Essai sur la vie matérielle dans l oasis de Tourfan pendant le Haut Moyen Age - article ; n°1 ; vol.29, pg 1-170
167 pages
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Essai sur la vie matérielle dans l'oasis de Tourfan pendant le Haut Moyen Age - article ; n°1 ; vol.29, pg 1-170

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Description

Arts asiatiques - Année 1973 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 1-170
170 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

Monique Maillard
Essai sur la vie matérielle dans l'oasis de Tourfan pendant le
Haut Moyen Age
In: Arts asiatiques. Tome 29, 1973. pp. 1-170.
Citer ce document / Cite this document :
Maillard Monique. Essai sur la vie matérielle dans l'oasis de Tourfan pendant le Haut Moyen Age. In: Arts asiatiques. Tome 29,
1973. pp. 1-170.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1973_num_29_1_1083 Illustration non autorisée à la diffusion
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- Statue d'un Buddha, argile peinte et dorée. [Museum fur indische Kunst Berlin) Ootcho - Ruine Q ESSAI SUR LA VIE MATÉRIELLE DAMS L'OASIS
DE TOURFAN PENDANT LE HAUT MOYEN ÂGE
par Monique MAILLARD
INTRODUCTION
L'Asie Centrale sédentaire, terre de passage, a souvent été l'objet d'études
d'ensemble ayant pour but la recherche des chemins suivis par les religions ou les
motifs décoratifs par exemple. Si les renseignements ne manquent pas sur les écoles
de peinture qui se développèrent dans ces régions, nous ne possédons que peu de
documents pour connaître les conditions dans lesquelles vivaient ceux qui réalisèrent
ces uvres. La documentation historique, principalement chinoise est souvent
lacunaire et obscure, de plus, beaucoup de textes n'ont pas fait l'objet d'une traduction
critique. Enfin les chroniques chinoises ne peuvent nous donner de renseignement
sur la période qui précède l'installation des Han dans le Bassin du Tarim et souvent
ne s'attardent guère sur la manière dont vivaient les populations qu'elles décrivent.
Il faut donc se tourner vers les indications archéologiques et les objets rapportés
par les diverses missions qui se rendirent en Asie Centrale pour tenter de retrouver
l'aspect, les habitudes, l'architecture ou les coutumes funéraires des habitants.
La région de Tourfan, bassin fermé formant une unité géographique, se prêtait bien
à un travail de cette sorte ; les limites territoriales se définissaient naturellement,
quant à la limite dans le temps, l'Islamisation de la région transformant radicalement
le pays entre le xive et xve siècle, en était le terme évident.
Cette étude doit être considérée comme un essai, car un certain nombre de
points ont été volontairement laissés de côté. L'architecture a été étudiée en prenant
pour base l'abondante documentation rassemblée par les différentes missions euro
péennes et en les complétant par les travaux récents effectués au Sin-kiang par les
archéologues chinois. Pour la recherche concernant la vie matérielle proprement dite,
on a utilisé avant tout les représentations peintes ou modelées des personnages
i i 4 MOSIOUE MAILLABD
laïques à l'exclusion de celles des divinités, en tentant de faire ressortir le type de
costume ou les armes par exemple. Quand cela a été possible, elles ont été mises en
parallèle avec des objets semblables retrouvés dans la région de Tourfan. Les compar
aisons interviennent peu ici sauf quand elles permettent l'identification d'un objet
ou d'une représentation.
Enfin un problème se pose à propos de cette documentation, celui de la datation,
celle-ci n'ayant pu être faite que de façon très approchée. Quoique les grandes périodes
de l'histoire de Tourfan soient bien connues, la coupure entre chacune d'elles n'est
pas fixée avec exactitude, car elles sont séparées par des périodes d'invasions ou de
troubles sur lesquelles les renseignements sont rares. Si, grâce aux chroniques chinoises,
les étapes de l'installation des Han dans le royaume de Kiu-che (c'est le nom de la
région dans les textes chinois de l'époque des Han) nous sont relatées, nous ne savons
à peu près rien de ce royaume, c'est-à-dire du terrain sur lequel vont venir se greffer
les influences chinoises puis ouïgoures. CHAPITRE PREMIER
Le cadre naturel.
Généralités physiques.
