La préservation des espèces : que peuvent dire les économistes ? - article ; n°1 ; vol.258, pg 113-119
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Economie et statistique - Année 1992 - Volume 258 - Numéro 1 - Pages 113-119
La préservation des espèces : que peuvent dire les économistes ?
La disparition d'espèces et de variétés botaniques s'accélère. Pour beaucoup d'écologistes, cette érosion de la diversité biologique met en jeu la survie de l'humanité. Pour le grand public, elle traduit la dégradation générale de la planète.
turelles, politiques et éthiques de tels critères, autant que l'insuffisance des connaissances scientifiques actuelles, relativisent les conclusions d'une telle approche.
L'analyse économique propose une approche rationnelle de ce problème. La comparaison entre coût de disparition et coût de préservation d'une espèce peut être un élément dans le choix d'une stratégie. Cette démarche garde cependant une portée limitée : les multiples implications cul-
De plus celle-ci met en évidence la faiblesse des enjeux industriels pour les pays développés : ainsi s'explique la teneur, peu ambitieuse en la matière, de la convention récemment signée à Rio. Cette dernière vise plus à garantir le libre accès aux ressources génétiques que leur diversité. Par contre elle ne contient ni calendrier d'action ni liste d'espèces à protéger prioritairement.
Protecting Species : What Do the Economists Have to Say?
Species and botanical varieties are disappearing with increasing speed. A number of ecologists consider that this erosion of biological diversity is threatening the survival of the human race. The public sees it as a reflection of the global collapse of the planet.
Economic analysis proposes a rational approach to this problem. The comparison between the cost of disappearance and the cost of protecting a species could be an element in the choice of a strategy. However, this approach has a limited scope : the shortcomings in current scientific knowledge and the many cultural, political and ethnic implications of such criteria relativize the conclusions of such an analysis.
Moreover, it highlights how small the industrial stakes are for the developed countries. This explains why the recent convention signed in Rio was fairly unambitious as regards the protection of species. The convention aims more to guarantee the free access to genetic resources than their diversity. However, it contains neither a timetable for action nor a list of priority species to be protected.
La preservaciôn de las especies : cuâl es la opinion de los economistas ?
La desapariciôn de especies y de variedades végétales se acelera. Para muchos ecologistas esta erosion de la diversidad biolôgica pone en juego la supervivencia de la humanidad. Tal fenômeno traduce, para el gran pûblico, la degradaciôn general del planeta.
El anâlisis econômico propone un enfoque racional de este problema. La comparaciôn entre costo de desapariciôn y costo de preservaciôn de una especie puede constituir un elemento en la elecciôn de una determinada estrategia. Dicho enfoque contiene, sin embargo, un alcance limitado : las multiples implicaciones culturales, polîticas y éticas de taies criterios asî como la insuficiencia de los conocimientos cientîficos actuales que relativizan las conclusiones de esos estudios.
Por otra parte, estos ûltimos ponen de relieve la debilidad de lo que esta en juego a nivel industrial para los paîses desarrollados. Asî, puede explicarse el contenido poco ambiciose de la convenciôn que se firmô recientemente en Rîo. La misma persigue por meta garantizar el libre acceso a los recursos genéticos mâs que su diversidad. En cambio, no contiene ni un calendario con acciones determinadas ni una lista de especies que deben protegerse prioritariamente.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Monsieur Martin Angel
Monsieur Matthieu Glachant
Monsieur François Lévèque
La préservation des espèces : que peuvent dire les économistes
?
In: Economie et statistique, N°258-259, Octobre-Novembre 1992. pp. 113-119.
Citer ce document / Cite this document :
Angel Martin, Glachant Matthieu, Lévèque François. La préservation des espèces : que peuvent dire les économistes ?. In:
Economie et statistique, N°258-259, Octobre-Novembre 1992. pp. 113-119.
doi : 10.3406/estat.1992.6562
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1992_num_258_1_6562Résumé
La préservation des espèces : que peuvent dire les économistes ?
La disparition d'espèces et de variétés botaniques s'accélère. Pour beaucoup d'écologistes, cette
érosion de la diversité biologique met en jeu la survie de l'humanité. Pour le grand public, elle traduit la
dégradation générale de la planète.
turelles, politiques et éthiques de tels critères, autant que l'insuffisance des connaissances scientifiques
actuelles, relativisent les conclusions d'une telle approche.
L'analyse économique propose une approche rationnelle de ce problème. La comparaison entre coût de
disparition et coût de préservation d'une espèce peut être un élément dans le choix d'une stratégie.
Cette démarche garde cependant une portée limitée : les multiples implications cul-
De plus celle-ci met en évidence la faiblesse des enjeux industriels pour les pays développés : ainsi
s'explique la teneur, peu ambitieuse en la matière, de la convention récemment signée à Rio. Cette
dernière vise plus à garantir le libre accès aux ressources génétiques que leur diversité. Par contre elle
ne contient ni calendrier d'action ni liste d'espèces à protéger prioritairement.
Abstract
Protecting Species : What Do the Economists Have to Say?
Species and botanical varieties are disappearing with increasing speed. A number of ecologists
consider that this erosion of biological diversity is threatening the survival of the human race. The public
sees it as a reflection of the global collapse of the planet.
Economic analysis proposes a rational approach to this problem. The comparison between the cost of
disappearance and the cost of protecting a species could be an element in the choice of a strategy.
