Une approche de la pauvreté en Ile-de-France
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La direction régionale de l'INSEE Ile-de-France et la Cellule Technique de Réflexion et d'Aide à la Décision des Caisses d'Allocations Familiales (CAF) d'Ile-de-France réalisent une étude sur les allocataires à bas revenus, âgés de moins de 65 ans et n'étant pas inscrits comme étudiants dans les fichiers des Caisses. Au 31 décembre 1998, parmi les 4 millions de personnes constituant le champ de référence de l'étude, près de 885 000 vivent dans un foyer allocataire dont les ressources se situent en dessous du seuil de pauvreté. Les deux tiers de ceux-ci ne perçoivent aucun des trois minima sociaux versés les CAF : revenu minimum d'insertion (RMI), allocation de parent isolé (API), allocation aux adultes handicapés (AAH). Les premiers résultats de cette étude font apparaître de fortes disparités départementales et des situations variées de précarité financière au sein de la population connue par les Caisses d'Allocations Familiales d'Ile-de-France (CAF). En Seine-Saint-Denis, où 47 % de la population bénéficie d'au moins une prestation versée par les CAF, 195 000 personnes appartiennent à un foyer allocataire en situation de précarité monétaire (14 % de la population totale). Dans ce département, plus d'un enfant de moins de 20 ans sur cinq réside dans un foyer à bas revenus. Au total en petite couronne, plus de 390 000 personnes vivent avec de faibles ressources (10 % de la population totale). En grande couronne où la population bénéficiaire de prestations CAF est plus importante, 300 000 personnes sont confrontées à des situations pécuniaires difficiles, soit 6 % de la population totale. A Paris, une part importante de la population bénéficiaire d'au moins une prestation CAF vit avec des ressources inférieures au seuil de pauvreté : elle représente 9 % de la population parisienne totale. Il s'agit essentiellement de personnes seules.

