Structure sociale et structure de tâche - article ; n°2 ; vol.67, pg 493-512
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Description

L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 2 - Pages 493-512
We have studied the interaction between the social structure of task groups formed after a sociometric investigation and the structure of the functional relations determined by an a priori logical analysis of the task. The results show that in two different tasks, only the groups where the social structure is isomorphic to the functional structure can reach the maximum theoretical performance which can be expected from the logical analysis of the task.
On étudie l'interaction entre la structure sociale de groupes de travail, constitués après enquête sociométrique, et la structure des relations fonctionnelles déterminées par une analyse logique a priori de la tâche. On montre que, dans deux tâches différentes, seuls les groupes dont la structure sociale est isomorphe à la structure fonctionnelle peuvent atteindre à la performance théorique maximum prévisible à partir de l'analyse logique de la tâche.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J.-P. Poitou
G. Flament
Structure sociale et structure de tâche
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°2. pp. 493-512.
Abstract
We have studied the interaction between the social structure of task groups formed after a sociometric investigation and the
structure of the functional relations determined by an a priori logical analysis of the task. The results show that in two different
tasks, only the groups where the social structure is isomorphic to the functional structure can reach the maximum theoretical
performance which can be expected from the logical analysis of the task.
Résumé
On étudie l'interaction entre la structure sociale de groupes de travail, constitués après enquête sociométrique, et la structure des
relations fonctionnelles déterminées par une analyse logique a priori de la tâche. On montre que, dans deux tâches différentes,
seuls les groupes dont la structure sociale est isomorphe à la structure fonctionnelle peuvent atteindre à la performance
théorique maximum prévisible à partir de l'analyse logique de la tâche.
Citer ce document / Cite this document :
Poitou J.-P., Flament G. Structure sociale et structure de tâche. In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°2. pp. 493-512.
doi : 10.3406/psy.1967.27577
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_2_27577Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
Laboratoire associé au C.N.R.S.
et de Psychologie sociale
de la Faculté des Lettres et Sciences humaines d' Aix-en-Provence
STRUCTURE SOCIALE ET STRUCTURE DE TACHE
par J.-P. Poitou et C. Flament
Pour analyser la structure des rôles, Œser et Harary (1962)
font intervenir trois ensembles fondamentaux : celui des indi
vidus, celui des positions (ou postes) et celui des opérations de
la tâche. Il existe entre les éléments du premier ensemble des
relations que ces auteurs appellent informelles, et qui sont
fondées sur « les habitudes acquises durant l'histoire personnelle
(des individus) et sur les valeurs symboliques de jugement
relatives aux tâches, aux personnes avec lesquelles ils inter
agissent et aux processus d'interaction ». Il nous semble possible
de désigner ces relations par le terme très général d'attitude,
c'est-à-dire scheme de comportement lié à une classe de situa
tions. Entre les positions existent des relations que nous appel
lerons sociales fonctionnelles, comme par exemple une relation
de subordination. Ces relations sont sociales en ce qu'elles pres
crivent certains comportements entre les individus qui occupe
ront ces positions. Elles sont fonctionnelles parce que liées
à la tâche.
Les opérations, éléments de la tâche, peuvent être ordonnées
selon une relation de précession établie par l'analyse logique du
travail. Ainsi ordonnées, elles constituent un programme, qui
peut être aussi bien celui d'un automate que d'une équipe
d'individus. Celui des programmes qui assure le rendement
maximum, selon un critère défini, constitue le « modèle de la
tâche » (Flament, 1965). Si l'on se propose de confier la tâche 494 MÉMOIRES ORIGINAUX
à des individus, les opérations deviennent des actes ou des
décisions prescrits à chacun, et les relations logiques entre les
opérations, des prescriptions de comportement interindividuel.
Ainsi, il existe bien une application des positions ou postes de
travail dans le modèle de la tâche, application qui définit entre
ces postes un système de relations sociales fonctionnelles. Donc
le modèle de la tâche demande une organisation fonctionnelle
de certaines relations sociales, et l'organisation du groupe selon
ces relations fonctionnelles assure la réalisation du modèle de
la tâche. Le premier point est confirmé expérimentalement par
Faucheux et Moscovici (1960), qui ont montré que : « La struc
ture cognitive d'un problème privilégie une certaine organisation
du groupe, qui le rend plus apte aux performances élevées » et
que « chaque organisation correspond aux exigences du travail
défini ». Le second point est vérifié par Flament (1965) qui a
montré en particulier que lorsque s'est établi entre les membres
du groupe une structure de relations sociales isomorphe au
système des relations fonctionnelles exigées par la tâche, la
performance tend vers le maximum théorique.
