Un crâne humain réputé paléolithique. Le crâne de Béthenas - article ; n°1 ; vol.9, pg 103-152
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1908 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 103-152
50 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

J. Jarricot
Un crâne humain réputé paléolithique. Le crâne de Béthenas
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 9, 1908. pp. 103-152.
Citer ce document / Cite this document :
Jarricot J. Un crâne humain réputé paléolithique. Le crâne de Béthenas. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie
de Paris, V° Série, tome 9, 1908. pp. 103-152.
doi : 10.3406/bmsap.1908.7049
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1908_num_9_1_7049JÀRRICOT. CRANE HUMAIN RÉPUTÉ PALÉOLITHIQUE : LE CRANE DE BÉTHENAS 103 J.
UN CRANE HUMAIN RÉPUTÉ PALÉOLITHIQUE : LE CRANE DE BÉTHENAS
. - Par Jean Jarricot
"». Secrétaire de la Société d'Anthropologie de Lyon .
II existe, dans les collections du Muséum de Lyon, un crâne humain qu'un
travail de ces dernières années1 propose de rapporter à lâge du renne; cette
pièce est le crâne dit de Béthenas2.
Le présent mémoire a pour but d'étudier ce crâne d'une manière plus
approfondie qu'on ne l'a fait jusqu'ici. Ce travail se divise naturellement en
deux parties. Dans la première, nous examinerons les conditions dans le
squelles la pièce fut recueillie, dans la seconde nous ferons de la pièce elle-
même une analyse minutieuse.
La faveur d'étudier à loisir le crâne qui fait l'objet de ce mémoire nous a
été accordée par M. le Dr Lortet, et toutes les facilités de mener à bien notre
travail nous ont été ménagées, avec son autorisation, par M. Cl. Gaillard, qui
nous a fourni en outre de précieux renseignements. Nous sommes heureux
d'exprimer à l'éminent Directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de Lyon et
à son très distingué Chef de Travaux toute notre gratitude.
Origine du crâne de Béthenas
Vers 1865, en débarrassant du limon qui l'encombrait une petite grotte
creusée dans l'abrupt du plateau jurassique de Chatelans, au-dessus de la
ville de Crémieux (Tsèrc), au lieu dit de Béthenas, le propriétaire du terrain
rencontra fortuitement les débris de plusieurs squelettes humains. Il ne
conserva toutefois que le seul crâne dont nous parlons II donna cette pièce à
M. Chantre, lorsque celui-ci vint, quelque temps après, faire des fouilles
dans cette localité. -t t..*.. A --* - - " - - *
Le nom de cavernes de Béthenas est attribué à deux excavations situées
dans le même escarpement et superposées, en quelque sorte. L'une, « Béthe
nas supérieur, » s'ouvre à 40 mètres au.-dessus du niveau de la vallée; l'autre,
o Béthenas inférieur, » à 20 environ; c'est dans cette dernière que le
■crâne fut trouvé. ';:' Jz .^. ^ _
qu'en' fouiilant la Les publications de M. Chantre3 nous apprennent
découvert'
caverne supérieure, de beaucoup la plus vaste, cet auteur a des
4 2 E. Cette Chantre. pièce porte — L'Homme les indications quaternaire suivantes. dans On le lit bassin sur du le crâne,.: Rhône. Grqtte. Lyo^£ sépulcrale
de Béthenas, près Crémieux (Isère), et sur l'étiquette de carton du^ocle . « Caverne
de Béthenas Crémieux. M Chantre, 1865. » Deux demi-mandibules appartenant
À des sujets différents et un radius font partie du même lot. i
3 E Chantre a) Note sur des cavernes à ossements et à silex taillés du £>ait£hinjè,
Bulletin delà Société géologique de France, tome XXIII, 2' série, p. 532. Séapee du
23 avril 1866, b) Etudes paléoethnologiques. Lyon, 1867, p. 28; c) Etudes paléontojo-
giques dans le bassin du Rhône, période IV0. Archives du Muséum d Histoire natur
elle de Lyon, tome I, 1872; "d) Cavernes de Béthenas, p. 161, in l'Homme quater
naire dans le bassin du Rhône. Thèse, Lyon, 1901.
soc. d'anthrop. 1908. 10 104 20 février 1908
restes de foyers qu'on peut, sans hésitation, attribuer à la fin de l'époque
magdalénienne.
t» Le sol de la caverne de Béthenas supérieur était composé d'une brèche
formée des débris de la roche environnante, et de cendres solidifiées par des
infiltrations d'eau calcaire. Cette brèche a présenté la faune suivante :
Homo (un radius). — Felis catus. — Cervus tarandus. — C. elaphus. — Bos
primigenius. — B. priscus. — Equus caballus. — Sus scrofa. — Arvicola...
