Les peintures turcomanes et ?afavies d une Khamseh de Ni?âmî achevée à Tabrîz en 886/1481 - article ; n°1 ; vol.14, pg 3-16
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Les peintures turcomanes et ?afavies d'une Khamseh de Ni?âmî achevée à Tabrîz en 886/1481 - article ; n°1 ; vol.14, pg 3-16

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Description

Arts asiatiques - Année 1966 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 3-16
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ivan Stchoukine
Les peintures turcomanes et afavies d'une Khamseh de Niâmî
achevée à Tabrîz en 886/1481
In: Arts asiatiques. Tome 14, 1966. pp. 3-16.
Citer ce document / Cite this document :
Stchoukine Ivan. Les peintures turcomanes et afavies d'une Khamseh de Niâmî achevée à Tabrîz en 886/1481. In: Arts
asiatiques. Tome 14, 1966. pp. 3-16.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1966_num_14_1_955LES PEINTURES TURCOMANS ET SAFAVIES
d'une achevée Khamseh à Tabriz de en Nizâmî, 886/1481
par Ivan STCHOUKINE
L'école de peinture de Tabriz de la fin du xve et du début du xvie siècle, soit de
l'époque qui englobe les règnes des derniers Âq-qoyûnlû et les premières années de
celui de Shah Isma'îl, nous est encore peu connue. D'autant plus d'intérêt présentent
les images d'une Khamseh de Nizâmî, conservée au Tôpqâpî Sarâyi (H. 762), à
Istanbul (1).
Ce manuscrit, composé de 317 folios mesurant H. 0,300 x L. 0,195, a été calligra
phié comme l'indiquent deux colophons aux folios 148 et 316, par 'Abd al-Rahîm ibn
'Abd al-Rahmân al-Khvârezmî al-Sultânî al-Ya'qûbî, et achevé dans le mois de
moharram 886 / mars 1481, à dar sultaniyeh Tabriz. Il est décoré d'enluminures et
illustré de 19 peintures, en page. Sa reliure, du xvie siècle, est en maroquin noir, avec
des plats extérieurs décorés, en repoussé sur fond or, de motifs d'animaux, d'arbres
et de deux petits chasseurs coiffés de turbans à pointe rouge, tandis que ses plats
intérieurs sont en mosaïque de cuir bleu et noir.
Les enluminures qui ornent le manuscrit se distinguent par la splendeur et la
finesse de leur exécution. Des pages enluminées se trouvent aux folios lv.-2, 25v.-26,
149v.-150. Il y a également de beaux 'unvân. Notons celui au folio 100v., avec des
rinceaux à têtes humaines et animales (motif de l'arbre Wâq-wâq) encadrant le titre
Layld o Majnûn.
Les peintures de la Khamseh témoignent également d'un haut niveau artistique.
Elles représentent les sujets suivants empruntés aux divers poèmes du recueil :
1) Fol. 12. Sultan Sanjar recevant la requête d'une vieille femme.
2) Fol. 38v. Shîrîn au bain épiée par Khosrau.
3) Fol. 46. Khosrau assommant d'un coup de poing un lion.
(1) Ce manuscrit a été mis à notre disposition par Fehmi bey Karatay, le savant directeur de la Biblio
thèque du Tôpqâpî Saràyi. Nous tenons à lui exprimer ici notre sincère reconnaissance. Consulter son excellent
Farsça Yazmalar Kaialoyu, No. 412, Istanbul, 1961. 4 IVAN SrCHOUKINE
4) Fol. 51v. Balaille entre les cavaliers de Khosrau el ceux de Bahrâm Chubîneh.
5) Fol. 69. Farhâd portant Shîrîn avec son cheval à Bîsutûn.
6) Fol. 82v. Khosrau quittant le palais de Shîrîn.
7) Fol. 89v. Mariage de Khosrau et de Shîrîn.
8) Fol. 163v. Bahrâm Irônant entouré de sa suite dans une prairie.
9) Fol. 167.obervant Fitneh portant un jeune bœuf.
10) Fol. 171v. Bahrâm chez la princesse du Pavillon noir.
11) Fol. 177v. chez la du jaune.
12) Fol. 180v. Bahrâm chez la princesse du Pavillon vert.
13) Fol. 183v. chez la du rouge.
14) Fol. 187. Bahrâm chez la princesse du Pavillon bleu.
15) Fol. 192. chez la du de santal.
16) Fol. 196. Bahrâm chez la princesse du Pavillon blanc.
17) Fol. 233. Ddrâ expirant soutenu par Iskandar.
18) Fol. 244. Iskandar reconnu, grâce à son portrait, par Nûshâbeh.
19) Fol. 285. conversant avec un berger.
Aucun renseignement sur les artistes qui exécutèrent les enluminures et les
peintures n'est donné dans le manuscrit. Tout ce qu'il nous apprend c'est la date et le
lieu de son achèvement ainsi que le nom du calligraphe qui l'a copié. Ces informations
peuvent être complétées par les indications que nous apportent les appellations
(nisbah) de al-Sullânî (fol. 148) et de al-Ya'qûbî (fol. 316), ajoutées dans les colophons
