St. Athanase d Etropolé, Sabazios et l oracle de Dionysos - article ; n°1 ; vol.23, pg 287-298
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St. Athanase d'Etropolé, Sabazios et l'oracle de Dionysos - article ; n°1 ; vol.23, pg 287-298

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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1997 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 287-298
La fête qui a lieu tous les ans en janvier sur le mont Athanase, adjacent au Chervi Vruh (près d'Etropolé, Bulgarie), est une survivance des rites voués à Sabazios par les Thraces. La présence des aigles y confirme le syncrétisme avec Zeus. C'est là que, d'après Tite-Live XL, XXII, et Pomponius Mela, 2, 17-18, on situera l'oracle principal de Dionysos en Thrace, dans le territoire de la tribu des Besses.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Madame Dilyana Boteva
Iveta Dimova
St. Athanase d'Etropolé, Sabazios et l'oracle de Dionysos
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 23 N°1, 1997. pp. 287-298.
Résumé
La fête qui a lieu tous les ans en janvier sur le mont Athanase, adjacent au Chervi Vruh (près d'Etropolé, Bulgarie), est une
survivance des rites voués à Sabazios par les Thraces. La présence des aigles y confirme le syncrétisme avec Zeus. C'est là
que, d'après Tite-Live XL, XXII, et Pomponius Mela, 2, 17-18, on situera l'oracle principal de Dionysos en Thrace, dans le
territoire de la tribu des Besses.
Citer ce document / Cite this document :
Boteva Dilyana, Dimova Iveta. St. Athanase d'Etropolé, Sabazios et l'oracle de Dionysos. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol.
23 N°1, 1997. pp. 287-298.
doi : 10.3406/dha.1997.2335
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1997_num_23_1_2335Dialogues d'Histoire Ancienne 23/1, 1997, 287-298
ST. ATHANASE D'ETROPOLÉ,
SABAZIOS ET L'ORACLE DE DIONYSOS
Dilyana BOTEVA
Sofia
La description de la fête consacrée à St Athanase, qui est
célébrée à Etropolé, à l'extrémité occidentale de la région médiane
du mont Balkan, n'a été publiée qu'en 1994. A. Fol nous en donne le
résumé suivant1 :
"Thousands of pages have been written about Sabazios, except the
one page wich I will propose just now. On St Athanassius' Day in January,
every year, the inhabitants of the small town of Etropolé, "men and wo
men", gather around 4 a.m. in the town square, carrying large amounts of
brandy, spiced meat ready for grilling and empty kettles. They wait in
silence for their leader - a man with drum (a tympan, as scholars would
prefer to call it) - and follow him without uttering a word to the mountain
peak above the town, which is called St Athanassius or Cherni Vruh (Black
Peak). It takes them about an hour to reach the peak, where they dig holes
into the snow, light fires in them and hang kettles over the fire to prepare
hot brandy while waiting for the barbecue to get ready. Until the first drink
and the first morsels of meat become ready to be tasted, they gather ivy
which grows only in these places, and make wreaths over their foreheads.
Then the typanist finds himself in the company of a whole "band" : one can
1. A. FOL, The Thracian Dionysos. Book Two : Sabazios. Sofia University Press,
1994 (en bulgare avec un résumé en anglais), p. 376-377. La description est en
langue bulgare, voir p. 209-212. 288 Dilyana Boteva
hear the playful tunes of the clarinet (scholars would prefer to call it a flute),
and the participants start to dance in circles around each of the fires. Then
the most important development is that the rythm becomes quicker, the
dancing faster, the tempo reaches its culmination, and at dawn, when the
Sun starts rising over the horizon, everybody starts shouting : "Sabo, Sabo !"
This theonym is mentioned in a folksong from the same town as God of the
"bare, cold mountain" in hierogamy with a dead virgin decorated with ivy
and snowdrops."
Lors de ma présence personnelle à la fête du 28 janvier 19962,
j'ai relevé des détails, qui permettent de compléter cette description.
Ensuite j'ai cédé à la tentation de suivre l'exemple d'Hérodote et de
mettre par écrit ce que j'avais vu et entendu afin de communiquer à
mon tour les conclusions que j'en ai tirées.
En premier lieu il faut signaler que des festivités comparables
ont lieu le dimanche dans différents endroits de la région (y compris
sur les sommets voisins) pendant une période de deux mois, à partir
du deuxième dimanche du mois de janvier. Cependant, la fête de
St Athanase est la plus importante. Elle n'a pas lieu sur le Cherni
Vruh ('mont noir' - 1070 mètres), mais sur un sommet adjacent moins
élevé juste au sud (le vrai mont Athanase ?). On prétend qu'en
contrebas il y a une grotte contenant un trésor d'or, que l'on n'a jamais
retrouvé, car les trois galeries de la grotte en cachent le véritable
accès. Par ailleurs, les habitants racontent la légende d'une source
qui aurait existé dans le temps ; puis "les Turcs y avaient jeté des
peaux de moutons et l'eau s'était retirée".
