Economie et statistique - Année 1969 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 11-18La crise sociale de mai-juin a perturbé en 1968 les vacances d'été des Français. Beaucoup de ménages ont renoncé à partir en juin et juillet mais un rattrapage assez important eut lieu en août. Le taux de départ observé par l'enquête annuelle « Vacances d'été » n'en a pas moins baissé alors qu'une progression lente certes, mais très rigoureuse était constatée depuis plusieurs années. On peut estimer à 900.000 ceux qui seraient partis « en temps normal » et qui ne l'ont pas fait. Il est malaisé de repérer avec précision les groupes sociaux dont le comportement de vacances a été affectué par les événements de mai-juin. Seule l'influence du revenu peut être dégagée : les 900 000 départs annulés l'ont été par des ménages déclarant un revenu annuel de moins de 20 000 F (350 000 d'entre eux indiquèrent un revenu inférieur à 10 000 F). La durée des séjours a été moins longue qu'en 1967. Il y a eu tout à la fois diminution du nombre des journées de vacances passées en France et augmentation de celles passées à l'étranger. La proportion des séjours hors de France n'avait pratiquement pas évolué depuis 1966. En revanche, il est apparu qu'en 1968, le revenu influait moins sur les choix. La part des vacances à l'étranger a en effet nettement cru chez les ménages de revenus bas et moyens. To what extent did the social crisis of May-June, 1968, affect the 1968 summer holidays of the French people? A number of households refrained from going away in June and July, but there was a fairly substantial recovery in August. The rate of departures observed by the annual « Summer Holidays survey» nevertheless fell, whereas a certainly slow but very steady progress had been observed for several years. The number of people who would have gone away in «normal times » and failed to do so; can be estimated at 900 000. It is difficult to pinpoint precisely the social groups whose holiday behaviour was affected by the events of May and June. Only the influence of income can be shown; the 900 000 cancelled departures were among households returning an annual income of less than 20 000 Francs (350 000 of them showed an annual income of less than 10 000 Francs). The length of stay was shorter than in 1967. There was at the same time a reduction in the number of days holiday spent in France and an increase in the number spent abroad. The proportions of holidays spent outside France had practically not changed since 1966. At the same time it appeared in 1968 that income had a smaller influence on the choice between France and abroad than before. The proportion of holidays abroad in fact increased appreciably among low and medium income households. 8 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.