L emploi des jeunes au coeur des dynamiques du marché du travail - article ; n°1 ; vol.378, pg 85-104
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Description

Economie et statistique - Année 2004 - Volume 378 - Numéro 1 - Pages 85-104
El empleo de los jóvenes en el centro de las dinámicas del mercado laboral
El análisis del empleo de los jóvenes no ha de limitarse al caracterizar unos procesos individuales de inserción. También hay que tener en cuenta otras dos dimensiones determinantes: la influencia de la coyuntura y la de las transformaciones a largo plazo sobre el mercado laboral. En primer lugar, la tasa de empleo de los jóvenes reacciona sobremanera a la coyuntura. Además de este indicador, las características cualitativas de los empleos son muy sensibles a la coyuntura, en especial la proporción de la «desclasificación», el tipo de contrato y el salario. Esta gran sensibilidad a la coyuntura de las condiciones de inserción de los jóvenes se explica por el hecho de que siendo principiantes en el mercado laboral, se encuentran superrepresentados entre los candidatos a un empleo. Esto también hace que se encuentren en el centro de las transformaciones estructurales de las normas de empleo, las cuales se llevan a cabo esencialmente a través de los flujos entrantes de contrataciones. Esta secunda dimensión no está separada de la dimensión coyuntural en la medida en que la difusión de los contratos temporales, factor de volatilidad del empleo, es uno de los elementos centrales de las transformaciones estructurales de las normas de empleo.
Beschäftigung der Jugendlichen und Dynamik des Arbeitsmarkts
Die Analyse der Beschäftigung der Jugendlichen kann sich nicht auf eine Beschreibung der individuellen Eingliederungsprozesse beschränken. Zu berücksichtigen sind überdies zwei andere entscheidende Dimensionen: der Einfluss der Konjunkturlage und die Auswirkungen der langfristigen Transformationen am Arbeitsmarkt. Zum einen ist beim Beschäftigungsgrad der Jugendlichen eine Überreaktion auf die Konjunktur festzustellen. Über diesen Indikator hinaus sind die qualitativen Merkmale der Beschäftigung sehr konjunkturabhängig, insbesondere der Umfang der «Herabstufung», die Art des Arbeitsvertrags und der Lohn. Diese sehr große Konjunktursensibilität der Eingliederungsbedingungen der Jugendlichen ist darauf zurückzuführen, dass diese bei Eintritt in den Arbeitsmarkt unter den Bewerbern überrepräsentiert sind. Zur Folge hat dies zum anderen, dass sie die Hauptbetroffenen der strukturellen Veränderungen der Beschäftigungsnormen sind, die vorrangig über die Einstellungen stattfinden. Diese zweite Dimension ist von der konjunkturellen Dimension nicht unabhängig, da die Zunahme der befristeten Verträge •ein Faktor der Beschäftigungsvolatilität •eines der zentralen Elemente der strukturellen Veränderungen der Beschäftigungsnormen darstellt.
L’emploi des jeunes au coeur des dynamiques du marché du travail
L’analyse de l’emploi des jeunes ne saurait se limiter à la caractérisation des processus individuels d’insertion. Il faut également prendre en compte deux autres dimensions déterminantes: l’influence de la conjoncture et celle des transformations à long terme sur le marché du travail. En premier lieu, le taux d’emploi des jeunes surréagit à la conjoncture. Au-delà de cet indicateur, les caractéristiques qualitatives des emplois sont très sensibles à la conjoncture, en particulier l’ampleur du «déclassement», la nature du contrat et le salaire. Cette très forte sensibilité à la conjoncture des conditions d’insertion des jeunes s’explique par le fait que, en tant qu’entrants sur le marché du travail, ils sont surreprésentés parmi les candidats à l’embauche. Ceci les place également au coeur des transformations structurelles des normes d’emploi, qui s’opèrent prioritairement via les flux entrants d’embauches. Cette seconde dimension n’est pas indépendante de la dimension conjoncturelle dans la mesure où la diffusion des contrats temporaires, facteur de volatilité de l’emploi, est un des éléments centraux des transformations structurelles des normes d’emploi.
Youth employment at the heart of labour market dynamics
The analysis of youth employment cannot be limited to the identification of individual integration processes. Two other deciding factors also need to be taken into account: the effect of the economic situation and the influence of long-run changes on the labour market. In the first place, the youth employment rate overreacts to the economic situation. In addition to this indicator, the qualitative characteristics of jobs are highly sensitive to the economic situation, especially the extent of •occupational downgrading”, the nature of the contract and the wage. This extremely high sensitivity of youth employability conditions to the economic situation is due to the fact that, as new arrivals on the labour market, they are overrepresented among the candidates for recruitment. This also places them at the heart of structural changes to employment standards, which operate mainly via recruitment inflows. This second aspect is not unrelated to the economic aspect since the distribution of temporary contracts, a factor of employment volatility, is one of the core elements of the structural changes to employment standards.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2004
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Langue Français

