Rôle des lésions corticales restreintes dans les déficits mnésiques partiels - article ; n°1 ; vol.73, pg 273-309
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Rôle des lésions corticales restreintes dans les déficits mnésiques partiels - article ; n°1 ; vol.73, pg 273-309

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Description

L'année psychologique - Année 1973 - Volume 73 - Numéro 1 - Pages 273-309
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M.F Beauvois
Rôle des lésions corticales restreintes dans les déficits
mnésiques partiels
In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°1. pp. 273-309.
Citer ce document / Cite this document :
Beauvois M.F. Rôle des lésions corticales restreintes dans les déficits mnésiques partiels. In: L'année psychologique. 1973 vol.
73, n°1. pp. 273-309.
doi : 10.3406/psy.1973.27985
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1973_num_73_1_27985RÔLE DES LÉSIONS CORTICALES RESTREINTES
DANS LES DÉFICITS MNÉSIQUES PARTIELS
par M. F. Beauvois
Groupe de Recherche de Neuropsychologie I.N .S.E.R.M. U-84
Hôpital de la Salpêtrière, Paris
L'étude des bases physiologiques de la mémoire humaine a franchi
une étape importante avec la découverte du rôle joué par le circuit hip-
pocampo-mamillo-thalamique. Il est aujourd'hui amplement démontré
que l'interruption bilatérale de ce circuit entraîne une amnésie antéro-
grade sévère, que cette interruption se situe au niveau des corps mamil-
laires (Gamper, 1928 ; Delay et coll., 1958 ; Brierley, 1961), de l'hipp
ocampe (Bechterew, 1898 ; Glees et Griffith, 1954 ; mais surtout Scoville
et Milner, 1957), et probablement au niveau thalamique. C'est pourquoi
ce système a parfois été considéré comme un véritable circuit de la
mémoire. Néanmoins aujourd'hui, la plupart des auteurs s'accordent
avec Symonds (1966) et Lhermitte (1967) pour penser que ce système
a essentiellement un rôle activateur sur les modifications structurelles
neuronales du néo-cortex cérébral et que c'est plutôt « dans les réseaux
cortico - sous-corticaux qu'on doit rechercher les mécanismes physio
logiques des processus d'acquisition ». S'il en est ainsi on doit observer
aussi des difficultés mnésiques chez des sujets présentant des lésions
corticales ; le cortex cérébral étant très spécialisé, il est probable que
ces difficultés pourront être limitées à une catégorie de stimuli. De
fait, de nombreux résultats publiés au cours des vingt dernières années
sont en faveur d'une liaison entre certaines lésions corticales restreintes
et certains troubles de mémoire partiels ou spécifiques (nous utiliserons
ce terme par abréviation pour traduire l'expression anglaise material
specific memory loss, c'est-à-dire trouble de mémoire mis en évidence
exclusivement à l'aide d'un type de matériel donné ; ceci renvoie en
général à une modalité perceptive particulière : auditive, visuelle, kines-
thésique, etc.).
I. — PRINCIPAUX RÉSULTATS
1. Résultats incidents
A notre connaissance, la première étude expérimentale signalant
un déficit mnésique partiel en rapport avec certaines lésions corticales
est celle de McFie et Piercy (1952). Cette étude, comme toutes celles 274 REVUES CRITIQUES
que nous allons étudier dans ce paragraphe, n'avait pas pour but de
rechercher de tels déficits et ce n'est qu'accessoirement que ceux-ci
apparaissent dans les résultats. Les variables qui devraient être contrô
lées dans la perspective qui nous intéresse ne le sont donc presque jamais
et l'interprétation des résultats dans ce sens peut être sujette à caution.
Ce ne sont d'ailleurs pas toujours les auteurs eux-mêmes qui ont inter
prété leurs résultats dans le sens de déficits mnésiques partiels, mais
d'autres chercheurs qui, une fois l'hypothèse posée, ont recherché
a posteriori dans la littérature tout ce qui pouvait aller dans le sens
de sa validation. Ainsi l'hypothèse de McFie et Piercy était assez vague
par rapport à notre problème puisqu'elle supposait uniquement que
« l'intelligence est composée de capacités ou de groupes de capacités
plus ou moins indépendants qui peuvent être atteints de façon élective
