Economie et statistique - Année 2000 - Volume 332 - Numéro 1 - Pages 39-48Les relations entre les structures sociales et les performances macro-économiques des pays européens peuvent être précisées à l’aide d’une analyse en composantes principales portant sur les principaux indicateurs du fonctionnement des marchés du travail, des structures familiales, des situations démographiques et macro-économiques. La carte statistique et sociale de l’Europe ainsi dessinée est très proche d’une carte géographique: les pays du Sud aux structures familiales traditionnelles, à la main-d’oeuvre peu qualifiée, aux taux d’activité réduits, surtout pour les femmes, et au chômage élevé, s’opposent aux pays scandinaves dont les caractéristiques sont inversées. La France est avec les pays de l’Europe de l’Ouest dans une position intermédiaire. Les structures familiales entretiennent des liens étroits avec les caractéristiques des marchés du travail. En revanche, il n’y a guère de relation entre les performances macro-économiques des différents pays européens dans les années quatre-vingt-dix et cette carte statistique et sociale de l’Europe. Les deux ensembles d’indicateurs, économiques et sociaux, s’avèrent nettement dissociés dans l’analyse des données, et la position des différents pays ne laisse apparaître aucune relation entre ces deux ensembles. Des pays proches du point de vue de leurs structures sociales peuvent avoir des performances macro-économiques très différentes alors que des pays dont les performances macro-économiques sont comparables peuvent différer fortement par leurs structures sociales. 10 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
Performances macroéconomiques et structures sociales européennes
Yannick L’Horty et Christelle Rugani*
Les relations entre les structures sociales et les performances macroéconomiques des pays européens peuvent être précisées à l’aide d’une analyse en composantes principales portant sur les principaux indicateurs du fonctionnement des marchés du travail, des structures familiales, des situations démographiques et macroéconomiques. La carte statistique et sociale de l’Europe ainsi dessinée est très proche d’une carte géographique : les pays du Sud aux structures familiales traditionnelles, à la maind’œuvre peu qualifiée, aux taux d’activité réduits, surtout pour les femmes, et au chômage élevé, s’opposent aux pays scandinaves dont les caractéristiques sont inversées. La France est avec les pays de l’Europe de l’Ouest dans une position intermédiaire.
Les structures familiales entretiennent des liens étroits avec les caractéristiques des marchés du travail. En revanche, il n’y a guère de relation entre les performances macroéconomiques des différents pays européens dans les années quatrevingtdix et cette carte statistique et sociale de l’Europe. Les deux ensembles d’indicateurs, économiques et sociaux, s’avèrent nettement dissociés dans l’analyse des données, et la position des différents pays ne laisse apparaître aucune relation entre ces deux ensembles. Des pays proches du point de vue de leurs structures sociales peuvent avoir des performances macroéconomiques très différentes alors que des pays dont les performances macroéconomiques sont comparables peuvent différer fortement par leurs structures sociales.
* Yannick L’Horty appartient au Centre d’études des politiques économiques (EPEE) de l’Université d’Évry Val d’Essonne. Au moment de la rédaction de cet article, Christelle Rugani était chercheur à l’Université de Paris XII, La Varenne. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.