Schème d équilibre et normes sociales - article ; n°1 ; vol.74, pg 201-218
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Schème d'équilibre et normes sociales - article ; n°1 ; vol.74, pg 201-218

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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 201-218
Summary
We propose to show here that despite the slightly excessive interest in the literature and the many interpretations to which it is subject, tendency to balance is but a manifestation of social « good form », and is thus highly dependent on the culturally normative character of the social relations to which it is applied.
Seventy subjects were required to judge, both front their own point of view, and from the point of view of « most people », the more or less normative character of two types of social relations (friendliness/unfriendliness, and agreementfdisagreement as ideas).
Thirty two structures (sixteen involving the subjects themselves and sixteen not) combining these two types of relation were subsequently completed by the subjects.
The results show that fourteen of the sixteen correlation coefficients calculated in the different experimental conditions for the relation between the tendency to balance manifested by each subject and the degree of normativeness attributed to each type of relation, are statistically significant. A dependence between tendency to balance and social norms is thus clearly established.
The differences obtained in the various conditions seem related both to the involvement (or lack of involvement) of the subjects in each structure, and to the constraining character of the social relations in question.
Résumé
On se propose principalement de montrer ici que le biais d'équilibre, en dépit de l'intérêt un peu excessif qu'il a suscité dans la littérature et des multiples interprétations dont il a été l'objet, n'est que la reproduction d'une « bonne forme » sociale, et qu'il est de ce fait étroitement dépendant du caractère culturellement normatif des relations sociales auxquelles on l'applique.
70 sujets ont eu d'abord à juger, d'une part de leur propre point de vue, et d'autre part du point de vue de « la plupart des gens », du caractère plus ou moins normatif de deux types de relations sociales (amitiéIinimitié et accord/désaccord au plan des idées).
32 structures (16 d'entre elles impliquant les sujets eux-mêmes, les 16 autres non), combinant ces deux types de relation, ont été ensuite complétées par les mêmes sujets.
Les résultats montrent que 14 des 16 coefficients de corrélation calculés, dans ces différentes conditions expérimentales, entre la tendance àl'équilibre manifestée par chaque sujet et le degré de normativité attribué à chaque type de relation, sont statistiquement significatifs. On établit ainsi clairement une dépendance entre biais d'équilibre et normes sociales.
Les raisons des différences obtenues dans les différentes conditions apparaissent liées à la fois à l'implication (ou non) des sujets dans chaque structure, et au caractère contraignant des relations sociales en cause.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Paul Codol
Schème d'équilibre et normes sociales
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 201-218.
Citer ce document / Cite this document :
Codol Jean-Paul. Schème d'équilibre et normes sociales. In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 201-218.
doi : 10.3406/psy.1974.28034
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_1_28034Abstract
Summary
We propose to show here that despite the slightly excessive interest in the literature and the many
interpretations to which it is subject, tendency to balance is but a manifestation of social « good form »,
and is thus highly dependent on the culturally normative character of the social relations to which it is
applied.
Seventy subjects were required to judge, both front their own point of view, and from the point of view of
« most people », the more or less normative character of two types of social relations
(friendliness/unfriendliness, and agreementfdisagreement as ideas).
Thirty two structures (sixteen involving the subjects themselves and sixteen not) combining these two
types of relation were subsequently completed by the subjects.
The results show that fourteen of the sixteen correlation coefficients calculated in the different
experimental conditions for the relation between the tendency to balance manifested by each subject
and the degree of normativeness attributed to each type of relation, are statistically significant. A
dependence between tendency to balance and social norms is thus clearly established.
The differences obtained in the various conditions seem related both to the involvement (or lack of
involvement) of the subjects in each structure, and to the constraining character of the social relations in
question.
Résumé
Résumé
On se propose principalement de montrer ici que le biais d'équilibre, en dépit de l'intérêt un peu excessif
qu'il a suscité dans la littérature et des multiples interprétations dont il a été l'objet, n'est que la
reproduction d'une « bonne forme » sociale, et qu'il est de ce fait étroitement dépendant du caractère
culturellement normatif des relations sociales auxquelles on l'applique.
70 sujets ont eu d'abord à juger, d'une part de leur propre point de vue, et d'autre part du point de vue
de « la plupart des gens », du caractère plus ou moins normatif de deux types de relations sociales
(amitiéIinimitié et accord/désaccord au plan des idées).
32 structures (16 d'entre elles impliquant les sujets eux-mêmes, les 16 autres non), combinant ces deux
types de relation, ont été ensuite complétées par les mêmes sujets.
Les résultats montrent que 14 des 16 coefficients de corrélation calculés, dans ces différentes
conditions expérimentales, entre la tendance àl'équilibre manifestée par chaque sujet et le degré de
normativité attribué à chaque type de relation, sont statistiquement significatifs. On établit ainsi
clairement une dépendance entre biais d'équilibre et normes sociales.
