Intéressement et salaires : complémentarité ou substitution ? - article ; n°1 ; vol.316, pg 45-61
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Economie et statistique - Année 1998 - Volume 316 - Numéro 1 - Pages 45-61
Intéressement et salaires : complémentarité ou substitution ?
Selon la législation française, l'intéressement s'ajoute au salaire. On devrait donc observer, dans les entreprises qui pratiquent l'intéressement, une rémunération totale plus élevée, mais pas de différence significative de la rémunération de base avec celles qui ne le pratiquent pas. Si, de plus, l'intéressement détermine des gains de productivité, les rémunérations de base devraient être aussi plus élevées là où l'intéressement est mis en place. C'est bien ce que l'on constate, sur l'année 1992, pour les établissements de plus de 200 salariés. Cependant, pour les établissements plus petits, le salaire de base accompagnant l'intéressement n'est pas plus élevé, voire souvent même plus faible, que celui établissements qui ne pratiquent pas l'intéressement.
En fait, avec le temps, une certaine substitution semble s'effectuer. L'effet positif de l'intéressement sur les rémunérations totales diminue avec l'ancienneté des accords. Il devient même significativement négatif pour les salaires de base au bout de trois à cinq ans. L'intéressement s'avère donc bien être, pour les entreprises, un dispositif de flexibilisation salariale.
Profit Sharing and Wages: Complementarity or Substitution?
French law provides for profit sharing to be in addition to wages. One would therefore expect to find a higher total remuneration in companies practicing profit sharing, with a basic wage not significantly different to those without profit-sharing schemes. Moreover, if profit sharing determines productivity gains, basic wages should also be higher where profit sharing is practiced. This is indeed the finding for establishments with more than 200 employees in 1992. However, the basic wage accompanying profit sharing in smaller establishments is not higher and is even often lower than in those establishments without profit-sharing schemes.
A certain substitution would appear to be taking place over time. The older the contract, the more the positive effect of profit sharing on total remuneration diminishes. It even has a significantly negative effect on basic wages after three to
five years.
Hence profit sharing proves to be a wage flexibility mechanism for businesses.
Gewinnbeteiligung und Lohn: Komplementaritât oder Substitution?
Nach den franzôsischen Rechtsvorschriften ist die Gewinnbeteiligung zum Lohn hinzuzurechnen. Folglich mùBte die Gesamtvergùtung in die Unternehmen, die eine Gewinnbeteiligung zahlen, hôher sein; ihre Grundvergûtung dùrfte sich aber nicht nennenswert von denjenigen unterscheiden, die keine Gewinnbeteiligung zahlen. Wenn die Gewinnbeteiligung auBerdem Produktivitâtsgewinne bewirkt, mùBten auch die Grundvergùtungen in den Unternehmen, die eine Gewinnbeteiligung eingefùhrt haben, hôher sein.
1992 traf dies auf die Betriebe mit mehr als 200 Beschàftigten zu. Dagegen ist der Basislohn, der mit einer Gewinnbeteiligung einhergeht, in den kleineren Betrieben
nicht hôher, manchmal sogar geringer als in den Betrieben, die keine Gewinnbeteiligung kennen.
Denn im Laufe der Zeit scheint eine gewisse Substitution vonstatten zu gehen. Die positive Auswirkung der Gewinnbeteiligung auf die Gesamtvergùtungen nimmt mit dem Alter der Vereinbarungen ab. Bei den Basislôhnen wird sie nach drei bis fùnf Jahren sogar eindeutig negativ.
Fur die Unternehmen scheint die Gewinnbeteiligung somit
in der Tat ein Instrument zur Lohnflexibilisierung
darzustellen.
Participaciôn y salarios : tcomplementariedad o sustituciôn?
Segûn la legislaciôn francesa, la participaciôn se suma al salario. Se deberia observar, en aquellas empresas francesas que practican la participaciôn, una remuneraciôn total superior, y ninguna diferencia importante en cuanto a remuneraciôn bâsica con las que no la practican. Si ademâs la participaciôn détermina ganancias de productividad, las remuneraciones bâsicas deberfan también ser mâs altas alli donde se ha instaurado la participaciôn. De hecho, eso es lo que se comprueba en 1 992 para los establecimientos de mâs de 200 asalariados. Sin embargo, para los establecimientos menores, el salario bâsico asociado con la participaciôn no es mâs alto, y con frecuencia Ilega a ser menor que el de los establecimientos que no practican la participaciôn.
