Saint-Junien. Étude de géographie urbaine - article ; n°1 ; vol.47, pg 337-348
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Saint-Junien. Étude de géographie urbaine - article ; n°1 ; vol.47, pg 337-348

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Description

Norois - Année 1965 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 337-348
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Antoine Perrier
Saint-Junien. Étude de géographie urbaine
In: Norois. N°47, 1965. pp. 337-348.
Citer ce document / Cite this document :
Perrier Antoine. Saint-Junien. Étude de géographie urbaine. In: Norois. N°47, 1965. pp. 337-348.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1965_num_47_1_1529Saint- Junien.
Etude de géographie urbaine
par A. PERRIER
Saint-Junien est la seconde ville du département de la Haute-
Vienne, avec près de 11.000 habitants.
Sa situation, trop excentrique à l'Ouest, sur le plateau Limous
in, ne pouvait lui permettre d'animer la vie d'une vaste zone
d'attraction comme l'a fait Limoges.
Son ancien nom de Comodoliac évoque un peuplement gallo-
romain. Des vestiges d'une voie romaine ont été retrouvés sur la
rive gauche de la Vienne, sans doute la voie romaine de Limoges
à Saintes. On possède peu de données sur ce peuplement.
Selon une tradition invérifiable, la ville s'est organisée autour
d'un monastère qui a pour origine l'ermitage créé au vie siècle par
saint Amand, un noble Écossais dont la vie édifiante attira un
autre noble, Cambrésien celui-ci, saint Junien, qui vint auprès de
lui organiser son existence. Sur le tombeau de saint Junien, l'é-
vêque de Limoges, Rorice II, qui l'avait en amitié, construisit un
oratoire, organisé par la suite en monastère de Chanoines de Saint-
Augustin (1). Au xe siècle, le est sécularisé, les chanoines
quittent le cloître. Des prévôts remplacent les abbés.
Le tombeau de saint Junien, situé sur un chemin fréquenté, est
devenu un lieu de pèlerinage. Le pèlerinage a favorisé le commerce
et attiré les populations autour du monastère. Au xiue siècle, un
pont a été construit sur la Vienne. L'agglomération groupait des
laboureurs vivant de l'exploitation du sol, aussi des commerçants,
plus nombreux que le laisserait supposer la pétition adressée deux
siècles plus tard à Louis XI lors de sa visite à Notre-Dame-de-Pont,
si l'on considère certains beaux immeubles des xme et xixe siècles
qui ont conservé leur aspect ancien.
(1) La règle de saint Benoît n'existait pas encore (V. Granet, Histoire de Sainl-
Junien, p. 11). 338 A. PERRIER
Sur ces populations, les abbés et ensuite les évêques ont exercé
des pouvoirs seigneuriaux représentés par le titre de baron porté
par eux. Pour assurer la défense de leur seigneurie, ils ont fait cons
truire des châteaux aux alentours : Châteaumorand, Rochebrune
devenu le Châtelard ; ils ont entouré la ville d'une enceinte forti
fiée, à l'intérieur de laquelle s'est déroulée, pendant six siècles, la
vie urbaine. Enrichis par le commerce, les bourgeois ont été assez
forts pour obtenir, dès le xne siècle, une charte réglant leurs rap
ports avec les évêques et la nomination de consuls, chargés de dé
fendre leurs intérêts (1).
Le tracé des boulevards établis sur l'emplacement des fossés
indique le périmètre de l'enceinte : boulevard Victor-Hugo, bou
levard de la République, boulevard Gambetta, boulevard P.-Bro-
sollette, boulevard Garibaldi. Des rues intérieures, parallèles à
l'enceinte, suivent le tracé du chemin de Ronde : rue Beaumont, rue
Chapelain, rue Dubois, rue Lamartine, rue Louis-Codet. Quatre
portes fortifiées complétaient la défense de la ville : Porte du Pont-
Levis au Nord, Porte du Cimetière à l'Est, Porte de la Voie du
Pont au Sud, Porte Saler à l'Ouest.
La place du Marché est le centre de la ville. On y trouve l'église
et les maisons du Chapitre, la salle épiscopale,la maison des consuls,
la halle. De là partent, suivant un plan radioconcentrique les rues
principales qui gagnent les portes : rue du Pont-Levis, aujourd'hui
Lucien-Dumas, rue du Cimetière, rue Paillouse, Ga-
briel-Péri, rue Saler, aujourd'hui Jean-Jacques-Rousseau.
Par delà ces portes vont s'organiser des faubourgs, le long des
