Rythmes du monde. Les accords économiques internationaux depuis 1860 - article ; n°3 ; vol.1, pg 219-234
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1946 - Volume 1 - Numéro 3 - Pages 219-234
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gilles Curien
Rythmes du monde. Les accords économiques internationaux
depuis 1860
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 1e année, N. 3, 1946. pp. 219-234.
Citer ce document / Cite this document :
Curien Gilles. Rythmes du monde. Les accords économiques internationaux depuis 1860. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 1e année, N. 3, 1946. pp. 219-234.
doi : 10.3406/ahess.1946.3216
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1946_num_1_3_3216Rhytmes du monde :
LES ACCORDS ÉCONOMIQUES
INTERNATIONAUX DEPUIS 1860
gouvernements leur consommer. décident Un existence accord de soumettre matérielle, ou économique des à particuliers, un qu'il international règlement s'agisse appartenant arrêté de est produire, en un a commun des acte nations de par tel répartir, différentes, lequel procédé des de
Vinsi, par l'accord économique international, des nations, c'est-à-
dire des groupements dont la qualité même est une façon de vivre
et l 'essence le souci exclusivement partagé d'un destin, acceptent de
combiner 1ешь facteurs de prospérité et de confondre parfois, en un
ensemble plu** vaste, leurs économies particulières. Des cohérences
nouvelles t>'aflirment. N'y aurait-il point en elles le principe d'une
réorganisation du monde ?
La question ье pose л ers i860, lorsqu'en quelques années, les accords,
brusquement, se dé\eloppent. Les nations, jusque-là si jalouses, décident
de coopérer dans les domaines les plus dhers. Est-ce le début d'un âge
nouveau ? Voici qu'en des poussées successives, aux environs de 1890,
autour de 19З0, d'autres accords s'imposent, accords brisés parfois par
les impatiences des pétroles, mai*- qui se reforment ensuite, à chaque
croissance économique de l'humanité. On dirait qu ils signalent les phases
-d'uns* mutation profonde, ot l'on est tenté de se pencher sur leur histoire
pour essayer de retrouver dans leur cadence le rythme de l'évolution du
monde — avec l'espoir fervent d'en dégager une politique.
Le 2З janvier i860, après des négociations menées secrètement par
Cobďri et Afichel СЬелаНег, l'Angleterre et la France s'engagent, par la
conclusion brusquement révélée d'un accord, l'une à laisser entrer chez
elle, libres de toute taxe, les soieries, les vins et les spiritueux d'origine
française — l'autre, en supprimant les prohibitions, à ouvrir son marché
aux produits textiles et aux fers britanniques1. Aussitôt, par une série de
1. Dunhvw, The Anglo-French treaty of commerce of I860. University of
Mithisrtn, iA, '
220 ANNALES
traités analogues, la France consent à faciliter l'importation sur son
territoire de sucre belge en i86t, de déniées italiennes et de marchandises
prussiennes en 1862, de fers suédois en i865, chaque nation convenant
d'étendre à son contractant les avantages déjà accordés à une autre
puissance.
En 186З, la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et les» ťays-Bas^
s'entendent pour élaborer une réglementation commune de leurs
industries et législations sucrières, dont elles étaient jusque-là si jalouses.
Elles acceptent de limiter leur rendement à un taux uniforme et de
renoncer aux: primes indirectes à la production1.
Deux ans plus tard, quinze nations décident de se plier à un certain
nombre de prescriptions visant à faciliter la transmission des télégrammes
par delà les frontière^-*.
La même année, la Belgique, la France, l'Italie et la Suisse
conviennent d'uniformiser leur sjstème monétaire en donnant à leurs
pièces, môme titre, même taille et môme poids-5.
Enfin, en i864, — > car tout se tient, — à l'occasion d'un meeting
tenu à Saint-Martin '« Hall, à Londres, des ouvriers de toutes les nations
venus pour protester contre la politique de la Russie en Pologne, se
prennent à « considérer que l'émancipation des travailleurs n'e^t pas un
problème simplement uational ou local, et jettent les fondements d'une
grande Association, réunissant les travailleurs de tous les pays » C'est
la première Internationale1.
