L agriculture à la Guadeloupe - article ; n°215 ; vol.38, pg 480-500
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Description

Annales de Géographie - Année 1929 - Volume 38 - Numéro 215 - Pages 480-500
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Kopp
L'agriculture à la Guadeloupe
In: Annales de Géographie. 1929, t. 38, n°215. pp. 480-500.
Citer ce document / Cite this document :
Kopp A. L'agriculture à la Guadeloupe. In: Annales de Géographie. 1929, t. 38, n°215. pp. 480-500.
doi : 10.3406/geo.1929.9896
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1929_num_38_215_9896480
L'AGRICULTURE A LA GUADELOUPE
La colonie de la Guadeloupe comprend essentiellement deux
grandes îles : la Guadeloupe proprement dite ou Basse-Terre et la
Grande-Terre, séparées par un canal de quelques mètres, autour des
quelles se groupent l'île de la Désirade à l'Est et l'île de Marie-Galante
au Sud, l'archipel des Saintes au Sud de la Guadeloupe proprement
dite, enfin la moitié de l'île Saint-Martin. et l'île Saint-Barthélémy,
situées à 2 degrés au Nord. Nous ne nous occuperons pas de ces deux
dernières dépendances 1.
I. — Les conditions naturelles
Le relief. — La Guadeloupe proprement dite a" grossièrement la
forme d'une ellipse, allongée sur 46 km. du Nord au Sud. Sa côte occi
dentale, presque rectiligne, est soulignée par des montagnes assez éle
vées, fragment de l'arc des Antilles, dont le point culminant, le volcan
de la Soufrière, s'élève d'un seul jet à 1 450 m. d'altitude. Ge relief
joue un. rôle capital dans la climatologie de toute l'île, en arrêtant
l'alizé et donnant naissance à toutes les rivières. Le versant Ouest, dit
« sous le vent », tombe de façon abrupte sur la mer, coupé de ravins
torrentiels comme par des coups de sabre et frangé d'une étroite
bande de plaine malsaine. A l'Est, au contraire, il existe, au-dessous
de 200 m. d'altitude, un vaste glacis, traversé de vallées ouvertes, au
bas duquel, au Nord, la Grande Rivière a édifié, de ses alluvions, une
belle plaine littorale (fig. 2).
La Grande-Terre ne ressemble en rien à la Guadeloupe propre. Le
soubassement volcanique y est recouvert de dépôts calcaires récents
sur une épaisseur de 100 à 300 m. A l'Est s'étend un plateau calcaire
de 100 m. d'altitude maxima ; à l'Ouest, une grande plaine hérissée de
mamelons calcaires en désordre, prolongement des deux « culs-de-sac
1. Bibliographie sommaire. — Le P. Dutertre, Histoire générale des Antilles
habitées par les François, Paris, 1657. — Le P. Labat, Nouveau voyage aux Isles de
l'Amérique, 2e éd., 1724. — Sainte-Marie Poyen, De V 'exploitation des sucreries, 1 vol.
in-8°, 184 p., Basse-Terre, 1792. — Boyer Peyreleau, Les Antilles françaises. —
P. Margiiy, Belain ď Esnambuc et les Normands aux Antilles, in-8° Paris, 1863. —
R. P. Duss, Flore phanéro gamique des Antilles françaises, 1 vol., 656 p., 1897. —
Annuaire officiel de la Guadeloupe. — Legier, La Martinique et la Guadeloupe, 1 vol.,
Paris, 1905. — • L. Barrabé, Le pétrole à la (Ann. Off. Nat. Combustibles
liquides, 3e arm., n° 1, p. 7-42). — M. Sorre, Géographie universelle, t. XIV, Mexique t
Amérique centrale. — W. M. Davis, The coral reef problem (American Geogr. Society),
un vol. in-8°, New York, 1927. — Aug. Chevalier et Dagron, Recherches sur les débuts
de la culture du café en Amérique {C. R. Acad. Se. col., 1927, t. VIII). i
L'AGRICULTURE A LA GUADELOUPE 481
marins » dont elle est une partie émergée. Dans toute la Grande-Terre,
il n'existe aucun réseau hydrographique. Les puits trouvent unifo
rmément la couche aquifère au niveau de la mer, et les eaux, chargées
de sels, sont presque inutilisables. Sur le plateau Est, il existe de nomb
reuses petites dolines qu'on peut transformer en mares temporaires,
en tapissant d'argile le fond (fig. 3). Une ceinture de récifs coral-
ÉTÉ ST CARÊME PETIT CARÊME RENOUVEAU HIVERNAGE MARTIN CARÊME PETIT DEC.
FÉVR. MARS AVRIL MAI JUIN JUIL. AOÛT OCT. JANV. NOV.
