Sur l origine des sarcophages chrétiens du type Béthesda - article ; n°1 ; vol.55, pg 201-223
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1938 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 201-223
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Simon
Sur l'origine des sarcophages chrétiens du type Béthesda
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 55, 1938. pp. 201-223.
Citer ce document / Cite this document :
Simon M. Sur l'origine des sarcophages chrétiens du type Béthesda. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 55, 1938. pp.
201-223.
doi : 10.3406/mefr.1938.7287
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1938_num_55_1_7287SUR
L'ORIGINE DES SARCOPHAGES CHRÉTIENS
DU TYPE BÉTHESDA
Les sarcophages du type Béthesda constituent, parmi la sculp
ture chrétienne antique, un groupe restreint, mais d'une cohésion
et d'une unité remarquables. Nous n'en connaissons à l'heure
actuelle que deux exemplaires complets : l'un figure au musée du
Latran, sous le n° 125 ; l'autre est depuis fort longtemps encastré
dans la façade de la cathédrale de Tarragone1. Un troisième exemp
laire, aujourd'hui disparu, existait encore à Arles du temps de
Peiresc, qui en a laissé une description précise2. L'identité presque
parfaite de ces trois sarcophages, le fait aussi que leurs caractères
iconographiques très particuliers ne se retrouvent à peu près
jamais sur d'autres types ont permis à Mgr Wilpert de restituer,
dans des conditions de très grande vraisemblance, à l'aide de fra
gments conservés en divers lieux, plusieurs autres exemplaires de
la série : quatre en Provence et dans la vallée du Rhône, un à Cle
rmont-Ferrand, un au musée d'Alger3; il a pu enfin, avec sa maît
rise coutumière, reconstituer presque entièrement un nouvel
exemplaire romain, en regroupant une trentaine de fragments
trouvés dans la catacombe de Prétextât4. Ce dernier sarcophage,
1 Wilpert, / sarcofagi cristiani antichi, Rome, 1929-1932, II,
pi. CCXXX, 3, 6.
2 Le Blant, Étude sur les sarcophages chrétiens antiques de la ville
d'Arles, Paris, 1878, p. 67.
3 Wilpert, op. cit., I, pi. GII, 1 ; II, pi. CCXIV, 6 ; GGXXX, 1-2, 4-5 ;
texte, II, p. 295 et suiv. et flg. 184.
* Ibid., II, pi. GGVII, 1 ; texte, II, p. 293-295. 202 sur l'origine des sarcophages chrétiens
identique aux précédents pour la moitié gauche, offre sur la moitié
droite, au lieu des scènes habituelles, une longue inscription latine :
indice, on peut le croire, d'une date plus tardive. Cette trouvaille
porte à dix le nombre des représentants connus de la série : six
pour la Gaule, deux pour Rome, un pour l'Espagne et un pour
l'Afrique.
Le groupe ainsi inventorié et complété par Mgr Wilpert a été
étudié par Mme Marion Lawrence, dans le cadre de la sculpture
chrétienne de la seconde moitié du ive siècle et plus spécialement
du point de vue de la chronologie1. Le décor architectural de ses
scènes permet de l'identifier comme un rameau de la famille des
sarcophages à portes de ville (city -gate sarcophagi), caractéris
tiques de l'époque théodosienne. Comme eux il emprunte certains
éléments de sa décoration à l'ample classe des sarcophages à co
lonnes, qui se développe depuis le milieu du siècle. Enfin, par la
technique et le style, il s'apparente de façon très précise à un autre
sous-groupe de la famille, celui dont la décoration figure le passage
de la mer Rouge par les Hébreux {Red Sea sarcophagi). Il présente,
par conséquent, un caractère composite et éclectique, qui constitue
en l'occurrence un précieux élément de datation. L'archéologue
américaine l'attribue à l'extrême fin du ive siècle, voire au début
du ve : ses conclusions ont rencontré, semble-t-il, sur ce point,
l'adhésion unanime des spécialistes. Si son étude, complétée par les
recherches d'autres archéologues, en particulier de M. Gerke2, a
fait toute la lumière sur les caractères stylistiques du groupe et ses
affinités, si elle a pu ainsi le situer à sa place exacte, les questions
1 M. Lawrence, City- gate sarcophagi, in Art Bulletin, 1927, p. 23 et
suiv., fig. 34-35 ; Columnar sarcophagi in the Latin West, Ibid., 1932,
p. 121 et suiv., fig. 21 et 24!
