Une histoire économique des Etats-Unis - article ; n°1 ; vol.15, pg 151-168
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une histoire économique des Etats-Unis - article ; n°1 ; vol.15, pg 151-168

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1960 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 151-168
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Baulig
Une histoire économique des Etats-Unis
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 15e année, N. 1, 1960. pp. 151-168.
Citer ce document / Cite this document :
Baulig Henri. Une histoire économique des Etats-Unis. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 15e année, N. 1, 1960.
pp. 151-168.
doi : 10.3406/ahess.1960.421752
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1960_num_15_1_421752UNE HISTOIRE ÉCONOMIQUE
DES ÉTATS-UNIS
LE livre de Harold Underwood Faulkner est dans son pays un véri
table classique : la première édition date de 1924, la septième, sur
laquelle a été faite la traduction française, de 1954 1. Ce succès s'explique
par la solidité de l'information et la clarté de l'exposé. Le terrain, il est
vrai, était préparé. Dès l'origine, ou presque, il apparut que toute fonda
tion coloniale et, à plus forte raison, l'occupation d'un vaste arrière-pays
est une entreprise impliquant gains et pertes, exigeant de fréquents
bilans. Les séries statistiques, du moins pour le commerce extérieur,
remontent à l'époque coloniale ; le premier recensement de la population
date du lendemain de l'Indépendance (1790), et les « Censers » décennaux
ont progressivement couvert les principaux aspects de la vie nationale.
Sur les mécanismes économiques, des opinions raisonnées s'exprimaient
dès le XVIIIe siècle. Et surtout depuis la fin du xixe siècle, les recherches
historiques se sont multipliées, analysant les « conjonctures » passées en
leurs éléments matériels et psychiques 2.
Ce riche matériel, Faulkner l'a exploité dans un esprit critique, exempt
de préventions doctrinales. Son livre est beaucoup plus qu'une initiation ;
il restera, pour quelque temps encore, une solide base de référence. Il
donne même plus que son titre ne promet : une analyse des structures
sociales en tant que facteurs économiques. Seulement, il s'adresse à des
lecteurs au fait de la géographie et de l'histoire de leur pays. L'étranger
pourra trouver excessifs certains développements — bien que, nous
dit-on, l'ouvrage ait été légèrement comprimé — et il souhaiterait quelques
éclaircissements sur les événements et les personnages historiques. Un
1. Harold Underwood Faulkner, Histoire économique des Etats-Unis d'Amérique,
des origines à nos jours. Adapté de l'anglais par Odette Merlat-Guittard, préface
par Ernest Labrousse (p. vii-xv). Bibliographie par Paul Leuilliot (p. 737-749).
Paris, Presses Universitaires, 1958, 2 vol. in-8°, p. vn-xv et 3 754, 54 fig., cartes et
graph. ; 1.500 francs le vol.
2. Un bon nombre de ces travaux sont cités, mais trop rarement avec leurs dates.
L'édition française contient heureusement une ample bibliographie due à Paul Leuilliot,
qui complète celle de l'original. Les cartes et graphiques sont clairs et instructifs
— quelques légendes sont à revoir — , mais on cherche en vain une table des figures.
151 ANNALES
bref tableau chronologique eût été le bienvenu. De même, on pourra
regretter que l'auteur n'ait pas délibérément étendu son horizon en
dehors du continent américain, puisque, comme Ernest Labrousse le
rappelle dans la préface, l'histoire économique des Etats-Unis est devenu
une histoire mondiale. Depuis un demi-siècle, c'est d'eux que sont
venues les impulsions et aussi les perturbations qui se sont propagées sur
l'Europe occidentale et au-delà, et c'est d'eux que le monde appauvri
et inquiet attend non seulement des gestes secourables, mais aussi une
action délibérément apaisante 1.
Le plan général de l'ouvrage est celui d'une histoire : cinq parties
correspondant à autant de grandes périodes, d'ailleurs sans limites
tranchées ; et, à l'intérieur de chacune, une division en chapitres par
matières : chacun d'eux débute d'ordinaire par un rappel de l'état anté
rieur et s'achève par un résumé des modifications survenues.
