Recherches sur la peinture du portrait en Chine, au début de la dynastie Han (206-141 av. J.-C.) - article ; n°1 ; vol.36, pg 37-58
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Recherches sur la peinture du portrait en Chine, au début de la dynastie Han (206-141 av. J.-C.) - article ; n°1 ; vol.36, pg 37-58

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Description

Arts asiatiques - Année 1981 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 37-58
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Hou Ching-Lang
Recherches sur la peinture du portrait en Chine, au début de la
dynastie Han (206-141 av. J.-C.)
In: Arts asiatiques. Tome 36, 1981. pp. 37-58.
Citer ce document / Cite this document :
Ching-Lang Hou. Recherches sur la peinture du portrait en Chine, au début de la dynastie Han (206-141 av. J.-C.). In: Arts
asiatiques. Tome 36, 1981. pp. 37-58.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1981_num_36_1_1137peinture de portrait au début de la dynastie Han, en laissant les
autres périodes pour des recherches ultérieures. Hou Ching-lang Sous les Royaumes Combattants, la Chine connaît une pros
périté considérable. Le début de la dynastie Han, qui fait suite au
gouvernement totalitaire des Ts'in, connaît une jacquerie génér
ale qui ne laisse après elle que deux ou trois mille foyers dans des
Recherches villes qui en avaient compté plus de dix mille à l'époque des
Royaumes Combattants. La Chine est en ruine! L'empereur
sur la peinture du portrait lui-même n'arrive pas à équiper une voiture avec quatre chevaux
de même couleur; les ministres se contentent de chars à bœufs.
Une politique d'apaisement est engagée. En politique étranen Chine, au début
gère, la Cour, après la défaite de P'ing-tch'eng en 200 avant J.-C,
pratique l'alliance matrimoniale avec les souverains des Hiong- de la dynastie Han
nou et offre chaque année des soieries et d'autres objets de valeur
en gage de paix. A l'intérieur, des réformes économiques, sociales
(206-141 avant X-C.) et politiques sont engagées. Des lois, simples et claires par rapport
à celles des Ts'in, sont établies et appliquées par une bureaucratie
de lettrés, peu nombreuse, mais plus représentative de tout l'emp
ire. Des généraux deviennent princes ou marquis ; les deux tiers
de l'empire sont partagés ainsi en principautés et en fiefs. Les
officiers et les soldats sont exemptés d'impôts fonciers sur les
terres reçues de l'État en récompense. Ils se transforment alors en
propriétaires fonciers. Pour encourager la production agricole, un
trentième seulement de l'ensemble de la récolte est imposé. Par
contre, les impôts des commerçants sont doublés afin de maîtriser
leur expansion. De plus, il leur est interdit de porter des armes,
d'occuper une fonction publique, de s'habiller de soie et de cir
culer à cheval ou en voiture. Si les commerçants ont acheté des
esclaves d'origine paysanne ces derniers sont affranchis sans
compensation. Ainsi les commerçants, puissants depuis les
Généralités Royaumes Combattants, sont affaiblis; la maison impériale et les
seigneurs des fiefs, soutenus par les propriétaires fonciers, mili
La dynastie des Han dure un peu plus de quatre siècles (206 avant taires retraités, détiennent dès lors le pouvoir et la richesse. Or, la
J.-C. à 220 de notre ère). Sous cette dynastie, comme sous celle plupart de ces princes n'appartiennent pas au clan impérial ; une
des T'ang (618-907), la civilisation chinoise atteignit un de ses lutte entre eux et la Cour éclate presque aussitôt après l'Unifica
sommets. Pour la commodité de notre exposé, nous allons diviser tion. Après diverses batailles et intrigues, ces princes sont élimi
cette dynastie en cinq périodes : nés peu à peu et les fiefs passent aux mains des princes de
naissance impériale, qui sont contrôlés de près par des ministres Les Débuts (206-141 avant J.-C): les empereurs Kao-tsou(1) (tch'eng^27^) envoyés par la Cour. Dès la mort de Kao-tsou en 195 (206-195), Houei(2) (194-188), l'impératrice Liu(3) (187- 180), les avant J.-C, le pouvoir passe aux mains de l'impératrice Liu et de empereurs Wen(4) (179-157) et King(5) (156-141). son clan ; ce n'est qu'avec le règne de l'empereur Wen ( 1 79 avant L'Apogée (140-49): les empereurs Wou(6) (140-87), Tchao(7) J.-C.) que la famille de l'empereur retrouve le pouvoir. A la mort (86-74) et Siuan(8) (73-49). de Wen, de nouveaux conflits éclatent entre les princes, mais L'Affaiblissement (48 avant-24 après J.