Sur le transformisme - article ; n°1 ; vol.4, pg 424-439
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1869 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 424-439
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1869
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

E. Alix
Sur le transformisme
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 424-439.
Citer ce document / Cite this document :
Alix E. Sur le transformisme. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 424-439.
doi : 10.3406/bmsap.1869.4375
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1869_num_4_1_4375séance du 20 mai 1869. 424
peut en juger par les fragments pre'sentés, les crânes dont
ils proviennent n'offraient pas cette prédominance de la
face qui est particulière aux microcéphales et aux singes.
Leurs proportions étaient évidemment analogues à celles
qu'on observe généralement ; en un mot, c'étaient bien des
crânes petits et peu développés, mais ils ne présentent au
cun caractère pathologique.
Discussion sur le transformisme.
(Suite.)
4
M. Alix. — Messieurs, vous avez pu vous demander
pourquoi j'ai attendu si longtemps pour répondre au dis
cours de M. Daily, et pourquoi, au lieu de discuter imméd
iatement la question dans son ensemble, je me suis borné
d'abord à relever quelques assertions qui me paraissaient
contraires à la vérité.
Pour agir ainsi, j'ai eu plusieurs motifs. Il y avait d'abord
l'impossibilité de traiter un tel sujet sans entrer dans de
nombreux détails, et, je dois le dire, j'hésitais à vous ame
ner le premier sur ce terrain, car beaucoup d'entre vous
n'étaient pas initiés à ces faits, et je craignais que l'on n'en
reconnût pas l'importance. Mais après les discours de
M. Daily, de M. Hamy, de M. Magitot, et surtout celui de
M. Broca, qui a livré glorieusement sa bataille en fixant
votre attention pendant deux séances, après la remarquab
le réponse de M. Giraldès, tous ceux qui les ont entendus
ont pu reconnaître l'importance d'une comparaison détail
lée des organes de l'homme avec ceux des animaux. Aussi
je n'hésite plus, je puis maintenant à mon tour passer en
revue ces détails sans être retenu par la crainte de vous
parler de choses inconnues.
D'un autre côté, je ne devais pas oublier que M. Daily
n'était pas seul en face de moi. Je devais laisser mes ad- — DISCUSSION SUR LE TRANSFORMISME. 425 ALIX.
versaires développer leur ligne de bataille, afin de con
naître les points attaqués avant de chercher à répondre
à leurs coups.
Vous avez entendu M. Broca ; vous avez suivi son argu
mentation brillante, précise et méthodique. Mais lorsqu'il
a posé sa conclusion, vous avez pu être étonnés; l'éton-
nement surtout a dû être grand parmi les ultra-transfor
mistes.
Quelle est en efîet cette conclusion ? C'est que l'homme,
considéré au point de vue de la classification zoologique, •
l'homme en tant que mammifère, constitue une famille à
part, et que les anthropoïdes, de leur côté, forment aussi
une famille à part.
Que résulte-t-il de là ? Il en résulte immédiatement que
M. Broca rejette toute idée de parenté directe entre l'homme
et les singes anthropoïdes.
Mais, cela fait, il nous dit : Pouvez-vous me demander
quelque chose de plus ? N'ai-je pas accordé tout ce que vous
pouviez convenablement exiger de moi ? Puis, comme pour
nous écraser sous le poids d'une autorité que nous ne sau
rions contester, il invoque Gratiolet, en lui attribuant les
paroles suivantes : o L'homme est un singe par son corps,
mais, par son intelligence, l'homme est un dieu. »
Ainsi M. Broca irait moins loin que Gratiolet, car Grat
iolet aurait dit : « L'homme est un singe », et M. Broca ne
le dit pas.
Il m'est impossible de laisser cet avantage à M. Broca.
J'affirme que Gratiolet n'a pas prononcé ces paroles. M. Broca
elles'
ne les a pas entendues lui-même, lui ont été rappor
tées par Antelme. Mais, contre le témoignage d'Antelme,
qui a pu être trompé par sa mémoire, j'ai mes notes écrir
tes, et je n'y trouve rien de cela, de même que je n'en
trouve rien dans mes souvenirs ; je me crois par consé-~
quent autorisé à prétendre qu'il n'est pas permis d'attri- SËiNGE du 20 mai 4869. 426
buer à Gratiolet une parole qui est en contradiction fl
agrante avec tous ses discours et tous ses e'crits l.