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Langue Français

Extrait

INSEE
ILE FRANCEDE
Une approche de la pauvreté
en Ile-de-France
indirectement d’une ou plusieurs presta-LA CONNAISSANCE DES POPULATIONS
tions versées par les CAF, près de 885 000
d’entre elles, soit8%dela population franci-VIVANT AVEC DE FAIBLES RESSOURCES ET
lienne, vivent dans ces foyers, dits « foyers à
CONNUES PAR LES CAISSES D’ALLOCATIONS bas revenus » (cf. encadrés).
FAMILIALES PERMET D’APPRÉHENDER UNE
C’est dans le départe-De fortesFORME DE LA PAUVRETÉ. EN ILE-DE-FRANCE, ment de la Seine-Saint-
disparités Denis que les bénéficiai-CETTE APPROCHE FAIT APPARAÎTRE DE
res de prestations CAFentre
FORTES DISPARITÉS DÉPARTEMENTALES, DES sont relativement les
départements plus nombreux : près de
PROFILS VARIÉS DE POPULATIONS EN la moitié de la popula-
tion y bénéficie directement ou indirectementSITUATION DE PRÉCARITÉ FINANCIÈRE.
d’au moins une prestation (cf. figure 1). C’est
CEPENDANT, LA PAUVRETÉ EST UN aussi le département qui enregistre la propor-
tion la plus importante de personnes confron-PHÉNOMÈNE COMPLEXE CARACTÉRISÉ PAR
tées à des situations pécuniaires difficiles : 14 %
UNE MULTITUDE DE SITUATIONS VÉCUES ET des personnes appartiennent à un foyer alloca-
taire en situation de précarité monétaire, soitNE PEUT SE RÉSUMER UNIQUEMENT À UNE
près de 195 000 personnes.
SITUATION DE PRÉCARITÉ MONÉTAIRE.
Sur l’ensemble des départements de la petite
couronne, plus de 38 % de la population béné-♦Cet article présente les premiers résultats d’une étude pré- ficie directement ou indirectement d’au moins
parée conjointement par la Direction régionale de l’Insee
une prestation CAF. Parmi cette population,et la Cellule Technique de Réflexion et d’Aide à la Déci-
plus de 390 000 personnes vivent dans dession (CTRAD) des Caisses d’Allocations Familiales
d’Ile-de-France (Dossier à paraître au premier semestre foyers à bas revenus, soit près de 10 % de la po-
2001). pulation. En grande couronne, près de 300 000
personnes, parmi les 39 % appartenant à un
INSTITUT foyer allocataire, vivent avec de faibles res-
NATIONAL DE LA sources ; elles représentent6%dela popula-
tion. Seules quelques communes ont un profilSTATISTIQUE
identique à celui du département de la
ET DES ETUDES
Seine-Saint-Denis (cf. figures 2 et 3) ; pour la
ECONOMIQUES plupart, elles se caractérisent par la présence
sur leur territoire de zones urbaines sensiblesarmi les foyers allocataires des Caisses
relevant de la « politique de la ville ».d’Allocations Familiales d’Ile-de-France,Pplus de 400 000 avaient, au 31 décembre
A Paris, alors que seulement 27 % de la popula1998, des ressources inférieures au seuil de pau --
tion bénéficie directement ou indirectementvreté. En termes de population, parmi les 4 mil-
lions de personnes bénéficiant directement ou d’au moins une prestation CAF, une proportion
ILE-DE-FRANCE
MENSUEL N° 195 - JANVIER 2001 - 16,40F/2,50 €
àlapageag
SociétéFigure 1 Foyers allocataires et populations concernées·
Population des Foyers Population des
Population Foyers foyers (3) / (1) allocataires foyers (5) / (3) (5) / (1)
totale RP99 allocataires de
allocataires de % à bas allocataires à % %(1) référence (2)
référence (3) revenus (4) bas revenus(5)
Paris 2 125 246 246 843 573 923 27,0 110 265 194 880 34,0 9,2
Hauts-de-Seine 1 428 881 163 022 465 000 32,5 48 623 97 720 21,0 6,8
Seine-Saint-Denis 1 382 861 214 195 645 813 46,7 80 016 194 165 30,1 14,0
Val-de-Marne 1 227 250 150 785 446 057 36,3 45 935 99 361 22,3 8,1
Petite Couronne 4 038 992 528 002 1 556 870 38,5 174 574 391 246 25,1 9,7
Seine-et-Marne 1 193 767 143 885 489 039 41,0 29 834 73 172 15,0 6,1
Yvelines 1 354 304 143 965 487 039 36,0 29 564 66 931 13,7 4,9
Essonne 1 134 238 131 423 429 834 37,9 30 395 69 596 16,2 6,1
Val-d’Oise 1 105 464 142 864 473 163 42,8 35 964 88 274 18,7 8,0
Grande Couronne 4 787 773 562 137 1 879 072 39,2 125 757 297 973 15,9 6,2
Total Région 10 952 011 1 336 982 4 009 865 36,6 410 596 884 099 22,0 8,1
Note de lecture : A Paris, 27 % de la population appartient à un foyer allocataire, 34 % de cette population allocataire vit dans un foyer à bas revenus et représente 9 %
de la population totale.
Sources : Insee, Caisses d’Allocations Familiales d’Ile-de-France
percevant pas de minimum social versé parimportante de cette population (34 %) vit dans
les CAF.C’est en Seine-et-Marne et dans lesun foyer à bas revenus ; elle représente9%de
Yvelines que ces foyers sont relativementla population parisienne totale. A Paris, en ef-
les plus nombreux, respectivement 51 % etfet, les familles, et essentiellement les familles
50 % de l’ensemble des foyers à bas revenus.nombreuses, sont moins représentées que dans
les autres départements, alors qu’au contraire
Les garanties de ressources comme les moles personnes isolées à faibles revenus (particu --
dalités de prise en compte des ressourceslièrement les personnes seules percevant le
sont différentes d’un minimum social àRMI ) y sont plus nombreuses.
l’autre. Ainsi, la totalité des bénéficiaires
du RMI et la quasi desUne analyse plus approfondie ferait cepen-
de l’Allocation de Parent Isolé ont des res-dant apparaître de fortes disparités d’un ar-
sources inférieures au seuil de pauvreté. Ilsrondissement à l’autre.
représentent près de 80 % des foyers à bas
revenus percevant un minimum social ver-Parmi les foyersMinimum social :
sé par les CAF. Par contre, 53 % des foyersà bas revenus, on
un tiers seulement allocataires touchant l’Allocation aux Adul-distingue deux
tes Handicapés ont des ressources supé-de la population grandes catégo-
rieures au seuil de pauvreté.ries : les bénéfi-à bas revenus
ciaires d’un des
Plus d’un tiers (36 %) des foyers à bas reve-minima sociaux versés par la CAF (avec éven-
nus ne percevant pas de minimum socialtuellement des prestations liées aux enfants
versé par les CAF sont constitués par des al-et/ou au logement), et les foyers allocataires
locataires en couple ayant des enfants dedont la situation financière ne justifie pas le
moins de 20 ans. Dans plus de 50 % de cesversement d’un minimum social, mais dont les
foyers sans minimum (96 000), l’allocataireressources ne dépassent pourtant pas le seuil
occupe un emploi, salarié ou non. Excepté àde pauvreté. Il s’agit d’allocataires percevant
Paris, ces « travailleurs pauvres » ou trauniquement des prestations liées au logement -
vailleurs à faible niveau de vie sont majori-ou à l’entretien des enfants.
tairement des allocataires ayant des
enfants à charge (couples avec enfants ouEn Ile-de-France, plus de 45 % des foyers à
familles monoparentales). Pour certains,bas revenus ne perçoivent aucun des trois mi-
leurs bas salaires expliquent un niveau denima versés par les CAF : Revenu Minimum
vie inférieur au seuil de pauvreté, mais pourd’Insertion (RMI), Allocation de Parent Isolé
d’autres, malgré un salaire relativement(API), Allocation aux Adultes Handicapés
correct, cette situation peut être imputable(AAH).
à des charges de famille élevées.
En termes de population, plus de 500 000 per-
Les foyers à bas revenus sont pour unesonnes, soit les deux tiers de la population vi-
grande majorité très dépendants, en termesvant avec des ressources inférieures au seuil
de ressources, des prestations versées parde pauvreté, appartiennent à des foyers neFigure 2 Population bénéficiaire de prestations CAF au 31-12-1998·
IGN - Insee 2000
Population concernée par une ou plusieurs prestations CAF
plus de 45 % Taux régional : 36,6 %
de 40 à 45 %
de 35 à 40 %
de 30 à 35 %
moins de 30 %
communes ayant moins de 100 habitants
Figure 3 La population des foyers à bas revenus parmi la population des foyers allocataires au 31-12-1998·
Argenteuil
Sarcelles
MeauxChanteloup-les-Vignes
Mantes-la-Jolie
Trappes
Provins
IGN - Insee 2000
Grigny
Corbeil-Essonnes
Etampes Montereau-fault-Yonne
Pourcentage de personnes vivant dans des foyers allocataires
à bas revenus parmi la population des foye
de 25 à 45 % Taux régional : 22 %
de 20 à 25 %
de 15 à 20 %
de 10 à 15 %
moins de 10 %
communes ayant moins de 100 allocataires de référenceFigure 4 La population de moins de 20 ans dans les foyers allocataires·
Part des moins de 20 Population des moins Part des moins de 20
Popu

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