voies d'accès : au Nord vers le Poitou, à l'Est vers Limoges, au Sud
vers le Périgord, après la traversée de la Vienne, à l'Ouest vers
Angoulême et la mer.
L'enceinte a eu son utilité au Moyen Age. Le monastère de Saint-
Junien a dû se défendre contre des voisins : le seigneur de Chaba-
nais, le Vicomte de Rochechouart. Au xvie siècle, Saint-Junien
a soutenu des luttes particulièrement vives contre la bande des
cinq mille Diables, anciens routiers, mercenaires au service d'un
chef, en 1522, puis contre les Calvinistes et la Ligue pendant les
guerres de religion.
Devenue inutile, l'enceinte sera démolie au xvme siècle, sous l'i
ntendance de Turgot, en même temps presque que celle de Limoges.
Elle contrariait le tracé envisagé par le grand intendant pour l'ét
ablissement d'une nouvelle route Clermont-Saintes. Un de ses succes
seurs, Meulan d'Ablois, fera aménager des cours sur remplacement
des fossés. Des places ont remplacé les portes.
Hors de la ville, des établissements de bienfaisance : l'Hôpital,
ils charte (1) jouissaient La de Commune Louis au VIII temps de en Saint-Junien des 1224 Rois confirme d'Angleterre existait aux bourgeois dans Henri la seconde II de et Saint- Richard moitié Junien Cœur du les xne de libertés siècle. Lion. dont Une SAINT-JUNIEN 339
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Echtll» : 1 /10.000
Fig. 1.
dans le faubourg Saler, la Maladrerie, au pont Sainte-Elisabeth,
sur la Glane ; des chapelles : l'église élevée autrefois sur le tom
beau de saint Amand, la chapelle N.-D. du Pont au bord de la
Vienne où Louis XI viendra deux fois en pèlerinage ; des couvents :
Couvent des Dominicains ou Jacobins sur le faubourg Saler, Cou
vent des Cordeliers au Nord de la porte du Cimetière, Couvent des
Récollets établis dans les anciens bâtiments de l'ermitage Saint-
Amand, à la fin du xvie siècle (1), qui seront l'amorce de nouveaux
peuplements.
Sur la voie d'accès venant du Nord, la paroisse de la Bretagne
qui conserve peut-être le souvenir d'un peuplement breton, lors du
brassage des grandes invasions, sera rattachée à Saint-Junien à
la fin du xvme siècle.
La population, groupée autour du monastère, a mis en œuvre
les ressources qui s'offraient à elle, celles fournies par le sol : cul
ture du blé, de la vigne, élevage de bovins ; celles moins impor
tantes d'ordre minéral, surtout la terre à briques et à poteries. Le
bois des forêts d'alentour a fourni longtemps le combustible,
paroisse (1) L'église de la ville. de l'ancien ermitage, réservée dès lors aux Récollets, cesse d'être une A. PERRIER 340
avant que n'arrivent les charbons du Massif Central et les charbons
anglais. A ces ressources sont venues se joindre celles que les voies
de communications ont permis d'amener de l'extérieur. Le cours
accidenté des rivières, Vienne, Glane, offrait la force motrice four
nie par les chutes d'eau, les barrages, avant que vienne y suppléer
l'énergie hydro-électrique. Longtemps les moulins, les scieries, les
carrières, les filatures de laine et de chanvre, les papeteries, les
saboteries, les ateliers de petite mécanique, les ateliers de poterie
ont représenté l'activité industrielle de Saint-Junien. « Ces méqua-
niques en très pauvre état », dont parlaient les consuls à Louis XI
en 1463, constituaient la main-d'œuvre (1).
Parmi ces activités, trois prennent une importance particulière
au cours du xixe siècle : la ganterie, la mégisserie, longtemps unie à
la première et qui va s'en séparer définitivement, la papeterie.
La ganterie, dérivée semble-t-il de la tannerie, fait remonter ses
origines au xve siècle. Les gantiers de Saint-Junien auraient offert
à Louis XI, lors de son pèlerinage à Notre-Dame-du-Pont, à son
retour de Bayonne, eii juillet 1463, des gants pour lui et sa royale
compagne, rapporte Bonaventure de Saint-Amable. Peut-être le
chroniqueur se fait-il seulement l'écho d'une tradition. Mais les
mentions de gantiers relevées dans les actes sont un témoignage
plus sûr : 6 dont un maître gantier au xvie siècle, 15 mar
chands gantiers et 2 maîtres gantiers au xvne siècle, 21 marchands
gantiers et 9 maîtres gantiers dont un apprêteur de peaux au xvine.
Le dictionnaire des Marchan

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