Nous voulons montrer dans la présente recherche que lorsque
la structure sociale du groupe ne comprend pas les relations
fonctionnelles pertinentes à une tâche définie (ou qu'elle ne les
permet pas, ou qu'elle est incompatible avec elles), le groupe ne
peut réaliser la performance théorique maximale.
Si ce point était avéré, on aurait ainsi complété les résultats
antérieurs et défini un principe d'adéquation fonctionnelle entre
la structure de la tâche et la structure sociale du groupe. A une sociale de groupe correspond un ensemble de tâches
que le groupe peut réaliser avec le meilleur rendement. Quant
aux autres tâches, le groupe ne peut les réaliser avec ce rende
ment, sans modifier sa structure sociale. Réciproquement, dans
une tâche définie, la performance maxim urn ne pourra être atteinte
que par les groupes dont la structure sociale est isomorphe à
la structure des relations fonctionnelles exigées par le modèle.
Bien entendu, ce principe est statique et doit être complété
par un principe d'interaction fonctionnelle. L'adéquation du
groupe à sa tâche renforce la structure sociale et l'attrait pour
ce type de tâche. Au contraire, l'inadéquation détériore ou
transforme la structure du groupe et le détourne de la tâche
actuelle. Ceci trace un cadre évolutif. Il ne s'agit cependant pas
de développer ici des conjectures sur l'évolution des relations
sociales en fonction des principes d'adéquation et d'interaction J.-P. POITOU ET G. FLAMENT 495
fonctionnelles. Selon nous ceux-ci devraient permettre d'établir
une théorie de la dynamique des groupes. Nous nous bor
nerons à mettre en lumière expérimentalement l'importance de
l'adéquation entre structure sociale et structure de tâche.
Notre hypothèse est que, dans chaque tâche, seules réussissent
les équipes présentant une structure sociale isomorphe à la
structure de cette tâche. En effet, on peut trouver dans la litt
érature des travaux tendant à montrer que telle structure de
relations sociales assurerait dans tous les cas la meilleure perfo
rmance ; ou d'autres qui veulent démontrer que telle organisation
du travail permet toujours le meilleur rendement. En revanche,
et à notre connaissance, on n'en trouve point qui établissent une
adéquation nécessaire et réciproque de structures sociales par
ticulières à des tâches particulières, ce que nous nous proposons
de montrer ici1.
A) PROCÉDURE
I. — Structures sociales
1) Population
Cette expérience a été menée dans une population d'élèves d'une
école technique2 de Paris.
Les sujets étaient pour moitié des élèves de lre année, âgés d'en
viron 15;6 ans, du niveau du CE. P., et ayant 6 mois d'ancienneté dans
l'école, lors de l'expérience. Les autres étaient des élèves de 3e année,
âgés d'environ 17;6 ans du niveau du C.A.P., et ayant deux ans et
demi d'ancienneté.
Dans cette population, l'ancienneté dans l'établissement constitue
un important critère de différenciation sociale. Les anciens sont plus
mûrs au moral et au physique, plus près de la vie professionnelle et
adulte que les nouveaux. Ceux-ci sont à leurs yeux des êtres anonymes,
assujettis à leur autorité et à leurs facéties. Se soumettre à un nouveau
serait une déchéance pour un ancien, alors que les nouveaux acceptent
de plus ou moins bon gré la suprématie des anciens.
1. Un travail récent, paru depuis la rédaction de ce texte (Tuckman, 196"),
utilisant un aspect tr s particulier de ce que nous nommons structure sociale,
peut i tre considéré comme se situant dans la perspective générale que nous
évo juons ici.
2. Nous tenons à remercier la Direction des Ecoles Techniques de la Chambre
de Commerce et d'Industrie de Paris de nous avoir accordé la possibilité de
mener cette recherche dans ses é

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