Zaborowski L homme préhistorique - compte-rendu ; n°1 ; vol.9, pg 267-271
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Zaborowski L'homme préhistorique - compte-rendu ; n°1 ; vol.9, pg 267-271

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Description

L'année psychologique - Année 1902 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 267-271
5 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1902
Nombre de lectures 11
Langue Français

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Zaborowski L'homme préhistorique
In: L'année psychologique. 1902 vol. 9. pp. 267-271.
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Zaborowski L'homme préhistorique. In: L'année psychologique. 1902 vol. 9. pp. 267-271.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1902_num_9_1_3441ANTHROPOLOGIE 267
phalique de 40 grammes, tandis que, dans l'espèce humaine, c'est par
centaines de grammes que se traduit dans le poids de l'encéphale
une différence somatique évidente. » Manouvrier se trouve donc en
droit d'élever à 13 0/0 le coefficient moyen de 12,3 0/0 des cerveaux
vulgaires. Cette majoration permet d'atteindre des poids encéphal
iques encore plus élevés, et les 3 nombres que nous venons de citer
deviennent 1.593 — 1.721 — 1.909. Ainsi s'explique le poids cérébral
énorme de Tourguenef, qui non seulement avait une intelligence
supérieure, mais était presque un géant.
Toutes ces considérations tendent à diminuer l'importance d'un
surcroît de masse cérébrale de 1/4 ou de 1/5. Il faut évidemment que
tout soit calculé, l'augmentation de surface, la mégasomie.
6° On pourrait objecter, pour enlever quelque chose de sa signification
àl'augmentauon de poids, que c'est surtout laforme des circonvolutions
qui importe pour l'intelligence. Manouvrier donne, relativement à cette
dernière question, qui est en quelquesorte si populaire, des renseigne
ments intéressants. D'abord ce sont les grands cerveaux qui sont les
plus plissés; les cerveaux de médiocre volume sont plus lisses; cela
est vrai dans la comparaison d'espèces différentes, comme entre indi
vidus d'une même espèce. En second lieu, ce n'est pas la forme ou le
nombre des plis qui ont une signification, mais leur profondeur.
«Celle-ci était énorme chez Bouny ; elle m'a paru aussi être très
grande sur le cerveau de Broca, sur celui de Letourneau, sur tous les
cerveaux d'un volume supérieur que j'ai pu examiner. Le manteau
des hémisphères s'écroule pour ainsi dire entre les mains, dans les
cas de ce genre, tant il est profondément creusé relativement au
volume. Les cerveaux d'un médiocre volume, iel que celui de Gambetta,
sont moins profondément creusés, de sorte que le luxe de surface et
Je luxe de volume me paraissent non pas se suppléer mutuellement,
.mais se produire en fonction l'un de l'autre. »
: A. BlNET.
S. ZABOROWSKL — L'homme préhistorique. Paris, Alcan, 1903,
un vol. de la « Bibliothèque utile ».
Le savant professeur de l'École d'Anlhropologie nous donne ici la
septième édition de son intéressant petit livre. Nous en extrayons les
pages qu'il a consacrées à laquestion si captivante du pithécanthrope,
dont il a été beaucoup parlé dans ces dernières années ; c'est un excel
lent résumé, très simple et très clair, de l'état de la question ;
« Nous sommes sûrs qu'avant la fin du pliocène au moins, des êtres
existaient qui, tout en ayant nombre de caractères communs avec les
anthropoïdes, jouissaient cependant déjà des attributs essentiels du
genre homo, la slation droite, la marche bipède, l'aptitude à parler,
sinon la possession du langage articulé Nous en ayons eu, il y a
quelques années, une démonstration éclatante.
« Le pithécanthrope . — De grands tra^alax exécutés à Java avaient
' 268 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
permis de recueillir de très nombreux restes d'une faune semblant
appartenir à la fin du tertiaire, correspondant à notre pliocène.
M.Eugène Dubois s'est rendu sur les lieux de ces découvertes, à Trinilr
avec l'espoir d'y trouver quelque pièce relative à l'homme lui-même.
Ses fouilles ont duré six années, pendant lesquelles il a ramassé près
