Notes d iconographie tântrique. - article ; n°1 ; vol.20, pg 21-40
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Description

Arts asiatiques - Année 1969 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 21-40
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

de Marie-Thérèse Mallmann
Notes d'iconographie tântrique.
In: Arts asiatiques. Tome 20, 1969. pp. 21-40.
Citer ce document / Cite this document :
Mallmann Marie-Thérèse. Notes d'iconographie tântrique. In: Arts asiatiques. Tome 20, 1969. pp. 21-40.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1969_num_20_1_1007D'ICONOGRAPHIE TANTRIQUE NOTES
par Marie-Thérèse Maître de recherche de au C.N.R.S. MÀLLMÀNN
IV (1). _ A PROPOS DE VAJRAVARAHÏ (2)
Dans un article récemment paru (3), le Pr. R. 0. Meisezahl nous donne, en
soixante-quinze pages, une véritable monographie de la déesse tântrique Vajravârâhï.
Le travail est divisé en cinq parties, dont la cinquième est le commentaire des illu
strations, et la troisième, inestimable pour les tibétologues spécialisés dans l'étude
du Tântrisme, recense tous les textes du Tanjur relatifs à la déesse. Par suite de mon
ignorance de la langue tibétaine, je ne pourrai rappeler ici que quelques-uns des
points examinés par M. Meisezahl dans les première, deuxième et quatrième parties
de son article, mais, à l'aide de certains textes sanskrits et de plusieurs images, je
voudrais tenter d'y apporter quelques compléments.
1. Introduction (pp. 228-238).
M. Meisezahl observe tout d'abord que l'étude du développement du Bouddhisme
sous sa forme tântrique n'est pas possible sans l'apport des textes tibétains qui ont
à la fois conservé et codifié les enseignements issus de la tradition en sanskrit —
(1) Pour I et II, cf. Arls asiatiques, II, 1955, pp. 35-46 ; pour III, Ibid., IX, 1962-1963, pp. 75-79.
(2) Hormis l'article de M. Meisezahl {infra, n. 3), le présent travail est fondé principalement sur :
Sâdhanamâlâ (abr. S M), éd. B. T. Bhattacharyya, Gaekwad's Oriental Series, XXVI (Baroda 1925) et XLI
(Baroda 1928), et mss « sanscrit 151 » (abr. BN 151) et « sanscrit 152 » (abr. BN 152) de la Bibliothèque Nationale ;
Nispannayogâuall (abr. NSP), éd. B. T. Bhattacharyya, Gaekwad's Oriental Series, CIX (Baroda 1949), et
ms. « sanscrit 64 » (abr. BN 64) de la Bibliothèque Nationale ; Hevajra Tantra (abr. HT), éd. et commentaires
de D. L. Snellgrove, 2 vol. Oxford 1959 ; L. Finot, « Manuscrits sanskrits de Sâdhana's retrouvés en Chine »,
Journal asiatique, juil.-sept. 1934, pp. 1-86 (abr. Finot) ; A. Foucher, Élude sur V iconographie bouddhique
de Vlnde (abr. I.B.I.), 2 vol., Paris 1900-1905 ; B. T. Bhattacharyya, The Indian Buddhist Iconography, 2e éd.,
Calcutta 1958 ; A. Grunwedel, Mythologie du Buddhisme au Tibet et en Mongolie, Leipzig 1900. Je me suis peu
servie du Srïcakra Sambara Tanlra (Tanirik Texts, under general editorship of Arthur Avalon. Vol. VII,
Shrichakrasambara Tantra, a Buddhist Tantra ed. by Kazi Dawa-Samdup, Londres-Calcutta 1919) parce que
je ne lis pas le tibétain et n'ai, par conséquent, aucun moyen de vérifier la fidélité d'une traduction déjà ancienne.
(3) « Die Gottin Vajravâràhï. Eine ikonographische Studie nach einem Sâdhana-Text von Advayavajra »,
Oriens, 18-19, 1965-1966 (paru en 1967), pp. 228-303, 7 ill. et deux diagrammes. 22 MAIÎIE-THÉRÈSE DE MALLMANN
tradition que l'évolution même de la langue sanskrite ne permet plus toujours
de comprendre dans les versions originales. A ce propos, M. M. s'élève contre
les interprétations «littérales» de H. Goetz (1) qui aboutissent à de véritables
contresens (2).
L'étude iconographique proprement dite se fonde tout d'abord sur une peinture
conservée au Musée d'Ethnographie de Leipzig (malheureusement non reproduite),
publiée en 1950 par S. Hummel (3) qui y voyait une représentation de « Dâkinï ».
M. M. démontre qu'il s'agit, en réalité, d'un Mandala de Vajravârâhî : de couleur
sombre, la déesse est figurée avec ses quatre assistantes (Dâkinï, Lâmâ, Khandarohâ
et Rûpinï) sur le réceptacle et les quatre pétales principaux d'un lotus ; celui-ci est
lui-même disposé dans la partie centrale d'un « hexagramme », schéma géométrique
