L implication des parents dans la scolarité des filles et des garçons : des intentions à la pratique - article ; n°1 ; vol.398, pg 59-84
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Economie et statistique - Année 2006 - Volume 398 - Numéro 1 - Pages 59-84
En 1992, los progenitores preferían una formación técnica o científi ca para sus hijos y proyectaban un nivel de estudios globalmente más elevado para sus hijas que para sus hijos. Esta constatación sigue siendo cierta en la entrada escolar 2003. Pero analizando más concretamente el deseo de un bachillerato científi co, ya que es la carrera más rentable de las carreras generales en el mercado laboral, entonces los progenitores son más ambiciosos en cuanto al futuro de sus hijos. Las ambiciones escolares de los progenitores están vinculadas de modo desigual al éxito escolar según se trate de una niña o de un niño: a un nivel de estudios dado, se incita menos a las niñas hacia la carrera científi ca cuando son buenas alumnas. Por otro lado, cuando el número de hermanos nunca es discriminatorio para los hijos, infl uye signifi cativamente en las orientaciones deseadas para las hijas. Por último, es entre los progenitores más titulados que los proyectos escolares son más homogéneos entre los sexos. A primera vista, estas ambiciones diferenciadas para las niñas y niños no se traducen en el comportamiento de los progenitores en términos de seguimiento e implicación en la escolaridad de sus hijos. Sin embargo, si los progenitores ayudan de promedio tanto a las hijas como a los hijos en sus trabajos escolares, estarían menos involucrados en la escolaridad de sus hijas que en la de sus hijos, si se tiene en cuenta, además del seguimiento de los deberes, el control activo del trabajo escolar o la participación en la elección de las opciones y en el proceso de orientación. No obstante, cuando los padres tienen mayor disponibilidad, el comportamiento con respecto a las hijas se acerca al adoptado con respecto a los hijos. Por consiguiente, se trataría menos de un modelo de educación diferente según el sexo de la descendencia que de un arbitraje que privilegia a los varones, basado en la autonomía de las hembras. La implicación de los progenitores en la escolaridad de niñas y niños: de las intenciones a la práctica
In 1992 parents preferred their sons to complete technical or scientifi c studies, and envisaged that their daughters would achieve an overall higher level of education than their sons. This remained the situation at the start of the 2003-2004 academic year. Yet, if we focus on the aspiration of achieving a scientifi c baccalaureate, as this is the most profi table general secondary education qualifi cation in the labour market, then parents are more optimistic about the future of their sons. The link between the educational aspirations of parents for their children and their children’s actual educational success differs for sons and daughters: at a given level of education, parents push their daughters towards scientifi c courses less when they are performing well at school. Furthermore, the number of siblings is an important infl uence on the preferred educational direction of daughters this is never the case for sons. Finally, the most qualifi ed parents have educational aspirations which are more similar between their sons and daughters. These different educational aspirations for daughters and sons are not at fi rst glance observable in the behaviour of parents in terms of their monitoring of and involvement in their children’s schooling. However, although parents on average help their daughters as much as Parental Involvement in the Education of their Children: from Intention to Practice their sons with their school work, when we go beyond the supervision of homework and take into account the active assessment of school work or parental involvement in selecting options and educational direction, parents invest less time in their daughters’schooling than in that of their sons. Yet, when parents have more available time, their involvement in their daughters’schooling becomes closer to that of their sons. Therefore, it is more a question of parents devoting more of their available time to their sons whilst relying on the independence of their daughters, rather than the existence of an education system that differentiates between girls and boys.