1. L'ère coloniale.
Les fondateurs des treize colonies anglaises d'Amérique étaient
mus par un désir commun de liberté : liberté de croyance et de culte
contre l'autorité de l'Eglise établie ; liberté politique contre l'autocratie
royale ; liberté commerciale contre le système mercantile. « Dissenters »,
opposants politiques, marchands « à la grosse aventure » (« merchants
adventurers ») invoquaient les droits de la conscience, les « libertés »
personnelles et locales déjà reconnues dans la pratique anglaise, l'exemple
et la concurrence des autres peuples navigateurs.
1. La traduction n'est pas sans défauts. « So-called » ne signifie pas « soi-disant »,
mais « ce qu'on appelle » (les guillemets suffisent d'ordinaire). « Ignore », « control »
ont des sens différents en anglais et en français. « Pamphlet » signifie brochure, écrit
de circonstance ; « officier », agent, fonctionnaire, plutôt qu' « officier » ; « bankruptcy »,
faillite, non nécessairement banqueroute. Le vocabulaire américain prête à méprises.
« Buffalo » signifie bison, non buffle ; « cattle » ou « neat cattle », gros bétail, bovin ;
« corn » (sous-entendu « Indian »), maïs ; « farmer », cultivateur, qu'il soit fermier ou
propriétaire ; « industry » a un sens beaucoup plus large qu'industrie : exploitation,
activité productrice ; « meat packing », non emballage, mais préparation, conditionn
ement de la viande. La « town » de Nouvelle-Angleterre n'est pas une ville, mais un
territoire grand ou petit, organisé administrativement, par opposition aux établiss
ements épars ; « township », qui a le même sens, désigne aussi l'unité d'arpentage des
terres publiques. Les « border States » ne sont pas les Etats frontières, mais les Etats
bordiers (du Sud).
On ne méconnaît pas les difficultés de la traduction. Il y a dans toutes les langues
des termes intraduisibles parce que les choses qu'ils désignent n'existent pas ailleurs.
Mais alors, pourquoi, dans les cas douteux, ne pas avoir donné le mot anglais, avec un
équivalent approximatif ou une note explicative ? Question plus délicate : la conversion
du complexe système de mesures anglaises ? On pouvait conserver sans inconvénient
grave les unités commerciales usuelles : mais les mesures géographiques de longueur,
surface, altitude, auraient dû être ramenées au système métrique, sans qu'on ait besoin
de consulter la table d'équivalences mise en tête de chaque volume. De même, bien que
l'auteur ne l'ait pas fait, on pouvait arrondir les nombres statistiques : on sait en effet
que le troisième chiffre est rarement sûr et plus rarement encore significatif.
152 UNE HISTOIRE ÉCONOMIQUE
L'Amérique du Nord leur offrait un magnifique champ d'expansion :
un continent à peu près vide d'hommes, propre dans toutes ses parties
à l'occupation blanche, et cependant varié. D'Est en Ouest, on passe
graduellement de la forêt aux « prairies » agricoles, puis aux « Grandes
Plaines » pastorales, et enfin aux montagnes et semi-déserts de la zone
pacifique. Du Nord au Sud la transition est plus rapide : de la Nouvelle-
Angleterre, avec son sol pierreux, son climat rude, sa mer poissonneuse,
à la région atlantique moyenne, favorable à toutes les cultures tempérées,
et au Sud presque tropical. De plus, le sous-sol révélera peu à peu un
riche assortiment de minéraux de base, houille et pétrole, fer, cuivre,
or...
En Nouvelle-Angleterre l'agriculture ne pouvait alimenter qu'une
économie de subsistance ; mais il s'y ajoutait le trafic des fourrures, la
pêche sur les bancs, les constructions navales et le commerce de mer.
Le peuplement se faisait par groupes organisés en « towns », avec maison
commune, assemblée populaire, magistrats élus. Ces communautés
d'hommes libres n'étaient pas égalitaires : nombre de colons avaient dû,
pour payer les frais du voyage et de l'installation, se lier par des contrats
de services à temps ; toutefois la terre étant surabondante et la main-
d'œuvre rare, l'émancipation é

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents