V L interprétation des lois numériques de quantités stimulantes liminaires - article ; n°1 ; vol.43, pg 181-199
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Description

L'année psychologique - Année 1942 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 181-199
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 61
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Segal
V L'interprétation des lois numériques de quantités stimulantes
liminaires
In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 181-199.
Citer ce document / Cite this document :
Segal J. V L'interprétation des lois numériques de quantités stimulantes liminaires. In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44.
pp. 181-199.
doi : 10.3406/psy.1942.7875
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1942_num_43_1_7875(Collège de France, Laboratoire de Physiologie des Sensations)
V
L'INTERPRÉTATION DES LOIS NUMÉRIQUES
DE QUANTITES STIMULANTES LIMINAIRES
Par J. Segal
Les lois numériques des quantités stimulantes liminaires
— lois de Blondel et Rey et de Piéron pour la vision et lois
de Hoorweg et Weiss et de Lapicque pour l'excitabilité ner
veuse — ont perdu, ces derniers temps, beaucoup de la faveur
dont elles jouissaient autrefois auprès des physiologistes. En
effet, ces lois ne sont autre chose que l'expression empirique
du comportement global de l'élément examiné, et aucune des
tentatives d'établir des corrélations entre les processus physio
logiques proprement dits et certains paramètres de ces équa
tions n'a donné de résultats satisfaisants. En physiologie ner
veuse, l'intérêt s'est donc détourné de ces courbes d'allure
monotone vers des courbes présentant des maxima ou minima,
c'est-à-dire des phénomènes de pararésonance, obtenus par
l'introduction de nouveaux paramètres plus ou moins hypot
hétiques, exprimant les pertes d'efficience du stimulus en
fonction du temps, sans qu'on ait tenu compte du fait qu'un
tel paramètre, s'il correspond à une réalité physiologique, doit
se retrouver nécessairement dans la courbe des quantités
liminaires it qui exprime d'une manière purement empirique,
donc objective, l'utilisation de l'énergie stimulante par l'él
ément stimulé. Et en physiologie sensorielle, on a de plus en
plus la tendance de se contenter d'attribuer à ces lois une
certaine importance pratique, par exemple dans le domaine de
la signalisation, sans essayer de s'en servir pour mettre à jour
le mécanisme de la perception dont ils sont pourtant la fidèle
expression.
La loi de Blondel et Rey s'exprime par l'équation it —
— a -f- bt, c'est-à-dire par une droite ascendante traversant
l'ordonnée au-dessus du point d'origine (fig. 1, a). Cette droite
reste théoriquement correcte jusqu'à la limite de la sommat
ion ; à partir de ce point, l'allure change pour épouser celle MÉMOIRES ORIGINAUX 182
d'une droite passant parle point d'origine. Cela signifie qu'aux
longs stimuli, le seuil devient indépendant de la durée et le
produit intensité X temps nécessairement proportionnel au
temps. Physiologiquement, cela veut dire que tout apport
d'énergie pendant un temps t' est compensé intégralement par
une perte équivalente d'énergie ou de son efficience dans la
stimulation antérieure. Cette non-utilisation d'énergie n'est
pas intégrale aux temps inférieurs à la limite de sommation,
ce qui est indiqué par la pente moins raide de cette fraction de
la courbe.
L'allure de la courbe des quantités liminaires aux très
brèves excitations a été l'objet de nombreuses controverses,
aussi bien en physiologie sensorielle qu'en physiologie ner
veuse. L'application stricte de la loi de Blondel et Rey — ou
de la loi de Hoorweg et Weiss — exigerait une allure linéaire
à pente constante, tandis que certains auteurs soutiennent
que la pente s'adoucit et tend vers l'horizontale, et que la loi
numérique valable aux très brefs stimuli serait l'équivalent de
la loi de Bloch it = K. La question n'est pas résolue, et inso
luble, comme le démontre l'exemple numérique suivant.