en forme d'étoile à six pointes, que les textes sanskrits appellent Irikonacakradvaya,
«roue en double triangle» ou «double roue triangulaire» (4) (cf. fîg. 1). Ces deux
triangles entrelacés (5) symbolisent les principes masculin (pointe en bas) et féminin
(pointe en haut) (6). Le Irikonacakradvaya est à son tour inscrit dans trois cercles
concentriques : le plus rapproché du centre est bleu, orné de uajra dorés, tandis que
le plus éloigné est décoré d'images des Huit Cimetières, smasânâslaka (7).
M. M. paraît s'étonner que Vajravârâhi soit figurée sous un aspect sombre,
alors que le Sûdhana d'Advayavajra (8) prescrit pour elle la « couleur de la fleur
du grenadier (népalais) », dâdimakusuma (9), c'est-à-dire le rouge. A ce sujet, je
voudrais signaler que — si la déesse doit presque toujours être rouge (10) — il existe
cependant un exemple textuel où une autre couleur lui est attribuée : selon la SM 218,
elle doit être « argentée comme la lune d'automne », saradindudhavalâ (11). En outre,
(1) Epochen der Indischen Kultur, Leipzig 1929, pp. 310 ss.
(2) Cf. aussi Grunwedel, op. cit., p. 109, et n. 71, p. 211... Mais il semble que ce soit le cas de bien des
langages religieux, dès lors qu'ils font appel aux symboles. Cf. p. ex. Ch. Baudouin, Psychanalyse du symbole
religieux, Paris 1957, p. 261 ; ou M. A. Piettre, Au commencement était le Mythe, Bruges 1968.
(3) Lamaistische Studien [Geheimnisse Tibetischer Malereien, vol. II = Forschungen zur Volkerdynamik
Zentral- unri Ostasiens, vol. 5), Leipzig 1950, p. 37 et pi. 3. L'illustration est illisible, mais M. M. a étudié
la reproduction de cette peinture sur trois diapositives {op. cit., p. 231 et n. 1).
( t) SM 253, p. 499 (la pagination est celle de l'édition ; je ne mentionne les mss BN qu'en cas de variante) ;
Finot, p. 55. De même que le mot Mandala, le terme Cakra dépasse la signification originelle de «cercle»
pour dénoter une aire sacrée, de forme variable.
Il peut être intéressant de comparer la notion de trikonacakra aux « cercles trianguliers » et aux « triangles
circuliers » de Jehan de Meung, dans Le Roman de la Bose (cf. G. Poulet, Les Métamorphoses du Cercle, Paris
1961, pp. xvii et xxvin).
(5) Sur la peinture MA 1633 du Musée Guimet (ma fig. 1), ils sont plutôt superposés.
(6) Cf. infra, p. 23-21.
(7) Aux thanka cités par M. M. comme documents comparatifs, l'on peut ajouter celui du Musée Guimet
(ma fig. 1) qui ne comprend pas les cimetières, et celui du Musée National de New Delhi, repr. dans S. Kramrisch,
The Art of Nepal, New York N. Y. 1961, n° 98, pp. 115 et 152.
(8) SM 217, pp. 424-126; Finot, pp. 59-61.
(9) SM, p. 125. Comme Finot, p. 60, les mss BN 151 et 152 lisent dâdimïkusuma.
(10) Cf. NSP 12, p. 26 (la pagination est celle de l'édition ; le ms. BN ne sera mentionné qu'en cas de
variante) : raktâ; SM 255, p. 504 : raklâ; SM 219, pp. 432 et 224, p. 437: raklavarnâ; 226, pp. 440 et 227,
p. 442 : pralayânalasannibhâ ; 225 p. 439 : raktâ et kalpavahnimahàlejâ.
(11) SM 218, p. 428. Cf. infra, p. 32. NOTES D'ICONOGRAPHIE TÂNTRIQUE 23
dans les Mandala de Hevajra (1), Sambara (2), et Yamâri (3), elle peut être douée
de la même couleur que le dieu dont elle est la Prajnâ et le « reflet » (svâbha). Ainsi
sera-t-elle noire (krsnâ) ou bleue (nïlâ) comme Hevajra ; dorée (suvarnavarnâ)
ou bleue (nïlâ) comme Sambara, etc.
M. M. indique également que Vajravârâhi est caractérisée par une petite tête
de laie figurée comme une excroissance au-dessus et en arrière de son oreille droite.
Ceci paraît être, en effet, une constante de ses représentations (fig. 1, 3 à 5). Toutefois,
je n'ai jusqu'ici trouvé en sanskrit qu'une seule mention de la tête de laie, dans le
Yamâri Mandala (3) où — parmi trois faces (4) — la déesse en a une porcine, ghona-
mukhï. Ce serait, me semble-t-il, la seule référence que l'on pourrait invoquer pour
justifier la confusion trop fréquente entre Vajravârâhï et Mâricï (5). Je saisis l'occasion
d'ouvrir ici une parenthèse, afin de signaler que — malgré bien des divergences
de vue avec B. T. Bhattacharyya — je suis cette fois entièrement d'acco

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