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\ \ 200 \ \
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flg. 1. — régime des pluies dans trois stations de la guadeloupe
(Hôpital et Marquisat) et de la Grande-Terre (Ma miel).
liens frange toute -Да Graňde-Terre et parsème les deux culs-de-sac.
Marie-Galante, grande comme la forêt de Fontainebleau, rap
pelle le plateau Est de la Grande-Terre ; c'est une table calcaire se
terminant en falaise à l'Est, et s'inclinant du côté de Saint-Louis.
L'évolution des dolines y est beaucoup plus accentuée ; les vallées
sèches ont l'apparence de profonds traits de scie. Nous avons suggéré
que Marie-Galante était un causse en formation1.
La Désirade (22 km. de long sur 3 ou 4 de large) se rattache vis
iblement à la partie Nord du plateau calcaire de Grande-Terre, dont
la sépare un bras de mer de quelques kilomètres seulement.
Quant aux Saintes, c'est un archipel volcanique bien distinct,
situé sur l'arc Antillais entre le massif du Houelmont, qui termine la
Guadeloupe au Sud, et l'île de la Dominique.
Le climat. — Sur toutes ces îles règne un climat tropical océa
nique, comportant une saison sèche et une saison humide, avec, en
1. A. Kopp, Quelques observations géologiques et agronomiques sur Marie-Galante
(Journ. Stat. Agronomique de la Guadeloupe, V. 1925).
АЭТГ. DB 0*00. — ХХХУШе ANNÉE. SI ANNALES DE GÉOGRAPHIE 482
certains points, tendance à un maximum et un minimum secondaires
des pluies. La température moyenne annuelle est élevée : 26°
Fie. 2. — La Guadeloupe.
1, Forêt actuelle. — 2, Forêt vierge. — 3, Caféiers et cacaoyers. — - 4, Bananiers. —
5, Sucreries. — M, Usine Marquisat. — Échelle, 1 : 400 000.
l'amplitude est de 13° (janvier, 20°; juillet, 33°). La variation
journalière est très faible, surtout pendant la saison chaude humide.
Le vent dominant est l'alizé, qui souffle d'entre E et S-E ; les vents
du N et de ГО sont très rares et anormaux.
Noue donnons, dans le graphique delà page précédente (fig. 1), le
régime plwiométrique de différente lieux caractéristiques (moyennes
de trente années consécutives). Toute la pluviométrie est déter- L'AGRICULTURE A LA GUADELOUPE 483
minée par l'influence des montagnes qui forment l'axe de la Gua
deloupe propre.
La crête est très rarement libre de nuages, et l'abondance des pré
cipitations, même sur les hauteurs de la côte Sous le Vent, est une des
бЗЧо-О.Р.
Fig. 3. — La Grande-Terre.
1, Vallées sèches. — 2, Sucreries. — Échelle, 1 : 400 000.
raisons de la végétation désordonnée, de cette zone. Il est profondé
ment regrettable que la climatologie de partie de l'île n'ait pas
été plus suivie.
Si l'on se dirige vers l'Est de la Grande-Terre, l'action con-
densatrice de la barrière montagneuse s'atténue, les saisons sèches
deviennent plus inflexibles. D'une manière générale, les pluies sont
moins fréquentes à la Grande-Terre qu'à la Guadeloupe proprement
dite; l'air est plus sec, l'éclairement plus intense.
Marie-Galante, au temps où Christophe-Colomb lui donna le
nom d'une de ses caravelles, était si boisée qu'elle semblait une cor
beille de verdure flottant sur la mer. Vers la fin du ivih* siècle, un 484 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
déboisement très intense suivit l'introduction de la culture de la
canne. Aujourd'hui l'île souffre de carêmes très longs, au cours des
quels il est parfois nécessaire d'aller chercher l'eau à la Guadeloupe.
Les Saintes ont aussi des saisons sèches très marquées, dues à leur
situation géographique en dehors et au Sud de la zone de freinage de
l'alizé, créée par la chaîne montagneuse de la Guadeloupe.
Les sols. — II n'y a à peu près aucun point commun entre les sols
de la Guadeloupe proprement dite et ceux de la Grande-Terre. Dans
la première de ces îles, les roches volcaniques de l'axe montagneux,
fortement lessivées, ont donné naissance, sur le versant abrupt, sous
le vent, à des terres extrêmement meubles et perméables, conservant,
grâce à l'humus, assez d'humidité.
Sur le versant Est, où l'érosion est moins violente, le lessivage des
produits de décomposition donne un sol plus compact, plus argileux,
où se rencontrent une multitude de concrétions ferrugineuses, mais
qui passent, près de .la mer, à de be

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