2 F. Gerke, Studien zur Sarkophagplastik der theodos ianischen Re
naissance, in Römische Quartalschrift, 1934, p. 1-34. La date tardive du
groupe est confirmée par le fait que sur le fragment de Die (Wilpert,
pi. GGXXX, 2) le Christ est nimbé. du τγρκ uÉTiiKsru 203
que posent l'iconographie et la composition, en revanche, n'ont été
qu'elïïeurées. Un affirmant, avec une certaine vraisemblance, mais
sans en faire vraiment la preuve, l'origine orientale des scènes ici
figurées, Mme Lawrence n'a fait qu'appliquer à un cas particulier,
et sans y insister spécialement, la thèse qui anime son étude tout
entière. Pratiquement, le problème reste intact. L'objet du pré
sent travail est de le poser en termes précis et d'en proposer une
solution.
* * *
Le sarcophage du Latrati, qui est le représentant le plus connu,
sinon le mieux conservé du groupe, présente la décoration suivante.
A l'extrémité gauche, se détachant sur un fond architectural de
porte de ville, le Christ, accompagné de deux spectateurs, guérit
deux aveugles. Ces derniers sont figurés, comme le sont toujours
dans la sculpture chrétienne les miraculés, en proportions réduites,
à la taille d'un enfant. La scene suivante est d'interprétation dou
teuse : le Christ, assisté de deux apôtres, pose sa main droite sur la
tête d'une femme agenouillée à ses pieds. La plupart des archéo
logues — en particulier Mme Lawrence — y ont reconnu la guérison
de l'hémorroïsse ; Mgr Wilpert, au contraire, veut y voir l'épisode
de la Cananéenne demandant à Jésus la guérison de sa fille pos
sédée1. Nous verrons un peu plus tard ce qu'il convient d'en pens
er. Vient ensuite un nouveau groupe de trois personnages, ici
encore le Christ et les deux apôtres; aucun patient, cette fois, ne se
présente sur leur route, et ils se dirigent d'un pas assuré vers la
droite. L'arrière-plan de ces deux groupes est constitué de colonnes
à large chapiteau, surmontées d'abord d'un entablement droit et
d'un fronton triangulaire, puis, au-:!essus du troisième groupe,
d'une arcature. Au delà de la dernière colonne, la composition
1 Op. cit., II, texte, p. 296 et suiv. Cf. 1, p. 159 et suiv. 204 si κ ι.ΌΐίΠίΐΝΚ hi.;s saiìcoimiaiìks ciiiiktikns
change. La scène centralo, qui a donné son nom au groupe de sa
rcophages, la guérison du paralytique à la piscine de lîéthesda, est
ligurée sur double registre, en dimensions réduites. Λ l'étage infé
rieur, on voit le malade couché sur son lit, le visage tourné vers le
Christ du groupe précédent, qu'il convient de rattacher à cette
scène, malgré la colonne qui l'on sépare ; c'en est le complément
naturel : la tète du Christ s'incline vers le malade, son regard est
lixé sur lui et il lui adresse de la main un geste d'encouragement1.
Trois autres personnages, malades ou porteurs, entourent la
couche. Λ l'étage supérieur, en présence des mêmes témoins, le
paralytique guéri s'en retourne chez lui, emportant son grabat ; le
Christ semble le lui poser sur le dos. A l'arrière-plan se détache une
colonnade surmontée d'une triple voûte. Nous revenons ensuite,
sur la moitié droite, à la composition sur registre unique. Malheu
reusement, des retouches maladroites ont ici défiguré l'aspect pri
mitif et réuni en un seul episodi; des personnages d'abord répartis
entre deux scènes. La disposition originale apparaît clairement sur
le sarcophage de Tarragone : on y voit le Christ, suivi d'un apôtre,
poursuivant sa marche vers la droite et levant la main et la tète
vers un personnage juché sur un arbre : on reconnaît sans peine
l'épisode de Zachée le publicain. Sur le sarcophage romain, les r
etouches que nous signalions à l'instant ont l'ait du Christ un dis
ciple barbu, simple figurant, et de Zachée un spectateur, tous deux
rattachés à la scène iinale de l'entrée à Jérusalem qui, sur les deux
sarcophages, termine la composition vers la droite. J ésus, monté sur
l'ânon, s'avance vers un groupe de personnages qui tiennent des
guirlandes et des palmes, tandis q

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