Les choix de consommation des ménages : une question de revenu avant tout - article ; n°1 ; vol.248, pg 21-31

Alain Bayet, Jean-Michel Hourriez, Christine Chambaz, Yves Guégano

Description

Economie et statistique - Année 1991 - Volume 248 - Numéro 1 - Pages 21-31
Les dépenses des ménages sont généralement regroupées selon leur fonction : logement, transport, santé, etc. Elles sont ici rassemblées suivant les caractéristiques des ménages qui les effectuent (catégorie socioprofessionnelle, revenu, âge, etc.). On peut ainsi distinguer les dépenses de luxe de l'approvisionnement quotidien, ou les dépenses rurales des achats urbains.
Sur cette base, le revenu est l'élément le plus déterminant des choix en matière de consommation. Si ses ressources s'élèvent, un ménage consomme nettement plus de produits de luxe, et dépense bien davantage pour accéder à la propriété, mais n'augmente guère ses dépenses d'alimentation et d'entretien courant.
Second déterminant des choix de consommation, l'extension du ménage engendre de nouvelles dépenses (pour les enfants), et modifie la répartition du budget (on loue moins souvent son logement, on dépense moins en loisirs et plus en alimentaire). De même, la consommation est assez sensible au degré d'urbanisation, opposant deux modes de vie extrêmes : d'un côté le rural, de l'autre le parisien, qui privilégie les dépenses de loisirs, de transport, et la location de la résidence principale.
A ces facteurs dominants s'ajoute l'influence limitée de la catégorie socio-professionnelle et celle, très faible, du diplôme. Sans nier l'existence de dépenses de différenciation sociale, l'influence du milieu social sur la consommation se résume essentiellement à celle du revenu : si un cadre et un ouvrier ont des structures de consommation différentes, c'est davantage à cause de leur écart de revenu, que de leurs professions distinctes.
The Choices in Household Consumption are Basically a Question of Income - Household expenses are usually grouped by function: housing, transportation, health, etc. In this study they are classified according to the characteristics of the households (socio-economic categories, income, age, etc.). As a result, expenditures for luxury items can be distinguished from daily consumption, or rural expenses from urban ones. On this basis, income is the most determining factor for choices regarding consumption. When a household's revenue rises, it consumes substantially more luxury products and spends more for the purchase of housing, but it hardly increase the normal expenses for food and maintenance.
A second factor which determines consumer choices, is that the increase of the household'size produces new expenditures (for the children) and modifies the distribution of the budget (households are less likely to rent their homes, spend less on leisure and more on food). Likewise, consumption is influenced by the degree of urbanization, and marks the difference between two opposite ways of life: on the one hand, the rural one, and, on the other, the Parisian one which gives priority ot expenses for leisure, transportation, and the rental of the principal place of residence.
Apart from these dominating factors, there is also the influence of the socio-economic category of the household, which is limited, and the influence of the education of the household's members which is even more limited. Without negating the existence of expenses of social différenciation, the influence of the social environment on consumption comes basically from the income factor: an executive and a factory worker may have different structures of consumption, but this can be better explained by the gulf between their incomes than by the difference between their respective occupations.
Las opciones de consumo de los hogares: una cuestión de ingresos ante todo - Los gastos de los hogares se reagrupan generalmente según su función: vivienda, transportes, salud, etc. En el presente artículo se agrupan según las características de los hogares que los efectúan (categoria socio-profesional, ingresos, edad, etc.). Se pueden distinguir, de este modo, los gastos de lujo de los del abastecimiento cotidiano o bien los gastos rurales de los urbanos.
Sobre esta base, el ingreso es el elemento más determinante de las opciones en materia de consumo. Si sus ingresos se incrementan, un hogar consume netamente más productos de lujo y gasta mucho más para acceder a la propiedad pero sin aumentar para nada sus gastos corrientes de alimentación y de mantenimiento.
El segundo aspecto determinante de las opciones de consumo es el aumento de los miembros del hogar que acarrea nuevos gastos (para los niños) y modifica la distribución del presupuesto (se alquila la vivienda con menor frecuencia, se gasta menos en distracciones y más en alimentación). Asimismo, el consumo es muy sensible al grado de urbanización, oponiendose así dos modos de vida extremos: por un lado, el rural y por otro, el parisiense que privilegia los gastos de ocio, de transporte y el alquiler de la vivienda.
