La peinture à Baghd?d sous Sul??n P?r Bud?q Q?ra-Qoy?nl? - article ; n°1 ; vol.25, pg 3-18
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La peinture à Baghd?d sous Sul??n P?r Bud?q Q?ra-Qoy?nl? - article ; n°1 ; vol.25, pg 3-18

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Description

Arts asiatiques - Année 1972 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 3-18
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ivan Stchoukine
La peinture à Baghdād sous Sulān Pīr Budāq Qāra-Qoyūnlū
In: Arts asiatiques. Tome 25, 1972. pp. 3-18.
Citer ce document / Cite this document :
Stchoukine Ivan. La peinture à Baghdād sous Sulān Pīr Budāq Qāra-Qoyūnlū. In: Arts asiatiques. Tome 25, 1972. pp. 3-18.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1972_num_25_1_1048LA PEINTURE A BAGHDAD
SOCS SULTAN PÎR BUDÀQ QÀRA-QOYÛMJ
par Ivan STCHOUKINE
Si des manuscrits illustrés à Herat, à Shîrâz ou à Yazd, au cours du xve siècle,
nous sont parvenus en nombre suffisant pour nous permettre de nous faire une idée,
plus ou moins complète, de leurs écoles de peinture, ceux achevés à Baghdad pendant
la même période sont plus rares et nous restent encore imparfaitement connus.
Pourtant, ce fut dans ce centre culturel que se manifeste, à l'époque précédente, une
intense activité dans le domaine de la peinture livresque.
Sans remonter plus haut dans le passé, nous possédons de la fin du xive siècle
plusieurs volumes calligraphiés et ornés d'images à Baghdad. Quatre de ces manuscrits
présentent un intérêt particulier pour l'histoire de l'art, ce sont : la Khamseh de
Nizâmî, datée de 788 et 790 A.H./1386 et 1388 apr. J.-C. (British Museum, Or. 13297,
le plus ancien exemplaire illustré de cet ouvrage qui nous soit actuellement connu) ;
les 'Ajâ'ib al-makhlûqât, etc., de Qazvînî, datées de 790/1388 (Bibl. Nationale, suppl.
persan 332) ; le Livre de Kalîlah et Dimnah, daté de 794/1392 (Bibl. suppl. 913) ; la Khamseh de Khwâjû Kermânî, datée de 798/1396 (British Mus.,
Add. 18113 ; trois poèmes seulement). A ces ouvrages on peut en ajouter d'autres
encore (cités dans nos Peintures tîmûrides, Paris, 1954, p. 32-39).
Ensuite, nous ne trouvons plus de manuscrits illustrés à Baghdad pendant
environ un demi-siècle. Nous ignorons les causes de cette absence de documentation
picturale au cours des années où la « cité de la paix » resta sous la domination des
Tîmûrides, après que les Jalâ'irides en furent définitivement dépossédés. Cette
lacune pourrait s'expliquer par la destruction des volumes précieux, parés d'images,
due aux hasards des guerres et de changements de régime dont la ville souffrit à
maintes reprises. C'est ainsi que nous devons descendre à la seconde moitié du
xve siècle pour rencontrer, comme par le passé, des ouvrages illustrés à Baghdad.
Les peintures du premier des manuscrits appartenant à cette nouvelle phase de l'art
pictural mésopotamien feront l'objet de la présente étude. STCHOUKINE IVAN
I
C'est au Topkapi Sarayi Miizesi (H. 761), d'Istanbul, que se trouve l'ouvrage que
nous voudrions étudier maintenant : une Khamseh de Nizâmî, manuscrit de 309 folios
(H. 0,310 xL. 0,205 m). Les 200 premiers feuillets, comme l'atteste le colophon final,
ont été calligraphiés et achevés le 20 rabî' Ier 866/le 23 décembre 1461, par Shaykh
Mahmûd Pîr Budâqî pour Sultan Pîr BudAq. Ces feuillets sont ornés d'enluminures
et illustrés de 16 peintures.
Les 109 folios suivants, comme il ressort d'un second colophon (au folio 309),
furent calligraphiés et achevés quatorze ans plus tard, en sha ban 881/nov.-déc. 1476,
par Fahr al-dîn Ahmed, sur l'ordre de Abu'1-Fath Sultan Khalîl, pour être présentés,
avec les premiers 200 folios, à Abu'1-Nasr Sultan Hasan Bahadur Khân, qui nous est
connu sous le nom de Ûzûn Hasan (1).
Cf. Fehmi E. Karatay, Topkapi Sarayi Miizesi Kùtùphanesi Farsça Yazmalar
Katalogu, n° 410, Istanbul, 1961. Z. V. Togan, On the Miniatures in Istanbul Libraries,
in Publications of the Faculty of Letters of the University of Istanbul, n° 1034, p. 25, 1963.
En 866/1461, quand fut achevé le premier manuscrit, Baghdad venait d'être
arraché depuis peu à la domination des Tîmûrides par Jahân-shâh Qâra-Qoyûnlû,
