder Rückfuhrung der Täter in die Gesellschaft postulieren
als pure Ideologien, die tdglich von der wirklichen Funktion der "freiheitsentziehenden Strafe" widerlegt
werden. Konsequenterweise sind alle diejenigen Reformen als illusorisch und ideologisch zu
bezeichnen, die nicht darauf zielen, die Schrankenz wise hen Gefangnis und Gesellschaft zu
zerbrechen.
De auteur onderzoekt het probleem in welke mate de récente "schroomvallige hervormingen" van het
strafrecht in de Duitse Bondesrepubliek en in Italie, die de nadruk leggen op de "behandeling*' van
gevangenen met het oog op hun rehabilitate in de samenleving, slechts een zuiver ideologische
karakter vertonen ofwel toch een minimum van geloofwaardigheid verdienen. Inderdaad, deze
hervormingen komen moor in zeer geringe mate over een met het feit dat tot op heden de gevangenis
een der belangrijkste inste Hinge n was, bestemd voor de reproductie van en de contrôle op sociaal-
marginale groepen. De gevangenis is echter niet de enige instelling die deze funktie vervult. Dit wordt
zeer duidelijk en vanzelfsprekend wanneer men kijkt naar de marginaliseringsprocessen die zich
voordoen gedurende de schooljaren, de betrokkenen voor het eerst die ervaring opdoen. Zij
ervaren dikwijls de overgang van de school naar de gevangenis als een doorlopend gebeuren. De
auteur toont aan hoe het ganse systeem van verdeling van negatieve sancties de marginalisering als
gevolg heeft. Deze neemt toe bij iedere overgang van één instelling naar een andere. De tendens tot
marginalisering is reeds een inherent kenmerk van de waarden die door het strafrecht worden
verdedigd. Zij wordt verstevigd door juridische procedures en door de secundaire criminalisering, zoals
die door politie en strafrechtsbedeling worden toebedeeld. Zij wordt nogmaals bevestigd in de
gevangenissen, waar de meeste extreme ontpersoonlijking plaats vindt. Vandaaruit bekeken blijken de
hervormingen die de weder- opneming van de gedetineerde in de samenleving vooropstellen, de uiting
te zijn van zuivere ideologieën en die komen in tegenspraak met de dagdagelijkse waarachtige functie
van de vrijheidsberoving. Derhalve moeten allé hervormingen die er niet op gericht zijn de bestaande
scheidingsmuren tussen de gevangenis en de samenleving te slopen als bedrieglijk en ideologisch
worden beschouwd.Déviance et Société, Genève, 1981, vol. 5, No 2, pp. 113-131
REMARQUES SUR LA FONCTION IDEOLOGIQUE
DU PENITENCIER DANS LA REPRODUCTION DE
L'INEGALITE SOCIALE
A. BARATTA*
1. L'idéologie du traitement a dominé le mouvement de réforme
pénitentiaire qui mena dans la deuxième partie des années soixante-dix
à des lois de réforme telles que celle de 1975 en Italie1 et celle de 1977
en République Fédérale d'Allemagne^ . A la base de ce mouvement se
trouve la représentation réaliste que la population des prisons provient
pour la plus grande partie de zones de marginalisation sociale,
caractérisées par des défauts qui influent déjà sur la socialisation
primaire de l'âge pré-scolaire. A bien y penser, ce qui semblait n'être
qu'une simple nuance philologique dans la définition de l'objectif du
traitement ("socialisation" ou "résocialisation") se révèle être un
changement décisif de son contenu^. Cela change le rapport existant
entre l'institution de la prison et l'ensemble des inst

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