par certaines lésions corticales restreintes ». Les épreuves employées
étaient les différents sub-tests de l'échelle Wechsler-Bellevue, un test
d'abstraction : le Colour Form Test de Goldstein et Sheerer, et différents
tests de mémoire : apprentissage d'une série de chiffres, apprentissage
d'une phrase complexe, dessins de mémoire du Terman-Merrill. Les
tests de mémoire sont donc au nombre de quatre : les trois précédents
et l'épreuve de répétition immédiate de chiffres de Wechsler. L'échant
illon se compose de 58 malades atteints de lésions corticales (11 FG,
16 FD, 15 PG, 9 PD, 5 TG, et 2 TD)1 pour la plupart d'étiologie tumor
ale. Si le résultat global aux quatre épreuves de mémoire est diminué
par la taille de la lésion mais ne dépend pas de sa latéralité, il existe
par contre une différence entre les lésions droites et les lésions gauches
selon le matériel perceptif impliqué : les tests de mémoire verbale étant
plus déficitaires dans les lésions gauches et les tests visuels dans les
lésions droites. Signalons cependant que tous les verbaux utilisés,
même ceux qui ne comportaient pas une activité mnésique, étaient
diminués dans les lésions gauches, que les malades soient ou non
aphasiques.
La même étude est étendue quelques années plus tard (McFie, 1960)
à 215 malades avec quelques modifications, en particulier en ce qui
concerne les tests de mémoire. Sont alors utilisés : la répétition imméd
iate de chiffres de Wechsler, l'apprentissage d'une phrase, l'appren
tissage d'une série de chiffres, le Weigl Sorting Test, le rappel immédiat
des histoires de l'arrangement d'images de Wechsler, les dessins de
mémoire du Terman-Memll et une épreuve d'estimation du temps. Les
résultats obtenus confirment ceux de l'étude précédente, en particulier
les aux tests d'apprentissage et de rétention dépendent dans
une large mesure du matériel utilisé : avec un matériel verbal, à l'excep
tion de l'apprentissage d'une série de chiffres, le déficit est plus marqué
1. Nous utiliserons les abréviations suivantes : F : Frontale; T : Temp
orale ; P : Pariétale ; O : Occipitale ; D : Droite ; G : Gauche. M. F. BEAUVOIS 275
dans les lésions gauches alors qu'avec un matériel visuel il est plus
important dans les lésions droites et notamment dans les lésions parié
tales droites.
Ces études présentent un double intérêt : elles introduisent l'idée
d'une interaction entre les variables localisation lésionnelle (ici
droite/gauche) et modalité de Y input (auditive-verbale/visuelle-non
verbale) sur la présence ou l'absence de troubles mnésiques. Et elles
opposent à partir d'un matériel comparable (série de chiffres) les résultats
obtenus en répétition immédiate à ceux obtenus en apprentissage.
En 1955, Meyer et Yates rapportent les résultats de 18 épileptiques
ayant subi une lobectomie temporale antérieure, examinés avant et
après l'intervention. La batterie comprend des tests d'intelligence et
des tests d'apprentissage et de rétention : apprentissage de mots nou
veaux de Nelson, apprentissage de mots couplés de Wechsler, et
rappel de ces deux épreuves vingt-quatre heures après. Si l'intelligence
et les fonctions symboliques sont à peu près intactes, on observe par
contre un déficit des possibilités d'apprentissage et de rétention (ici
uniquement auditives verbales) dans les cas de lobectomie temporale
antérieure de l'hémisphère dominant, bien qu'aucun malade n'ait pré
senté de signes d'aphasie. En 1959, Meyer ne retrouve aucun déficit
à l'apprentissage de mots couplés chez des malades comparables lors
qu'il présente les mots par écrit (cité par Blakemore et Falconer, 1967).
Les auteurs prudemment ne tirent aucune conclusion générale et
pensent qu'il est nécessaire de poursuivre les investigations en incluant
des tests visuels, auditifs et kinesthésiques. L'idée d'un plan expéri
mental exhaustif en ce qui concerne la modalité de V input apparaît donc.
A la même époque, Milner (1958), examinant des épileptiques ayant
subi une résection corticale (9 TG, 12 TD, 9 F) à l'aide de l'échelle de
mémoire de Wechsler, obtient des résultats q

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