au nom de 'Abd al-Rahîm b. 'Abd al-Rahmân. Elles indiquent que ce dernier était
au service du prince Ya'qûb Beg ibn Ûzûn Hasan, qui régna à Tabriz de 1478 à 1490.
Il s'avère ainsi que la manuscrit est une production des ateliers royaux turcomans (1).
Les peintures de la Khamseh ne sont pas toutes contemporaines à l'achèvement
du texte. Leur exécution a dû, semble-t-il, s'étendre encore sur plusieurs lustres.
En effet, seules 10 images (aux folios 51 v., 69, 82v., 163v., 167, 171v., 177v., 180v.,
183 et 187), paraissent remonter à la fin du xve siècle et appartenir à la dynastie des
Âq-qoyûnlû. Les neuf autres (aux folios 12, 38v., 46, 89 v., 192, 196, 233, 244 et 285),
sont venues s'ajouter au manuscrit déjà sous la nouvelle dynastie des Safavis, au
début du xvie siècle.
Notre division des illustrations du manuscrit en deux groupes d'époque différente est
fondée sur le type des turbans représentés. Car les turbans des Âq-qoyûnlû se distin
guent nettement de ceux introduits par Shah Isma'îl lorsqu'il s'empara de Tabriz, en
907/1501-1502. Le nouveau maître de l'Iran adopta alors pour ses partisans un couvre-
(1) D'autres manuscrits copiés par le même calligraphe nous sont parvenus : (1), un Jâmî, daté de 1463,
British Museum, Or. 1681 ; (2), un Nevû'î, daté de 1471, Bibl. du Caire, cf. nos Manuscrits du Caire, in Gazette
des Beaux-Arts, 1935, p. 151 ; (3), un Kamâl Khojandî, s.d., Bibl. de Vienne, Flù^el, 581. LES PEINTURES TURCOMAN ES ET SAFAV1ES 5
chef spécial, le lâj-e haydarî, un bonnet rouge, à pointe en forme de bâton, autour
duquel s'enroulait le tissu du turban. Shaykh Haydar, le père du souverain, en avait
été l'inventeur, mais les Aq-qoyûnlû en prohibèrent en ce temps le port. Maintenant,
tous les sujets d'Isma'îl, qui voulaient lui témoigner leur fidélité, s'empressèrent de
revêtir le bonnet safavi, signe de ralliement à la nouvelle dynastie. Les artistes égal
ement ne manquèrent pas de représenter dans leurs compositions des personnages
coifîés de turbans à bûton.
Ainsi, les lâj-e haydarî qu'on trouve sur les peintures fournissent un indice pour
la datation de ces dernières, ceci avec une certaine précision. En effet, le turban
safavî à bâton, pendant la durée plus que séculaire de son existence, devait subir des
modifications, prendre des aspects différents. Très en vogue jusqu'au milieu du xvie
siècle, il commence ensuite à être évincé par d'autres couvre-chefs, et devient de
plus en plus rare. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'on le rencontre au siècle suivant,
et tellement transformé qu'on éprouve de la peine à le reconnaître. Voilà pourquoi en
nous basant sur la forme des turbans à bâton dans neuf des peintures de notre Nizamî,
nous arrivons à situer leur exécution entre 1501 et 1510, environ.
Avec la prise de Tabrîz par Shah Isma'îl, la bibliothèque royale turcomane avec
les ateliers de peinture y adhérents passèrent sous la domination safavie. Les anciens
artistes poursuivirent leurs travaux pour le nouveau patron, en compagnie de nou
veaux artistes qui vinrent se joindre à eux. L'illustration de la Khamseh de 886/1481,
qui ne possédait alors que dix images, fut également reprise. On y ajouta encore neuf
peintures, sans toutefois l'achever entièrement, comme le prouve l'absence de compos
itions pour le poème le plus populaire du recueil, le Livre de Laylâ el de Majnûn, et
les deux images restées à l'état d'esquisses (aux folios 69 et 82v.).
Aux particularités iconographiques qui partagent les illustrations du manuscrit
en deux groupes, viennent s'ajouter des différences stylistiques, annonciatrices de
nouvelles divisions. Tout semble donc indiquer que les peintures du volume présentent
une œuvre collective exécutée en deux temps : la première partie, encore sous les
Aq-qoyûnlû ; la seconde, au début du règne de Shah Isma'îl. L'examen de quelques
images, choisies parmi les plus typiques de chaque groupe, nous permettra de nous
faire une idée de l'illustration de ce Nizamî.
Parmi les peintures du temps des Aq-qoyûnlû qui ornent la Khamseh de 886/1481,
une des plus représentatives est Filneh porlant

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