Nouvelles découvertes soviétiques à Oglakty et leur analogie avec les soies façonnées polychromes de Leou-Lan-Dynastie Han - article ; n°1 ; vol.28, pg 139-164
27 pages
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Nouvelles découvertes soviétiques à Oglakty et leur analogie avec les soies façonnées polychromes de Leou-Lan-Dynastie Han - article ; n°1 ; vol.28, pg 139-164

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Description

Arts asiatiques - Année 1973 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 139-164
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Krishnã Riboud
E. Loubo-Lesnichenko
Nouvelles découvertes soviétiques à Oglakty et leur analogie
avec les soies façonnées polychromes de Leou-Lan-Dynastie
Han
In: Arts asiatiques. Tome 28, 1973. pp. 139-164.
Citer ce document / Cite this document :
Riboud Krishnã, Loubo-Lesnichenko E. Nouvelles découvertes soviétiques à Oglakty et leur analogie avec les soies façonnées
polychromes de Leou-Lan-Dynastie Han. In: Arts asiatiques. Tome 28, 1973. pp. 139-164.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1973_num_28_1_1075DÉCOUVERTES SOVIÉTIQUES A OGLAKTY NOUVELLES
ET LEUR ANALOGIE AVEC LES SOIES FAÇONNÉES
POLYCHROMES DE LEOU-LAN - DYNASTIE HAN
par Krishna RIBOUD
et E. LOUBO-LESNICHENKO (Musée de l'Ermitage)
Les matériaux provenant des tombeaux d'Oglakty, situé à 60 kms au Nord
Minusinsk, sur la rive droite du Ienisseï, ont une importance considérable pour
de l'étude de la civilisation des peuples de la Sibérie méridionale à l'époque
Tachtyk (11e siècle avant notre ère - ve siècle après notre ère), cf. Planche I. Ces
tombeaux fortuitement découverts par les habitants de l'endroit au début de ce
siècle, ont été explorés en 1903 par le célèbre archéologue de Sibérie, A. V. Adrianov [1].
Ses découvertes ont été introduites dans le cycle des études scientifiques par
G. P. Sosnovskii [2] et A. Tallgren [3] et ont acquis une grande notoriété [4].
Soixante-trois ans après les travaux d'Adrianov, en 1969, ces tombeaux déjà connus
ont été étudiés à nouveau par l'archéologue et historien soviétique de la Sibérie
L. R. Kyzlasov. Les matériaux de son expédition sont actuellement en restauration
au Musée de l'Ermitage et se préparent à la publication [5].
Grâce à la sécheresse exceptionnelle du sol et à des conditions climatiques
favorables, des objets exécutés en matière peu durables : bois, cuir, fourrure, tissus,
ont pu se conserver dans ces tombeaux. Les tissus de soie façonnés polychromes
occupent une place notable dans les découvertes d'Oglatky. Ainsi dans la tombe
n° 1 déterrée en 1903 par A. V. Adrianov, a) un tel tissu enveloppait une tête
empaillée [6]; b) un autre fragment recouvrait une boîte en écorce de bouleau [7];
c) une autre boîte cylindrique en écorce de bouleau*, enveloppée dans un tissu de
L'appellation de Tallgren [3] est « birch-bark pouch » ; en russe le terme employé est « tuesok 140 KRISHNA RIROUD ET E. LOUBO-LESNICHENKO
soie polychrome, a été découverte dans la tombe n° 2 [8], cf. Planche 2 A et B;
d) au moment des fouilles de 1969, L. R. Kvzlasov a trouvé dans la tombe n° 4
(Oglakty VI) un carquois en peau de renne bordé d'un tissu de soie composé de
plusieurs fragments, cf. Planches 3 et 4, A et B; e) quelques petits morceaux de tissu
ont été découverts lors de la restauration de la poupée mannequin n° 1 dans la tombe
n° 2, cf. Planches 5 et 6, A et B; f) en outre, un petit fragment de tissu polychrome
se trouve sur la tête de la poupée n° 1 de la tombe n° 4.
La connaissance, même superficielle, de l'ornementation et de la technique
d'exécution de ces tissus témoigne de leur réalisation dans le lointain empire Han
(206 avant notre ère - 220 de notre ère), ce qu'ont déjà observé ceux qui ont parlé
de ces tombeaux [9]. Actuellement, après les fouilles de 1969, les tombeaux d'Oglakty
sont devenus un grand centre de découvertes de soies façonnées d'époque Han en
Sibérie.
Les découvertes de tissus Han, en même temps que celles de miroirs de bronze
et de monnaies, sur le territoire de la Sibérie Méridionale, sont apparues comme le
reflet des relations extérieures très importantes de la population locale, qui rentrait
