Annaba et sa région agricole - article ; n°1 ; vol.44, pg 37-74
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1969 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 37-74
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

François Tomas
Annaba et sa région agricole
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 44 n°1, 1969. pp. 37-74.
Citer ce document / Cite this document :
Tomas François. Annaba et sa région agricole. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 44 n°1, 1969. pp. 37-74.
doi : 10.3406/geoca.1969.2638
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1969_num_44_1_2638ANNABA ET SA RÉGION AGRICOLE
par François Tomas
La ville d'Annaba doit sa fortune à la richesse minière de l'Est
algérien. Dans les années 1860-1880 on a pu dire, à juste titre, que le
« Mokta » avait fait Bône x ; quant à l'exploitation depuis une cinquant
aine d'années du minerai de fer de l'Ouenza et du phosphate du Kouif
elle a non seulement soutenu l'essor de la ville mais lui a permis de
soustraire à l'influence de Constantine cette bordure extrême orientale
des hautes plaines qui constitue l'actuel arrondissement de Sédrata ainsi
que les Monts des Nemenchas. Pour mieux rompre avec cette phase
coloniale, on insiste surtout aujourd'hui sur l'avenir industriel de la
cité déjà entré dans les faits par la puissante usine sidérurgique d'El
Hadjar doublée d'une tuberie et que le prochain complexe phosphatier
devrait assurer pleinement — ainsi seront remplacés ces rapports spécul
atifs qui lient de façon si caractéristique une mine à un port d'expor-
tation par des combinats bien dans la tradition des économies socialistes.
Mais, si les activités minières et industrielles ont été et restent déci
sives, on n'en doit pas négliger pour autant ces relations multiples et
par là-même moins faciles à saisir immédiatement qui se sont établies
entre la ville et un arrière-pays agricole étendu jusqu'au désert. Annaba
présente, en effet, pour les campagnes environnantes le triple avantage
de son port (exportation des vins, des agrumes, du liège, de l'alfa, des
céréales et de leurs dérivés), de sa population nombreuse à niveau de
vie global relativement élevé (forte consommation de fruits, de légumes,
de lait et de viande) et de ses usines de transformation des produits
agricoles mises en place par un mouvement coopératif unique en Algérie
(traitement du tabac, du coton, mise en conserve des tomates, des piments
1. Dans les paqes qui suivent nous emploierons alternativement le nom actuel et
le nom ancien suivant la date à laquelle nous ferons référence. Pour éviter les équi
voques nous donnons ici les équivalences : Annaba : Bône ; El Hadjar : Duzerville ;
El Kala : La Calle ; Besbès : Randon ; Ben Mhidi : Morris ; Bouteldja : Blandan ;■
Dréan : Mondovi : Skikda : Philippeville ; Asfour : Combes ; Bouchegouf : Duvivier ;
El Aouinet : Clairfontaine ; M'daourouch : Montesquieu ; Ain el Assel : Yusuf ; Bou
Hadjar : Lamy ; Azzaba : Jemmapes ; Bouati Mahmoud : Galliéni ; Ain Hassaïnia :
Clauzel. ANNABA ET SA REGION AGRICOLE 39
rouges). Or, plus que leur existence même, c'est l'évolution de ces liens
qui est exemplaire des difficultés et des promesses de l'agriculture algé
rienne tout en présentant un type particulier des rapports ville-campagne
en pays sous-développé.
I. — LE PORT,
FACTEUR DE REGIONALISATION
C'était la vocation (sic) coloniale de Bône que d'être un port d'export
ation de produits bruts, miniers ou agricoles, et ce caractère marquera
profondément le trafic portuaire pendant de nombreuses années encore.