-C.) : les empereurs Yuan(9) cette fois la structure sociale n'est pas ébranlée : la maison impér(48-33), Tch'eng(10) (32-7), Ngai(11) (6-1 avant J.-C), P'ing(12) iale et les seigneurs des fiefs conservent leur richesse. (1-5), Jou-tseu-ying(13) (6-8). Puis, la courte dynastie Sin de Il est naturel que, pendant cette période, la peinture de portWang Mang(14) (9-23). rait représente les gens de cette nouvelle classe dominante. Les La Restauration (25-88) : les empereurs Kouang-wou(15) (25-57), sources écrites Han et les découvertes archéologiques de ces derMing(16) (58-75) et Tchang(17) (76-88). nières années nous fournissent des documents fort intéressants La Décadence (89-220) : les empereurs Ho(18) (89-105), Chang(19) que nous allons examiner en détail. (106), Ngan(20) (107-125), Chouen(21) (126-144), Tch'ong(22)
(145), Tche(23) (146), Houan(24) (147-167), Ling(25) (168-188) et
Hien(26) (189-220).
Les changements politiques et économiques au cours de ces I. Sources écrites périodes se sont accompagnés d'une évolution sensible dans le
Les écrits du début des Han qui subsistent sont relativement peu domaine artistique. Mais, faute de documents bien datés en
nombre suffisant et faute de méthodes adaptées, les historiens de nombreux2. De nos jours, il n'en reste que quelques-uns3, sou
l'art traitent la peinture de cette dynastie en mélangeant les vent incomplets. De plus, ces ouvrages ne nous donnent, pour la
sources de nature et de périodes différentes, donc de différents plupart, aucun renseignement sur la peinture de portrait. Parmi
contextes sociaux1. En conséquence, leurs résultats ne sont pas les citations conservées dans les anthologies littéraires (comme le
définitifs. Dans cet article, nous limitons notre recherche à la Tch 'ou-hiue &z (28) et le Kou-wenyuan (29)), les recueils d'historiettes
37 (comme le Si-king tsa-ki^), nous n'avons trouvé que deux pas Les textes historiques ne donnent aucune indication quant à
sages intéressant notre recherche. Par ailleurs, les fouilles a la dimension ou au style de ces portraits. Le palais Wei-yang était
rchéologiques ont mis au jour récemment des ouvrages des phi remarquable par son ampleur15. Selon l'estimation de Murata
losophes et des documents (codes, listes d'offrandes, etc.) inscrits Jirô, le bâtiment Siuan-che ts'ien-tien mesurait 50 tchang (44) (en
sur des tablettes de bambou ou de bois, ou sur des pièces de soie ; viron 115m) d'est en ouest, 1 5 tchang du nord au sud et 3 5 tchang
mais ces documents concernent rarement notre sujet. en hauteur16. Aussi les portraits exposés sur ses murs avaient sans
C'est dans les écrits historiques, tels que le Che-ki (Mémoires doute une dimension proportionnellement importante. Par ai
Historiques) et le Han chou (Livre des Han) que nous trouvons lleurs, du fait que Sseu-ma Ts'ien, lettré de vaste culture, fut
quelques renseignements intéressants. impressionné par la physionomie de ces portraits, leur style était
sans doute assez réaliste. Ceci correspondrait bien au style réaliste
des sculptures des Ts'in exécutées une dizaine d'années aupara
vant dans la même région17. Ces portraits de grande dimension
nécessitaient bien entendu une recherche profonde dans l'étude
de la physionomie et dans la description des vêtements. 1. Portraits des héros du début de la dynastie
Remarquons que la caractéristique du portrait de Tchang Le grand historien Sseu-ma Ts'ien (145-86) note avec un ton de Leang dans lequel il ressemblerait à une dame, noté dans les surprise à la fin de la Biographie de Tchang Leang^ (mort en 1 89 Mémoires Historiques, est à rapprocher de celle d'une peinture avant J.-C), un des héros qui aida l'empereur Kao-tsou (Lieou murale datant de la fin des Han Occidentaux, identifiée par Kouo Pang(32)) à fonder la dynastie Han : Mo-jo^ comme représentant Tchang Leang et que nous exami« Je croyais que l'apparence d'un si grand stratège serait g nerons dans un autre article. igantesque et extraordinaire, mais d'après le portrait (t'ou (33)j que
j'ai vu, il ressemble (au contraire) à une dame charmante. »4
Cette constatation a été confirmée par deux illustres lettrés
des Han postérieurs, Pan Kou(34) (32-92) dans son Han chou5 et
Wang Tch'ong(35) (27-ca. 100) dans son Louen-heng6.
2. Portraits de beautés de la Cour Nous savons ainsi qu'au début des Han, il existe un type de
portrait représentant des héros de l'entourage du fondateur de la A l'époque de la construction du palais Wei-yang où se

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