However, this approach has a limited scope : the shortcomings in current scientific knowledge and the
many cultural, political and ethnic implications of such criteria relativize the conclusions of such an
analysis.
Moreover, it highlights how small the industrial stakes are for the developed countries. This explains
why the recent convention signed in Rio was fairly unambitious as regards the protection of species.
The convention aims more to guarantee the free access to genetic resources than their diversity.
However, it contains neither a timetable for action nor a list of priority species to be protected.
Resumen
La preservaciôn de las especies : cuâl es la opinion de los economistas ?
La desapariciôn de especies y de variedades végétales se acelera. Para muchos ecologistas esta
erosion de la diversidad biolôgica pone en juego la supervivencia de la humanidad. Tal fenômeno
traduce, para el gran pûblico, la degradaciôn general del planeta.
El anâlisis econômico propone un enfoque racional de este problema. La comparaciôn entre costo de
desapariciôn y costo de preservaciôn de una especie puede constituir un elemento en la elecciôn de
una determinada estrategia. Dicho enfoque contiene, sin embargo, un alcance limitado : las multiples
implicaciones culturales, polîticas y éticas de taies criterios asî como la insuficiencia de los
conocimientos cientîficos actuales que relativizan las conclusiones de esos estudios.
Por otra parte, estos ûltimos ponen de relieve la debilidad de lo que esta en juego a nivel industrial para
los paîses desarrollados. Asî, puede explicarse el contenido poco ambiciose de la convenciôn que se
firmô recientemente en Rîo. La misma persigue por meta garantizar el libre acceso a los recursos
genéticos mâs que su diversidad. En cambio, no contiene ni un calendario con acciones determinadas
ni una lista de especies que deben protegerse prioritariamente.ENVIRONNEMENT
La préservation des espèces :
que peuvent dire les économistes ?
La disparition d'espèces et de variétés botaniques sy accélère. Pour beaucoup d'écologistes,
cette érosion de la diversité biologique met enjeu la survie de l'humanité. Pour le grand M. F. Lévèque* Angel, Glachant et
public, elle traduit la dégradation générale de la planète.
L'analyse économique propose une approche rationnelle de ce problème. La comparaison
entre coût de disparition et coût de préservation d'une espèce peut être un élément dans le
choix d'une stratégie. Cette démarche garde cependant une portée limitée : les multiples
implications culturelles, politiques et éthiques de tels critères, autant que l'insuffisance des
connaissances scientifiques actuelles, relativisent les conclusions d'une telle approche.
De plus celle-ci met en évidence la faibles se des enjeux industriels pour les pays développés ;
ainsi s'explique la teneur, peu ambitieuse en la matière, de la convention récemment signée
à Rio. Cette dernière vise plus à garantir le libre accès aux ressources génétiques que leur
diversité. Par contre elle ne contient ni calendrier d'action ni liste d'espèces à protéger
prioritairement.
* Martin Angel, Matthieu Faut-il lutter contre l'érosion de la diversité bio s'éteindre. Cette démarche est-elle applicable
Glachant et François logique ? Quelles espèces ou écosystèmes faut-il dans la pratique ? Peut-on calculer la valeur des
Lévèque font partie du protéger en priorité ? Quel effort financier con éléments de diversité détruits ? CERNA (Ecole Nationale vient-il de réaliser ? Supérieure des Mines de L'évaluation du coût de la préservation des espèParis). Ces interrogations nous invitent à nous pencher ces n'offre pas de difficulté majeure (encadré 1).
sur la question de la valeur des différents éléments Il n'en est pas de même du coût de la disparition.
Les nombres entre crochets de diversité biologique : si la disparition d'une La valeur économique désigne la mesure monét
renvoient à la bibliographie espèce entraîne pour la société un coût supérieur aire de l'intérêt direct ou induit, présent ou futur, enfin d'article. à celui que représenterait sa préservation, alors des différents éléments de diversité pour l'homme.
l'économiste préconise de protéger cette espèce. Pour adapter l'évaluation économique au
Dans le cas contraire, il est préférable de la laisser problème de l'environnement, dont la valeur n'est
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 258-259, OCT-NOVEMBRE 1992 113 généralement révélée par aucun marché, les éco1 Encadré nomistes ont été conduits à définir une typologie
spécifique des valeurs [2] [6] (encadré 2). Cet artiLE COÛT DE LA PRÉSERVATION EST cle présente une application de cette typologie à la RELATIVEMENT PEU ÉLEVÉ
mesure des différentes valeurs liées à la diversité
A la différence des valeurs de la diversité biologique, biologique, qu'elles résultent ou non d'une util
l'estimation des coûts de la préservation ne pose pas isation matérielle ou actuelle de celle-ci. de problème théorique particulier.
Pour les ressources génétiques naturelles, les aires La plupart des extinctions d'espèces protégées sont l'outil privilégié pour réaliser une pré
servation in situ. Elle rassemble à travers le monde passent inaperçues 4 545 sites, soit un total de 4,85 millions de km2, soit
encore 3,7% des terres émergées. Les coûts de gest Avant d'aborder l'évaluation des conséquences de ion des aires protégées sont estimés à 200 millions
de dollars par an, soit 40 dollars par km2. La variabilité la disparition des espèces, il est bon de garder en
des dépenses est très grande suivant les pays ou le tête quelques chiffres. Le nombre total d'espèces
type d'écosystème : en Tanzanie, les coûts à l'hectare de la planète n'est pas connu ; même l'ordre de sont de l'ordre de 10 dollars, alors qu'en F

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