Renseignements généraux et violences urbaines - article ; n°1 ; vol.136, pg 95-103
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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 2001 - Volume 136 - Numéro 1 - Pages 95-103
« Renseignements généraux » y violencia urbana El interés de los « Renseignements généraux » (RG), servi - cios secretos de la policia francesa, por las expresiones de « violencia urbana », que se manifiesta durante el decisivo periodo de la década de 1990 a través de la creación de una sección especializada, « Villes et banlieues » (« Ciu- dades y suburbios »), no cae por su peso. En efecto, los RG, que encarnan una policia tradicionalmente orientada hacia los asuntos de indole política, hasta esa época no atribuian ninguna importancia a la « peque?a y mediána delincuencia » . Ahora bien, las acostumbradas relaciones que los RG mantenian con el poder politico se fueron degradando, a tal punto que se contempló su disolución. La transformación que redundó en que los RG comenza- ran a ocuparse de los problemas vinculados a la « violencia urbana » se inscribe en una logica de reconversion : lo que esta en juego es la existencia misma del servicio. En esa coyuntura de crisis, los RG recurren a sus conocimientos burocráticos corrientes para poner en circulación nuevas
The « Renseignements Généraux » and urban violence The interest taken by the Renseignements Généraux, or RG (the French intelligence service) in « urban violence » in the early 1990s, as shown by the creation of a special section on « Cities and suburbs », was not a foregone conclusion : the RG was the embodiment of a police force traditionally concerned with political matters which had until then never given particular importance to « petty delinquency ». However at that time routine relations between the RG and political power had deteriorated to the point where dissolution of the service was envisaged. Retraining of the RG in « urban violence » was part of a conversion logic upon which the very existence of the service depended. In this critical conjuncture, they mobilized ordinary bureaucratic know-how to create new categories for the perception of various phenomena collectively labeled « urban violence », which resonated with the concerns of both the government and numerous local officials. The RG is obviously not the sole author of this successful labeling process : the positive outcome of their analyses is owed also to the investigative and disclosing efforts of a number of journalists, «experts», politicians and even academics who took up these labels in the public debate. But the changes characteristic of a space in the bureaucratic field, with their own logics, their complexity, time frame and stakes impinge on the formulation of a State
Renseignements généraux et violences urbaines L'intérêt des Renseignements généraux (RG) pour les « violences urbaines », qui se manifeste au tournant des années 1990 par la création d'une section spécialisée, « Villes et banlieues », n'allait pas de soi : les RG incarnent, en effet, une police traditionnellement tournée vers les questions politiques et n'accordaient jusque-là aucune importance à « la petite et moyenne délinquance ». Or, les relations routinières que les RG entretenaient avec le pouvoir politique se sont alors dégradées au point que leur dissolution est envisagée. La conversion des RG aux « violences urbaines » s'inscrit dans une logique de reconversion dont l'enjeu est l'existence même du service. Dans cette conjoncture de crise, ils mobilisent des savoir-faire bureaucratiques ordinaires pour mettre en circulation de nouvelles catégories de perception de phénomènes hétérogènes rassemblés sous le label de « violences urbaines qui
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Laurent Bonelli
Renseignements généraux et violences urbaines
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 136-137, mars 2001. pp. 95-103.
Citer ce document / Cite this document :
Bonelli Laurent. Renseignements généraux et violences urbaines. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 136-137,
mars 2001. pp. 95-103.
doi : 10.3406/arss.2001.2714
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_2001_num_136_1_2714Resumen
« Renseignements généraux » y violencia urbana.
El interés de los « Renseignements généraux » (RG), servicios secretos de la policía francesa, por las
expresiones de « violencia urbana », que se manifiesta durante el decisivo periodo de la década de
1990 a través de la creación de una sección especializada, « Villes et banlieues » (« Ciudades y
suburbios »), no cae por su peso. En efecto, los RG, que encarnan una policía tradicionalmente
orientada hacia los asuntos de índole política, hasta esa época no atribuían ninguna importancia a la «
pequeña y mediana delincuencia ». Ahora bien, las acostumbradas relaciones que los RG mantenían
con el poder político se fueron degradando, a tal punto que se contempló su disolución. La
transformación que redundó en que los RG comenzaran a ocuparse de los problemas vinculados a la «
violencia urbana » se inscribe en una lógica de reconversión : lo que esta en juego es la existencia
misma del servicio. En esa coyuntura de crisis, los RG recurren a sus conocimientos burocráticos
corrientes para poner en circulación nuevas categorías de percepción de fenómenos heterogéneos,
agrupados bajo la etiqueta «violencia urbana». Esta expresión encuentra gran resonancia debido a las
preocupaciones del gobierno y de numerosas autoridades municipales.
Evidentemente, los RG no son los únicos autores de este logrado proceso de atribución de etiquetas.
El éxito de sus análisis también se debe al trabajo de divulgación efectuado por un cierto numero de
periodistas, « expertos », políticos e incluso profesores universitarios que se apoderan del concepto
cuando participan del debate público. No obstante, las transformaciones inherentes a un espacio del
campo burocrático, con sus lógicas internas, su complejidad, su temporalidad y los intereses en juego
que les son propios tienen mucho peso en la configuración de un problema de Estado que afecta a
todos, hasta el punto de generar numerosas « políticas públicas » y medidas tendientes a « aportar
respuestas ».
