A propos d'un cimetière Liao. Les belles dames de Xiabali - article ; n°1 ; vol.49, pg 70-81

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Arts asiatiques - Année 1994 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 70-81
New excavations in a small cemetery (Xiabali, Xuanhe, Hebei prov.) of the end of the Liao dynasty are presented here. A particular attention is payed to tomb n° 3 (end of the 12th century) : a house-like burial with some very fine but intriguing wall-paintings. An important feature is that this Buddhist cemetery is located in a geographical area where Chinese and non-Chinese societies traditionaly met, and this graveyard is a fascinating example of culturaly mixed archaeological remains. The place is relatively well preserved, well dated (1093- 1117) and original : ashes of incinerated corpses were kept in wooden figurines. The most difficult question is raised by the interpretation of wall-paintings. Although this question cannot be answered before a large scale program of Liao painting study be completed, the urgency of such a research is stressed through this new and challenging discovery. The difficulties of pictures interpretation are subsequently underlined and a new approach is suggested, which is based on an entropy-like notion, in order to interpret pictorial transformation in a changing society.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
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01 janvier 1994

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67

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Français

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3 Mo

Danielle Elisseeff
A propos d'un cimetière Liao. Les belles dames de Xiabali
In: Arts asiatiques. Tome 49, 1994. pp. 70-81.
Abstract
New excavations in a small cemetery (Xiabali, Xuanhe, Hebei prov.) of the end of the Liao dynasty are presented here. A
particular attention is payed to tomb n° 3 (end of the 12th century) : a house-like burial with some very fine but intriguing wall-
paintings. An important feature is that this Buddhist cemetery is located in a geographical area where Chinese and non-Chinese
societies traditionaly met, and this graveyard is a fascinating example of culturaly mixed archaeological remains. The place is
relatively well preserved, well dated (1093- 1117) and original : ashes of incinerated corpses were kept in wooden figurines. The
most difficult question is raised by the interpretation of wall-paintings. Although this question cannot be answered before a large
scale program of Liao painting study be completed, the urgency of such a research is stressed through this new and challenging
discovery. The difficulties of pictures are subsequently underlined and a new approach is suggested, which is
based on an entropy-like notion, in order to interpret pictorial transformation in a changing society.
Citer ce document / Cite this document :
Elisseeff Danielle. A propos d'un cimetière Liao. Les belles dames de Xiabali. In: Arts asiatiques. Tome 49, 1994. pp. 70-81.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1994_num_49_1_1354Danielle Elisseeff
À propos d'un cimetière Liao
Les belles dames de Xiabali
être autres «Chaque monotone vivant selon être d'un ou des est d'une temps articulations constitué société, unique...» par ne subtiles une pourra pluralité et plus multiples. jamais de temps L'histoire, être branchés réduite que à les ce la uns simplicité soit sur celle les d'un
(Ilya Prigogine, Isabelle Stengers,
La nouvelle alliance. Métamorphose de la science,
Paris, Gallimard, 1979, p. 275).
L'archéologie offre parfois à ses adorateurs des joies à nulle voûte : un ouvrage dont la forme est courante en Chine depuis
autre pareilles. L'étonnement, l'heureuse surprise — quelques les Han, mais qui rappelle peut-être aussi, chez les K'itan (ou
Khitan en transcription anglaise, ou Qidan en transcription silhouettes simples, habilement peintes et pleines de fraîcheur,
comme celles de la tombe n° 3 de Xiabali (l), au Hebei — laissent chinoise Pinyin) présents dans la région à l'époque, la vaste
tente de feutre en forme de coupole que l'on érigeait, jadis, à la sur l'âme une empreinte bienfaisante. L'espace d'un éclair, elles
effacent les peines et relancent l'urgence de cette inlassable mort des grands personnages3.
quête qui fait le métier même du chercheur. Le cercueil (quelques vestiges de bois, toute trace de corps
ayant disparu) reposait sur une estrade de briques adossée à la Le cadre est celui d'un cimetière de la fin des Liao, aux
demeures souterraines soigneusement conçues, dans l'esprit des paroi nord de la chambre. Devant l'estrade, se dressaient deux
tables, flanquées de deux chaises et d'un tabouret, destinées à pratiques chinoises traditionnelles, afin de recréer autour du
défunt les simulacres de la vie, mise en représentation d'une présenter un riche «ménage», comportant sans doute un cer