Climat.
Irrigation.
La découverte de Tourfan.
- Les premiers voyageurs.
Les expéditions archéologiques.
1. Le cadre naturel.
La Province chinoise du Sin-kiang est traversée par l'important massif du
T'ien-chan entouré de deux dépressions : au nord la « Trouée de Djoungarie », au sud
le Bassin du Tarim dont le centre est occupé par le désert de Taklamakan et entouré
d'une couronne d'oasis de piémont. L'importance des plissements qui ont soulevé
le massif des T'ien-chan a provoqué de violents mouvements tectoniques, créant des
failles et des bassins d'effondrements ; cette région est, en effet, surtout constituée
de terrains primaires rigides qui ne se sont pas plissés mais fracturés. A l'extrémité
orientale de la chaîne montagneuse et sur la bordure nord du Bassin du Tarim les
effondrements ont été tels que la Dépression de Tourfan qui s'y trouve, est en grande
partie en dessous du niveau de la mer.
Généralités physiques.
La dépression de Tourfan s'allonge entre deux petits massifs montagneux faisant
partie du système des T'ien-chan, le Bogdo-oula et le Tchôl-tagh, sur environ
90 kilomètres de l'est à l'ouest, et 50 kilomètres en sa plus grande largeur. La région
forme une plaine de 4.000 kilomètres carrés. Elle présente la particularité de se
trouver en dessous du niveau de la mer, le secteur sud-est du bassin se creusant
jusqu'à moins 130 mètres. C'est une des régions les plus basses du monde et la plus
basse de toute la Chine. Le Bassin de Tourfan a été en partie comblé par des sédiments
provenant de l'érosion de l'anneau montagneux qui l'entoure ; le bassin présente
ainsi du nord au sud, sous la forme de bandes concentriques, le schéma classique du
relief des pays arides ou semi-arides. Des hauteurs, sont descendus des cours d'eau
souvent intermittents mais très chargés en matériaux ; arrivés dans la plaine, les
éléments les plus lourds se déposent les premiers et forment une zone de cailloutis
noyant le piémont. Puis vient une plaine habitable très plate où le sol devient de
plus en plus sec à mesure que l'on s'éloigne de la montagne ; les cours d'eau qui ont
la force de la traverser disparaissent très vite dans les sables qui la recouvrent ou
vont se perdre dans un lac salé ou playa (carte I). MOSIQUE MAILLARD 6
Le bassin de Tourfan illustre donc ce schéma, le lac salé occupant le centre du
bassin ; la sécheresse des montagnes du sud étant plus forte que dans les hauteurs
du nord, la plaine habitable n'existe pas au sud du lac, seule subsiste la zone de
cailloutis et de graviers de piémont (fig. 1).
Aurel Stein décrit le paysage en ces termes : « la vue que nous avions dans notre
descente sur le grand glacis de graviers était exceptionnellement large et claire.
Elle s'étendait depuis les pics neigeux aux taches sombres des cultures de Tourfan
jusqu'au croissant encroûté de sel indiquant la partie la plus basse du bassin. Au loin
les collines désertiques du Tchôl-tagh formaient le bord sud » (1).
Au nord la Dépression de Tourfan est fermée par le Massif du Bogdo-oula, dont
l'altitude s'élève rapidement : en 130 kilomètres la dénivellation atteint 6.000 mètres.
Le Bogdo-oula forme ainsi une barrière couronnée de neiges scintillant au soleil se
découpant sur le ciel bleu nuit dont la beauté a frappé tous les voyageurs visitant
la région, encore que, d'après les frères Grum-Grzimaïlo qui le traversèrent en
juillet 1889, « les sommets, vus de près, sont très décevants et n'offrent rien de
spécialement saisissant... » (2). En avant du massif se place une première ligne de
hauteurs formées de grés tertiaires, le Touz-tagh ; ne dépassant pas 500 mètres, le
matériau qui les constitue étant de couleur rouge sombre les a parfois fait surnommer
« Montagne de Feu ». Ces montagnes du nord sont relativement bien arrosées, la neige
et l'eau y sont suffisantes pour alimenter les sources et les torrents qui descendent
vers le sud par des gorges étroites et profondes perpendiculaires à la montagne.
Les montagnes du sud moins hautes (1.000 mètres environ) ont des formes mûres
et arrondies contrastant vigoureusement avec les massifs du nord ; elles sont sèches
et beaucoup des sources qui y existent sont salées. Elles ont reçu le nom de Tchôl-tagh
« Montagnes d

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