A estos factores dominantes se anade la influencia limitada de categoria socio-profesional y en menor intensidad, la relacionada con el hecho de contar con diplomas. Si llegar a negar la existencia de gastos de diferenciación social, la influencia del medio social sobre el consumo se resume esencialmente a la de los ingresos; si bien un ejecutivo y un obrero tienen estructuras de consumo diferentes, eso se debe sobre todo a la disparidad de ingresos mâs que a la diferencia de sus contextos profesionales.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ECONOMIE_ET_STATISTIQUE0
• Publié le: 01 janvier 1991
• Nombre de lectures: 373
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Alain Bayet
Madame Christine Chambaz
Monsieur Yves Guégano
Monsieur Jean-Michel Hourriez
Les choix de consommation des ménages : une question de
revenu avant tout
In: Economie et statistique, N°248, Novembre 1991. pp. 21-31.
Citer ce document / Cite this document :
Bayet Alain, Chambaz Christine, Guégano Yves, Hourriez Jean-Michel. Les choix de consommation des ménages : une
question de revenu avant tout. In: Economie et statistique, N°248, Novembre 1991. pp. 21-31.
doi : 10.3406/estat.1991.5602
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1991_num_248_1_5602Résumé
Les dépenses des ménages sont généralement regroupées selon leur fonction : logement, transport,
santé, etc. Elles sont ici rassemblées suivant les caractéristiques des ménages qui les effectuent
(catégorie socioprofessionnelle, revenu, âge, etc.). On peut ainsi distinguer les dépenses de luxe de
l'approvisionnement quotidien, ou les dépenses rurales des achats urbains.
Sur cette base, le revenu est l'élément le plus déterminant des choix en matière de consommation. Si
ses ressources s'élèvent, un ménage consomme nettement plus de produits de luxe, et dépense bien
davantage pour accéder à la propriété, mais n'augmente guère ses dépenses d'alimentation et
d'entretien courant.
Second déterminant des choix de consommation, l'extension du ménage engendre de nouvelles
dépenses (pour les enfants), et modifie la répartition du budget (on loue moins souvent son logement,
on dépense moins en loisirs et plus en alimentaire). De même, la consommation est assez sensible au
degré d'urbanisation, opposant deux modes de vie extrêmes : d'un côté le rural, de l'autre le parisien,
qui privilégie les dépenses de loisirs, de transport, et la location de la résidence principale.
A ces facteurs dominants s'ajoute l'influence limitée de la catégorie socio-professionnelle et celle, très
faible, du diplôme. Sans nier l'existence de "dépenses de différenciation sociale", l'influence du milieu
social sur la consommation se résume essentiellement à celle du revenu : si un cadre et un ouvrier ont
des structures de différentes, c'est davantage à cause de leur écart de revenu, que de
leurs professions distinctes.
Abstract
The Choices in Household Consumption are Basically a Question of Income - Household expenses are
usually grouped by function: housing, transportation, health, etc. In this study they are classified
according to the characteristics of the households (socio-economic categories, income, age, etc.). As a
result, expenditures for luxury items can be distinguished from daily consumption, or rural expenses
from urban ones. On this basis, income is the most determining factor for choices regarding
consumption. When a household's revenue rises, it consumes substantially more luxury products and
spends more for the purchase of housing, but it hardly increase the normal expenses for food and
maintenance.
A second factor which determines consumer choices, is that the increase of the household'size
produces new expenditures (for the children) and modifies the distribution of the budget (households
are less likely to rent their homes, spend less on leisure and more on food). Likewise, consumption is
influenced by the degree of urbanization, and marks the difference between two opposite ways of life:
on the one hand, the rural one, and, on the other, the Parisian one which gives priority ot expenses for
leisure, transportation, and the rental of the principal place of residence.
Apart from these dominating factors, there is also the influence of the socio-economic category of the
household, which is limited, and the influence of the education of the household's members which is
even more limited. Without negating the existence of "expenses of social différenciation", the influence
of the social environment on consumption comes basically from the income factor: an executive and a
factory worker may have different structures of consumption, but this can be better explained by the gulf
between their incomes than by the difference between their respective occupations.