Teilhabe der Eltern an der Schuldausbildung ihrer Töchter und Söhne: Vorsätze und Wirklichkeit. 1992 bevorzugten die Eltern für ihre Söhne ein technische oder wissenschaftliche Ausbildung und für ihre Töchter ein generell höheres Ausbildungsniveau als für ihre Söhne. Auch bei Beginn des Schuljahrs 2003 traf diese Feststellung noch zu. Analysiert man aber eingehender den Wunsch nach einem Abitur mit wissenschaftlicher Ausrichtung, da dieses unter den allgemeinen Fachrichtungen am Arbeitsmarkt den meisten Chancen bietet, sind die Eltern bezüglich der Zukunft ihrer Söhne ehrgeiziger. Je nach dem, ob es sich um ein Mädchen oder um einen Jungen handelt, stehen die schulischen Ambitionen der Eltern nicht im gleichen Verhältnis zum schulischen Erfolg. Denn bei einem bestimmten Ausbildungsniveau werden die Mädchen weniger zu einer wissenschaftlichen Ausbildung gedrängt, wenn sie gute Schülerinnen sind. Während die Anzahl der Geschwister für die Söhne nie diskriminierend ist, hat sie auf die für die Töchter gewünschte Berufswahl einen erheblichen Einfl uss. Bei den Eltern mit dem höchsten Ausbildungsniveau sind schließlich die schulischen Pläne zwischen den Geschlechtern am homogensten. Die für die Mädchen und Jungen unterschiedlichen Ambitionen wirken sich auf den ersten Blick nicht auf das Verhalten der Eltern bei der Verfolgung der Schulausbildung ihrer Kinder und auf ihre Teilhabe daran aus. Die Eltern helfen zwar ihren Töchtern und Söhnen im Schnitt in gleicher Weise bei ihren Schularbeiten; sie
En 1992, les parents préféraient une formation technique ou scientifi que pour les garçons et envisageaient un niveau d’études globalement plus élevé pour leurs fi lles que pour leurs fi ls. Ce constat est toujours vrai à la rentrée scolaire 2003. Mais si on s’intéresse plus précisément au souhait d’un baccalauréat scientifi que car c’est la fi lière la plus rentable des fi lières générales sur le marché du travail, alors les parents sont plus ambitieux concernant l’avenir de leurs garçons. Les ambitions scolaires des parents sont inégalement liées à la réussite scolaire selon qu’il s’agit d’une fi lle ou d’un garçon: à niveau d’études donné, les fi lles sont moins poussées vers la fi lière scientifi que lorsqu’elles sont bonnes élèves. Par ailleurs, alors que la taille de la fratrie n’est jamais discriminante pour les garçons, elle infl ue signifi cativement sur les orientations souhaitées pour les fi lles. Enfi n, c’est parmi les parents les plus diplômés que les projets scolaires sont les plus homogènes entre les sexes. Ces ambitions différenciées pour les fi lles et les garçons ne se traduisent pas à première vue dans le comportement des parents en termes de suivi et d’implication dans la scolarité de leurs enfants. Cependant, si les parents aident en moyenne autant les fi lles que les garçons dans leur travail scolaire, ils seraient plutôt moins investis dans la scolarité de leurs fi lles que dans celle de leurs fi ls si l’on prend en compte, outre le suivi des devoirs, le contrôle actif du travail scolaire ou la participation au choix des options et au processus d’orientation. Toutefois, lorsque les parents sont plus disponibles, le comportement vis-à-vis des fi lles se rapproche de celui adopté vis-à-vis des garçons. Il s’agirait donc moins d’un modèle d’éducation différent selon le sexe de l’enfant que d’un arbitrage fait au profi t des garçons en comptant sur l’autonomie des fi lles. L’implication des parents dans la scolarité des fi lles et des garçons: des intentions à la pratique
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2006
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Langue Français

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ÉDUCATION
L’implication des parents dans la scolarité des filles et des garçons : des intentions à la pratique Marie Gouyon* et Sophie Guérin**
formation technique ou scientifi que pour leurs gar-En 1992, les parents préféraient une çons et envisageaient un niveau d’études globalement plus élevé pour leurs fi lles que pour leurs fils. Ce constat est toujours vrai à la rentrée scolaire 2003. Mais si on s’in-téresse plus précisément au souhait d’un baccalauréat scientifi que car c’est la filière la plus rentable des filières générales sur le marché du travail, alors les parents sont plus ambitieux concernant l’avenir de leurs garçons. inégalement liées à la réussite scolaire selonLes ambitions scolaires des parents sont qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon : à niveau d’études donné, les fi lles sont moins poussées vers la filière scientifique lorsqu’elles sont bonnes élèves. Par ailleurs, alors que la taille de la fratrie n’est jamais discriminante pour les garçons, elle infl ue significa-tivement sur les orientations souhaitées pour les fi lles. Enfin, c’est parmi les parents les plus diplômés que les projets scolaires sont les plus homogènes entre les sexes. et les garçons ne se traduisent pas à première  llesCes ambitions différenciées pour les fi vue dans le comportement des parents en termes de suivi et d’implication dans la scola-rité de leurs enfants. Cependant, si les parents aident en moyenne autant les fi lles que les garçons dans leur travail scolaire, ils seraient plutôt moins investis dans la scolarité de leurs filles que dans celle de leurs fi ls si l’on prend en compte, outre le suivi des devoirs, le contrôle actif du travail scolaire ou la participation au choix des options et au proces-sus d’orientation. Toutefois, lorsque les parents sont plus disponibles, le comportement vis-à-vis des filles se rapproche de celui adopté vis-à-vis des garçons. Il s’agirait donc moins d’un modèle d’éducation différent selon le sexe de l’enfant que d’un arbitrage fait au profit des garçons en comptant sur l’autonomie des fi lles.