Blondel et Rey indiquent pour la vision fovéale les para
mètres suivants : a =0,065; b =0,311. Donc, à 0,2 sec,
la variable bl devient égale à la constante a. A 10 ms, elle n'est
que 5 % de a, donc proche à la limite de l'imprécision expé
rimentale, à 1 ms elle n'est que de 0,1 %, donc purement
hypothétique, et il est certain que ses variations, dans le cas
où la loi de Blondel et Rey était valable pour des temps
extrêmement courts, ne pourraient produire aucun effet
appréciable et contrôlable par l'expérience. Les essais de
vérifier la constance de H aux stimuli très inférieurs à la mill
iseconde pour la vision ou au centième de la milliseconde pour
l'excitabilité nerveuse (auxquels j'ai consacré moi-même pas
mal de temps) n'ont donc aucune signification réelle. Tout ce
que nous pouvons déduire, aussi bien des expériences de
Rosenfeld qui ont porté sur différentes catégories de nerfs
myélinisés et non myélinisés, que des miennes sur la sensibilité
électrotactile, qui seront discutées plus loin, ou encore des
mesures de Piéron ou de Baumgardt et Segal sur la vision,
c'est que partout où se manifeste un Aiï supérieur à l'erreur
expérimentale, la loi de Blondel et Rey se trouve très corre
ctement vérifiée. Nous ne tarderons d'ailleurs pas de voir qu'il
n'y a aucune différence, ni du point de vue de la rnathéma- SEGAL. L'INTERPRÉTATION DES LOIS NUMÉRIQUES 183 J.
tique formelle, ni de celui de la physiologie, entre les deux
comportements hypothétiques et que toute la discussion à ce
sujet est vaine.
Nous avons donc le droit d'admettre la validité de la loi
de Blondel et Rey pour les temps les plus courts jusqu'à la
limite de la sommation. La pente positive de la courbe indique
qu'il y a intégration incomplète du stimulus, puisque la quant
ité liminaire croît avec le temps, et le fait qu'elle est en tous
les points inférieure à la pente +1 de la courbe it = kl
indique qu'il y a partout une intégration d'énergie, bien
qu'incomplète1.
Mais quoique la pente soit constante dans tous les points
de la courbe, l'utilisation de l'énergie n'est pas du tout la
même pour toutes les durées. Pour se rendre compte du degré
d'utilisation, ou mieux de la fraction perdue de l'apport
d'énergie, qui est le véritable phénomène physiologique étudié,
il faut introduire une expression numérique ou graphique que
j'appellerai coefficient de perte p. Un tel coefficient de perte
aurait la signification suivante : Si une quantité il1 suffit pour
atteindre tout juste le seuil, un allongement de l'excitation
de Al fait dépasser le seuil, et il faut réduire i pour maintenir
les conditions liminaires. Puisque, pendant le" temps At, une
partie de l'énergie apportée auparavant s'est dissipée ou a
perdu d'une autre manière de son efficience, la diminution de i
ne doit pas être équivalente à l'augmentation de /, et le pro
duit ixt augmente. it2 — ilx est donc l'équivalent de la
perte de stimulus ou de son efficience pendant le temps Ai.
Plus cette perte est importante, plus la courbe monte, et plus
sa pente est forte. Cette pente est égale à -r j^ ou --rv-.
Si cette perte durant Al est très importante et égale à l'apport
d'énergie pendant ce même temps, il est indépendant de i et
proportionnel à / ; dans ce cas, la pente est définie par j,
1. Y a-t-il vraiment une brisure dans la fonction it = a + bt à la limite
de la sommation ? Même sans elle, i tend asymptotiquement vers une
valeur constante. L'inflexion de la courbe, fréquemment observée, s'expli
querait plutôt par le fait que souvent on n'explore que les temps relat
ivement longs (les sections C-D-E de la figure 2) et prend la partie tendue de
la branche de parabole pour une droite. On obtient alors pour la loi de
Blondel et Rey une valeur trop élevée pour a et une valeur trop basse
pour b, ce qui crée une inflexion au raccord à la droite il = kl. En réalité,
cette inflexion serait une conséquence de la loi parabolique. 184 MÉMOIRES ORIGINAUX
c'est-à-dire par une droite passant par O et par ii1. Si la perte
d'énergie durant A/ est inférieure à l'apport d'énergie, la
pente sera moins raide, l'importance de cette perte par rapport
à l'apport d'énergie étant égale au rapport entre la pente -r
et la pente réelle. C'e

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