aux iie siècle et Ier siècle avant notre ère dans l'empire des Hiong-nou [10], Ayant
parcouru la longue route jusqu'à la combe de Minusinsk, les tissus de soie étaient
estimés à un très haut prix par la population locale. En témoigne la tendance à en
utiliser même les plus petits fragments comme décoration. L'étude et l'introduction
des tissus de soie façonnés découverts à Oglakty dans le cycle de la recherche scienti
fique sont facilités par le fait qu'on connaît actuellement plus d'une cinquantaine
de tissus façonnés monochromes, bicolores et polychromes de l'époque Han. Ces
tissus ont été trouvés, essentiellement, soit dans les régions de l'itinéraire de la Grande
Route de la Soie (Leou-lan, Niya, Etsin-ghol, Lob-nor, Touen-houang, Palmyre,
Tchang-cha, Si-ngan) où ils parvenaient par les caravanes commerciales, soit sur le
territoire de la Sibérie et de la Mongolie (Noin-Oula, Il'movaïa Pad', Oglakty), où
ils arrivaient surtout sous forme de tribut ou de dons.
Parmi les lieux rappelés ci-dessus, l'un des plus importants est le tombeau de
Noin-Oula (Mongolie septentrionale), daté de l'orée de notre ère [11], où au moment
des fouilles de 1925 P. K. Kozlov découvrit quinze types différents de tissus de soie
façonnés polychromes d'époque Han [12]. Ces tissus sont actuellement conservés
au Musée de l'Ermitage. Un autre important centre de découvertes de tissus Han
est le site connu de Leou-lan, exploré par Aurel Stein lors de son expédition des
années 1913-1916 et daté par lui du Ier siècle avant notre ère aux iie-ine siècles de
notre ère [13]. La collection des tissus de Leou-lan, dont la partie majeure se trouve
au Musée National de l'Inde à New Delhi, se compose de plusieurs types différents.
La particularité caractéristique de tous les tissus de soie façonnés polychromes
d'époque Han parvenus jusqu'à nous est qu'ils sont presque toujours exécutés dans
la même technique. Ces tissus façonnés offrent tous la même caractéristique : le NOUVELLES DÉCOUVERTES SOVIÉTIQUES A OGLAKTY 141
fond et le décor présentent une « dominante chaîne » produite par l'interversion
des diverses chaînes utilisées. La trame remplit deux fonctions : elle sépare la chaîne
en travail de celles qui sont localement indésirables et elle assure le liage des diverses
chaînes. Ces deux fonctions provoquent la formation, sur les deux faces, de flottés
contre-semplés, sur trois coups, avec liage sur le quatrième, donnant à ces tissus leur
aspect caractéristique. L'appellation technique de cette croisure, selon le Vocabulaire
des termes techniques du CIETA* est « taffetas façonné à chaînes multiples et à
endroit entièrement chaîne» (ou, en anglais, « warp-faced compound tabby»). Cette
technique spécifique, apparue semble-t-il à une date très haute [14], a existé en
Chine jusqu'aux viie-vnie siècles de notre ère.
Les tissus d'Oglakty étudiés par nous ne font pas exception et toutes les soies
polychromes façonnées qui ont été trouvées dans ce site sont exécutées en cette
technique.
Parmi les tissus façonnés découverts par A. V. Adrianov, notre attention est
avant tout attirée par celui découvert dans la tombe n° 2, recouvrant la boîte
cylindrique en écorce de bouleau (cf. c, p. 139). Comme on le voit sur les planches 2 A
et B, le spécimen se compose de deux fragments du même tissu dont les dimensions
approximatives sont, Fragment A : 16,3 cm longueur, 12 cm largeur et Fragment B :
12,5 cm longueur, 12,6 cm largeur. Les fragments sont réalisés par trois chaînes de
couleur brun foncé, brun doré et bleu foncé, et une trame de couleur brun clair.
Son ornement se compose de rubans de nuages reliés à des figures sous formes de
volutes à dents recourbées. Sur les rubans sont disposés divers animaux stylisés
et dans les intervalles sont tissés des caractères de l'écriture « Li-chou » ^.tfjf, style
de l'écriture de l'époque Han. Trois yi ^, «bénéficier», cheou ^, «longé
vité», et la ^l, «grand» sont conservés sur le fragment A, et deux caractères
yi %,, «soit» ou «convenable» et tseu 3ç , «fils», sur le fragment B. Tallgren avait
mentionné seulement un caractère d'inscription, cheou (3, p. 82).
Les recherches d'analogies avec le tissu Og

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