Sur les lettres du physicien Magellan conservées aux Archives Nationales. - article ; n°2 ; vol.9, pg 150-161
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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1956 - Volume 9 - Numéro 2 - Pages 150-161
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

M Arthur Birembaut
Sur les lettres du physicien Magellan conservées aux Archives
Nationales.
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1956, Tome 9 n°2. pp. 150-161.
Citer ce document / Cite this document :
Birembaut Arthur. Sur les lettres du physicien Magellan conservées aux Archives Nationales. In: Revue d'histoire des sciences
et de leurs applications. 1956, Tome 9 n°2. pp. 150-161.
doi : 10.3406/rhs.1956.3572
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1956_num_9_2_3572Sur les lettres du physicien Magellan
conservées aux Archives Nationales
Les spécialistes de l'histoire de la Révolution Française connaissent
l'importance particulière de la série T des Archives Nationales
composée pour l'essentiel de papiers d'émigrés et de condamnés.
Seul un inventaire sommaire en a été dressé, de sorte qu'on peut
encore en exhumer des documents inédits de premier ordre. Ainsi
le carton T 160 10~12 contient 37 lettres autographes en français
du physicien portugais Joâo Jacinto de Magalhâes (1722-1790),
qui signait tantôt Magellan, tantôt Magalhaens, suivant l'une des
formes sous lesquelles le nom de l'illustre navigateur auquel il
s'apparentait est connu hors de son pays natal (1). Ces lettres furent
adressées de 1769 à 1774 (2) à Louis-Henri Duchesne (3), secré-
(1) J. de Carvalho a résumé le peu qu'on sait de la vie de Magellan dans un article où
il a reproduit 64 lettres adressées à celui-ci (Correspondencia cientifica dirigida a Joâo,
Jacinto de Magalhâes, Revista da Faculdade de Ciências da Universidade de Coimbra 1951,
pp. 93-283) et dont le tirage à part constitue le n° III paru en 1952 de la série Inedita ас
rediviva, Subsidios para a história da filosofia e da ciência em Portugal ; R. Taton en a rendu
compte, Reçue d'Histoire des Sciences, 1953, p. 368.
Brissot a connu Magellan à Londres en 1783 et l'a ainsi décrit : « C'était un chanoine
régulier de Portugal : dégoûté de la superstition de son pays, et fatigué de ses fers, il leur avait
échappé et s'était fixé dans le seul pays où il pût vivre librement et en sûreté... Sans fortune
et voulant vivre indépendant, Magellan se livrait à une science qui pouvait difficilement
remplir ses vues. C'était la physique ; mais il entendait supérieurement la mécanique, il
connaissait toutes les machines dont l'Angleterre fourmillait ; et en s'occupant à les répandre
par toute l'Europe, en se faisant le correspondant de tous les savants, il était parvenu à son
indépendance chérie, à une indépendance honorable. Bientôt agrégé à la Société royale de
Londres, il s'y distingua par des mémoires et par des recherches utiles » (J. P. Brissot,
Mémoires 1 754-1 783, publiés avec Étude critique et Notes par Cl. Perroud, t. I, pp. 362-363).
(2) Voici les dates de ces lettres : 26 décembre 1769 ; 20 mars, 18 août, 2 octobre,
30 novembre 1770 ; 1er février, 5 et 22 mars, 23 avril, 30 mai, 28 juin, 2 août, 1er octobre 1771 ;
17 janvier, 13 et 31 mars, 10 avril, 4 et 26 mai, 1er et 9 juin, 7 juillet, 16 et 27 octobre,
7 décembre 1772 ; 11 mai, 8 juin, 23 et 27 juillet, 3 et 27 août, 2 et 12 novembre, 14 décembre
1773"; 7, 18 et 25 janvier 1774.
