Revue générale sur la physiologie du système nerveux - article ; n°1 ; vol.10, pg 236-259
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Description

L'année psychologique - Année 1903 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 236-259
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Fredericq
Revue générale sur la physiologie du système nerveux
In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 236-259.
Citer ce document / Cite this document :
Fredericq Léon. Revue générale sur la physiologie du système nerveux. In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 236-259.
doi : 10.3406/psy.1903.3551
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1903_num_10_1_3551Ill
REVUE GÉNÉRALE SUR LA PHYSIOLOGIE
DU SYSTÈME NERVEUX
A. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE DES FIBRES ET DES
CELLULES NERVEUSES
Loi de l'excitation électrique des nerfs. — Du Bois-Reymond a mont
ré que si l'on fait passer un courant constant à travers le nerf
sciatique de la grenouille, le muscle gastrocnémien correspondant
ne se contracte qu'au moment de la fermeture du courant ou
au moment de sa rupture. Pendant le passage du courant, il n'y a
pas d'excitation et partant pas de contraction. Du Bois-Reymond
admettait que : « Ce n'est pas la valeur absolue de la densité moment
anée du courant qui détermine la grandeur de l'excitation et de la
contraction du muscle, mais c'est la variation de cette densité
d'un moment à l'autre. Effectivement, l'excitation est d'autant plus
grande que la variation s'accomplit dans un temps plus petit. »
On a montré que cette prétendue loi de V excitation électrique était
en défaut dans de nombreux cas; récemment encore, G. Weiss a
établi pour les excitations produites dans les nerfs, par î« passage
d'un courant de courte durée, une loi toute différente. Si l'on excite
successivement un sciatique de grenouille par des courants élec
triques, dont la durée ne dépasse pas quelques millièmes de
seconde, et si l'on détermine, pour chacune de ces durées, l'inten
sité minima du courant qui donne encore une contraction, on
constate que pour atteindre ce seuil de l'excitation, il faut employer
un courant d'autant plus fort que la durée du passage est plus
courte. Cependant l'excitation n'est pas rigoureusement proportion
nelle à la quantité d'électricité it, représentant le produit du temps
par l'intensité du courant.
Ainsi, la quantité it qui correspond au seuil de
l'excitation, n'est pas une quantité constante a. Cette quantité
s'accroît avec le temps d'une bt, proportionnelle à t.
it — a-\- bt.
a et b sont des constantes propres à chaque série d'expériences.
M. et Mme Lapicque (1-7), ont repris les expériences de Weiss
en opérant sur divers muscles d'Invertébrés, à contractions plus
ou moins rapides (crabe, aplysie, escargot, solen), en ayant soin de
n'employer comme excitants que des courants de courte durée FREDER1CQ. — SYSTÈME NERVEUX 237 L.
(n'atteignant pas la durée de la période latente propre du muscle).
Ils ont constaté que la loi de Weiss n'était approximativement
exacte que dans certaines limites. Sa formule it=za-{- bt demande
une correction. En effet, si l'on a obtenu a et h pour certaines
valeurs de t, le produit it, donné par l'expérience des temps
plus courts, présente toujours une différence en moins. La formule
corrigée :
it = a -f- [U — yi
exprime d'une façon satisfaisante les résultats de leurs expériences;
le terme yi n'acquiert de l'importance que si l est extrêmement
petit. Dans les conditions des expériences de Weiss, la valeur
de yi était suffisamment petite pour pouvoir être négligée, et la
formule it = a + bt répondait d'une manière satisfaisante aux
données expérimentales. La petite correction proposée par M. et
Mmc Lapi.cque permet ainsi d'étendre la formule de Weiss au cas
d'excitations électriques d'une durée excessivement faible.
Comme l'a fait remarquer J.-L. Hoorwe^ (8), cette formule de
Wreiss, qui donne des résultats excellents pour des excitations élec
triques de très courte durée, n'est plus applicable quand il s'agit de
courants de longue comme ceux que du Bois-Reymond
avait en vue. Au contraire, la loi de du Bois-Reymond explique
assez bien les excitations de longue durée, mais elle est incompat
ible avec les phénomènes découverts dans les recherches sur
l'excitation électrique de courte durée.
