Rôle du contexte dans la décision lexicale : rapidité d établissement d une facilitation sémantique - article ; n°1 ; vol.83, pg 39-52
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Rôle du contexte dans la décision lexicale : rapidité d'établissement d'une facilitation sémantique - article ; n°1 ; vol.83, pg 39-52

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Description

L'année psychologique - Année 1983 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 39-52
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

Cécile Beauvillain
Juan Segui
Rôle du contexte dans la décision lexicale : rapidité
d'établissement d'une facilitation sémantique
In: L'année psychologique. 1983 vol. 83, n°1. pp. 39-52.
Citer ce document / Cite this document :
Beauvillain Cécile, Segui Juan. Rôle du contexte dans la décision lexicale : rapidité d'établissement d'une facilitation
sémantique. In: L'année psychologique. 1983 vol. 83, n°1. pp. 39-52.
doi : 10.3406/psy.1983.28450
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1983_num_83_1_28450L'Année Psychologique, 1983, 83, 39-52
Laboratoire de Psychologie expérimentale
Université Hené-Descartes, EPHE 3e section
associé au CNRS1
RÔLE DU CONTEXTE
DANS LA DÉCISION LEXICALE :
RAPIDITÉ D'ÉTABLISSEMENT
D'UNE FACILITATION SÉMANTIQUE
par Cécile Beauvillain et Juan Segui
SU MM AR Y : The effect of context on lexical decision : Latency of semantic
facilitation.
We studied the effect of semantic context on the identification of a test-
word by means of a lexical decision task.
The context is made up of a word, i.e. the cue word, to which the test
word is semantically related or not. The visual presentation of a test-word
immediatly follows that of the cue- word ; presentation time of the cue- word
lasted 40 or 70 msec.
Lexical decision times to a test-word preceeded by a semantically
related cue-word is shorter than those to a test-word preceeded by a semant
ically unrelated cue-word. Furthermore, the effects observed were similar
for the two presentation times.
The results obtained suggest the existence of an automatic facilitation
process.
Key-words : psycholinguislics, lexical access, semantic context.
INTRODUCTION
Suite aux travaux de Meyer et Schvaneveldt (1971), qui
montrent que le temps de décision lexicale — à savoir le temps
mis pour décider qu'une suite de lettres-test (ex. chaise) est un
mot • — est plus court si le mot qui le précède (mot-inducteur) est
relié sémantiquement (ex. table) que s'il ne l'est pas (ex. homme),
]. 28, rue Serpente, 75006 Paris. 40 C. Beauvillain et J. Segui
un nombre important de recherches et d'articles théoriques ont
été consacrés à l'étude des effets du contexte sémantique dans
l'identification de mots. Le contexte inducteur utilisé dans ces
expériences peut aller d'un seul mot jusqu'à la phrase. Si les
principaux résultats obtenus confirment l'existence d'un effet
du contexte sémantique, l'interprétation de ce phénomène reste
très controversée à l'heure actuelle.
Dans cet article, nous nous limiterons à l'étude des effets
du contexte quand celui-ci est constitué d'un mot ; pour les
recherches concernant l'influence de la phrase dans l'identif
ication du mot-test, nous renvoyons le lecteur aux travaux de
Fischler et Bloom (1979) ; Kleiman (1980) ; Schubert, Spoehr
et Lane (1981) ; Stanovitch et West (1981) ; Forster (1981).
Meyer et Schvaneveldt interprètent leurs résultats à l'aide
du modèle du logogène de Morton (1970). Dans un tel modèle,
l'identification d'un mot s'effectue grâce à un système de logo
gènes, ou détecteurs de mots, qui fonctionnent comme des
compteurs dont la valeur augmente chaque fois qu'une caracté
ristique d'un mot est détectée, jusqu'à ce qu'une valeur critique
ou seuil soit atteinte. Dans ce modèle, les logogènes servent
d'interface entre les analyseurs sensoriels et le système cognitif.
Le niveau d'activation des logogènes peut être modifié par les
informations provenant des analyseurs sensoriels, ainsi que par
celles provenant du système cognitif. Ce sont les informations
provenant du système cognitif qui rendent compte des effets
du contexte sémantique. Lorsqu'une unité lexicale a été traitée
