Une peinture d offrandes à dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma - article ; n°1 ; vol.40, pg 68-82
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Une peinture d'offrandes à dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma - article ; n°1 ; vol.40, pg 68-82

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Description

Arts asiatiques - Année 1985 - Volume 40 - Numéro 1 - Pages 68-82
This study intends to describe a beautiful painting of offerings (tibetan : rgyan- tshogs) kept in a french private collection and painted on white cloth in the XIXth century. That rgyan-tshogs is dedicated to a form of dPal-ldan lha-mo (Çrîdevî) : dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma. dPal-ldan lha-mo is one of the chos-skyong (skt. dharmapâla). These belonged to a pantheon of pre-buddhist deities and were first accepted then transformed by Buddhism into terrific keepers of the Law. That large thanka (h. 0,80 m ; w. 1,60 m) has a framing imitating brocade and painted in trompe-l'Oeil . At the top of the painting, from a kind of gruesome anopy hang human and animal hides held by snakes, with raven flying around. In the middle, above a rkyang are represented the clothes, the ornaments, the attributes of dPal-ldan dmag-zor rgyal- ma offered to her. Thanks to a tibetan text or bskang-gso used in ceremonies of the same name, we have a very precise description of that divinity and of many offerings, reserved to terrific deities, contained in human skulls, as well as an armour, weapons, musical instruments and black animals. These animals (black birds, sheep, yaks, horses, dogs) wild or domestic, belong to the court of dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma, are called spyan-gzigs and are supposed to be her guardians. Round her mount are more peculiar animals belonging also to her court, but that are her messengers (pho-nya). Underneath is represented the palace of Mount Meru dwelling of the gods. Numerous musical instruments are represented around the armour and the weapons. Some of them are not tibetan, for instance the mouth-organ or the Chinese carillon... It may indicate that the painting belong to a monastery under Chinese influence. This is confirmed by some stylistic features as the treatment of the black horses or of some beautiful coloured birds.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Irène Martin du Gard
Une peinture d'offrandes à dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma
In: Arts asiatiques. Tome 40, 1985. pp. 68-82.
Abstract
This study intends to describe a beautiful painting of offerings (tibetan : rgyan- tshogs) kept in a french private collection and
painted on white cloth in the XIXth century. That rgyan-tshogs is dedicated to a form of dPal-ldan lha-mo (Çrîdevî) : dPal-ldan
dmag-zor rgyal-ma. dPal-ldan lha-mo is one of the chos-skyong (skt. dharmapâla). These belonged to a pantheon of pre-buddhist
deities and were first accepted then transformed by Buddhism into terrific keepers of the Law. That large thanka (h. 0,80 m ; w.
1,60 m) has a framing imitating brocade and painted in " trompe-l'Oeil ". At the top of the painting, from a kind of gruesome anopy
hang human and animal hides held by snakes, with raven flying around. In the middle, above a rkyang are represented the
clothes, the ornaments, the attributes of dPal-ldan dmag-zor rgyal- ma offered to her. Thanks to a tibetan text or bskang-gso used
in ceremonies of the same name, we have a very precise description of that divinity and of many offerings, reserved to terrific
deities, contained in human skulls, as well as an armour, weapons, musical instruments and black animals. These animals (black
birds, sheep, yaks, horses, dogs) wild or domestic, belong to the court of dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma, are called spyan-gzigs
and are supposed to be her guardians. Round her mount are more peculiar animals belonging also to her court, but that are her
messengers (pho-nya). Underneath is represented the palace of Mount Meru dwelling of the gods. Numerous musical
instruments are represented around the armour and the weapons. Some of them are not tibetan, for instance the mouth-organ or
the Chinese carillon... It may indicate that the painting belong to a monastery under Chinese influence. This is confirmed by some
stylistic features as the treatment of the black horses or of some beautiful coloured birds.
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Martin du Gard Irène. Une peinture d'offrandes à dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma. In: Arts asiatiques. Tome 40, 1985. pp. 68-82.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1985_num_40_1_1182Irène Martin du Gard
Une peinture d'offrandes
à dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma
Fig l Peinture d offrandes a dPal Idan dmaq-zor rqval ma Collection particulière
68 plusieurs silhouettes singulières dont on A la mémoire de René Grousset c'est-à-dire la maison de la divinité pro
distingue surtout les vêtements flottants, tectrice de ce monastère. Peintes sur fond
les bijoux, les attributs et un animal blanc ou sur fond noir, ces peintures ont
Les peintures d'offrandes, en tibétain servant de monture. Tous ces dons sont toujours exercé une sorte de fascination3.
rgyan-tshogs1 , se caractérisent par une destinés à un ou plusieurs gardiens de la La surabondance des offrandes donne