Abstract
The « Renseignements Généraux » and urban violence.
The interest taken by the Renseignements Généraux, or RG (the French intelligence service) in « urban
violence » in the early 1990s, as shown by the creation of a special section on « Cities and suburbs »,
was not a foregone conclusion : the RG was the embodiment of a police force traditionally concerned
with political matters which had until then never given particular importance to « petty delinquency ».
However at that time routine relations between the RG and political power had deteriorated to the point
where dissolution of the service was envisaged. Retraining of the RG in « urban violence » was part of a
conversion logic upon which the very existence of the service depended. In this critical conjuncture, they
mobilized ordinary bureaucratic know-how to create new categories for the perception of various
phenomena collectively labeled « urban violence », which resonated with the concerns of both the
government and numerous local officials. The RG is obviously not the sole author of this successful
labeling process : the positive outcome of their analyses is owed also to the investigative and disclosing
efforts of a number of journalists, «experts», politicians and even academics who took up these labels in
the public debate. But the changes characteristic of a space in the bureaucratic field, with their own
logics, their complexity, time frame and stakes impinge on the formulation of a State problem which
becomes so evident to all that it gives rise to numerous « public policies » and the means to carry them
out.
Résumé
Renseignements généraux et violences urbaines.
L'intérêt des Renseignements généraux (RG) pour les « violences urbaines », qui se manifeste au
tournant des années 1990 par la création d'une section spécialisée, « Villes et banlieues », n'allait pas
de soi : les RG incarnent, en effet, une police traditionnellement tournée vers les questions politiques et
n'accordaient jusque-là aucune importance à « la petite et moyenne délinquance ». Or, les relations
routinières que les RG entretenaient avec le pouvoir politique se sont alors dégradées au point que leur
dissolution est envisagée. La conversion des RG aux « violences urbaines » s'inscrit dans une logiquede reconversion dont l'enjeu est l'existence même du service. Dans cette conjoncture de crise, ils
mobilisent des savoir-faire bureaucratiques ordinaires pour mettre en circulation de nouvelles
catégories de perception de phénomènes hétérogènes rassemblés sous le label de « violences
urbaines qui entre en résonance avec les préoccupations du gouvernement et de nombreux élus
locaux. Les RG ne sont évidemment pas les seuls auteurs de ce processus de labellisation réussi : le
succès de leurs analyses doit également au travail de divulgation et de vulgarisation d'un certain
nombre de journalistes, d'« experts », d'hommes politiques voire d'universitaires qui s'en saisissent
dans le débat public. Mais les transformations propres à un espace du champ bureaucratique, avec
leurs logiques, leur complexité, leur temporalité et leurs enjeux propres pèsent sur la mise en forme
d'un problème d'État qui s'impose à tous, au point de donner naissance à de nombreuses « politiques
publiques » et dispositifs pour y « répondre ».:
:
:
Laurent Bonelli
Renseignements généraux
et violences urbaines
de la surveillance du territoire (DST) prend un tour Pour quelqu'un le monde qui a ressemble un marteau à un à la clou main, » 1. particulier. La France vient de traverser une décennie
marquée par plusieurs vagues d'attentats terroristes
ASALA en 1983, réseau Ali Fouad Saleh en 1985-
1986, Action Directe, séparatistes basques, etc. D'où
es Renseignements généraux (RG) occupent l'accroissement considérable du nombre de fonction
historiquement une place centrale dans l'exer naires et l'importance prise par les sections opérationn
cice du pouvoir politique en France. Chargés elles antiterroristes, qui se retrouvent à cette époque
de la défense des institutions et de l'ordre social désœuvrées.
contre toutes les « menaces » de subversion, ils sont Cette période d'incertitude est propice à une redéfini
spécialisés dans la surveillance des mouvements tion des missions et des carrières elle rend possible,
sociaux et politiques « contestataires ». Le caractère en particulier, l'accès à de hautes fonctions de person
« politique » de cette mission, qui tient tant aux nages dont les propriétés diffèrent des propriétés
objets surveillés qu'à ses destinataires (gouvernement, modales. Tel est le cas de Jacques Fournet qui devient
- à sa demande - directeur central des RG, avec le préfets), fait des RG l'incarnation d'une « vision poli
cière de la politique » qui se caractérise par un mépris retour des socialistes au gouvernement. Préfet de la
traditionnel de la question de la délinquance (aban Nièvre, fief de François Mitterrand, ancien élève de
donnée - avec l'accord des responsables politiques et l'École nationale des impôts, énarque, il a commencé
policiers - à d'autres services, comme les polices sa carrière comme inspecteur des impôts et ignore
urbaines ou la police judiciaire). Leur autonomie tout du monde du renseignement. Il va y importer
organisationnelle se traduit par le renoncement - le des logiques de rationalisation - qui traduisent ses
plus souvent implicite - du personnel politique au conceptions « modernisatrices » - qui y sont tout à
contrôle au jour le jour de leurs activités, en contre fait étrangères. Il va ainsi réorienter le service (renfo
partie de la production d'informations « pertinentes » rcement de la section opérationnelle et création d'une
dans le jeu politique. section chargée de surveiller les milieux financiers du
Or, ces éch

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