Resumen
Las opciones de consumo de los hogares: una cuestión de ingresos ante todo - Los gastos de los
hogares se reagrupan generalmente según su función: vivienda, transportes, salud, etc. En el presente
artículo se agrupan según las características de los hogares que los efectúan (categoria socio-
profesional, ingresos, edad, etc.). Se pueden distinguir, de este modo, los gastos de lujo de los del
abastecimiento cotidiano o bien los gastos rurales de los urbanos.
Sobre esta base, el ingreso es el elemento más determinante de las opciones en materia de consumo.
Si sus ingresos se incrementan, un hogar consume netamente más productos de lujo y gasta mucho
más para acceder a la propiedad pero sin aumentar para nada sus gastos corrientes de alimentación y
de mantenimiento.
El segundo aspecto determinante de las opciones de consumo es el aumento de los miembros del
hogar que acarrea nuevos gastos (para los niños) y modifica la distribución del presupuesto (se alquilala vivienda con menor frecuencia, se gasta menos en distracciones y más en alimentación). Asimismo,
el consumo es muy sensible al grado de urbanización, oponiendose así dos modos de vida extremos:
por un lado, el rural y por otro, el parisiense que privilegia los gastos de ocio, de transporte y el alquiler
de la vivienda.
A estos factores dominantes se anade la influencia limitada de categoria socio-profesional y en menor
intensidad, la relacionada con el hecho de contar con diplomas. Si llegar a negar la existencia de
"gastos de diferenciación social", la influencia del medio social sobre el consumo se resume
esencialmente a la de los ingresos; si bien un ejecutivo y un obrero tienen estructuras de consumo
diferentes, eso se debe sobre todo a la disparidad de ingresos mâs que a la diferencia de sus contextos
profesionales.BUDGET DE LA FAMILLE
Les choix de consommation
des ménages :
une question de revenu avant tout
Les dépenses des ménages sont généralement regroupées selon leur fonction :
logement, transport, santé, etc. Elles sont ici rassemblées suivant les
J.M. C. A. Y. et Bayct, Guegano Chambaz, Hourriez* caractéristiques des ménages qui les effectuent (catégorie socio-professionnelle,
revenu, âge, etc.). On peut ainsi distinguer les dépenses de luxe de
l'approvisionnement quotidien, ou les dépenses rurales des achats urbains. .
Sur cette base, le revenu est l'élément le plus déterminant des choix en matière
de consommation. Si ses ressources s'élèvent, un ménage consomme nettement
plus de produits de luxe, et dépense bien davantage pour accéder à la propriété,
mais n'augmente guère ses dépenses d'alimentation et d'entretien courant.
Second déterminant des choix de consommation, l'extension du ménage engendre
de nouvelles dépenses (pour les enfants), et modifie la répartition du budget (on
loue moins souvent son logement, on dépense moins en loisirs et plus en
alimentaire). De même, la consommation est assez sensible au degré
d'urbanisation, opposant deux modes de vie extrêmes : d'un côté le rural, de
l'autre le parisien, qui privilégie les dépenses de loisirs, de transport, et la
location de la résidence principale.
A ces facteurs dominants s'ajoute l'influence limitée de la catégorie socio~
professionnelle et celle, très faible, du diplôme. Sans nier l'existence de
"dépenses de différenciation sociale", l'influence du milieu social sur la
consommation se résume essentiellement à celle du revenu : si un cadre et un
ouvrier ont des structures de consommation différentes, c'est davantage à cause
de leur écart de revenu, que de leurs professions distinctes.
* Alain Bay et fait partie Comment sont déterminés les choix des ménages environ 500 postes de dépenses allant des achats élde l'ENSAE, Christine en matière de consommation ? De quoi dépendent émentaires de la vie quotidienne aux frais les plus Chambaz du Crédit
leurs préférences ? Pourquoi les dépenses d'un exceptionnels (une cure thermale, un enterrement, Agricole, Yves Guegano
de la Direction de la ménage diffèrent-elles de celles d'un autre ? etc.) (1). La décision du ménage concerne entre Prévision, et Jean-
Michel Hourriez de la Il s'agit là de questions complexes. Les dépenses Division Conditions de 1 . Ces dépenses correspondent à l 'ensemble des dépenses enre
Vie de VIN SEE. d'un ménage sont extrêmement variées : achat d'un gistrées dans les enquêtes : elles c