(8) Né le 30 avril 1 724 à Boège, dans la province de Faucigny (de nos jours en Haute-Savoie) LETTRES DU PHYSICIEN MAGELLAN 151
taire de l'intendant des finances Trudaine de Montigny, lequel
depuis 1764 avait remplacé son père en qualité d'honoraire à l'Aca
démie Royale des Sciences (1). C'est à Londres que Magellan les écrivit
toutes, à l'exception de deux, rédigées l'une à Paris en août 1770
alors qu'il séjournait chez son ami et compatriote le médecin San-
chès (2), l'autre à Bruxelles en décembre 1771. D'une forme remar
quable pour un étranger fixé outre Manche, cette correspondance
confirme en premier lieu l'étendue considérable des relations de son
auteur. Parmi les contemporains qu'elle cite, bornons-nous à relever
quelques savants, tout d'abord des Français : Jars mort en 1769 un an
à peine après son entrée à l'Académie des Sciences, Bochart de Saron,
Duchesne reçoit le titre de docteur en droit civil et canonique à Valence en 1744, alors que
des troupes espagnoles occupent la Savoie. Admis comme avocat par le sénat de Savoie,
mais contraint de s'expatrier pour venir en aide à sa famille, il vient à Paris. Engagé en 1750
par Daniel-Charles Trudaine comme chef de bureau, il sert ensuite de premier secrétaire
à son fils, Jean-Claude de Montigny. En 1772 Duchesne acquiert pour 25.000 livres
la charge de secrétaire ordinaire de la comtesse de Provence, fonction à laquelle il se consacre
en entier à partir de 1777, quand la suppression des charges d'intendant des finances enlève
à Trudaine de Montigny l'emploi qu'il tenait depuis huit années. A la mort de celui-ci
(5 août 1777) on lui délivre des lettres de naturalité, grâce auxquelles il obtient le titre
d'avocat en parlement l'année suivante. En 1781 il devient intendant de la maison de la
comtesse de Provence et général de ses finances, emploi dont la charge lui avait coûté
70.000 livres. En décembre 1776 il avait adhéré à la Société libre d'Émulation, dont il fut
un des animateurs et où il retrouvait des aristocrates et des bourgeois désireux à la fois de
perfectionner les techniques sous-jacentes au développement industriel et d'améliorer le
rendement de leurs terres. Le 18 juin 1774, Duchesne était qualifié de « zélé pour le progrès
des arts et des sciences » dans le registre des procès-verbaux des séances de l'Académie
royale des Sciences. Aussi se voit-il confier les archives de la Société en 1789, quand devient
patente la mégalomanie de l'abbé Baudeau, qui l'avait fondée et en avait été le secrétaire
(Arch. nat. Y 5 184 et 12 079). Au début de la Révolution il signe plusieurs brochures
Duchesne de Voirons, d'après le nom d'un lieu-dit de Boège où il possède une terre ; la
réforme du Lycée, dans l'immeuble duquel il habite, fait l'objet d'une de ces
(que Sigismond Lacroix, Actes de la Commune de Paris pendant la Révolution, t. 6, 1897,
p. 338, attribue à Beauchesne). Demeuré célibataire, il n'avait aucune famille à Paris.
Arrêté le 6 août 1793 pour avoir déclaré à Hérault de Séchelles que seul le retour des princes
pourrait ramener la paix et convaincu de s'être livré à des menées contre-révolutionnaires,
il est condamné à mort le 12 novembre suivant (Arch. nat. T. 16 0 1~t, *-» et W. 295, n° 239).
(1) Cf. S(uzanne) Delorme, « Une famille de grands commis de l'État, amis des Sciences
au xvine siècle : Les Trudaine », Revue d'Histoire des Sciences, 1950, pp. 101-109.
(2) Sur ce médecin portugais venu se fixer en 1749 à Paris rue des Blancs-Manteaux
après un séjour en Russie et qui rédigea l'article Vérole pour le tome 17 de l'Encyclopédie, cf.
C.-L.-F. Andry, Précis historique sur la vie de M. Sanchès inséré dans le Catalogue des livres
de feu M. Ant. Nunès-Ribeiro Sanchès, 1783, (Bibl. nat. Д 11 905) ; Félix Vicq d'AzYR,
Œuvres publiées par Jacq.-L. Moreau (de la Sarthe) 1805, t. III, pp. 217-257 ; Maximiano
Lemos, Ribeiro Sanchès, Porto 1911. D'après le Catalogue des livres de la bibliothèque de
feu M. C.-L.- F. Andry, 1830, pp. 312-314 (Bibl. nat. Д 14 859) les manuscrits de Sanchès
légués à Andry et dispersés à la mort de ce dernier contenaient 626 lettres reçues par le médec
in portugais, dont certaines provenaient de Magellan ; nous ignorons ce que sont devenues
celles-ci. revue d'histoire des sciences 152
Borda, Bory, Courtanvaux, Duhamel du Monceau, Lavoisier,
Macquer, Messier, Montigny, les abbés Morellet et Rozier ; puis des
Anglais : Banks et Solander qui viennent d'accompagner Cook dans
son premier voyage d'exploration ; enfin le naturaliste allemand
Forster, le père Boscovich, l'astronome genevois Mallet et Benja
min Franklin. Les lettres de Magellan révèlent ensuite une voie,
restée ignorée jusqu'à présent, par laquelle les perfectionnements
réalisés par les constructeurs anglais d'instruments scientifiques
et d

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