le puissant prince turcoman qui régnait alors à Tabriz. Il avait nommé son fils,
Pîr Budâq, gouverneur de la nouvelle province conquise. Ce seigneur nous est connu
comme amateur et protecteur des arts. Il n'est pas étonnant par conséquent qu'un
beau volume illustré fut exécuté pour sa bibliothèque. L'appellation « Pîr Budâqî »,
jointe au nom du calligraphe, indique d'ailleurs qu'il était au service de ce prince.
Pour une raison inconnue, le premier manuscrit s'arrête après les Haft-paykar,
c'est-à-dire, avant la fin de la Khamseh. Trois lustres plus tard, le poème final du
« Quintette », Y Iskandar-nâmeh, vint s'y ajouter. Mais ce fut dans un second manuscrit,
calligraphié par un autre scribe, sur la commande d'un nouveau prince, le Sultan Khalîl,
pour être présenté à Ûzûn Hasan, son père, le grand souverain des Aq-Qoyûnlû,
et le vainqueur de Jahân-shâh dont il occupa le trône à Tabriz. C'est alors que furent
ajoutés, dans deux médaillons (aux folios 1 v, et 2) le nom et les titres de Ûzûn Hasan
auquel l'ouvrage, une fois complété, était destiné. Mais le nouveau manuscrit resta
sans images.
Tels se présentent, saisis dans un bref résumé, les avatars de cette Khamseh de
Nizâmî, qui restent liés aux noms des seigneurs de ce temps. Les quatre premiers
poèmes du recueil, destinés à Sultan Pîr Budâq, sont les seuls à avoir été illustrés.
Nous allons passer maintenant à la description ainsi qu'à l'examen iconographique
et stylistique de ces peintures.
(1) Nous tenons pour agréable devoir d'exprimer ici notre sincère gratitude à Kemal Bey Çig, Directeur
du Topkapi Sarayi Miizesi, pour avoir mis à notre disposition ce précieux manuscrit. LA PEINTURE À BAGHDAD SOUS SULTAN Plli BUDÂQ
LES PEINTURES
1) Folio 4 v. L'Ascension de Mohammad monté sur Borâq (H. 0,097 XL. 0,115 m).
Le prophète est vêtu de vert foncé ; son visage a été effacé. Notes d'orange dans les
costumes. Architecture rose. Ciel azur à nuages or.
2) Fol. 13. Vieille femme demandant justice à Sultan Sanjar (H. 0,098 X L. 0,115 m).
Le seigneur, vêtu de violet et de vert jade clair, reste debout à l'entrée d'un kiosque
rose et azur. Un page, en orange, un plat à la main, se tient derrière lui. La vieille,
en robe grise, s'incline devant le prince ; elle a saisi le pan de son manteau. Un adoles
cent princier, en robe rouge, avec son serviteur, en gris, assistent à la scène. Au fond
apparaissent les têtes de deux pages. Plaine grise, ciel or, arbre vert. Harmonie de
notes vives sur fond de grisaille.
3) Fol. 36. Shîrîn trouve le portrait de Khosrau (H. 0,125 XL. 0,117 m). Elle est
assise, entourée de ses suivantes, dans une prairie et contemple l'image du prince
qu'on lui présente. Ciel or ; prairie vert olive. Notes chatoyantes des costumes.
4) Fol. 46. Khosrau assommant un lion en présence de Shîrîn et de ses suivantes
(H. 0,151 xL. 0,111 m). Le prince est en blanc ; la princesse en gris foncé ; les
en teintes vives. Tente orange et bleu porcelaine, sous un ciel or et sur le fond d'une
plaine gris pâle. Composition en diagonale.
5) Fol. 57 v. Farhâd devant le palais de Shîrîn (H. 0,158 XL. 0,112 m). La prin
cesse, en robe rouge, est debout devant un trône or ; une servante, en orange, se
tient à côté. Le statuaire, vêtu de violet et de gris, est accueilli à la porte de l'édifice
(rose pâle) par un homme et une femme ; des servantes l'observent du toit. Ciel or ;
architecture azur, blanc, gris, rose. Composition antithétique (voir fig. 2).
6) Fol. 63 v. Farhâd portant Shîrîn avec son cheval (H. 0,240 xL. 0,170 m).
La scène se passe en présence de deux suivantes, dans le site sauvage de Bîsutûn.
Des rochers mauves et bleu pâle, semés d'arbres verts et coupés d'un ruisseau d'argent,
s'érigent en un chaos grandiose, contre le fond or du couchant. Des figures, taillées
par le statuaire, apparaissent sur certaines parois de la montagne. Le groupe humain
paraît minuscule et comme perdu dans cette vaste nature. Costumes : gris pour
Shîrîn ; bleu foncé pour Farhâd ; rouge et vert jade pour les suivantes. Grisaille mauve
pâle. Composition centrale (voir fig. 1).
7) Fol. 71. Khosrau devant le château de Shîrîn

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