Tétras îagopus.
o Les débris de l'industrie de l'homme se trouvaient surtout dans des amas
de cendres recouverts de grosses pierres. C'étaient des couteaux, des grat
toirs, des burins... Avec ces ustensiles en pierre, j'ai recueilli quelques
objets en os eî en bois de cervidés, de$ poinçons, des polîssoirs et des
aiguilles. La faune et l'industrie de cette station sont franchement de la fin
de l'époque magdalénienne1. »
En ce qui concerne la caverne inférieure de Béthenas, il semble qu'il soit
plus difficile de se prononcer.
Dans la note adressée en 1866 à la Société de Géologie, M. Chantre décrit
comme suit le résultat de ses premières recherches :
« J'ai recueilli dans le foad de cette grotte (Béthenas inférieur), et sous un
mètre de limon jaunâtre dont elle était remplie, deux demi-maxillaires infé
rieurs, quelques vertèbres, des clavicules, des côtes, un radius et des pha
langes d'homme associés à des ossements de blaireau et de renard. Parmi
ces débris, se trouvait un seul et assez beau silex taillé eu couteau ou
raclette. Le propriétaire de la caverne, qui avait «nlevé, il y a quelque temps,
une partie de ce limon que recouvrait une couche de stalagmites, me dît
avoir trouvé près de l'entrée, et à deux mètres de profondeur, plusieurs
squelettes humains dont il n'a conservé qu'un seul crâne qu'iï a bien voulu
tue donner.
« ...M. le Pr Gervais pense que ces restes humains peuvent plutôt s-e rap
porter à l'époque des habitations lacustres de l'âge de pierre qu à l'époque
du renne... »
Dans sa Zoologie et Paléontologie générale2, Paul Gervais a maintenu
cette opinion :
« ...Rien n'indique qu'il s'agisse ici (Bétiwnas inférieur) d'une sépulture /
de l'âge du renne, et dont le remplissage remonterait à une époque aussi
ancienne que celui de la caverne supérieure. Il est plus probable qu'il faut
attribuer l'enfouissement des corps humains trouvés dans la cavité basse de
Béthenas à l'âge des palaffites. Auprès d'eux gisaient des os de blaireaux et
il a été trouvé des haches polies à faible distance . »
Dans les premières années qui suivirent Jes fouilles de Béthenas, M. Chant
re partagea l'opinion de Paul (servais. En 1867, dans ses Etudes paléoethno-
logiques3, petit ouvrage où ii mentionne les faits plaidant en faveur de la
1 E. Chantre : L'Homme quaternaire, loc. cïl., p. 162.
* Paul Geryais ; Zoologie et Paléontologie générale, p. 114, 1867-1869.
3 E. Chantre. Eludes paîéoeLhnologtqms &a recherches géofogico-archéologïqnes JARRICOT. CRANE HUMAIN RÉPUTÉ PALÉOLITHIQUE : LE CRANE DE BÉTHENAS 105 J.
contemporanéité de l'homme et des espèces émigrées ou éteintes, cet auteur
déclare néolithique le crâne de Béthenas inférieur :
« Le nord du Dauphiné et les environs de Lyon ont fourni plusieurs sta
tions de la période de la pierre polie. Ce sont d'abord les trois cavernes
sépulcrales de Béthenas, de Greys et de la Buissc, dans l'Isère1- »
Les arguments de M. Chantre sont d'ailleurs ceux de P. Gervais :
« M. Gervais pense que cette sépulture appartient plutôt à l'époque des
palaffites qu'à l'époque du renne. En effet, la seule présence d'un couteau en
silex parmi ces débris humains ne suffit pas pour indiquer une période ou
une époque. Dans le même endroit gisaient des os de blaireau, et il a été
recueilli des haches polies à faible distance*. »
Par la suite, l'opinion de M. Chantre se modifia.
En 1872, dans les Archives du Muséum de Lyon, cet auteur attribue
aux vieux âges lithiques les ossements trouvés dans la cavité de Béthenas infé
rieur. — « Ces ossements, dit-il,

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