Hoorweg a proposé une formule plus générale, qui, dans son
opinion, s'appliqueraiLà la fois aux faits que du Bois-Reymond
avait en vue, et à ceux des expériences de Weiss. M. Gluzet (10),
dans sa détermination de la durée utile à l'excitation de la décharge
d'un condensateur, est parti également de la formule de Weiss.
Différence entre Vexcitant électrique et V excitant mécanique. —
C. Doniselli (11) constate que si l'on fait passer un courant polari
sant ascendant à travers un nerf sciatique de grenouille, la région
du pôle positif (anode) présente une augmentation d'excitabilité
vis-à-vis des excitants mécaniques, tandis que, vis-à-vis des exci
tants électriques, on observe la diminution classique de l'excitab
ilité. Le processus nerveux de l'excitation mécanique semble
donc différer de celui de l'excitation électrique. Hermann et
Tschitschkin avaient signalé des faits du même ordre.
Conductibilité et excitabilité du nerf. — On connaît l'expérience
sur laquelle Grünhagen se basait particulièrement pour affirmer
que l'excitation et la conductibilité des nerfs sont, au fond, deux
propriétés différentes. La partie moyenne d'un nerf sciatique de
grenouille est soumise à l'action narcotisante de l'anhydride car
bonique. Or, on constate que cette portion n'est plus direct
ement excitable, alors que les excitations, appliquées en amont, la
franchissent parfaitement et font contracter le muscle. La portion
narcotisée semble donc avoir perdu son excitabilité, quoique sa
conductibilité ait été conservée. 238 REVUES GÉNÉRALES
G. Weiss (12-14), a varié l'expérience de différentes façons et
signale une série de circonstances dans lesquelles ces deux pro
priétés du nerf sont différemment influencées : comme il le fait
remarquer, en terminant, il ne s'ensuit pas nécessairement que ces
deux propriétés soient liées à des causes essentiellement diff
érentes. Notons que Weiss admet qu'un refroidissement local de
courte durée n'abaisse pas sensiblement la vitesse de propagation
de l'excitation motrice dans le nerf sciatique de la grenouille,
tandis que le froid déprime l'excitabilité.
Interprétation nouvelle de l'expérience de Grünhagen. Notion de la
Parabiose. — Wedensky (15-18) reprend l'expérience de Grünhagen,
et combat la conclusion qu'on a voulu en tirer : il montre que la
conductibilité et l'excitabilité sont toutes deux modifiées lorsqu'on
soumet la partie moyenne du nerf sciatique de grenouille à l'action
de divers anesthésiques ou poisons (cocaïne, chloral, chloralose,
phénol, éther, chloroforme, CO2, alcool). Les phénomènes^ observés
sont complexes et permettent de distinguer trois stades successifs.
1° Stade dit de transformation (du rythme des excitations) ou pro
visoire. — La conductibilité est diminuée, surtout pour des excita
tions tétanisantes fortes, provoquées en amont. Leur rythme est
plus ou moins modifié, au niveau de la partie narcotisée, comme
on peut le constater à l'oreille, en intercalant la partie d'aval du
nerf dans un circuit téléphonique. La conductibilité n'est donc pas
intacte, comme l'affirmait Grünhagen.
2° Stade paradoxal. — La conductibilité est conservée pour des
excitations d'intensité modérée, tandis que les excitations tétani
santes fortes, provenant d'amont, sont arrêtées, ou ne provoquent
qu'une secousse initiale. L'excitabilité est diminuée pour des exci
tations très fortes ou très faibles. L'auteur s'efforce de montrer
qu'au fond il n'y a pas dissociation de la conductibilité et de l'exci
tabilité dans l'empoisonnement par CO2 et les narcotiques. Toute
excitation tétanisante provoquée en amont exerce sur la partie
narcotisée une action d'inhibition qui se traduit par l'inefficacité
des excitations ordinaires appliquées à la partie narcotisée. Ce
phénomène persiste dans le stade suivant, qui

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