Sur les relations entre la croissance de la population et le développement économique - article ; n°2 ; vol.25, pg 347-362
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Population - Année 1970 - Volume 25 - Numéro 2 - Pages 347-362
Les relations entre la croissance de la population et l'évolution économique (en particulier celle du niveau de vie) ont depuis longtemps soulevé de vives controverses et donné lieu à des théories divergentes, sinon opposées. Les recherches actuelles sont surtout orientées en vue de l'application aux pays en voie de développement, lesquels connaissent presque tous une croissance très rapide de la population. Nombreuses sont les personnes qui concluent, dans ce cas, à une relation inverse entre croissance démographique et croissance du revenu national par habitant. La prise en considération des investissements démographiques est l'argument le plus souvent utilisé pour parvenir à cette conclusion. Sous une forme plus souple et moins profondément pessimiste, la théorie de « la souricière » de Nelson montre aussi les difficultés rencontrées par un pays hors d'état de sortir du cycle de la misère et de la prolifération. Cependant, l'économiste S. Kuznets aux États-Unis a critiqué ces deux théories, en particulier au Congrès mondial de la population à Belgrade en i 965. M. H. V. Muhsam, professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem, reprend ici les arguments des uns et des autres. Critiquant à son tour les positions de Kuznets, il fait ressortir les difficultés, même purement théoriques, d'une question fort complexe. Précisons que, dans les modèles économiques analysés ici, en dehors de tout aspect sociologique, il s'agit toujours de la croissance de la population globale, sans prise en considération de la population par âge et des changements de cette composition, à la faveur d'un changement de fécondité. Il s'agit donc, dans l'hypothèse, depopulations stables ou quasi stables, bien que l'expression ne soit pas mentionnée.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 57
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

H Mühsam
Sur les relations entre la croissance de la population et le
développement économique
In: Population, 25e année, n°2, 1970 pp. 347-362.
Résumé
Les relations entre la croissance de la population et l'évolution économique (en particulier celle du niveau de vie) ont depuis
longtemps soulevé de vives controverses et donné lieu à des théories divergentes, sinon opposées. Les recherches actuelles
sont surtout orientées en vue de l'application aux pays en voie de développement, lesquels connaissent presque tous une
croissance très rapide de la population. Nombreuses sont les personnes qui concluent, dans ce cas, à une relation inverse entre démographique et croissance du revenu national par habitant. La prise en considération des investissements
démographiques est l'argument le plus souvent utilisé pour parvenir à cette conclusion. Sous une forme plus souple et moins
profondément pessimiste, la théorie de « la souricière » de Nelson montre aussi les difficultés rencontrées par un pays hors
d'état de sortir du cycle de la misère et de la prolifération. Cependant, l'économiste S. Kuznets aux États-Unis a critiqué ces deux
théories, en particulier au Congrès mondial de la population à Belgrade en i 965. M. H. V. Muhsam, professeur à l'Université
hébraïque de Jérusalem, reprend ici les arguments des uns et des autres. Critiquant à son tour les positions de Kuznets, il fait
ressortir les difficultés, même purement théoriques, d'une question fort complexe. Précisons que, dans les modèles économiques
analysés ici, en dehors de tout aspect sociologique, il s'agit toujours de la croissance de la population globale, sans prise en
considération de la population par âge et des changements de cette composition, à la faveur d'un changement de fécondité. Il
s'agit donc, dans l'hypothèse, depopulations stables ou quasi stables, bien que l'expression ne soit pas mentionnée.
Citer ce document / Cite this document :
Mühsam H. Sur les relations entre la croissance de la population et le développement économique. In: Population, 25e année,
n°2, 1970 pp. 347-362.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1970_num_25_2_14869[34*3
ET LE DÉVELOPPEMENT ENTRE DE SUR LA LES LA POPULATION RELATIONS CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Les relations entre la croissance de la population et l'évolu
tion économique (en particulier celle du niveau de vie) ont depuis
longtemps soulevé de vives controverses et donné lieu à des théories
divergentes, sinon opposées.
Les recherches actuelles sont surtout orientées en vue de l'appli
cation aux pays en voie de développement, lesquels connaissent
presque tous une croissance très rapide de la population. Nomb
reuses sont les personnes qui concluent, dans ce cas, à une relation
inverse entre croissance démographique et croissance du revenu
national par habitant. La prise en considération des investisse
ments démographiques est l'argument le plus souvent utilisé pour
parvenir à cette conclusion.
Sous une forme plus souple et moins profondément pessimiste,
la théorie de « la souricière » de Nelson montre aussi les difficultés
rencontrées par un pays hors d'état de sortir du cycle de la
misère et de la prolifération.