Après la grande concession qui nous est faite parM. Broca,
lorsqu'il déclare avec nous que l'homme ne peut pas être
le descendant d'un singe anthropoïde, il pourrait sembler
que la discussion est terminée et que nous n'avons plus de
motif pour prendre la parole."
Cependant il nous est impossible de nous en tenir là.
Nous devons au moins une réponse; car nous avons contri
bué à soulever eette discussion, et il suffirait des règles de
la politesse pour nous interdire de garderie silence.
D'ailleurs; il faut l'avouer, les divergences qui nous sépa
rent portent bien moins sur le fond de la question que sur
des nuances délicates ; mais ce sont précisément ces nuanc
es qu'il est nécessaire d'exprimer, et c'est pour cela que
chacun de nous se trouve amené à passer en revue les
mêmes faits en les -présentant à son point de vue particul
ier.
I Dans la conférence intitulée de VHomme et de son rang dans la créat
ion, qu'il a faite à la Sorbonne en l'an 1864, Graiiolet a dit :
« Le corps du singe était celui qui pouvait le mieux s'adapter aux fins
particulières de l'humanité.
« Ces ressemblances sont incontestables, aussi démontrées que peuvent
le désirer les contempteurs les plus acharnés de la dignité humaine. »
Puis il ajoutait : « II y a là une comparaison humiliante, je veux en faire
ressortir la gloire de l'homme. »
II a dit encore: « L'homme ressemblant au singe. » Je vois encore: J
« L'homme est l'image de Dieu, » et non: « L'homme est un dieu ».
Dmsune leçon faite à la Faculté des sciences le 17 juin 1862, je
trouve:
« On voit que Jes circonvolutions présentent le même type dans
l'homme et dans les singes. II y a là une ressemblance etfrayante. Pour
Darwin, avec un singe on fera un homme; il a même dit avec une mo
nade. Mais cela n'est pas. »
Ainsi Gratiolet n'a jamais nié aucune des ressemblances qui existent
entre l'homme et les singes, mais il n'a jamais dit l'homme est un singe,
même en y ajoutant la restriction par son corps. — flïSCUSStôN SUR tE fftÀîtèFORMISME. ALIX.
La discussion qui nous occupe a son point de départ
dans cette proposition de Hbxley, affirmée devant vous par
M. Daily; a qu'il y a moins de différence entre l'homme et
les singes anthropoïdes, qu'entre les singes anthropoïdes et
les autres singes: »
C'est là une chose qui, au premier abord, , peut sembler
évidente ; mais si l'on prend la peine de réfléchir, on voit
bientôt que cette proposition contient un sophisme *. C'est
une de ces questions auxquelles on ne peut répondre d'une
manière absolue ni par un oui ni par un non. En disant oui,
on néglige les différences, en disant non, on néglige les
ressemblances. Il faut donc expliquer sa réponse, il faut r
épondre par une dissertation complète.
Avant de m'engager dans cette entreprise difficile, j'ai
encore quelques mots à dire.
Nous nous occupons en ce moment de la comparaison de
l'homme avec les animaux. Dans cette comparaison, il y a
plusieurs points de vue à considérer : d'une part l'intell
igence, de l'autre le corps et ses organes envisagés sous le
rapport dés caractères anatomiques ; puis enfin cette étude
des caractères anatomiques doit servir à traiter la question
du transformisme.
La première question, celle de la comparaison de l'homme
avec les animaux sous le rapport des caractères intellec
tuels, a été traitée il y a trois ans. Depuis ce temps, aucun de
nous n'a recueilli des faits ou trouvé des idées qui n'aient
pas été invoqués à cette époque. Il est donc inutile d'y
1 II y a certainement une grande dislance entre un anthropoïde placé
au sommet de la série des singes et un saïmiri ou un ouistiti placé au
bas de cette série. En ne considérant ijue ces deus extrêmes, la propo
sitio

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