Réparation de la fatigue musculaire - article ; n°1 ; vol.4, pg 295-302
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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 295-302
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Alfred Binet
Nicolas Vaschide
Réparation de la fatigue musculaire
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 295-302.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Vaschide Nicolas. Réparation de la fatigue musculaire. In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 295-302.
doi : 10.3406/psy.1897.2902
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_2902XVII
RÉPARATION DE LA FATIGUE MUSCULAIRE
Maggiora, dans Particle où il a complété si abondamment et
si ingénieusement les recherches de Mosso, son maître, sur
l'ergographe, a écrit un court chapitre sur les variations de la
fréquence des contractions musculaires; il étudie comment
varie la courbe de la fatigue quand on fait varier les intervalles
de temps s'écoulant entre les contractions successives et il
cherche quel est l'intervalle nécessaire pour que les contrac
tions successives donnent un tracé de même hauteur, autrement
dit pour que toute trace de fatigue ait disparu dans le doigt.
Les expériences qu'il a faites n'ont pas été bien longues ni
bien variées, car il a rencontré très vite des différences indivi
duelles notables. Les principaux résultats qu'il rapporte le
concernent personnellement. Il a trouvé qu'un repos de 10 s
econdes, entre deux contractions, suffit pour restaurer com
plètement le muscle.
Nous avons repris cette question en nous plaçant à un point
de vue un peu différent de celui de Maggiora. Ce qui nous
intéresse le plus, ce sont précisément ces différences indivi
duelles que Maggiora a négligées. Nous cherchons surtout,
dans les études que nous exposons en ce moment, des procédés
pour connaître, tant au physique qu'au moral, les individus
en particulier, et il nous a semblé que le temps de réparation
de la fatigue peut contribuer beaucoup à cette connaissance
des individus.
Indiquons avec précision en quoi la question nous paraît
intéressante. Elle l'est surtout comme complément de la me
sure de la force musculaire. Lorsqu'on se propose de mesurer
la force musculaire d'un individu, on a l'intention de
non seulement la force de contraction de ses muscles, mais 296 MÉMOIRES ORIGINAUX
encore, et surtout, l'énergie de son système nerveux; or, les
appareils enregistreurs dont on se sert pour cette mesure ne
donnent que le travail mécanique exécuté. Cette quantité de
travail ne fournit pas un renseignement complet, et cela est
facile à montrer. D'abord, deux personnes peuvent, dans une
expérience, fournir la même quantité de travail mécanique,
sans que cela soit une preuve que les deux personnes sont
aussi fortes l'une que l'autre; car l'une, A., a pu faire le travail
d'une manière automatique, et la seconde, B., a pu faire de
très grands efforts, le résultat étant le même pour les deux;
il est évident que B., ne pouvant accomplir qu'au prix d'efforts
très vigoureux un certain travail que A. accomplit sans presque
aucun effort, la quantité de ce travail ne peut servir de mesure
pour leurs forces respectives. Il faudrait, en outre, pouvoir me
surer leur effort; la mesure de l'effort deviendrait un complé
ment utile de la mesure du travail exécuté. C'est là une étude
qui n'a jamais été faite, jusqu'ici, à notre connaissance.
D'autre part, on peut envisager la question de la mesure de
la force musculaire individuelle sous un aspect un peu diffé
rent; au lieu de mesurer l'effort, ce qui nous paraît être, au
moins à priori, une étude assez difficile, on peut mesurer le
temps nécessaire à la réparation de la fatigue. Toutes choses
égales d'ailleurs, il paraît absolument évident que deux
hommes ayant accompli le même travail mécanique, celui qui
répare le plus vite ses forces, celui qui est capable de recom
mencer le travail dans le moindre temps, est plus fort que
l'autre. Nous ignorons si cette mesure du temps de réparation
doit aboutir au même résultat que la mesure de l'effort; c'est
à voir. Mais, en tout cas, la seconde étude que nous venons
d'indiquer sera un complément précieux à la mesure de la
force musculaire.