manière théâtrale — ainsi qu'on le pratiquait à l'époque : riches tain nombre de plats cuisinés, comme on en trouve dans une
tombe voisine (n° 7) 4. Mais le bel ordonnancement initial en est tombeaux aux architectures de briques, reproduisant des mai
sons à colonnes, poutres et consoles porteuses partiellement aujourd'hui passablement dérangé : les meubles avaient fini par
s'écrouler et tout ce qu'ils portaient s'est brisé et dispersé ; les engagées dans le mur, à l'intérieur d'un espace circulaire ou
polygonal (généralement hexagonal)1. Écrans, paravents, rapports à venir seront sans doute plus explicites sur ce thème.
fenêtres à treillis, charpentes y délimitent des surfaces réservées On y dénombre néanmoins une cinquantaine de céramiques (de
à la sculpture et à la peinture. Celle-ci, quand le rôle dominant la simple poterie et quelques pièces glaçurées), une trentaine de
lui est donné, use sans retenue de tous les effets du trompe- laques, deux miroirs de bronze, cinq pièces de monnaie, deux
peignes d'os et un ornement de jade (fig. 2). l'œil : trompe-l'œil en vermillon des compléments architectu
raux s'ajoutant aux structures simulées en briques ; et illusion L'inscription funéraire permet, malgré quelques passages
de bouquets, de vases de fleurs, de personnages vivement camp effacés, d'identifier les occupants des lieux : Zhang Shibenf2)
és, bien dans la tradition de cette peinture funéraire des Han (mort en 1088, puis déposé là cinq ans après, en 1093) et son
aux Tang qui, popularisée par l'édition, a tant porté dans le épouse, une dame Jiao (3), décédée en 1 143 et réunie à son mari
l'année suivante, en 1 144. Elle avait quatre-vingt treize ans et monde la gloire du passé chinois.
plus d'un demi-siècle s'était écoulé depuis que son compagnon
avait quitté ce monde. Il y avait vingt-sept ans, aussi, que les
Jin avaient désintégré le pouvoir des Liao, plaçant Chinois et
Qidan (ceux qui n'avaient pu ou voulu gagner l'Asie centrale)
Le site sous la même loi d'obéissance aux vainqueurs, les Jurchen (ou,
en transcription chinoise Pinyin : Ruzhen).
Les richesses à première vue les plus spectaculaires de la
Tous ces éléments existent dans la tombe n° 3 de Xiabali, dont tombe, du moins parmi celles qui subsistent, sont les peintures
les superstructures ont par ailleurs beaucoup souffert, la lai murales, introduites à l'entrée, de part et d'autre de la porte
ssant dépourvue, en son état actuel, de tumulus tout autant que s'ouvrant au sud, par un garde. Deux personnages se font ainsi
de chemin d'accès. Mais la partie souterraine est bien conser face, bien en chair, les manches retroussées, une longue cra
vée. C'est donc une sépulture à chambre funéraire de plan cir vache en main, à la fois dissuasifs et débonnaires. Ils sont vêtus
culaire, architecturée de briques2 avec quatre piliers engagés d'une veste nouée à la taille sur une courte chasuble fendue
dégageant très largement le haut des cuisses. Ils ont les jambes (fig. 1); ces derniers, peints en rouge, partagent le mur en trois
sections principales et deux petites dont chacune porte des serrées par des jambières tressées, ou des bandes molletières, et
sont chaussés de sandales souples ou à lanières (fig. 3). peintures. Ouverte au sud, la chambre funéraire ainsi conçue
mesure 2,64 m de diamètre et les murs porteurs s'élèvent à Puis, si l'on imagine pénétrer dans la chambre funéraire et
1,52 m, pour une hauteur totale de 2,52 m au sommet de la parcourir l'espace peint d'est en ouest (c'est-à-dire de droite à
70 .
.
Fig.l.
Coupe et plan
de la tombe n° 3
de Xiabali
(cf. Wenwu 1990,
10, p. 11).
'
> \ t*3g!& "*» I < - M - ^% é 1 ?^<%: - v lèckd
Fig. 2.
Le mobilier funéraire
de la tombe n" 3 :
quelques exemples Fig. 3. Peintures murales de la tombe n" 3 : (cf. Wenwu 1990,
l'un des gardes de la porte (s'ouvrant au sud). 10, p. 15-16).
71 !» H ;!.-;>• ,-,..:. ■.>:\ Fig- 4. Peintures murales
de la tombe n° 3 :
paroi est
(cf. Wenwu 1990, 10,
troisième planche
en noir).
r—*"»" Fig. 5.
Peintures murales
de la tombe n" 3 :
paroi nord.
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72 Fig. 6. r
Peintures murales
de la tombe n" 3 :
paroi ouest.
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on découvre successivement : dans un tissu uni, et non pas fleuri, comme l'autre. De la main gauche comme un texte chinois),
— sur la partie est du mur : une table de bois jaune, placée gauche, la jeune fille tient un bol, et de la main droite une sorte
de baguette ou de tisonnier fin, à ne pas confondre avec les gros sous une longue fenêtre à barreaux dans laquelle se profilent les
pinceaux représentés plantés dans leur support sur la table du silhouettes de quatre personnages; on y a déposé les «quatre
mur est. Le corps penché vers un haut pied de lampe en brique trésors du lettré». À côté se dresse un

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