Les raisons des différences obtenues dans les différentes conditions apparaissent liées à la fois à
l'implication (ou non) des sujets dans chaque structure, et au caractère contraignant des relations
sociales en cause.Année psychol.
1974, 74, 201-218
Laboratoire de Psychologie sociale, Aix-en-Provence1
SCHEME D'ÉQUILIBRE ET NORMES SOCIALES
par Jean-Paul Godol2
SUMMARY
We propose to show here that despite the slightly excessive interest in
the literature and the many interpretations to which it is subject, tendency
to balance is but a manifestation of social « good form », and is thus
highly dependent on the culturally normative character of the social relations
to which it is applied.
Seventy subjects were required to judge, both from their own point
of view, and from the point of view of « most people », the more or less nor
mative character of two types of social relations (friendliness /unfriendliness,
and agreement/disagreement as ideas).
Thirty two structures (sixteen involving the subjects themselves and
sixteen not) combining these two types of relation were subsequently
completed by the subjects.
The results show that fourteen of the sixteen correlation coefficients
calculated in the different experimental conditions for the relation between
the tendency to balance manifested by each subject and the degree of
normativeness attributed to each type of relation, are statistically significant.
A dependence between tendency to balance and social norms is thus
clearly established.
The differences obtained in the various conditions seem related both
to the involvement (or lack of involvement) of the subjects in each structure,
and to the constraining character of the social relations in question.
INTRODUCTION :
SUR LA NATURE DU SCHEME D'ÉQUILIBRE
De nombreuses expériences ont mis en évidence l'existence
de schemes (on dit aussi : biais) cognitifs organisant la représen-
1. 29, avenue Robert-Schuman, 13- Aix-en-Provence.
2. Chargé de Recherche au C.N.R.S. 202 MÉMOIRES ORIGINAUX
tation que des sujets ont d'un groupe. I,e scheme d'équilibre
est l'un de ceux-ci : il rend compte d'un certain type de perception
de l'organisation des relations sociales telle que, considérant,
par exemple, les relations d'amitié ou d'hostilité entre les membres
d'un groupe, l'organisation de ces relations est perçue comme
répondant aux propositions suivantes :
— les amis de mes amis sont mes amis, et
— les ennemis de mes ennemis sont mes amis.
Gartwright et Harary (1956) ont élaboré une formalisation
de l'équilibre dans les termes de la théorie des graphes. Retenons
en particulier de leur définition qu'un graphe à trois points est
dit équilibré quand son signe est positif ; le signe d'un cycle est
le produit des signes des arêtes composantes.
Si le scheme d'équilibre a été abondamment étudié, tant
expérimentalement (cf. Zajonc, 1968) que mathématiquement
(cf. Flament, 1970), les questions relatives à sa nature n'ont
pas encore reçu de réponses bien claires.
1. Dans la perspective gestaltiste originale d'Heider (1946,
1958), le scheme d'équilibre, notamment à l'œuvre dans la
perception des relations interpersonnelles, est l'expression d'une
« bonne forme » structurale.
Doit-on cependant en déduire, comme certains semblent avoir
tendance à le dire, qu'il s'agit là d'un phénomène de nature
quasi logique (le scheme d'équilibre serait alors l'expression d'une
forme de pensée logique), à la limite indépendant des stimulus
sociaux présentés ? Nous ne le pensons pas : alors que la plupart
des études sur le scheme d'équilibre ont presque exclusivement
porté sur la perception des relations interpersonnelles d'amitié
ou d'inimitié, cette généralisation nous paraîtrait très abusive.
D'autant que, dès que l'on sort des structures d'amitié/inimitié
pour s'intéresser à d'autres types de relations interpersonnelles,
le scheme d'équilibre n'apparaît pas aussi clairement (de nom
breux auteurs se sont par exemple intéressés — à la suite d'in
dications données par Heider lui-même — à l'accord (ou au
désaccord) des individus à propos de problèmes spécifiques
ou généraux, voire à propos de leurs conceptions du monde.
Il semble bien que le scheme d'équilibre soit mis plus souvent
en défaut dans ce type de situations que dans les situations où
ne sont présentées que les relations d'amitié /inimitié (cf. par
exemple Rodrigues, 1966)). J.-P. CODOL 203
2. S'agit-il de la reproduction au niveau cognitif de ce qui
est observé dans la vie quotidienne (le scheme d'équilibre serait
en quelque sorte imposé par l'expérience, par l'état habituel des
choses) ? Mais on sait bien que l'on ne trouve pas toujours dans
l'observation des groupes réels la présence de ce scheme d'équilibre,
Les résultats des recherches effectuées sur ce point sont le plus
souvent contradictoires : par exemple, si Kogan et Tagiuri (1958)
ou Davol (1959) trouvent effectivement une tendance (légère il
est vrai) au scheme d'équilibre dans les structures sociométriques
des groupes réels qu'ils étudient, Johnsen (1968), quant à lui,
n'en trouve pas trace dans son étude sur des groupes d'enfants.
3. Le scheme d'équilibre nous semble bien plutôt représenter un

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