En realidad, con el tiempo, parece producirse cierta sustituciôn. El efecto positivo de la participaciôn sobre las remuneraciones totales disminuye con la antigûedad de los convenios. Llega a ser incluso bastante negativo para los salarios bâsicos al cabo de très a cinco anos. La participaciôn si résulta ser para las empresas un dispositivo de flexibilizaciôn salarial.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Sylvie Mabile
Intéressement et salaires : complémentarité ou substitution ?
In: Economie et statistique, N°316-317, Octobre 1998. pp. 45-61.
Citer ce document / Cite this document :
Mabile Sylvie. Intéressement et salaires : complémentarité ou substitution ?. In: Economie et statistique, N°316-317, Octobre
1998. pp. 45-61.
doi : 10.3406/estat.1998.2647
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1998_num_316_1_2647Résumé
Intéressement et salaires : complémentarité ou substitution ?
Selon la législation française, l'intéressement s'ajoute au salaire. On devrait donc observer, dans les
entreprises qui pratiquent l'intéressement, une rémunération totale plus élevée, mais pas de différence
significative de la rémunération de base avec celles qui ne le pratiquent pas. Si, de plus, l'intéressement
détermine des gains de productivité, les rémunérations de base devraient être aussi plus élevées là où
l'intéressement est mis en place. C'est bien ce que l'on constate, sur l'année 1992, pour les
établissements de plus de 200 salariés. Cependant, pour les établissements plus petits, le salaire de
base accompagnant l'intéressement n'est pas plus élevé, voire souvent même plus faible, que celui qui ne pratiquent pas l'intéressement.
En fait, avec le temps, une certaine substitution semble s'effectuer. L'effet positif de l'intéressement sur
les rémunérations totales diminue avec l'ancienneté des accords. Il devient même significativement
négatif pour les salaires de base au bout de trois à cinq ans. L'intéressement s'avère donc bien être,
pour les entreprises, un dispositif de flexibilisation salariale.
Abstract
Profit Sharing and Wages: Complementarity or Substitution?
French law provides for profit sharing to be in addition to wages. One would therefore expect to find a
higher total remuneration in companies practicing profit sharing, with a basic wage not significantly
different to those without profit-sharing schemes. Moreover, if profit sharing determines productivity
gains, basic wages should also be higher where profit sharing is practiced. This is indeed the finding for
establishments with more than 200 employees in 1992. However, the basic wage accompanying profit
sharing in smaller establishments is not higher and is even often lower than in those establishments
without profit-sharing schemes.
A certain substitution would appear to be taking place over time. The older the contract, the more the
positive effect of profit sharing on total remuneration diminishes. It even has a significantly negative
effect on basic wages after three to
five years.
Hence profit sharing proves to be a wage flexibility mechanism for businesses.
Zusammenfassung
Gewinnbeteiligung und Lohn: Komplementaritât oder Substitution?
Nach den franzôsischen Rechtsvorschriften ist die Gewinnbeteiligung zum Lohn hinzuzurechnen.
Folglich mùBte die Gesamtvergùtung in die Unternehmen, die eine Gewinnbeteiligung zahlen, hôher
sein; ihre Grundvergûtung dùrfte sich aber nicht nennenswert von denjenigen unterscheiden, die keine
Gewinnbeteiligung zahlen. Wenn die Gewinnbeteiligung auBerdem Produktivitâtsgewinne bewirkt,
mùBten auch die Grundvergùtungen in den Unternehmen, die eine Gewinnbeteiligung eingefùhrt
haben, hôher sein.
1992 traf dies auf die Betriebe mit mehr als 200 Beschàftigten zu. Dagegen ist der Basislohn, der mit
einer Gewinnbeteiligung einhergeht, in den kleineren Betrieben
nicht hôher, manchmal sogar geringer als in den Betrieben, die keine Gewinnbeteiligung kennen.
Denn im Laufe der Zeit scheint eine gewisse Substitution vonstatten zu gehen. Die positive Auswirkung
der Gewinnbeteiligung auf die Gesamtvergùtungen nimmt mit dem Alter der Vereinbarungen ab. Bei
den Basislôhnen wird sie nach drei bis fùnf Jahren sogar eindeutig negativ.