* Au moment de la rédaction de cet article, Marie Gouyon appartenait à la Division Conditions de vie de ménages, INSEE. Au moment de la rédaction de cet article, Sophie Guérin appartenait à la Division Études Sociales, INSEE. **
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 398-399, 2006
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P,5002nejorpelièemprasoifreruloraogemmurpotntaointederpetdeloidorie l’avenir de l’École propose, parmi une série de cibles chiffrées pour améliorer le système édu-catif, l’objectif d’augmenter de 20 % la propor-tion de jeunes filles dans les filières scientifi-ques générales et technologiques. Les inégalités entre filles et garçons en termes d’éducation ont en effet longtemps été laissées de côté par les politiques comme par les sociologues pour met-tre l’accent sur les inégalités sociales à l’école. Depuis les années 1990, quelques études sur les différences de parcours éducatifs selon le sexe ont cependant été publiées. Au départ, cet inté-rêt nouveau a été suscité par le développement particulièrement rapide de la scolarisation des filles au cours du XXe siècle, et le rattrapage opéré par ces dernières en termes de réussite scolaire.Mais parallèlement, les disparités d’orientation et des profils de scolarisation n’ont pas été effa-cées et même si, de la maternelle à l’université et dans tous les milieux sociaux, les fi lles sont aujourd’hui meilleures élèves, leurs diffi cultés d’insertion sur le marché du travail restent plus importantes (Baudelot et Establet, 1992). Ces auteurs constatent que les fi lles effectuent des choix d’orientation moins rentables sur le mar-ché du travail que les garçons, en particulier en restant à distance des filières d’excellence scien-tifiques. De même, Caille, Lemaire et Vrolant ont montré plus récemment (2002) qu’à origine sociale et niveau de réussite scolaire identiques, les garçons choisissent plus souvent l’orien-tation en première scientifi que que les filles. Dans la suite de leurs études, les bachelières de la filière scientifique s’orientent encore, toutes choses égales par ailleurs, beaucoup moins sou-vent que les garçons dans une fi lière sélective que ce soit en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) ou en institut universitaire de technologie (IUT) (Lemaire, 2004). Ce paradoxe, depuis régulièrement souligné, entre meilleure réussite scolaire et « auto-éli-mination » des filles des filières les plus presti-gieuses, peut être expliqué de manière positive : elles feraient des choix « raisonnés et raisonna-bles » en intégrant très tôt les contraintes futures liées aux opportunités professionnelles qui leur sont offertes et à leur vie familiale (Duru-Bellat, 1999). Cependant, l’influence d’une socialisa-tion différente dans l’enfance est également souvent évoquée : on apprendrait aux fi lles la docilité, l’attention à autrui et aux garçons la compétition, l’affirmation de soi (Baudelot et Establet, 1992). Cette socialisation différen-
tielle des sexes serait poursuivie dans le cadre de l’école où les enseignants n’adopteraient pas le même comportement vis-à-vis des élèves selon leur sexe. Des études ont en effet montré que les interactions entre enseignants et élèves sont plus fréquentes avec les garçons (Kelly, 1988), dont on tolère plus d’indiscipline et d’interven-tions en classe, alors que les fi lles se doivent d’être dociles et travailleuses. L’évaluation et les commentaires concernant le travail scolaire varient également avec le sexe de l’enfant : les filles sont plus souvent jugées sur la présenta-tion et la quantité de travail fournie et les gar-çons sur la richesse des idées (Spear, 1984). Peut-être les enfants intègrent-ils les interpré-tations de leurs enseignants, expliquant ainsi en partie qu’à résultats scolaires identiques les filles ont moins confiance en elles que les gar-çons (Mosconi, 1999). Enfi n, l’hypothèse d’une plus grande pression des parents sur les études des fils est parfois émise, mais également d’un comportement différent des fi lles, qui, laissées plus autonomes dans leurs décisions, seraient plus sujettes à la sous-évaluation de leurs capa-cités (Caille, Lemaire et Vrolant, 2002). Il semble donc légitime de s’interroger sur le rôle des parents dans la construction de ces dif-férences et d’étudier de plus près certaines pra-tiques éducatives au sein des familles selon le sexe de l’enfant. Ainsi, Terrail (1992b) met l’ac-cent sur la famille comme déterminante dans la relation entre l’enfant et l’école, et dans la réussite scolaire. Il souligne les différences de comportements des parents et des enfants sui-vant leur sexe, et leur influence sur les résultats scolaires à partir d’une enquête réalisée auprès d’élèves en fin de 5èmeen 1988 (1). Parmi les deux parents, la mère aurait un rôle privilégié d’écoute et de suivi, surtout avec ses fi lles. Les garçons seraient plus surveillés, mais pas forcé-ment plus aidés. Les filles auraient par ailleurs un rapport meilleur avec l’institution scolaire. Enfin, l’intérêt parental influerait de façon très sensible sur la réussite à l’école.1Les travaux analysant les pratiques éducatives parentales en se focalisant sur le sexe de l’en-fant ont cependant été assez rares en France, on peut citer l’article de Duru-Bellat et Jarousse en 1996, ainsi que celui de Barnet-Verzat et Wolff en 2003 principalement réalisés à partir des données de l’enquêteEfforts éducatifs des 1.Évaluation pédagogique en fi n de 5ème,enquête réalisée par la Direction de l’évaluation et de la prospective (DEP) du Ministère de l’Éducation nationale en 1988 auprès d’un échantillon repré-sentatif de 3 433 élèves.
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