De plus, la technique nous paraît relativement simple : car
il suffit de faire exécuter un certain travail à l'ergographe; puis,
après avoir laissé écouler un temps de repos, on prie le sujet
de refaire le même travail ; on compare le second travail au
premier et on voit dans quelle mesure ils diffèrent : s'ils sont
égaux ou à peu près, on peut conclure que la fatigue, la perte
de force est complètement réparée et que, par conséquent, le
temps accordé au repos est suffisant; on peut tirer des chiffres
obtenus un coefficient de vitesse de réparation.
11 est évident que pour une étude de ce genre il est préfé
rable de substituer l'ergographe au dynamomètre, parce que A. BINET ET N. VASCHIDE. — RÉPARATION DE LA FATIGUE 297
I'ergographe a, comme Mosso l'a dit, l'avantage d'assurer l'unité
de l'organe qui travaille. C'est une question que nous avons
déjà examinée plus haut et sur laquelle nous ne revenons pas.
Mais, d'autre part, I'ergographe a un inconvénient grave; la
détermination du poids avec lequel on fait travailler le sujet
est abandonnée à l'arbitraire ; on choisit tantôt un poids de
2 à 3 kg., tantôt un poids de 5 kg. Or, si l'on veut comparer,
au point de vue de la réparation de la fatigue, deux sujets d'âge
différent, on est bien embarrassé; soit un enfant de 12 ans et
un jeune homme de 20 ans; avec quel poids les fera-t-on tra
vailler à I'ergographe ? Si c'est avec le même poids de 2 kg., il
sera mal proportionné à leurs forces : il sera relativement
léger pour le jeune homme de 20 ans, tandis que certains
enfants de 12 ans ne pourront pas le soulever. Si on fait tra
vailler avec des poids différents les sujets que l'on compare, on
ne sait plus que conclure, les conditions n'étant pas égales.
Pour que les conditions fussent égales, il faudrait que le tra
vail exécuté fût proportionné aux forces du sujet.
C'est là que réside l'avantage de I'ergographe à ressort que
nous avons fait construire. Mais nous ne l'avons pas employé
pour cette étude. Nous avons fait cette étude de la réparation
de la fatigue en employant I'ergographe à poids de Mosso, et
ce sont les causes d'erreur que nous venons de signaler qui
nous ont donné l'idée de faire construire un appareil nouveau.
Nous devons, par conséquent, nous borner, pour le moment,
à l'étude des résultats que nous avons obtenus avec I'erg
ographe à poids. Nous avons fait nos expériences sur douze
jeunes gens de 16 à 18 ans, élèves-maîtres à l'école normale
de Versailles. Chacun d'eux a été étudié séparément et a com
mencé par donner à I'ergographe sa courbe de fatigue, jusqu'à
impuissance. Ensuite, on les a laissés se reposer chacun pen
dant une demi-heure, au bout de laquelle chacun a été appelé
de nouveau à I'ergographe. C'est là notre première série de
recherches. Elle nous a montré que cet espace de 30 minutes
est suffisant chez ces jeunes gens pour réparer complètement
la fatigue de I'ergographe. C'est ce que montre le tableau sui
vant, qui comprend des expériences faites sur sept sujets. Nous
avons tenu un compte séparé de trois éléments de la courbe
ergographique, le nombre de soulèvements, la hauteur maxima
des soulèvements et leur hauteur moyenne ; à ces trois points
de vue, il n'y a aucune différence appréciable entre les deux
épreuves; il semblerait même que la seconde épreuve présente 298 MÉMOIRES ORÎGINAUX
une quantité de travail un peu plus considérable, car la hauteur
moyenne de soulèvement a été de 47 millimètres, tandis qu'à
la première épreuve il avait été seulement de 16 : mais une diff
érence d'un seul millimètre rentre dans les causes d'erreur
tenant à l'habitude et aux changements d'adaptation, et nous
devons la négliger.
Tableau I
Expériences de Vergographe â poids sur la réparation de la fatigue.
DEUXIEME EXPERIENCE PREMIERE EXPERIENCE après 30 minutes de repos.
S ?
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