Cependant, l'économiste S. Kuznets aux États-Unis a critiqué
ces deux théories, en particulier au Congrès mondial de la populat
ion à Belgrade en i 965.
M. H. V. Muhsam, professeur à l'Université hébraïque de
Jérusalem, reprend ici les arguments des uns et des autres. Crit
iquant à son tour les positions de Kuznets, il fait ressortir les
difficultés, même purement théoriques, d'une question fort com
plexe.
Précisons que, dans les modèles économiques analysés ici,
en dehors de tout aspect sociologique, il s'agit toujours de la
croissance de la population globale, sans prise en considéra
tion de la population par âge et des changements de cette com
position, à la faveur d'un changement de fécondité. Il s'agit donc,
dans l'hypothèse, depopulations stables ou quasi stables, bien que
l'expression ne soit pas mentionnée.
Depuis Malthus, et même avant la publication de son célèbre essai, l'effec
tif de la population et ses tendances à l'accroissement ont souvent été blâmés
et rendus responsables des misères de l'humanité. Ces idées, plutôt vagues,
ont été formalisées, quantifiées et, dans un certain sens, justifiées, par cer- 348 SUR LES RELATIONS ENTRE LA CROISSANCE
taines théories que la démographie a développées dans les vingt dernières
années. Deux de ces théories, celle de Y investissement démographique et
celle de la « souricière » font le sujet du présent article. Pendant cette même
période, certains gouvernements, surtout dans les pays ayant subi une forte
baisse de fécondité, ont pris des mesures pour influencer, en général d'une
façon plutôt indirecte, le comportement de leur population, dans le domaine
de la natalité.
Dans les toutes dernières années, des changements profonds se sont pro
duits dans les deux domaines de la théorie des relations entre la démographie
et l'économie politique, et de la politique démographique des gouvernements.
Si l'on veut fixer les dates de ces deux révolutions, on doit placer celle des
théories économico-démographiques au deuxième Congrès mondial de la
population à Belgrade, 1965, et celle de l'action gouvernementale à la Décla
ration de douze chefs d'État sur la population, du 10 décembre 1966 V-K
Deux aspects La révolution des théories présente deux
de la révolution des théories, aspects contradictoires.
C'est au Congrès mondial de la popu
lation de 1965 que les chercheurs de tradition marxiste se sont, pour la pre
mière fois, abstenus de nier toute possibilité, qu'outre l'effet des conditions
sociales et économiques sur la population, il pourrait exister aussi des effets
en sens inverse : les tendances démographiques pourraient jouer un certain
rôle dans le développement économique. En particulier, l'idée de l'investi
ssement démographique semble avoir été acceptée par la plupart des chercheurs
soviétiques (voir par ex. Y. Gouzevaty ^2\ 1966).
Les deux théories les plus importantes sur les relations mutuelles entre
les tendances démographiques et le développement économique furent
ébranlées par les critiques que S. Kuznets a présentées dans son « document de
base » (Kuznets ^3', 1965). Ces critiques feront l'objet principal de cet article.
Mais il convient de constater dès maintenant que Kuznets s'est bien gardé
de tirer, de ses propres critiques, les conclusions qui s'imposent : en effet,
il ne prétend pas prouver, par ses critiques, que les théories dont il montre
le manque de consistance, sont incorrectes, ou même que les « tendances
démographiques » ont une influence décisive sur le développement écono
mique.
Tout ce que Kuznets prétend prouver, c'est que, dans leur forme actuelle,
les deux théories en question sont incapables d'expliquer certains aspects
importants des relations entre les tendances démographiques et le dévelop
pement économique. Il ne se prononce pas sur la question de savoir s'il faut
t1' Voir : Population Council, Studies in Family Planning No 16, January 1967. Dans
la suite dix-huit autres chefs d'État ont signé la déclaration.
(2) Population problems in developing countries. International Affairs (Moscow), No. 9,
p. 52-58.
(*) Aspects démographiques de la croissance dans une économie moderne. Congrès mondial
de la population. DE LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE 349
en attribuer la faute aux théories ou aux hypothèses que ces théories pré
tendent prouver. L'objet du présent article est de rétablir la validité de ces
deux théories ou, au moins, de prouver que les critiques de Kuznets se fondent
sur des considérations qui ne s'imposent pas nécessairement. Nous ne pou
vons cependant pas prétendre avoir réussi à réfuter les arguments de Kuznets,
ni à prouver les deux théories en question.
Ce qui est étonnant, c'est qu'immédiatement après que ces deux théories
principales sur l'effet de l'accro

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