Fur die Unternehmen scheint die Gewinnbeteiligung somit
in der Tat ein Instrument zur Lohnflexibilisierung
darzustellen.
Resumen
Participaciôn y salarios : tcomplementariedad o sustituciôn?
Segûn la legislaciôn francesa, la participaciôn se suma al salario. Se deberia observar, en aquellas
empresas francesas que practican la participaciôn, una remuneraciôn total superior, y ninguna
diferencia importante en cuanto a remuneraciôn bâsica con las que no la practican. Si ademâs la
participaciôn détermina ganancias de productividad, las remuneraciones bâsicas deberfan también sermâs altas alli donde se ha instaurado la participaciôn. De hecho, eso es lo que se comprueba en 1 992
para los establecimientos de mâs de 200 asalariados. Sin embargo, para los establecimientos
menores, el salario bâsico asociado con la participaciôn no es mâs alto, y con frecuencia Ilega a ser
menor que el de los establecimientos que no practican la participaciôn.
En realidad, con el tiempo, parece producirse cierta sustituciôn. El efecto positivo de la participaciôn
sobre las remuneraciones totales disminuye con la antigûedad de los convenios. Llega a ser incluso
bastante negativo para los salarios bâsicos al cabo de très a cinco anos. La participaciôn si résulta ser
para las empresas un dispositivo de flexibilizaciôn salarial.SALAIRES
Intéressement et salaires
complémentarité ou
substitution ?
Sylvie Mabile* Selon la législation française, l'intéressement s'ajoute au salaire. On devrait donc
observer, dans les entreprises qui pratiquent l'intéressement, une rémunération
totale plus élevée, mais pas de différence significative de la rémunération de base
avec celles qui ne le pratiquent pas. Si, de plus, l'intéressement détermine
des gains de productivité, les rémunérations de base devraient être aussi plus
élevées là où l'intéressement est mis en place.
C'est bien ce que l'on constate, sur l'année 1992, pour les établissements de plus
de 200 salariés. Cependant, pour les établissements plus petits, le salaire de base
accompagnant l'intéressement n'est pas plus élevé, voire souvent même plus
faible, que celui des établissements qui ne le pratiquent pas.
En fait, avec le temps, une certaine substitution semble s'effectuer. L'effet positif
de l'intéressement sur les rémunérations totales diminue avec l'ancienneté
des accords. Il devient même signifîcativement négatif pour les salaires de base
au bout de trois à cinq ans.
L'intéressement s'avère donc bien être, pour les entreprises, un dispositif de
flexibilisation salariale.
* Sylvie Mabile faisait
partie de la DARES au Le salaire aux pièces qui constituait une décentralisation des négociations salariales au moment de l'étude. forme élémentaire d'intéressement des niveau des entreprises, voire des établisse
Une première version salariés à la production, a été abandonné au fil ments, processus qui n'est pas spécifique à la
de ces résultats a été du temps. Il ne survit plus aujourd'hui que dans France. Les politiques salariales des entreprises présentée à la confé quelques secteurs (confection, chaussure...). Les se veulent à la fois plus ciblées, avec le déveloprence du réseau Impact
of Profit Sharing in Eu bouleversements dans la nature des emplois, le pement de l'individualisation des salaires, et
rope (IPSE ; réseau développement technologique et le progrès liées aux performances collectives, avec le définancé par le program social ont entraîné une certaine uniformisation veloppement de l'intéressement (accords vome « Capital humain et
Mobilité » de la com des augmentations de salaires accordées au sein lontaires de partage du profit, cf. annexe I).
mission européenne) à des entreprises, du moins jusqu'au début des Londres, en décembre années 80. Cette évolution s'inverse de Ce levier de la politique salariale est souvent 1996.
considéré comme un moyen d'inciter les salariés puis : dans un contexte de demande plus mouv
Les noms et dates entre ante et diversifiée et de plus vive compétition, à participer aux objectifs de l'entreprise. Une parenthèses renvoient à on s'oriente vers une nouvelle recherche de plus grande implication des salariés permettrait la bibliographie en fin
d'article. flexibilité. Cela va de pair avec un processus de en effet d'augmenter la productivité du travail.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 316-317, 1998 - 6/7 45 elle précise dans quels cas des exonérations Au milieu des années 1980, la thèse de
accordées peuvent être réclam&

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