Villes africaines anciennes : une civilisation mercantile pré-négrière dans l Ouest africain, XVIe et XVIIe siècles - article ; n°6 ; vol.46, pg 1389-1410
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Villes africaines anciennes : une civilisation mercantile pré-négrière dans l'Ouest africain, XVIe et XVIIe siècles - article ; n°6 ; vol.46, pg 1389-1410

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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1991 - Volume 46 - Numéro 6 - Pages 1389-1410
Ancient frican cities mercantile pre-slave-trade civilization in West Africa during the 16th and 17th Centuries.
Cities, in black Africa as elsewhere, fostered dynamic social complexes. Contacts with the Islamic world in the North and with Europeans in the South were at the outset more dynamic than destructive. The case of the Ghanaian back-country suggests the development of mercantile autochthonous civilization, both protected from and open to the outside world. A remarkably dense urban network combined regional bartering of food crops with the exploitation of gold and thus encouraged the growth of monetary system. Only later did the destructive force of the slave-trade favor the creation of bureaucratic military capital city by the great agrarian slave-owning families. This model, with variations, is applicable to other societies from the castles and Creole culture of the coast to the Yoruba cities of Nigeria. The mestizo culture, as well as architectural borrowings bear, witness to way of life that succeeded, for time in combining its own roots with elements received from the outside world : but what traces were left by these urban realities and fantasies ?
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 97
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Villes africaines anciennes : une civilisation mercantile pré-
négrière dans l'Ouest africain, XVIe et XVIIe siècles
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 46e année, N. 6, 1991. pp. 1389-1410.
Abstract
Ancient frican cities mercantile pre-slave-trade civilization in West Africa during the 16th and 17th Centuries.
Cities, in black Africa as elsewhere, fostered dynamic social complexes. Contacts with the Islamic world in the North and with
Europeans in the South were at the outset more than destructive. The case of the Ghanaian back-country suggests the
development of mercantile autochthonous civilization, both protected from and open to the outside world. A remarkably dense
urban network combined regional bartering of food crops with the exploitation of gold and thus encouraged the growth of
monetary system. Only later did the destructive force of the slave-trade favor the creation of bureaucratic military capital city by
the great agrarian slave-owning families. This model, with variations, is applicable to other societies from the castles and "Creole"
culture of the coast to the Yoruba cities of Nigeria. The mestizo culture, as well as architectural borrowings bear, witness to way
of life that succeeded, for time in combining its own roots with elements received from the outside world : but what traces were
left by these urban realities and fantasies ?
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Villes africaines anciennes : une civilisation mercantile pré-négrière dans l'Ouest africain, XVIe et XVIIe siècles. In: Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations. 46e année, N. 6, 1991. pp. 1389-1410.
doi : 10.3406/ahess.1991.279016
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1991_num_46_6_279016XVI XVIII6 SI CLES AFRIQUE
VILLES AFRICAINES ANCIENNES
UNE CIVILISATION MERCANTILE PR -N GRI RE
DANS OUEST AFRICAIN XVIe ET XVIIe SI CLES
CATHERINE COQUERY-VIDROVITCH
Les écrits récents sur histoire urbaine africaine celle-ci ailleurs souvent
abordée en chapitre liminaire par de solides études géographiques1 ont eu ten
dance mettre accent sur les phénomènes hypertrophie urbaine contem
porains issus de la colonisation Or non seulement urbanisation africaine sub
saharienne est ancienne des découvertes archéologiques récentes ont notam
ment démontré elle préexistait influence musulmane2) mais elle pu
dans certains cas présenter des formes mercantiles relativement complexes bien
antérieures au fait colonial
influence occidentale est hui évidente sur architecture des villes
côtières On ne parle pas ici de urbanisme récent mais de ce que on qualifie
ordinairement une fa on assez vague architecture coloniale objet
de cet article est entre autres de faire pressentir quel point en réalité les
racines de ce modèle sont antérieures la colonisation stricto sensu Certes les
colonisateurs ont su utiliser et adapter et ont aussi généralisé et codifié partir
de la fin du xixe siècle la maison dite véranda favorable une meilleure venti
lation Nombre anciennes villes coloniales présentent encore malgré leur
délabrement élégantes rues portiques et balcons qui ne remontent
exceptionnellement avant cette époque Saint-Louis du Sénégal Grand-
Bassam en Côte Ivoire Porto-Novo au Bénin Bathurst en Gambie Mom-
basa ou Dar-es-Salaam sur océan Indien ancienne île du Mozambique
hui reliée au continent non loin de Nampula etc Mais aussi ailleurs
dans le monde Port-Haïti au nord où débarqua Christophe Colomb ou
Jacmel au sud de la république du même nom ex-Saint-Domingue) Ormuz
dans le golfe Persique Goa au large de Inde et Salvador de Bahia au Brésil.