de 400 caisses d'ossements. Or, au cours de ces fouilles mômes, l'év
énement venant légitimer ses calculs et récompenser sa persévérance,
M. Dubois découvrait, en 1892, une calotte crânienne, deux molaires,
el un fémur, qui étaient rapporlables à une espèce d'hommes inférieurs.
Il en donna une première description en 1894, sous le nom de Pithe-
cantropus erectus. Sa publication, faite à Batavia, une fois parvenue eo
Europe, a soulevé un intérêt passionné et des discussions considé
rables, à Paris, en Angleterre, en Allemagne. Un petit nombre de
personnes admit d'emblée la validité de la détermination de M.Dubois.
Mais les renseignements manquaient encore sur le gisement, son âger
sa faune, et on ne pouvait affirmer par avance qu'on ne trouverait pas,
parmi les crânes des races humaines les plus inférieures, quelque pièce
plus ou moins approchante de celle de Java. Deux courants se dessi
nèrent. En Angleterre, on inclina à faire du pilhécanthrope un homme
véritable, et pour défendre une telle opinion M. Turner signala trois
crânes d'Australiennes qui n'avaient pas plus de 930 à 938 centimètres-
cubes de capacité. En Allemagne, au contraire, M. Krause admilqu'on
se trouvait en présence d'un anthropoïde, d'un gibbonde grande taille.
Mais cette divergence était en elle-même bien significative. Pour
beaucoup, elle parut convaincante. En 1895, un Congrès international
de Zoologie s'étant réuni à Leyde, M. Dubois vint y montrer ses
pièces, qu'on n'avait jugées que par ses descriptions. Aussitôt lesdeux
opinions contraires exprimées jnsque-là tendirent à se rapprocher et,
en se rapprochant, à confirmer la détermination faile tout d'abord par
M. Dubois lui-même. Enfin celui-ci vint à Paris à la fin de 1895, appor
tant la calotte crânienne, le fémur et les deux molaires de son pilh
écanthrope. Et tous les doutes furent dissipés.
« Le gisement qui renfermait ces restes si précieux, situé à Trinii
(Java), a une étendue d'environ 100 kilomètres sur t à 5 de largeur et
plus de 350 mètres d'épaisseur. Il est d'origine fluviaiile. La faune
rappelle celle des monte Siwaliks dans l'Inde (de la fin du miocène
ou du commencement du pliocène), tout en étant moins ancienne.
Elle est antérieure au quaternaire, c'est-à-dire antérieure à l'époque
où une véritable espèce d'hommes était, nous le savons par sesreste»
recueillis, répandue sur la terre. Et cela suffit pour qu'il soit admiss
ible qu'au milieu de cette faune n'existât encore qu'un précurseur de
l'homme. Il n'y avait pas de squelette entier. Les parties de chaque
animal étaient dans un certain état de dispersion. Cette dispersion
avait été sans doute provoquée par l'eau courante, qui avait déposé la
couche entière, mais sans doute aussi par les crocodiles qui vivaient
en grand nombre dans cette eau et dévoraient les corps qui y tom-
baienl. Les quatre parties squelettiques du Pithecanthropus n'ont
donc pas non plus été trouvées ensemble. Mais elles avaient été dépo
sées en même temps. EUes étaient enveloppées dans une gangue ANTHROPOLOGIE 269
terreuse de composition identique et ont dû appartenir au même indi
vidu.
« Leur état de fossilisation est très remarquable, car jamais aucun
os humain n'avait encore été recueilli dans un état de fossilisation
aussi avancé, caractéristique des ossements tertiaires. Le fémur atteint
le poids de 1 kilogramme, alors que le poids de fémurs anciens des
plus lourds n'atteint pas 350 grammes.
Malgré quelques différences signalées par M. Dubois, ce fémur a
été regardé uniquement comme humain : c'est-à-dire qu'il appartient
Indubitablement à un bipède marcheur. Et c'est là une première cer
titude d'importance capitale. Le Pithecanthropus n'était pas un an
thropoïde grimpeur. De plus sa taille, d'après la longueur de son
fémur (455 millimètres), était de im,63, c'est-à-dire qu'elle égalait
noire propre moyenne, en supposant toutefois que les rapports du
tronc et des membres étaient semblables à ceux observés dans les
races blanches.
Il est improbable qu'il en ait été ainsi ; mais peu importe, puisque
dans certaines races humaines actuelles, la taille descend à lm,35,
à lm,30. Je dois ajouter qu

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