li MÍ T E S iiiiiimiiiiniiiii voie ferrée en activité
communes
arrondissements
route importante
■ ■■■■■■■ pays
commune du département de CONSTANTÍNL
subissant plus ou moins l'influence d ' ANNABA
Fig. 1. — Le département d'Annaba, carte de repérage
Arrondissement d'Annaba Arrondissement de Guelma Arrondissement de Sédrata
BB H : Bir Bou Haouch В M : Bouati Mahmoud С : Chetaïbi
Mou : Mouladheim S : Seraïdi G В S : Guelaa Bou Sba
M'D : M'Daourouch H : Heliopolis В А : Ben Azouz
О : Ouenza Ber : Berrahal el F : el Fedjoudj
el A : el Aouinet В А : Boumahra Ahmed el H : el Hadjar
Mor : Morsott Bes : Besbes Be : Belkhir
В M H : Ben M'Hidi A H : Aïn Hassainia Arrondissement de Tébessa N : Nechmeya В H : Bou Hamdane
H : Hammamet A В : Ain Berda S A : Sellaoua Anouna
el К : el Kouif D : Drean A L : Aïn Larbi
В el M : Bir el Mokadem К : Khezaras As : Asfour
С : Cheria Bouk : Boukhamouza
E L : Elma Labiod Bouc : Bouchegouf Arrondissement de Souk-Ahras el О : el Ogla
H N'B : Hammam N'Bails В el A : Bir el Ater
О С : Oued Cheham D О : Djebel Onck Arrondissement d'El Kala Mec : Machroha N : Negrine
О D : Ouled Driss Bout : Bouteldja Département de Constantine S : Souarakh К : Khedara
A el A : Ain el Assel Z : Zarouria Az : Azzaba
el T : el Tarf Han : Hannencha A С : Aïn Charchar
A К : Aïn Kerma T : Taoura R : Roknia
В H : Bou Hadjar Mer : Merahna M : Meskiana 501 secteur privé 118
16
Total
socialiste 346 266 secteur 597 692
287 494 6 2
secteur privé
СО vo Souk-Ahras
socialiste O secteur On И я и и Ij On
CN ^О
secteur S. » 8.Л g privé
Guelma § g» I с
3
socialiste 194 secteur 415 iais ces ion
20 Q 5 Q с S и
со 3 о eu С secteur privé
Kala
O Z3 W3 <w tí ^^ El socialiste vo secteur
in >£ со ч^
СО ^н г— 1
560 secteur privé 71 . 3 ro T3 "fi л i 14
Annaba
socialiste 780 532 secteur 262 234 CU
471 275 2 6
ha qx
Arrondissement
3
Agrumes CN
M
Й ANNABA ET SA RÉGION AGRICOLE 41
1° Le vin et les agrumes
Parmi les spéculations agricoles, les deux principales concernent le
vin et les agrumes et, s'il surfit de rappeler combien l'existence du port
justifie leur extension, il faut insister sur ce que leur évolution comparée
peut présenter de valeur démonstrative.
Dans les deux cas, milieu naturel et conditions historiques se sont
conjugués pour limiter leur aire de production aux plaines sublittorales
et aux basses vallées du Bou Namoussa et de la Seybouse (cf. fig. 2).
Dans ce cadre restreint, elles apportent en revanche le plus clair de
leurs revenus aux domaines autogérés et, comme ces derniers sont les
héritiers des exploitations coloniales, leur monopole du vignoble ne
mérite pas que nous nous y attardions. Il n'en va pas de même de celui
des vergers d'agrumes que l'on peut expliquer par la lourdeur des inves
tissements nécessaires : plants, irrigation, pare-vent, ateliers de condi
tionnement.
Avant l'indépendance ces cultures étaient, en effet, non seulement
l'apanage des cultivateurs européens mais des plus importants d'entre
eux — ce qui nous permet de comprendre pourquoi la coopération ne
les a intéressés que de façon marginale. C'est particulièrement évident
pour les agrumes où les dirigeants de l'Union Agricole de l'Est ont
pourtant essayé de faire vivre une coopérative (Agrumcoop) en cons
truisant, à partir de 1933, des ateliers de triage mécanique et des
chambres froides. Mais en vain car les agrumiculteurs, dont certains
étaient allés jusqu'à doter leurs vergers d'un réseau de chemin de fer
Decauville, préférèrent monter leurs propres installations de triage.
La viticulture était plus partagée mais les petits et moyens product
eurs représentaient bien peu de chose à côté des grands domaines dont
la plupart avaient été créés lors des années difficiles de la fin du
xixe siècle : Monville, Guébar, Chapeau de Gendarme, Darhoussa, Ver-
nède, Safi, La Lorraine, Karmouda, Saint- Vincent, Latrille. Armandière,
Beughin. Cette douzaine de domaines possédait plus de la moitié des
10.000 ha du vignoble de la plaine d'Annaba et il est logique dans ces
conditions que les caves coopératives n'en aient intéressé que le quart
(2 512 ha en 1954). C'est pourtant dans la viticulture que le mouvement
coopératif avait été le plus précoce avec la création dès 1914 des caves
de Morris et de Blandan ; bien d'autres suivirent après 1920 portant
leur nombre à dix en 1932 mais leur capacité de logement moyenne
n'était pas très élevée et seul leur groupement en fédération permettait
de donner toute sa valeur aux 222 165 hl dont elles disposaient globa
lement.
Dans l'ensemble de la production viticole et agrumicole, Annaba ne
jouait donc que le rôle du port de transit, avec tout de même des moyens
de stockage importan

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