Ces analogies nous mettent déjà sur une piste insuffisamment explorée
présent celle de extraordinaire diffusion de modèles qui remontent sans
doute peu ou prou au moins pour certains entre eux époque des grandes
1389
Annales ESC novembre-décembre 1991 n0 pp 1389-1410 AFRIQUE XVI -XVIII SI CLES
découvertes au temps où les seigneurs des mers colonisées étaient ni les Bri
tanniques ni les Fran ais mais les peuples marins de la péninsule Ibérique au
premier chef sur les côtes Afrique les Portugais
Cet article traitera un peu architecture urbaine sur laquelle nous dispo
sons encore de trop peu indices mais surtout de la diffusion des formations et
des modèles sociaux plus ou moins liés ces formes habitat Le plus intéres
sant est pas influence européenne directe telle elle est exercée sur les
côtes Afrique depuis le xve siècle le constat est évident et la réponse mieux
étudiée Ce que on connaît beaucoup moins en revanche est la fa on dont
certains peuples de arrière-pays qui ne furent touchés indirectement par
action occidentale ont su tirer parti de ces nouveaux apports économiques et
culturels Pendant plusieurs siècles et surtout avant au xvnie siècle les
ravages négriers tendent emporter des sociétés mercantiles et des réseaux
urbains se sont mis en place ou se sont épanouis une fa on aussi remarquable
autochtone Très méconnu il peu le développement urbain afri
cain des xvie et xvi siècles recèle encore des surprises En tous les cas les
quelques exemples étudiés sont révélateurs un mode de vie qui avait déjà su
faire usage la fois de ses racines propres et des éléments captés ailleurs il
agisse du nord méditerranéen arabe ou du monde atlantique et souvent des
deux la fois pour ébaucher une civilisation urbaine incontestable
La première remarque importance est que le contact avec les Européens
doit être périodisé Contrairement une image trop fréquemment répandue il
ne peut ses débuts être identifié la seule traite négrière pour une raison
bien simple celle-ci même si elle fut pratiquée dès origine le fut de fa on
limitée et économiquement fort secondaire au milieu du xvne siècle au
moins La cause en est connue exigence une force de travail servile corres
pondit un projet économique précis celui de extension parallèle des planta
tions de canne sucre dans le Nouveau Monde Or celle-ci entreprise dans
quelques îles au large de Afrique dès le xvie siècle ne amor au Brésil que
dans la deuxième moitié du xvne siècle passa vers la fin du siècle dans les
Antilles anglaises Jamaïque et Barbades) gagna les Antilles fran aises Guade
loupe Martinique et surtout Saint-Domingue perle des Antilles dans la
première moitié du xvnie siècle se propagea de là vers Cuba principal produc
teur au tournant du xixe siècle3 Enfin en période interdiction officielle de la
traite le relais fut pris par les plantations de coton du sud des tats-Unis
Autant dire que la traite négrière domina de fa on quasi-exclusive les relations
entre Europe Afrique et Amérique peu près entre 1680 et 1830 mais sur
tout au xvine siècle où on estime que furent traités la moitié du total des
esclaves embarqués vers Atlantique4 Auparavant les contacts économiques
furent avec Afrique une certaine fa on plus complexes et certainement
plus dynamiques que destructeurs comme ils le devinrent par la suite où la
nécessité de tenir compte de cette rupture qui on va le voir rejaillit fortement
sur histoire urbaine interne
1390 COQUERY-VIDROVITCH LA CIVILISATION URBAINE
Les forts côtiers
Leur essor correspondit extension de la traite négrière mais innovation
fut antérieure et est cette phase pionnière que nous nous attacherons sur
tout ici On sait que la découverte des côtes Afrique par les Portugais étala
sur plus un demi-siècle depuis le franchissement du cap Bojador au large du
Maroc et arrivée sur île Arguin en 1443 sur les franges méridionales du
Sahara celui du Cap des Tempêtes alors rebaptisé Cap de Bonne-
Espérance par Vasco de Gama en 1498 Cette lente progression accompagna
de la fondation une série de petits établissements côtiers moins destinés
prendre pied dans le pays assurer approvisionnement et le commerce
afférant nécessaires pour les expéditions suivantes
Le cas extrême fut celui des îles du Cap-Vert parce arrivée des Portu
gais 1460-1462 ne trouvait une population clairsemée insuffisamment
implantée pour opposer leur installation Celle-ci démarra surtout partir
de 1466 date laquelle le roi Alfonso octroya son frère qui re ut les îles
en donation et quelques Portugais et Italiens privilégiés la charte qui leur
conférait le contrôle de tous les Maures Noirs ou blancs libres et esclaves
de la côte de Guinée est-à-dire du fleuve Sénégal au Sierra-Leo

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