Extrait

L’emploi des jeunes au cœur des dynamiques du marché du travail Yannick Fondeur et Claude Minni*
EMPLOI
L’analyse de l’emploi des jeunes ne saurait se limiter à la caractérisation des processus individuels d’insertion. Il faut également prendre en compte deux autres dimensions déterminantes : l’influence de la conjoncture et celle des transformations à long terme sur le marché du travail. En premier lieu, le taux d’emploi des jeunes surréagit à la conjoncture. Au-delà de cet indicateur, les caractéristiques qualitatives des emplois sont très sensibles à la conjoncture, en particulier l’ampleur du « déclassement », la nature du contrat et le salaire. Cette très forte sensibilité à la conjoncture des conditions d’insertion des jeunes s’explique par le fait que, en tant qu’entrants sur le marché du travail, ils sont surreprésentés parmi les candidats à l’embauche. Ceci les place également au cœur des transformations structurelles des normes d’emploi qui s’opèrent prioritairement via les flux d’embauches. Cette seconde dimension n’est pas indépendante de la dimension conjoncturelle dans la mesure où la diffusion des contrats temporaires, facteur de volatilité de l’emploi, est un des éléments centraux des transformations structurelles des normes d’emploi.
* Yannick Fondeur appartient à l’Ires et Claude Minni est membre de la Dares. Cet article est une version remaniée d’un texte paru dans la série des Documents de travail de l’Ires (Fondeur et Minni, 2003). Le lecteur trouvera dans cette première version des développements sur la sensibilité du taux d’activité des jeunes à la conjoncture qui n ’ont pas été repris ici par souci de simplification. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article. Les auteurs remercient Jacques Freyssinet et les deux rapporteurs anonymes d’ Économie et Statistique pour leurs remarques sur une version initiale de cet article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004
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L essu rj eluen ems aorccchué pednut  turnaev apiol siptiaor nr paaprptiocrtu liaèurxe autres actifs : taux de chômage élevé, part très importante des emplois de courte durée, phéno-mènes de « déclassement », salaires faibles compte tenu du niveau de diplôme, etc. Pour expliquer ce phénomène, l’analyse écono-mique s’appuie généralement sur la notion de processus d’insertion  des individus. Cela revient à considérer que l’insertion profession-nelle des jeunes est une succession d’étapes, une trajectoire mue par une dynamique individuelle. Les caractéristiques particulières des jeunes sur le marché du travail sont censées s’estomper sous l’effet de ce processus. Au terme de ce der-nier, toutes choses égales par ailleurs, les indivi-dus concernés ne doivent théoriquement plus être distinguables des autres (ils sont insérés ). La plupart du temps, cette dynamique est analy-sée comme l’ajustement entre la productivité des jeunes et le coût de leur travail. Le diagnos-tic est le suivant : à la sortie du système scolaire, soit les jeunes en difficulté manquent d’expé-rience professionnelle, soit leur formation est globalement insuffisante. Ils rencontrent donc des difficultés d’insertion tant qu’ils n’ont pas acquis les compétences leur permettant d’ali-gner leur productivité sur leur taux de salaire, soumis aux minimums légaux et convention-nels. La plupart des mesures de la politique de l’emploi à destination des jeunes se sont appuyées sur cette conception et ont proposé des formes d’emplois spécifiques destinées à accélérer le processus d’insertion des individus en abaissant le coût de leur travail en contrepar-tie d’une formation et/ou d’une expérience pro-fessionnelle (Lefresne, 2003). Le processus d’insertion des jeunes est une réa-lité forte, notamment mise en évidence par les travaux du Céreq sur données longitudinales et théorisée en France par plusieurs auteurs (entre autres Vincens, 1981 ; Vernières, 1997 ; Giret, 2000). Cependant, l’analyse de l’emploi des jeunes ne saurait se limiter à cette dimension particulière : elle est enchâssée dans d’autres temporalités. Pour le mettre en évidence, il est utile de s’appuyer sur une grille d’analyse clas-sique distinguant trois dimensions causo-temporelles : effet d’âge, effet de génération, effet de moment. Ce qui est appellé ici « dimension causo-temporelle » est un élément  causal s’inscrivant dans une temporalité spécifi-que identifiée analytiquement. En d’autres ter-mes, il s’agit de décomposer un phénomène social en plusieurs sous-dynamiques, jouant simultanément, mais à des niveaux différents.
L’ effet d’âge  est, au sens strict, l’effet de la position des individus dans leur cycle de vie ; au sens large (retenu ici), l’effet peut être fondé sur toute dimension causo-temporelle liée au calen-drier individuel et suffisamment longue pour que les caractéristiques des individus se trans-forment. C’est cette transformation qui est le moteur de l’effet d’âge. Selon cette seconde acception, le « processus d’insertion » est un effet d’âge. L’ effet de génération ou effet de cohorte appa-raît lorsque des individus vivent au même moment et au même stade de leur calendrier individuel des événements qui les marquent durablement. L’ effet de période ou effet de moment affecte en t tous les individus quelle que soit la position qu’ils occupent dans leurs calendriers indivi-duels respectifs, mais sans les marquer durable-ment. Dans cet article, il est suggéré que, au-delà de l’effet d’âge lié au processus d’insertion des individus, l’analyse de l’emploi des jeunes doit notamment intégrer, d’une part, un effet de période, lié au cycle économique, et, d’autre part, un effet de génération, lié aux transforma-tions des normes d’emploi (1) dont les jeunes sont les vecteurs. Le taux d’emploi des jeunes surréagit à la conjoncture Durant la période 1975-2002, le taux d’emploi des 15-29 ans en France a chuté de 14 points, passant de 55 à 41 %. Mais cette baisse n’a pas été régulière sur l’ensemble de la période : si l’on excepte les fluctuations conjoncturelles, le taux d’emploi des jeunes semble s’être stabilisé au cours de la seconde moitié des années 1990. Cette tendance décroissante et son infléchisse-ment sont essentiellement liés à l’évolution du taux de scolarité (cf. annexe 1). Le taux d’emploi de la tranche d’âge intermé-diaire, les 30-49 ans (qui serviront ici de réfé-rence), a connu une évolution inverse et de moindre ampleur : il a progressé de 6 points au cours de la période, passant de 75 à 81 % (cf. graphique I). 1. Les « normes d’emploi » sont des régularités observées sur le marché du travail qui font office d’étalon et de principe de con-duite pour les acteurs.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004
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