Lorsque plus loin A. Fol parle des "ruines d'une construction en
pierre qui ont été signalées et qui, d'après les informateurs, présent
aient une petite église ancienne"3, nous pourrions préciser qu'il s'agit
de ruines provenant non pas d'une, mais de trois constructions
d'époques différentes : une première en pierres moyennes taillées
(type de roche locale) ou en mortier dur et blanc mêlé de petits cai
lloux de sable ; une deuxième construction, sèche, de pierres moyennes
taillées (de la roche locale aussi) ; une troisième bien élaborée dont
j'ai pu enregistrer et prendre en photo plusieurs éléments architectu
raux, faits de calcaire érodé étranger à la géologie locale. Il est fort
probable qu'il ait été amené ici d'une carrière avoisinante, située
2. La célébration a lieu le dernier dimanche du mois de janvier et non le jour de
St Athanase qui devrait être fêté d'après le calendrier traditionnel au 31 janvier.
3. A. FOL, op. cit., p. 221.
DHA 23/1, 1997 St. Athanase d'Etropolé, Sabazios et l'Oracle de Dionysios 289
près du monastère de Varovietz d'Etropolé4, puisque les habitants
disent que les "Thraces (?!) y avaient puisé du calcaire".
Il y a peu de temps, la fête comprenait comme élément obliga
toire le fait d'allumer la veilleuse, dont s'occupait une religieuse
d'Etropolé. De même, des hommes à cheval montaient sur le sommet
et tout le monde devait goûter ce jour-là de la viande d'ours5.
La clôture de la fête sur le sommet St Athanase est également
très intéressante. Certains éléments devraient, à mon avis, être obl
igatoirement pris en compte lors de son analyse. Par exemple, vers
midi commence la préparation pour la descente. Tous les participants
prennent à la main une (rarement deux) brochette de viande cuite,
longue de 2 mètres, et descendent la colline en direction de la ville.
Notons aussi qu'après la cuisson, chaque brochette est couronnée d'un
oignon : leur aspect rappelle donc un sceptre (ou un thyrse ?) et ces
brochettes se tiennent à la verticale comme de véritables sceptres. La
procession des porteurs de brochettes-sceptres est solennellement
accueillie dans le centre-ville d'Etropolé.
Dernier détail : juste avant de quitter le sommet, les partici
pants enfoncent une brochette de viande à l'endroit où avait été fait
le feu et déposent des offrandes de toutes sortes de nourriture — pain,
fromage etc. — près des cendres. Lorsque j'ai demandé la raison de ces
offrandes, j'ai eu la réponse "on fait comme ça". Mon obstination
trouva sa récompense lorsque des témoins de la fête en 1995 m'ont
raconté leur séjour au sommet jusqu'en fin d'après-midi, bien après
le départ des autres. Vers 16-17 heures, ils avaient assisté à un
spectacle "majestueux" selon leurs propres dires : un vol d'aigles6
était descendu sur les offrandes déposées près des cendres.
Il convient de compléter l'argumentation convaincante
d'A. Fol, selon laquelle la fête de St Athanase près d'Etropolé
serait une survivance des rites voués à Sabazios7, par les éléments
suivants : la présence de viande en morceaux sur brochette qui
rappelle le mythe du démembrement, les brochettes couronnées
4. Sur le monastère, voir J. ENCHEV-VIDU, Etropolé et le monastère de Varovietz, La
revue Bulgare, 2, 1930, p. 34-36.
5. Sur St Athanase en tant que pasteur d'ours, voir R. POPOV, The Twin Saint in
Bulgarian Folk Calendar, Sofia, 1991 (en bulgare avec un résumé en anglais),
p. 79 ; voir aussi p. 74 sur la légende disant que le jour de St Athanase en hiver sont
nés la peste et l'ours.
6. Sur les aigles en tant que "serviteurs de St Athanase", voir R. POPOV, op. cit.,
p. 60.
7. A. FOL, op. cit., p. 209-216.
DHA 23/1, 1997 290 Dilyana Boteva
d'oignons qui rappellent le sceptre et l'existence d'une grotte, bien
que son rapport avec la fête reste à élucider.
Il faut également souligner la présence de l'ours (à travers sa <

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