•Années bien fertiles en accords, qui sortent tous, sans doute, d'un
même terreau ?
Л
Examinons la genèse de l'Union télégraphique de i865. Les hommes,
grâce aux récents progrès techniques, viennent de découvrir le télégraphe,
qui peut permettre des communications rapides, à longue distance,
par-dessus les irontières naturelles ou politiques. Mais, pour utiliser cette
décoVrverte, pour que dans la vie courante les télégrammes soient expédiés,
acheminés, reçus, transmis d'un pays à l'autre, il est dès lois indispen
sable de prévoir, entre les différents pays, une méthode unique de
transmission, un même diamètre de fils, un même alphabet, de rhumes
signes conventionnels. Une organisation internationale s'impose à
l'échelle géographique du télégramme lui-même. C'est don< une technique
nouvelle, dépassant par sa portée les cadres de la nation, qui est à
l'origine de l'Union télégraphique
N'est-ce point aussi là technique et son extension qui est cause de la
première Internationale ? Le machinisme, qui, dans les années îSfio, se
développe et ье propage dans toute l'Europe occidentale, suscita aux
ouvriers des différents pays des misères pareilles qui les rapprochent.
Les facilités de communication favorisent le rapprochement et, lors
de l'Exposition universelle Je 1863, « des ouvriers délégués, par les
» différentes nations du monde civilisé se rencontrent sur le terrain de
'» la production et de l'observation des questions de main-d'œuvre.. , de
1. Kaufmann, Unions internationales de caractère économique, rours de-
l'Académie do droit international de La Haye, tome III.
2. De Clkrcq, Recueil des traités de la France.
3. Ete Cuercq, op. cit.
4. Fribourg, L Association internationale des travaiUem s Paris, 1871. Les accords économiques depuis
v durée du travail quotidien, de grèves même... w1 Marx, si sensible à
la vertu agrégative des techniques, hâte l'association. « En proposant
l'union de tous les prolétaires pour une solution du problème de la
production, il pense créer une unité de confiance plus forte que les
particularités nationales...2 » A Londres, en i864, est conclu le Pacte
fondamental de l'Association internationale des travailleurs, « établie
pour procurer un point central... de coopération entre les travailleurs des
différents pays aspirant an même but..., le concours mutuel, t\o progrès,
le complet affranchissement de la classe ouvrière ». L'Association se
propose de faire des enquêtes, de procéder à des échanges de vues sur tel
ou tel sujet : le travail des femmes et des enfanta dans les fabriques ;
la concurrence étrangère ; les traités de commerce ; les institutions
internationales ; les mesures ; les monnaies ; les ligues ; les armées perma
nentes dans leurs rapports avec la production ; l'établissement d'une Société
de secours mutuel.
C'est encore, semble-t-il, la technique et ses progrès qui, en modifiant
les conditions de l'économie, hâtent la constitution de l'Union monétaire
latine. La France, la Belgique, la Suisse et l'Italie, qui avaient hérité, par
des contingences politiques, d'un système monétaire analogue, mais
^enaient, en raison d'une disparité de fait entre l'or et l'argent, de
modifier, chaque gou\crnement à sa fantaisie, le titre des pièces d'argent.
Mais, à cette époque où les transactions s'accélèrent, où le flux du
commerce grossit, — c'est l'époque des chemins de fer belges et de la
percée du Mont-Cenis, — les gouvernements s'avisent que la diversité des
titres constitue un inconvénient des plus sérieux pour les rapports entre
les habitants des pays respectifs, et risque d'entraîner une spéculation
massive et dangereuse pour' tous3. Le rail et le progrès élargissent l'aire
des transactions et chaque pays doit sacrifier son bon plaisir législatif à
une société économique plus vaste. '
disait' fort bien en ouvrant la Conférence

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