au niveau du système cognitif, elle active les unités lexicales
qui lui sont associées et augmente le niveau d'aetivation des
logogènes correspondants. Cette activation des logogènes des
mots reliés réduit la quantité d'information sensorielle néces
saire à leur identification.
Dans le cadre de ce modèle, le contexte ne peut donc déve
lopper qu'un effet de facilitation sans entraîner de l'inhibition.
En effet, seul un mécanisme d'incrémentation des logogènes
est proposé. Il est important de noter, d'après ce qui précède,
que selon cette interprétation le contexte accélère le processus
d'identification des mots qui lui sont reliés en augmentant le
niveau d'activation des logogènes correspondant avant la pré
sentation de ces mots. C'est à ce mécanisme que l'on se réfère
lorsque l'on parle « d'effet d'amorçage » (priming).
Les résultats expérimentaux de Neely (1976, 1977) posent el accès au lexique 41 Conlexle
de sérieuses difficultés aux modèles d'amorçage sémantique en
démontrant l'existence de phénomènes d'inhibition. Ces effets
d'inhibition ne se manifestent dans les expériences de Neely
(1976, 1977) qu'à des temps de présentation du mot-inducteur
relativement longs (supérieurs à 400 ms). Ces temps doivent
être suffisants pour permettre aux sujets de diriger consciem
ment leur attention sur une certaine classe de mots attendus.
Ces « attentes » résultent de l'emploi d'une consigne expériment
ale qui indique aux sujets le type de mot-test qu'ils doivent
s'attendre à recevoir à la suite de la présentation d'un contexte
donné (par exemple, s'attendre à ce que le mot-test qui suivra
le mot-inducteur meuble soit un mot de la catégorie fruit).
Le modèle de Posner et Snyder (1975 a et b) a été proposé
afin de rendre compte aussi bien des effets de facilitation que
d'inhibition, et de leur dépendance par rapport à l'intervalle
temporel entre le contexte et le mot-test. Ce modèle postule de
l'existence de deux modes de traitement ; un traitement auto
matique et un traitement attentionnel ou contrôlé, dont les
caractéristiques essentielles sont les suivantes :
— Le traitement automatique aurait la propriété de s'établir
très rapidement, sans intention ni conscience de la part du sujet,
et sans utiliser les ressources du système attentionnel à capacité
limitée. Les effets de ce mode de traitement ne seraient que
facilitateurs sans jamais donner lieu à des inhibitions.
— Le traitement contrôlé en revanche opérerait au niveau
conscient sous la dépendance d'un système attentionnel à capac
ité limitée. Sa mise en œuvre serait lente et ses effets pourraient
être aussi bien facilitateurs qu'inhibiteurs.
Dans le cadre de cette théorie les effets facilitateurs d'amor
çage sémantique obtenus pour des intervalles très brefs seraient
dus à l'irradiation d'une activation. Le processus automatique
d'activation s'établirait lorsque l'information provenant de
l'analyse du mot-inducteur active sa représentation en mémoire
et que cette activation s'étend aux mots qui lui sont sémanti-
quement reliés (Collins et Loftus, 1975). Les effets facilitateurs
ou inhibiteurs obtenus pour des intervalles plus longs résulte
raient de la mise en oeuvre d'un processus contrôlé qui détermine
les « attentes » sur le mot-test en fonction du contexte-inducteur.
Selon que ces attentes sont confirmées ou infirmées les effets
observés seront facilitateurs ou inhibiteurs. Quand le mot-test
présenté ne constitue pas le mot attendu, il y aurait une inhibi- 42 C. Beauvillain el J. Segui
tion pour la récupération en mémoire de l'information corre
spondante à ce mot-test.
La nécessité dans ce modèle d'intervalles relativement longs,
supérieurs à 400 ms d'après Neely, pour la mise en place des
effets d'inhibition, a été partiellement remise en cause dans
certaines recherches récentes. En particulier, Antos (1979) trouve
des effets d'inhibition pour un intervalle de 200 ms, c'est-à-dire
pour une durée deux fois plus faible que celle avancée par Neely.
Un tel résultat suggère que les processus attentionnels peuvent
prendre place beaucoup plus rapidement que ne l'avaient laissé
croire les précédents travaux.
En fonction de ce qui précède,

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