abondance d'instruments de musique, Loi bouddhique, les chos-skyong (skt. souvent un aspect échevelé à la composit
dharmapâla)2 et c'est justement par les d'armes, de nourriture, des guirlandes ion de ces peintures, mais le désordre
macabres de têtes coupées et de peaux vêtements, les attributs et la monture n'est qu'apparent, et pour G. Tucci ces
humaines ou animales fraîchement dé (vâhana) qui leur sont offerts qu'il est peintures de mgon-khang « often attain
pouillées, des crânes débordant d'entrail possible de les identifiers. Ces peintures the highest artistic expression Tibetan art
les que picorent des corbeaux voletant. sont conservées dans la partie la plus is capable of »4.
Des animaux noirs et d'autres animaux secrète d'un monastère, le mgon-khang, Il m'a été permis d'étudier un très
littéralement « la maison du mgon-po », de toute espèce convergent vers une ou beau et grand rgyan-tshogs (H. 0,80 m,
L. 1,60 m) peint au XIXe siècle sur une
toile de coton blanc, acquis à Paris vers
1950 et qui se trouve dans une collection
particulière5. Malgré le réalisme macabre
de certains détails, la composition en est
extrêmement séduisante (fig. 1). En
dehors des deux groupes d'animaux noirs
qui semblent courir vers le centre de la
peinture, et de quelques oiseaux sombres
dans la partie supérieure, les couleurs
claires, harmonie de rouges et de jaunes
lumineux sur le fond blanc dominent.
Dans la moitié supérieure, « galopant au
milieu d'un océan de sang », on reconnaît
un animal rose avec un œil sur la croupe,
c'est l'hémione (equus kyang, tib. rkyang),
la monture de dPal-ldan lha-mo (Çrî
devi). Au-dessus de ce rkyang, et parais
sant le chevaucher, des vêtements, une
coiffure, des bijoux, un parasol de plumes
de paon et d'autres attributs précis
permettent d'affirmer qu'il s'agit d'une
forme particulière de dPal-ldan lha-mo,
dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma.
A cette peinture des offrandes à dPal-
ldan dmag-zor rgyal-ma, chaque fois que
cela sera possible, sera comparée une
autre peinture d'offrandes acquise à la
même époque chez le même antiquaire
parisien par un autre collectionneur et
manifestement peinte par le même artiste
pour le même mgon-khang dans le même
monastère. Malheureusement, je n'ai pu
étudier cette peinture que grâce à trois
photographies et à quelques réponses à
des questions écrites posées au collection
neur6. Peint sur fond blanc également, ce
rgyan-tshogs est haut de 0,95 m et long de
1,54 m (fig. 2). La silhouette centrale,
posée au-dessus d'un bouc brun, est
formée d'un manteau flottant et d'un
chapeau rouges ; au bout de la manche
droite, il y a une hache, au bout de la
manche gauche un carquois en peau de
tigre. C'est assez pour identifier rDo-rje
legs-pa sous sa forme du dam-can mGar-
ba nag-po (littéralement le forgeron
noir)7 (fig. 3). C'est sous le titre d'offran
des au dam-can mGar-ba nag-po, ou à
69 .
première bande peinte en rouge, large de
2,8 cm ; une seconde bande peinte en
jaune vif est large de 2,6 cm ; la bordure
extérieure, de largeur irrégulière (5 cm en
haut, 7 cm sur les côtés, 10 cm en bas)
comme pour accentuer volontairement
l'effet de bordure cousue, simule un tissu
au motif naïf (fig. 4). Le fond est jaune
pâle, des traits obliques bleu foncé dessi
nent des losanges dont un sur deux est
empli de petites fleurs aux pétales circu
laires vert pâle disposés régulièrement. Le
même effet se retrouve dans les offrandes
à mGar-ba nag-po : la première bande est
rouge (1,5 cm) , la seconde jaune (1,5 cm) ,
la bande extérieure, large de 7 cm, a un
motif différent mais tout aussi naïf. Le
fond en est rouge (mais d'un autre ton de
rouge), trois rangées de petits octogones
emplis de minuscules cercles disposés en
2. Peinture d'offrandes au dam-can mGar-ba nag-po. Collection particulière pétales de fleur sont tracées en bleu. En
plus, à chacun des angles de cette dernière
bordure, on remarque un pli oblique qui
accentue encore l'effet de couture.
Dans le haut de la peinture d'offran
des à dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma, sous
la bande rouge de l'encadrement et
séparé d'elle par une fine ligne vert pâle,
on trouve un feston de 4 cm de larges
pétales bleu foncé ; ce petit rideau qui
rappelle le voile protégeant les thanka et
qu'on relève pendant les cérémonies est
absent des offrandes à mGar-ba nag-po.
On trouve souvent des frises de pétales de
lotus peintes en haut des murs des
monastères et imitant le haut d'une ten
ture. Les monastères qui n'ont pas la
possibilité d'acquérir de coûteux brocarts
et de les placer entre les poutres du
plafond ainsi qu'on le voit par exemple au
Potala de Lhasa, font réaliser une parfaite
imitation de brocarts en trompe-l'œil8. Le
peintre des offrandes à dPal-ldan dmag-
zor rgyal-ma et à mGar-ba nag-po a dû
être lui aussi animé du même désir
Fig. 3. Offrandes au dam-can mGar-ba nag-po (détail) : silhouette de mGar-ba nag-po.
Fig. 4. Motif de l'encadrement de la peinture
d'offrandes à dPal-ldan dmag-zor rgyal-ma
(dessin d'A.-M. Loth).
mGar-ba nag-po, que je citerai désormais sur le rgyan-tshogs de mGar-ba nag-po et
cette peinture. Il est évident qu'il a existé en les comparant à d'autres peintures
et existe peut-être encore d'autres pein bien connues.
tures d'offrandes aux autres chos-skyong
protecteurs de ce m

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